| Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, i 11 n*vôs« an 11 497 r 31 décembre 1793 La commune d’Eyragues, département des Bouches-du-Rhône, annonce qu’elle a fait ver¬ ser à la direction de la Monnaie du même dépar¬ tement 184 marcs 3 onces 1 gros d’argenterie; qu’elle a fait don de ses cloches, de ses fusils, et de 200 chemises pour l’usage des braves défen¬ seurs de la patrie. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit l’adresse de la commune d’Eyragues (2). Adresse 'présentée par la municipalité de la ville et canton d’Eyragues, district de Tarascon, département des Bouches-du-Bhône, de con¬ cert avec la Société républicaine et monta¬ gnarde de ladite ville, à la Convention natio¬ nale. « Citoyens représentants, « Les plus grands dangers menacent la patrie; des ennemis sans nombre ont conjuré sa perte : c’était donc bien le temps de nous lever tous en masse pour combattre et exterminer ces satellites des tyrans et des despotes coalisés, et sauver la patrie. ' « Vous, citoyens représentants, soutenez les mesures sages et vigoureuses que la Convention a prises pour y parvenir, et dans ce moment de crise restez inébranlables dans votre poste • de votre fermeté dépend le salut de la Répu¬ blique. « Que tout bon citoyen qui a juré de vivre ou de mourir, pour la défendre soit fidèle à sa promesse et â, son serment; que de toutes parts .on s’empresse de voler à son secours; que chaque commune/lui apporte pour offrandes patrioti¬ ques les/ dépouilles de ses églises. « La/commune d’Eyragues a satisfait depuis longtemps à ce devoir, et du moment qu’elle reçût le décret portant de faire don à la nation dâs vaisselles des églises, elle obéit, et fit verser à/ la direction de la Monnaie du département la quantité de 184 marcs et plus d’argenterie ’de la paroisse, par la voie de l’administration du district, ainsi qu’il conste par l’état ci-joint et par le reçu au bas des administrateurs du 30 octobre 1792. « Elle a également fait le don de ses cloches et de tous les fusils qu’elle avait, propres au service des armées. « Les représentants du peuple dans ce dépar¬ tement, font-ils connaître par des arrêtés sages et prévoyants que les défenseurs de la Répu¬ blique aux armées de Toulon et d’Italie man¬ quent de linge : les citoyens d’Eyragues se dépouillent incontinent, sur la simple invita¬ tion de ces arrêtés, et portent leur offrande à la commune, qui vient de faire un envoi de 200 chemises aux commissaires à Marseille, délégués pour recevoir ce secours et le distribuer à nos braves soldats républicains, parmi les¬ quels Eyragues a la satisfaction de compter plus de 300 de ses citoyens, nombre considérable, eu égard à sa population, qui comprend à peine 2,206 personnes de tout âge et de tout sexe; et , (1) Procès-verbaux de la Convention , t. 28, p. 181. ' (2) Archives nationales, carton C 287, dossier 867, pièce 16. ces braves citoyens qui savent apprécier juste¬ ment le prix de la liberté, ne respirant que pour elle, versent volontiers leur sang sur les frontières pour la conserver. « Pendant que ceux-là combattent pour le salut de la patrie, la commune d’Eyragues s’occupe avec énergie de l’exécution des lois, et elle n’oublie point surtout de tenir en vigueur la loi relative au maximum qui, seule, peut soutenir le crédit des assignats et opérer par là le bien de la chose publique. Il est à désirer que les communes se piquent à l’envi de l’obser¬ vance d’une loi si utile. « Ces secours, ces offrandes, ces soumissions aux lois et cette activité à les faire exécuter, la commune d’Eyragues ne les rappelle pas ici dans la vue de s’en faire gloire; mais bien pour inviter ses sœurs républicaines à suivre son exemple; s’il en est quelqu’une assez tiède pour être restée en arrière. Quant à celle d’Eyragues, elle s’estimera trop heureuse si elle peut un jour occuper une place dans la liste des communes de la République qui auront bien mérité de la patrie. » (Suivent 9 signatures.) Etat de l’argenterie de la paroisse d’Eyragues, envoyée à l’Administration du district le 30 octobre 1792 (1). lares Onces Gros 1° Une Vierge ................ 8 5 » 2° Un piédestal ............... 4 2 » 3° Deux encensoirs et deux na¬ vettes .......................... 8 2 » 4° Un buste pesant ........... 14 3 4 5° Une tête de saint Maxime. . . 8 » 3 6° Saint Roch, pesant ......... 13 » » 7° Un chien, pesant ........... 1 I » 8° Deux morceaux de chande¬ liers ........................... 9 2 4 9° Autres morceaux de chande¬ liers ........................... 12 6 » 10° Autres morceaux de chan¬ deliers ......................... 8 6 » 11° Une lampe ............... 24 1 2 12° Sainte Anne ............... 11 » 6 13° Sainte Marc ............... 12 4 » 14° Plusieurs morceaux ........ 10 » 6 15° Six écussons, pesant ....... 12 6 » 16° Huit écussons ............. 12 7 4 17° Un pied et deux écussons. . 7 5» 18° Une croix démontée ....... 4 » 4 184 3 1 Nous, administrateurs du district de Tarascon, département des Bouches-du-Rhône, certifions avoir reçu de la municipalité d’Eyragues, l’état et tout le contenu de l’argenterie ci-dessus. A Tarascon, 30 octobre 1792, l’an Ier de la République française. Signé : Moublet, Gros, Riviere. Conforme à l’original : Violan, secrétaire greffier. (1) Archives nationales, carton C 287, dossier 867, pièce 17. (l‘e SÉRIE, T. LXXXII. 32