116 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE que ceux qui ont si cruellement abusés des mesures de sûreté qui leur étoient confiés, reçoivent la peine düe à leurs forfaits ; épargnés les faibles et les égarés; guerre à mort aux pervers ; justice à tous. Que la probité et la vertu que vous avez substituée à la terreur que les triumvirs avoient mis à l’ordre du jour, soient désormais le mot d'ordre des français. C'est le voeu des citoyens et de la société de Mézières. Bouquin, président, Ryembaud, Sotiemper, secrétaires. f [La société populaire séante à Frégimont à la Convention nationale, le 5 vendémiaire an III ] (10) Egalité, Liberté. Citoyens représentans Lorsque toutes les sociétés populaires se prononcent, lorsque touts les républicains vous félicitent sur la grandeur que vous avez déployé dans la journée du neuf et dix termidor, la société populaire de Frégimont doit aussi vous faire part de l'expression de ses sentiments, nous ne vous dirons qu'un mot, citoyens repré-santans, la République toute entière admire votre énergie dans la juste punition des conspirateurs ; vous avés juré le bonheur du peuple, vous accomplirés votre serment ; aussi nous vous jurons de vous etre constament attachés, ocupés vous sans relâche des grands intérêts du peuple français, maintenés le gouvernement révolutionnaire jusques à la paix, veillés à ce que les personnes capables de nuire a la chose publique ne sortent pas des maisons d'arét et touts les français s'écrieront unanimement, vive la Convention nationalle, vive la République. Salut et fraternité. Merange, président, Maneg, Lacoste, Begacelle, secrétaires. g [La société épurée des républicains de Martigues à la Convention nationale, le 17 vendémiaire an III ] (11) Liberté, Égalité, Vérité. Représentans du peuple Le tiran tombe et le peuple se leve. L'expression de sa joie a porté la douleur au sein des factieux. Ils ont vû avec desespoir le terme de leur régné, régné de brigandase et de (10) C 325, pl. 1405, p. 8. (11) C 325, pl. 1405, p. 9. scelleratesse qu'ils honnoroit impudamment du nom de probité et de justice. Il leur restoit encore une ressource, faible autant que hardie, dont ils ont eû l'audace d'essayer. C'étoit de se placer entre le peuple et la Convention et de mentir à l'un et à l'autre ; de la ces faux bruits, ces insinuations perfides et ces feintes allarmes, de la encore ce torren d'adresse mensongère qui on plû de toute part dans la Convention. Le génie de la liberté nous a encore une fois sauvés. Représentans du peuple vous aves été ferme dans vos desseins et nous dans nos devoirs. Cet heureux accord à déconcerté les intriguans qui ont abandonné un rolle infâme et inutile. Les uns ont caché leur honte dans une obscurité dont on retirera sans doute leurs vertus éclatantes car ils avoient constamment le nom de vertu à la bouche, les autres se sont enfuis chargé des dépouilles du peuple mais poursuivis par la justice nationale qui tôt ou tard les atteindra. Tel est le tableau fidelle des evenemens qui viennent de se passer dans nos contrées. Représentans du peuple votre courage et votre justice commandent le respect et le dévouement du peuple. Caillet, président, Trainezaygue, Gerau, secrétaires. h [La société populaire de Maintenon à la Convention nationale, le 19 vendémiaire an III ] (12) Liberté, Égalité. Citoyens représentans Nous vous félicitons de l'utile victoire que nos frères d'armes viennent de remporter à Juliers. Elle est la preuve du courage de nos enfants et de votre sage prévoyance. Nous vous félicitons d'avoir renversé cette tirannie atroce qui commandoit la stupeur parce qu'elle n'avoit pas besoin de vertus. Mais lorsque les troupes des tirans coalisés fuyent de touttes parts devant les armes de la Republique; alors que la convention nationale vient de montrer tant d’energie pour le salut de la nation française auroit elle donc encore des ennemis inferieurs qui ne seroient pas dissipés? oublieroit elle quel peuple qu'elle seulle représente est là pour ly aider et pour assurer a jamais la liberté de ses délibérations et la majesté de la Représentation nationale. Citoyens représentans, terrassés s'il en existe encore les restes de ces conspirateurs féroces qui chercheroient encore a troubler ou a influencer vos travaux. Que la liberté, que la justice, ces vertus fondamentales des republiques ne soient plus un vain nom profané par des bouches impures. (12) C 325, pl. 1405, p. 10. SÉANCE DU 6 BRUMAIRE AN III (27 OCTOBRE 1794) - N° 2 117 Ranimés l'esperance des bons, des vrais patriotes, organisés les administrations et les tribunaux de manière que l'ignorance, la cruauté, l'esprit de dilapidation ne nous persécutent plus. Propagés l'esprit public en effrayant cet egoisme cruel qui desoie aujourd'huy la nation. Réchauffés dans l'ame des français, l'amour de la patrie que la terreur y avoit glacé. Tenés d'une main ferme les rênes du gouvernement révolutionnaire que nous croyons indispensable dans les circonstances mais qu'il soit renfermé dans de justes bornes, que terrible aux méchants, aux dilapidateurs, aux mauvais citoyens, il protégé ceux qui soumis aux loix travaillent utilement a l'édification commune par la pratique des vertus civiles et domestiques. Nous vous aiderons n'en doutés pas, dans tout ce que vous croyerés util au bien général et surtout a démasquer les intriguants et les ambitieux, la plus ferme et peut etre la dernière resource de nos nombreux ennemis. Citoyens représentants c'est vous seuls que nous avons delegués pour assurer notre liberté et notre bonheur, faittes un digne usage de notre confiance, n'oubliez jamais qu'aucun individu, qu'aucune corporation n'en ont été honorés, ne souffrés pas que personne porte atteinte a un depot que nous n'avons remis qu'a vous. Restés au poste ou nous vous avons placé pour y achever le grand ouvrage que vous avez commencé et soyez assurés de notre éternelle recon-noissance. Les présidents et secrétaires de la société. Gourd, président, Massos, vice-président, Blond, Legourd, secrétaires. i {La société populaire de Cherbourg à la Convention nationale, s. d .] (13) Vive la République, vive la Convention nationale, périssent les continuateurs de Robespierre. Représentans du peuple La société populaire de Cherbourg s'est empressée de vous féliciter sur la chûte des triumvirs, elle a vû avec satisfaction succéder à ce régime barbare de terreur et d'oppression, sous lequel le scélérat Robespierre et ses infâmes suppôts nous faisaient gémir, un ordre de justice sevère et éclairé contre tous les malveillans. Législateurs nous avons juré de nous rallier autour de la Convention, nous tiendrons notre serment jusqu'à la mort. Convaincus que c'est de ce seul point que dépend le salut de la République. (13) C 325, pl. 1405, p. 11. Bull., 10 brum. (suppl.); M. U., XLV, 201 ; C. Eg„ n° 806. Nous sommes bien éloignés de partager l'opinion de ces hommes de sang, que nous avons toujours eû en horreur et qui ne cherchent qu'a faire une scission avec la grande famille sous les couleurs les plus spécieuses du patriotisme. Nos coeurs en seraient navrés, si l'on avait pû le soupçonner un instant. Sans doute, citoyens Représentans, ils ne sont point patriotes ceux qui cherchent à opprimer leurs frères; quelque masque qu'ils prennent, leur aristocratie est a découvert. Ils sont bien certainement les ennemis de la liberté et de l'égalité, car ils ont le défaut essentiel des tyrans, celui de vouloir primer sur leurs semblables. Sans doute ils ne sont point patriotes ces hommes qui audacieusement cherchent en quelque sorte à rivaliser avec la première autorité de la République. Humanité, vertu, gouvernement révolutionnaire jusqu'à la paix basé sur les principes sages de la Convention. Soumission à la loi. Attachement inviolable à la Convention nationale, voilà le voeu formel et bien prononcé de la société populaire de Cherbourg. Cette adresse a été couverte d'applaudisse-mens et la société a arrêté sur la demande de plusieurs de ses membres et des tribunes quelle serait signée individuellement. Suivent 152 signatures. j {Les citoyens membres de la société populaire de Tonnerre à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III] (14) Citoyens représentans Votre proclamation au peuple francois vient d'etre lue a la tribune de cette société et a excité des applaudissemens universels. Elle contient des principes fondés sur la justice et la probité qui sont gravés dans nos coeurs. Mandataires d'un peuple libre, vous termi-nerés glorieusement une révolution qui doit faire son bonheur; les efforts de ses ennemis seront inutiles, en vain chercherait-on a faire revivre le sisteme de terreur, vous saurez concilier avec la sévérité necessaire, les droits imprescriptibles des citoyens et éviter les abus. Tels sont les sentimens de la société populaire de Tonnerre qui fidele a son serment n'aura pour mobile de ses actions que l'amour des vertus qui forment les républicains. Cabasson fils et soixante dix autres signatures, plus les noms de quatre personnes qui déclarent ne pas savoir signer. (14) C 325, pl. 1405, p. 2.