416 [ Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { J§ 5™breT793 Suit la lettre du citoyen Podevin (1). Le citoyen Podevin, ex-curé de Bruay, district de Valenciennes, et actuellement citoyen français, au citoyen Président de la Convention natio¬ nale. « Citoyen Président, « Je dépose sur l’autel de la patrie et de la raison, les titres de l’ignorance, .de la supers¬ tition, et du fanatisme. « Si j’ai tardé jusqu’à présent à me débar¬ rasser de ces titres vains, il y a longtemps du moins que j’ai abandonné les fonctions sacerdo-anti-sociales. Dès les premiers décrets de l’assem¬ blée constituante, j’ai abjuré la qualité de religieux, et je n’ai accepté les fonctions de curé, dans le mois de mai 1791, que pour combattre de toutes mes forces, et éteindre les restes du fanatisme dans les campagnes du département du Nord. « Dès l’apparition de la liberté française j’ai adopté le culte de la nature et de la raison. J’en ai donné des preuves dans le siège et le bombardement de Valenciennes; et malgré les dangers qui en résultent, j’ai voulu contribuer encore à élever le peuple au-dessus de tous les préjugés. Je me suis marié le 9 juillet, 26e jour du siège, au milieu des bombes et des boulets en présence des citoyens Cochon et Briez, repré¬ sentants du peuple, qui en ont signé l’acte. « J’ai évacué avec la garnison de Valenciennes, cette terre souillée par la présence des satellites du despotisme, pour venir habiter avec mon épouse la terre de la liberté et me rendre utile à ma patrie. Vive la République! « Podevin. » Extrait du procès-verbal de l'assemblée électorale tenue en l'église de Notre-Dame-la-Grande, à Valenciennes les huit, neuf, dix et onze mai mit sept cent quatre-vingt onze, d'où a été tiré ce qui suit, page seizième, séance du neuf, après dîner (2). Il fut ensuite procédé dans la même forme à l’élection d’un sujet pour la cure de Bruay et le dépouillement étant fait, il résulte que Dom Vülain, religieux de Saint-Amand, avait réuni onze voix, M. l’abbé Podevin, vingt-six voix, deux billets insignifiants, ensemble trente-neuf voix, d’où il résulte que M. Podevin ayant acquis la pluralité absolue, était élu à la cure de Bruay. Pour copie par extrait conforme au procès-verbal. L. Blasseau, secrétaire. La commune de Monnerville invite la Conven¬ tion nationale à rester à son poste, et lui fait passer le procès-verbal de la régénération des autorités constituées de cette commune. Insertion au « Bulletin » (3). (1) Archives nationales, carton C 281, dossier 772. (2) Archives nationales, carton G 281, dossier 772. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 298. Suit la lettre de la municipalité de Monner¬ ville (1). A la Convention nationale. « Citoyens représentants, « Les autorités constituées de notre com¬ mune viennent d’être régénérées révolution-nairement par le brave Montagnard Couturier, votre collègue ; des applaudissements vifs et unanimes lui ont donné la certitude que l’éner¬ gie des mesures qu’il a employées à l’effet de consommer cette régénération sous tous les rapports, a été fortement sentie par les patrio¬ tes, nous espérons que cette régénération aura heu dans toute la France et que vous resterez inébranlables à votre poste jusqu’à ce que la patrie soit sauvée. Nous vous conjurons donc, au nom de la liberté et de l’égalité, d’assurer le triomphe des sans-culottes avant de céder les rênes du gouvernement à des successeurs : tout vous en fait un devoir, « Vive la République! Vive la Montagne! La liberté ou la mort! « Les membres composant la commune de Monnerville, ce 19e mois de brumaire l’an II de la République française, une et indivisible. « Daniel, maire; Marcilly, officier; G-. Bil¬ lard, procureur. » Procès-verbal (2). A Monnerville, district d’Etampes, départe¬ ment de Seine-et-Oise, ce quatrième jour de la première décade du second mois de l’an deu¬ xième de la République française, une et indi¬ visible, huit heures et demie du soir. Moi, Jean-Pierre Couturier, représentant du peuple, membre de la Commission des Dix, spé¬ cialement chargé par mes collègues de la régé¬ nération révolutionnaire des autorités cons¬ tituées là où besoin serait, au retour de celle par moi faite à Méré ville, passant par la com¬ mune de Monnerville pour me rendre à Etampes, j’ai été accueilli, près d’unf quart de heu de l’en¬ droit, par une grande affluence de citoyens qui m’ont témoigné un désir ardent de m’arrêter. pour entendre leurs doléances et réclamations A quoi déférant, je me suis rendu en la mai¬ son commune, accompagné du citoyen Charpen¬ tier, administrateur du département, et Ragui-deau, administrateur du district de Dourdan, secrétaire de la commission, et des fonction¬ naires publics du district d’Etampes, signés à la fin. Où arrivés, la séance s’est ouverte, et, entre autres réclamations, il a été dénoncé qu’il exis¬ tait de l’inertie de la part des officiers de la municipalité pour la rentrée des contributions publiques qui étaient beaucoup en retard, et qu’il yv avait dans ce heu le nommé Dutel, ci-devant inspecteur des surcharges et voitures, auquel on pouvait reprocher une grande in¬ fluence préjudiciable aux progrès de la Révo¬ lution, par l’aristocratie qu’il possédait, quoi¬ que fort âgé. La discussion s’étant échauffée sur les deux points ci-dessus dits, j’ai consulté les membres de la commune présents et leur ai (1) Archives nationales, carton C 281, dossier 772. (2) Archives nationales, carton G 281, dossier 772.