SÉANCE DU 13 THERMIDOR AN II (31 JUILLET 1794) - N05 19-20 15 ont péri sur l’échafaud; 50 prêtres ont été arrêtés comme fanatiques turbulens. Mention honorable du don, et renvoi au comité de sûreté générale (1). [. Mézières , 6 therm. II.] (2). Citoyens collègues, La citoyenne Gaudelet, femme de Jean-François Gontaut fait don à la patrie de 107 liv. 15 s. qu’elle a reçus pour secours accordés aux pères et mères des deffenseurs de la Patrie. Elle est pauvre et sexagénaire, mais elle espère trouver dans sa frugalité et son travail de quoi satisfaire à des besoins qui demandent peu quand ils sont réels; elle n’a qu’une peine, c’est de voir que son troisième fils, par ses infirmités, ne peut aller rejoindre ses deux frères. Son mari s’engage de prendre la place de ce troisième fils si la patrie en a besoin; telles sont ses expressions : le langage de la vertu est simple et modeste. Je vois avec plaisir que, dans ce département, l’esprit public se forme; trop longtemps il a été comprimé par les partisans du despotisme et les complices du traître Lafayette : à l’époque du 18 août 1792, ils crioient, en présence des troupes et des gardes nationales : vive le Roi, vive Lafayette, au diable les Jacobins. Depuis ce tems ils n’ont cessé de conspirer contre la liberté et tenté de livrer ce département frontière à l’ennemi. 150 de ces conspirateurs ont été arrêtés et livrés au glaive de la loi. Déjà un grand nombre ont péri sur l’échaffaud; 50 prêtres sont en état d’arrestation, non comme prêtres et pour gêner la liberté des cultes, mais comme fanatiques, turbulans, empêchans l’instruction du peuple. Ils ont été dénoncés par les autorités constituées qui, épurées par mes soins, ont pris toute l’énergie que demande un gouvernement révolutionnaire. Le peuple, bon dans ce département comme il l’est partout, voit avec plaisir les coups portés à l’aristocratie et au fanatisme. Ainsi, quand l’olivier de la paix couvrira de son ombre bienfaisante le sol de la liberté, le peuple n’en partagera point les doux fruits avec ceux qui ont tenté de le réduire à l’esclavage. Le glaive de la loi aura fait tomber leurs têtes criminelles. Les abandonner à leurs remords, sistème perfide de modérantisme, ils n’en auront jamais qu’un, c’est de n’en avoir pas fait davantage pour perdre la liberté. S. et F. (3). Levasseur (de la Sarthe). 19 Les administrateurs du district de Bre-teuil, département de l’Oise, annoncent qu’ils ont frémi en apprenant les dangers (1) P.-V, XLII, 281. B‘n, 16 therm. (suppl1). (2) C 311, pl. 1 233, p. 20; J. Fr., n° 676; F.S.P., n° 392. (3) Mention marginale: «reçu les 107 liv., 15 le Il therm. » Signé DUCR01SI. qu’a courus la Convention nationale; ils demandent le prompt jugement des conspirateurs. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Les adminrs du distr. de Breteuil au cn Godefroy, représentant du peuple à Paris; Breteuil, 11 therm. II] (2). Nous resterons fermes à notre poste. Citoyen, tu es le premier qui nous a fait connoitre que la Convention nationale avoit courue de grands dangers, que les conspirateurs étoient arrêtés. Ils ne tarderont pas sans doute à plier leurs têtes criminelles sous l’instrument fait pour venger les droits du peuple souverain, pour punir ceux qui ont porté atteinte à la liberté, à l’égalité des citoyens, à l’unité, l’indivisibilité de la République. Nous serons de foibles appuis, mais nous serons constament attachés à la représentation nationale. Voilà notre voeu, et nous te demandons de l’exprimer à tes collègues assemblés. S. et F. Chennon (ve présid.), C.J. Paillart, D’Hindidier, Richard ( secrét .). 20 Les citoyens de Beauvais, département de l’Oise, qui se sont empressés de se réunir à la première nouvelle des événemens qui ont assuré le triomphe de la liberté, applaudissent à la fermeté et à l’énergie que la Convention nationale a déployées dans ces circonstances orageuses, et la félicitent d’avoir terrassé les conspirateurs les plus scélérats, les plus hypocrites et les plus audacieux qui aient encore existé. La Convention nationale, disent-ils, est tout pour le peuple; il l’aime, il l’estime; sa confiance l’environne, et elle repose sur les vertus de ce sénat, seul fanal qui dirige tous les Français. Les citoyens de Beauvais ont juré, dans ces momens de crise, de lui rester à jamais unis. Ce serment n’est pas le premier; il est dans leurs coeurs, il n’en sortira jamais, et ils le déposent dans le sein de la Convention. [Suivent 8 pages de signatures] (3). [11 therm. II] (4) Pourquoi faut-il qu’à l’instant où la République triomphe de tous ses ennemis et que la valeur française fait rentrer dans le néant la horde infâme des brigands couronnés, l’horizon sacré de la liberté soit encore obscurci par des nuages qui voiturent le crime sur nos têtes ? Pourquoi faut-il qu’à l’instant où les vertus et la probité sont mises à l’ordre du jour, il existe (1) P. V., XLII, 282. Bm, 14 therm. (2) C 312, pl. 1 239, p. 34. (3) P.V., XLII, 282. (4) C 312, pl. 1 239, p. 33; Voir, ci-dessous, n° 28. SÉANCE DU 13 THERMIDOR AN II (31 JUILLET 1794) - N05 19-20 15 ont péri sur l’échafaud; 50 prêtres ont été arrêtés comme fanatiques turbulens. Mention honorable du don, et renvoi au comité de sûreté générale (1). [. Mézières , 6 therm. II.] (2). Citoyens collègues, La citoyenne Gaudelet, femme de Jean-François Gontaut fait don à la patrie de 107 liv. 15 s. qu’elle a reçus pour secours accordés aux pères et mères des deffenseurs de la Patrie. Elle est pauvre et sexagénaire, mais elle espère trouver dans sa frugalité et son travail de quoi satisfaire à des besoins qui demandent peu quand ils sont réels; elle n’a qu’une peine, c’est de voir que son troisième fils, par ses infirmités, ne peut aller rejoindre ses deux frères. Son mari s’engage de prendre la place de ce troisième fils si la patrie en a besoin; telles sont ses expressions : le langage de la vertu est simple et modeste. Je vois avec plaisir que, dans ce département, l’esprit public se forme; trop longtemps il a été comprimé par les partisans du despotisme et les complices du traître Lafayette : à l’époque du 18 août 1792, ils crioient, en présence des troupes et des gardes nationales : vive le Roi, vive Lafayette, au diable les Jacobins. Depuis ce tems ils n’ont cessé de conspirer contre la liberté et tenté de livrer ce département frontière à l’ennemi. 150 de ces conspirateurs ont été arrêtés et livrés au glaive de la loi. Déjà un grand nombre ont péri sur l’échaffaud; 50 prêtres sont en état d’arrestation, non comme prêtres et pour gêner la liberté des cultes, mais comme fanatiques, turbulans, empêchans l’instruction du peuple. Ils ont été dénoncés par les autorités constituées qui, épurées par mes soins, ont pris toute l’énergie que demande un gouvernement révolutionnaire. Le peuple, bon dans ce département comme il l’est partout, voit avec plaisir les coups portés à l’aristocratie et au fanatisme. Ainsi, quand l’olivier de la paix couvrira de son ombre bienfaisante le sol de la liberté, le peuple n’en partagera point les doux fruits avec ceux qui ont tenté de le réduire à l’esclavage. Le glaive de la loi aura fait tomber leurs têtes criminelles. Les abandonner à leurs remords, sistème perfide de modérantisme, ils n’en auront jamais qu’un, c’est de n’en avoir pas fait davantage pour perdre la liberté. S. et F. (3). Levasseur (de la Sarthe). 19 Les administrateurs du district de Bre-teuil, département de l’Oise, annoncent qu’ils ont frémi en apprenant les dangers (1) P.-V, XLII, 281. B‘n, 16 therm. (suppl1). (2) C 311, pl. 1 233, p. 20; J. Fr., n° 676; F.S.P., n° 392. (3) Mention marginale: «reçu les 107 liv., 15 le Il therm. » Signé DUCR01SI. qu’a courus la Convention nationale; ils demandent le prompt jugement des conspirateurs. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Les adminrs du distr. de Breteuil au cn Godefroy, représentant du peuple à Paris; Breteuil, 11 therm. II] (2). Nous resterons fermes à notre poste. Citoyen, tu es le premier qui nous a fait connoitre que la Convention nationale avoit courue de grands dangers, que les conspirateurs étoient arrêtés. Ils ne tarderont pas sans doute à plier leurs têtes criminelles sous l’instrument fait pour venger les droits du peuple souverain, pour punir ceux qui ont porté atteinte à la liberté, à l’égalité des citoyens, à l’unité, l’indivisibilité de la République. Nous serons de foibles appuis, mais nous serons constament attachés à la représentation nationale. Voilà notre voeu, et nous te demandons de l’exprimer à tes collègues assemblés. S. et F. Chennon (ve présid.), C.J. Paillart, D’Hindidier, Richard ( secrét .). 20 Les citoyens de Beauvais, département de l’Oise, qui se sont empressés de se réunir à la première nouvelle des événemens qui ont assuré le triomphe de la liberté, applaudissent à la fermeté et à l’énergie que la Convention nationale a déployées dans ces circonstances orageuses, et la félicitent d’avoir terrassé les conspirateurs les plus scélérats, les plus hypocrites et les plus audacieux qui aient encore existé. La Convention nationale, disent-ils, est tout pour le peuple; il l’aime, il l’estime; sa confiance l’environne, et elle repose sur les vertus de ce sénat, seul fanal qui dirige tous les Français. Les citoyens de Beauvais ont juré, dans ces momens de crise, de lui rester à jamais unis. Ce serment n’est pas le premier; il est dans leurs coeurs, il n’en sortira jamais, et ils le déposent dans le sein de la Convention. [Suivent 8 pages de signatures] (3). [11 therm. II] (4) Pourquoi faut-il qu’à l’instant où la République triomphe de tous ses ennemis et que la valeur française fait rentrer dans le néant la horde infâme des brigands couronnés, l’horizon sacré de la liberté soit encore obscurci par des nuages qui voiturent le crime sur nos têtes ? Pourquoi faut-il qu’à l’instant où les vertus et la probité sont mises à l’ordre du jour, il existe (1) P. V., XLII, 282. Bm, 14 therm. (2) C 312, pl. 1 239, p. 34. (3) P.V., XLII, 282. (4) C 312, pl. 1 239, p. 33; Voir, ci-dessous, n° 28. 16 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE des scélérats assés hipocrites pour la prêcher, et assez noirs pour la fouler aux pieds ? La vertu n’est donc qu’un mot vuide de sens pour ces âmes rampantes; la probité n’est donc qu’un fantôme pour ces coeurs fangeux; le patriotisme n’est donc qu’un manteau d’honneur dont se couvrent les intriguans ! Ils sont bien dangereux, puissent (sic) qu’ils ensevelissent leur projet dans l’ombre du mistère pour mieux combiner les coups qu’ils ont à porter; mais, législateurs, vous savez que le serment que vous avez prêté de sauver le peuple exige une surveillance active, impartiale et continuelle; vous le savez, et nous étions bien sûrs que vous ne l’oublieriez jamais. L’orage est détourné; les coups vont retomber sur ceux qui nous les destinoient; la hache des lois ne perd jamais sa proie. La Convention nationale est tout pour le peuple françois; il l’aime parce qu’il l’estime; il l’estime parce qu’il a confiance en elle et qu’il se repose sur ses vertus. Oui, législateurs, la confiance vous environne. Nous venons de jurer de rester à jamais unis à la Convention nationale; ce serment n’est pas le premier : il est dans nos coeurs; il n’en sortira jamais et nous le déposons dans vos mains. Vive la République. Vive la Convention nationale. [Suivent plus de 370 signatures]. 21 La société populaire de Clermont-Oise félicite la Convention nationale sur son énergie, et témoigne toute son indignation contre les conspirateurs; Ludon [s/c pour : rad|mmist,at'lon] l’agent national du district du même nom témoignent les mêmes sen-timens. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Applaudissements] [Les membres composant la sté popul. de Clermont-Oise, à la Conv.; Clermont-Oise, 11 therm. II] (2). Citoyens représentants, Il est donc vrai que l’orage de la plus affreuse tyrannie se formoit autour de vous et que la foudre planait sur vos têtes ! Il est donc vrai que des monstres, dont nous ne pouvons nous rappeler les noms sans frémir, tramaient dans leurs repaires sinistrefs] les cruels moyens de cimenter de votre sang votre esclavage, le nôtre, et celui de nos descendans ! Il est donc vrai enfin que le poste qui leur avoit été confié par le peuple pour servir leur patrie et consolider son bonheur devoit bientôt fumer du sang que leurs mains barbares se préparoient à verser ! (1) P.-V., XLII, 282. Mentionné par B ln, 27 therm. (1er suppf); J. Fr., n° 675; Ann. R. F., n° 242. (2) C 314, pl. 1 258, p. 43. Nous avions appris qu’il fut un temps de confusion, de discordes et de fureur, où la majesté du peuple méconnue fut souvent victime du glaive des tyrans; époque désastreuse à laquelle nous n’imaginions pas que le temps où nous vivons pût encore ressembler ! Sans nous refuser au récit de ces horreurs consignées dans nos annales, nous désirions que la mémoire en fut détruite et que ces jours malheureux fussent ensevelis dans une nuit éternelle. Pourquoi faut-il donc que nous soyons forcés de rouvrir une playe qui cessoit à peine de saigner, et que nous ayons encore à rougir d’avoir revêtu de notre confiance des scélérats qui n’y ont répondu qu’en donnant au monde le spectacle du plus grand des forfaits, et qu’en cherchant à plonger le fer dans le sein des mandataires du peuple et de tous les républicains. Citoyens représentans, Ce complot innoui vient d’être annéanti par vous, avec ses infâmes auteurs; achevez votre ouvrage, démasquez et punissez les traîtres. Notre amour est votre égide; nos bras sont levés pour vous deffendre, nos corps seront vos remparts. Ralliés sans cesse autour de vous, nous mourerons avec vous, ou nous viv[r]ons libres avec vous. Vadier, J.J. Scellier, Tournier, Le Fevre. Le Clech, Levavasseur, Guesnel, Colné, Duvi vier, Warée, Denoeuf, Censier, J. Tauvei.. CoiLLET, Playout, Carmielle, Lebesque, Le gras, Goux, Nevin, Tirrart, Geffroy l’aîné, Fourcray, Tondu, Drain, Denis, Thevenau, Tarlier, Delatte, Thomas Conin, Redaux, La bisse, Durand, Degond, Feron, Vallée, Truiver, autre Truiver, Le Clerq, Renard, Noël, Four MENTIER, LUZURIER, MAUPIN, COUSIN, MARTIN, Bernard, Darey, Lotte, Paignou-Hausselin, Poulin, Crepelle, J.J.L. Bosquillon-Remy, Caf fin, autre Maupin, Humblot, Viau, Beuder, Goût, Chauchart, Dubitte, Picart, Falcon, Lescuyer, Dingem, Sandrin, Hostalo, Girod, Ecureux, Prévost, Jouroye, Vuillemot [et 8 signatures illisibles]. [Les administrateurs et l’agent nat. du distr. révol. de Clermont-Oise, réunis au tribunal de paix de la comm, à la Conv.; Clermont, 11 therm. II] (1). Citoyens représentans Un monstre, d’autant plus dangereux qu’il a su feindre constamment, voulait nous rendre tous à l’esclavage : il voulait redonner aux républicains, à ceux dont il ne méritait pas d’être le concitoyen, les fers mêmes qu’il venait de briser dans les mains du dernier tyran; il voulait le remplacer, avec des vues plus cruelles encore, et, pour parvenir à ce but criminel, il a tendu tous ses pièges, il a fait usage de toutes les ressources possibles; mais son projet horrible, quelque secret, quelqu’imperceptible qu’il (1) C 314, pl. 1 258, p. 44.