[Convention nationale,] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j KSf llr li « L’irrupiiQn (les rebelles de la Vendée sur la rive droite de la Loire, après avoir été battus et exterminés sur la gauche de ce fleuve, vient d'être, pour nous républicains, V occasion de dé¬ ployer une énergie qui nous promet la prochaine destruction de ces brigands, que le désespoir seul conduit et arme maintenant. « La garde nationale de Rennes s’est levée tout entière; elle est en marche sur rennemi commun-Le Morbihan se met en marche aussi 4 la voix de Prieur. Les Côtes-du-Nord s’ébran¬ lent, Le département de la Manche se lève tout entier à la voix de Garnier, de Saintes. Enfin, tous les citoyens, indignés do voir leur sol souillé par des fanatiques et des royalistes, ne revien¬ dront dans leurs foyers qu’ après l’entière des¬ truction des Vendéens; ils sont à Laval, mais la trahison qui a livré cette ville ne restera pas longtemps impunie. » Les administrateurs du district de Béziers 'in¬ vitent la Convention à rester à son poste et de¬ mandent un secours de 300,000 setiers de blé poqr la subsistance des administrés de leur dis¬ trict, Mention honorable, insertion au « Bulletin », et renvoi de la demande de grain à la commission des subsistances (T), La Société populaire de Saint-Quentin, dans une adresse à la Convention nationale, s’exprime ainsi : « Vous avez fondé la République, vous avez fait tomber la tête du tyran? par ees traite de courage, vous avez ébranlé tous les trônes, et frappé d’effroi les vils despotes qui les ont usur¬ pés pour le malheur des peuples. « Nos ennemis intérieurs, déjoués alors dans leurs perfides projets, parurent eux-mêmes anéantis; mais bientôt, relevant une tête auda¬ cieuse, ils tentèrent un dernier effort. De là, les factions impies et royalistes qui éclatèrent de toutes parts sous les dénominations de Brissot, de Roland et de la Gironde; de là les trahisons, les accaparements, les agiotages; delà lés torches tous les efforts des brigands réunis pendant deux heures consécutives. L’Assemblée renvoie cette lettre à l’examen de son comité de Salut publie. II Compte rendu de Y Auditeur national. Le représentant du peuple dans le département d’ Ille-et-Vilaine écrit ; ? La nouvelle du passage de la Loire, par les débris de l’armée catholique, vient d’être l’oçcaslon du développement d’une énergie vraiment républicaine dans les départements de la ci-devant Bretagne et présage la destruction totale du dernier des bri¬ gands. La garde nationale de Rennes a volé aux armes, toutes les villes voisines accourent. Le dépar¬ tement du Morbihan s’est levé à Ja voix de Prieur et celui de la Manche, animé par Garnier, fait mar¬ cher ses phalanges du côté des rebelles qui sp sont emparés de Laval. Je puis vous assurer que la trahi¬ son qui lui a livré cette place ne restera pas im¬ punie. » Cette lettre est renvoyée au comité de Salut public. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. $4, p. J §5. fanatiques qui se secouèrent dans les départe» ments; de la enfin, les criminelles adresses qui, trop longtemps, profanèrent votre sein; elles ne tendaient qu’à avilir la représentation natio¬ nale, et à faire de la République une effroyable Vendée. « Périssent à jamais les monstres qui enfan¬ tèrent cet affreux projet! car ils y furent entraî¬ nés, non par l’erreur, mais par le crime. Citoyens représentants, « Depuis trop longtemps la patrie gémissait sons le joug des tyrans; ses fers, forgés par 1® plus affreux despotisme, semblèrent sè rompre à l’approche de prétendus régénérateurs des droits imprescriptibles et inaliénables du peuple. Investis par lui de ses pouvoirs et de sa confiance, il attendait d’eux le bonheur, tandis qu’une cour corrompue et corruptive, prodiguant les trésors de l’État, achetait an poids de Ter, dans le sein même des représentants, les indignes eyclopes qui devaient lui forger de nouveaux fers. Fière du succès de ses crimes, fière de ses nombreux partisans, cette cour se crut inexpugnable... Vous parûtes enfin, citoyens représentants, et la mort du tyran, ébranlant les trônes de l’uni¬ vers, fit pâlir d’effroi les despotes interdits. Entourés de leurs satellites prêts à fondre sur vous, entourés de traîtres échappés 4 la ven¬ geance populaire, ne consultant que le salut de la patrie et votre courage, par vous la Répu¬ blique une et indivisible fut fondée, et nos enne¬ mis intérieurs, déjoués dans leurs perfides pro¬ jets, parurent eux-mêmes anéantis, Mais, bien¬ tôt, relevant leur tête audacieuse et criminelle, . en se reproduisant spus de nouvelles formes, ils tentèrent un vain et dernier effort, de 14 les factions impies qui éclatèrent de toutes paris squs les dénominations de Rolandistes, Giron-distes, royalistes et Brissptins, de 14 les acca¬ parements et agiotages, de là les torches fana-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 186. (2) ÀrçMvej nationales,� captpn G 3®9} ?§L