334 [Convention nationale.J qui a été vérifié; qu’extrait du présent sera remis audit Merchat et pareils extraits adressés au Président de la Convention nationale et au directoire du département; comme aussi que ladite argenterie sera de suite envoyée, à la diligence du procureur syndic et, par la voie de la correspondance, au directeur de la monnaie à Montpellier. Pour expédition conforme : Gimbert, vice-président; S. Baissac, secrétaire. Le citoyen Legrand des Cloizeaux fait don de sa charge de conseiller du point d’honneur, ainsi que des émoluments échus et à échoir par la suite, pour être employés aux frais de la guerre. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1) . Suit la lettre du citoyen Legrand des Cloi-zeaux (2). « Beauvais, 4 nivôse, an II de la Répu¬ blique française, une, indivisible et impérissable. « Citoyens législateurs, «Je dépose dans votre sein les titres d’une charge de conseiller du point d’honneur, laquelle, par votre décret avez conservée, quant aux émoluments, n’étant pas dans la classe de celles de remboursement, étant à vie. « Agréez les émoluments échus jusqu’à ce jour et ceux qui écherront par la suite, pour être employés aux frais de la guerre. « Salut et fraternité. « Legrand des Cloizeaux. » Le Citoyen Petit-Jean [Petitjean], représen¬ tant du peuple, écrit de Vienne que des commis¬ saires vont offrir à la Convention nationale un don considérable en or et argenterie, dont la majeure partie provient de dons patriotiques. Mention honorable, insertion au «Bulletin » (3). Suit la lettre du citoyen Petitjean (4). Le citoyen Petitjean, représentant du peuple, au comité de Salut public. « Vienne, le quintidi de la 2e décade de frimaire de l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyens mes collègues, « J’ai rendu compte au comité de la guerre et au ministre des progrès de ma commision pour la levée des chevaux de mon arrondisse¬ ment. « Je vous dois compte d’un autre objet dont je me suis préoccupé pendant ma résidence à (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 111, (2) Archives nationales, carton C 287, dossier 865. pièce 15. (3) Procès-verbaux de la Convention , t. 28, p. 111. (4) Archives nationales, carton C 287, dossier 860, pièce 18. 6 nivôse an II 26 décembre 1793 Vienne, sans négliger ma commission princi" pale, c’est de la propagation de l’esprit public, de la destruction du fanatisme et de l’exécution des lois. « Des commissaires de cette commune vont offrir à la Convention nationale un don consi¬ dérable en or et argenterie, dont la majeure partie provient de dons patriotiques; une coti¬ sation sur les riches égoïstes et d’autres motifs m’ont déterminé à prendre dans cette commune vraiment républicaine, l’arrêté dont je vous envoie une ampliation : je sais que l’intention des commissaires de la commune de Vienne est d’en demander l’approbation et je vous lè soumets avant tout; je les rends porteurs de ma lettre; la valeur de leur offrande est au-des¬ sous de leurs vertus civiques. « La Société populaire, les autorités cons¬ tituées sont animées des principes les plus purs et elles font les plus grands efforts pour les communiquer aux communes de la campagne qui les écoutent avec complaisance et en profi¬ tent. « Ma lettre au Président de la Convention contient un peu plus de détails. « Je suis fraternellement, votre collègue, « Petitjean. » Swit la lettre du représentant Petitjean au Président de la Convention (1). Le citoyen Petitjean au Président de la Con¬ vention nationale. « Vienne, le 14 frimaire l’an II de la Répu¬ blique française une et indivisible. « Citoyen collègue, « Trois sans-culottes, commissaires de la com¬ mune et de la Société populaire de Vienne vont offrir à la Convention nationale, au nom de cette commune et du district, une valeur considérable d’or et d’argenterie, dont la majeure partie provient des dons .patriotiques, ainsi que le numéraire et les assignats. « Je dois à cette commune et à tout le district de dire à la Convention nationale que tout respire ici le patriotisme le plus pur; l’idole du fanatisme est renversée; les principes de la vertu lui succèdent, la loi est respectée; et, depuis un mois que j’habite parmi nos frères, les sans-culottes de Vienne, j’ai vu avec plaisir que la loi du maximum s’y exécute avec joie, et que l’ère républicaine y a été adoptée avec plaisir. L’ouvrier, le cultivateur sentent éga¬ lement le prix de cette loi bienfaisante, qui, en supprimant des fêtes ridicules, leur accorde plus de temps pour cultiver leurs terres. Et dans la fête de la liberté qui a eu lieu à Vienne le dernier décadi brumaire, il ne fut pas difficile de leur persuader que les jours de fêtes de l’ancien régime étaient des jours de travail pour les prêtres qui, en les trompant, leur extor¬ quaient une partie de leurs travaux. Beaucoup de prêtres abdiquent et renoncent à leur ministère. L’établissement des lectures patrio¬ tiques le matin du décadi, et des danses publi-(1) Second supplément au Bulletin de la Conven¬ tion nationale du 7 nivôse an II (vendredi 27 dé¬ cembre 1793). ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j ® décembre "793 ' 335 ques le soir remplacent ces [cérémonies supers¬ titieuses, et le peuple préfère le nouvel établis¬ sement. Les autorités constituées, les membres de la Société populaire s’empressent à F envi de propager l’esprit public, et tous sont recom¬ mandables par leur zèle républicain et leur générosité à la République. « Les commissaires rendront compte à la Convention nationale de la quantité de chemises, de souliers, de draps, d’habits, de vestes, de culottes, d’armes, qu’ont produite dans cette commune républicaine les dons patriotiques, indépendamment des dons en or et argenterie qu’ils lui présenteront. Le directoire du district de Château-Salins écrit que les communes de son arrondissement leur ont apporté tous les métaux de leurs églises, qu’ils ont envoyé à Nancy plus de 500 marcs d’argenterie, qu’un envoi considérable va succé¬ der, et qu’il leur reste plusieurs milliers de cuivre et beaucoup de fer. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi à la Commission des dépêches (1). La Société populaire de Roanne envoie le bor¬ dereau des dons dont elle fait hommage à la patrie, contenant 33 marcs 4 onces d’argenterie, 3 onces 6 gros d’or, 673 liv. 16 s. en numé¬ raire, 115 chemises. 218 paires de bas, 8 habits d’uniformes, 5 paires de guêtres, 5 culottes, 4 vestes. Cette Société attend avec impatience qu’on lui indique le lieu de rassemblement de la cavalerie jacobite. à laquelle iront se joindre les deux ca¬ valiers qu’elle a montés, armés et équipés. Mention honorable, insertion au « Bulletin », renvoi au ministre de la guerre (2). La Société républicaine de Garlin, district de Pau, département des Basses-Pyrénées, applaudit à la juste punition d’Antoinette et à celle des députés brissotins. Insertion au « Bulletin » (1). Suit l’adresse de la Société républicaine de Garlin (2). Les sans-culottes composant la Société républicaine de Garlin, district de Pau, département des Basses-Pyrénées, à la Convention nationale. « Citoyens, « La panthère féroce qui dévorait les Fran¬ çais, le monstre femelle, dont tous les pores suaient le sang le plus pur des sans-culottes, terrassé par l’hercule de de la Montagne, vient donc d’expier ses noirs forfaits. « Puisse la guillotine, qui a tranché la chaîne ensanglantée de ses jours, cette chaîne dont (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 111. (2) Ibid. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 112. (2) Archives nationales, carton C 289, dossier 889, pièce 7. chaque anneau était entaché de la rouille du crime, faire le tour du globe et graver sur le cou sacré de tous les traîtres et de tous les anthro¬ pophages qu’on appelle rois, le sceau majes¬ tueux de l’égalité, de la République universelle; puisse la massue nationale assommer tous les traîtres, tous les Brissotins. « P. -S. Nous venons d’apprendre qu’ils sont guillotinés; Vive la Montagne, vivent les sans-culottes, vive la République une et indivisible. Suivent les signatures. « Pour copie conforme : , . «Lamaret fils, secrétaire; Lasserre, président; Tulié, secrétaire. » La commune de Draveil, district de Corbeil, département de Seine-et-Oise, applaudit aux tra¬ vaux de la Convention, et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1) . Suit l’adresse de la commune de Draveil (2). « Législateurs, « La commune de Draveil, placée dans un sol aride où il ne croît que du courage, des vertus civiques et le plus pur patriotisme, contemple depuis longtemps cette sainte Montagne d’où sont parties les foudres qui ont écrasé les traîtres, les tyrans et les impies qui avaient osé porter leurs mains sacrilèges sur l’arche de la liberté qui vous a tant coûté de peines à construire pour le bonheur de cette grande famille de frères et d’amis. « Déjà les monstres fanatisés affamés de sang et de carnage sont dispersés, bientôt ils vont disparaître et la République triomphante n’aura plus à pleurer que les martyrs de la liberté et chanter les belles actions des héros qui auront combattu pour la patrie. « Oui, la commune de Draveil défanatisée a applaudi au décret qui a fait tomber la tête du premier tyran; les autres, coalisés contre un peuple qui veut vivre libre ou mourir, auront bientôt le même sort. Le toscin de la liberté sonne dans toutes les parties de l’empire, nos bras sont armés, les foudres sont prêtes. Vous, législateurs, du haut de cette même Montagne dirigez nos coups; bientôt ils ne seront plus. « Dans cette sainte attente, législateurs, la commune de Draveil, pénétrée de reconnais¬ sance de tout ce que vous faites pour sauver la patrie, a arrêté à l’unanimité qu’il vous serait fait une adresse pour vous inviter, au nom de la patrie, de rester à votre poste; elle attend de vous, législateurs, le salut de l’empire et de son bonheur. « La commune de Draveil a arrêté , en outre, qu’au 10 nivôse il serait célébré une fête pour l’inauguration des bustes des martyrs de la liberté; elle ose espérer que l’assemblée des représentants du peuple voudra bien honorer (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 112. (2) Archives nationales, carton G 288, dossier 883, pièce 27.