330 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Des citoyens soutenoient par le bras des déffenseurs de la patrie malades qui formoient un groupe et les aidoient dans la marche; ensuite de quoi il leur fut offert un repas frugal au son de la musique qui termina la fête: le bal civique continua jusque dans la nuit avancée. Législateurs, soyez notre interprète près de la Convention nationale, dites-lui qu’elle est et qu’elle sera toujours notre point de réunion, dites lui qu’elle continue à tenir son attitude imposante et révolutionnaire et à promener sa massue pour l’appésantir sur tout ce qui surpassera le niveau républicain et qui sera contraire à la Liberté. Elle vient encore de sauver la patrie, faites lui part de notre empressement à lui témoigner notre reconnoissance sur ses glorieux travaux et ses soins infatigables à rendre le peuple heureux. Qu’elle soit comme le pilote intrépide qui ne quitte le gouvernail du vaisseau qu’il ne soit parvenu au port assuré après avoir bravé la tempête et les écueils et la république est sauvée. Salut et fraternité. Galler, maire, George, secrétaire et cinq autres signatures. s [Les républicains soldats de la subdivision commandée par l’adjudant général chef de brigade, Brutus David, commandant à Morlaix, département du Finistère, à la Convention nationale, le 20 thermidor an II\ (28) Représentans d’un grand peuple, Des Cromwell, des Catilina modernes vou-loient s’abreuver du sang le plus pur de la République, ils avoient aiguisé contre vous leurs poignard liberticides. Et ils ne sont plus. Vous avez dit, et ces orgueilleux pygmées sont rentrés dans le néant. Recevez nos félicitations. Elles sont sincères et pures comme vos cœurs. O qu’il étoit beau et digne de vous ce spectacle attendrissant que vous donnâtes dans cette nuit d’horreur pour les tyrans, lorsque, environnés de dangers et d’assassins, mais fidèles à votre dignité et inacessibles à la crainte, vous vous montrâtes résolus à attendre, s’il le falloit, la mort sur vos chaises curules ! Permettez-nous de nous enorgueillir de votre constance inébranlable. Restez à votre poste, nos besoins vous y appellent; et du haut de cette Montagne, contre laquelle viendront se briser tous les vices, tous les complots, lancez la foudre du Peuple contre tous ses ennemis. Nous renouvelions aujourd’hui ce serment sacré et gravé dans nos coeurs: de vivre pour la Convention, ou de mourir avec elle. Au sortir de l’affreuse guerre de la Vendée, la voix de la Patrie nous a appelés dans le département du Finistère. Nous rougissons de ne pouvoir partager les dangers avec nos frères d’armes de la Meuse, de la Sambre, des Alpes et des Pyrénées. Nos bras cependant ne s’éner-(28) C 320, pl. 1 317, p. 12. Bull., 21 fruct. (suppl.). vent pas dans une molle oisiveté. A la place de lauriers nous cueillions avec nos concitoyens le grain qui doit alimenter la victoire. De guerriers nous sommes agriculteurs. Trop heureux de pouvoir être utiles à la Patrie ! L’adjudant général chef de brigade commandant à Morlaix. Brutus David suivi d’une demi-page de signatures t [Extrait du registre de correspondance des administrateurs du district de Nérac, département du Lot-et-Garonne du 19 thermidor an m (29) Les administrateurs du district de Nérac à la Convention nationale. Citoyens Représentans, Vous venés encore une fois de briser par votre courage et votre énergie, les complots des conjurés contre la liberté du peuple. Recevés le témoignage de notre admiration, et permettez nous de confondre notre allégresse, avec celle de tous les vrais amis de la Liberté et de leur patrie; qu’ils périssent tous les ambitieux, les traitres et les dominateurs; que, semblables à la poussière qu’un temple orageux élève dans les airs, ils disparaissent et soient à jamais anéantis, vive la République une et indivisible, union à la Convention nationale, et mourir pour la Liberté, telle est la devise des administrateurs du district de Nérac. Copie signée Quadreil, président, Lafitte, secrétaire. u [Le comité de surveillance révolutionnaire d’Agde, département de l’Hérault, à la Convention nationale, le 8 fructidor an m (30) Sauveurs de la patrie nous avons admiré et nous admirerons sans cesse la fermeté et l’énergie que vous avez déployées dans les journées mémorables des 9 et 10 thermidor en pulvérisant le tyran et ses indignes supots: notre adresse du 17 du mois dernier est le garant de nos sentiments d’admiration, de reconnaissance et d’amour pour la Convention nationale qui a toujours été et sera toujours notre seul point de raliement. Mais par quelle fatalité la chûte du tyran qui devoit atterrer l’aristocratie qui de tout temps n’a respiré comme luy que la perte de la liberté et le règne de l’esclavage, a-t-elle pu luy inspirer un maintien assuré, luy permettre ses invectives contre le patriotisme et bientôt des voyes de fait si elle ne rentre dans la poussière. Se peut-il que les ennemis de la patrie qui, aux époques dangereuses pour la liberté, ont manifesté des sentiments indignes de tout républicain français, qui n’ont cessé de (29) C 319, pl. 1 306, p. 15. (30) C 319, pl. 1 306, p. 16.