SÉANCE DU 6 MESSIDOR AN II (24 JUIN 1794) - Nos 2-5 137 cipes, depuis le commencement de la révolution, elle demande en sa faveur une exception à la loi du 17 frimaire, et la levée des scellés et séquestre mis sur les propriétés de ce vertueux républicain. Elle envoie aussi un mémoire contenant ce qu’a fait Rouvière avant et depuis l’année 1789, jusqu’à ce moment. Insertion au bulletin, et renvoi au comité de législation et à la commission chargée de la révision des lois contre les émigrés (1). 2 La société populaire de Réunion-sur-Seu-dre(2), département de la Charente-Inférieure, félicite la Convention nationale du décret so-lemnel qui proscrit l’athéïsme et proclame, au nom du peuple françois, l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame. Mention honorable, insertion au bulletin (3) . [Réunion-sur-S eudre, 10 prair. Il] (4). « Représentants L’existence de l’être suprême, l’immortalité de l’ame reconnue, sont les bazes du pacte social : la représentation d’un peuple sage, autant qu’éclairé, devait en consacrer les principes par un decret; vôtre déclaration a été l’interprète du sentiment inné du souverain que vous représentés, les cœurs se sont dilatés, le fanatisme a mugi, mais la saine morale triomphe. En effet, ou est donc le téméraire ou l’absurde, qui attribue au hazard du moment, l’harmonie soutenue de l’Univers, l’organisation admirable, et périodique du cœur humain? Qu’il paroisse ce champion de l’athéisme, et nous lui dizons, lève tes yeux vers la voûte céleste, mesure tu son immensité ? Pourquoi Sa chûte menaçante respecte t’elle ta tête ingrate ? Regarde à tes pieds qui foulent le globe que tu habite ? Pourquoi le parcour tu; pour quoi semble-t-il fait ? pour toi ! Jette un coup d’œil réfléchi sur les moissons ! as tu doublé ton éxistence ? Pourquoi les enfants que tu chéris sont ils nés de toi? Pourquoi lorsque tu leur tends le bras, sont ils disposés à la piété filiale, à la fraternité, à la gratitude, à l’amitié, à l’amour? Dis nous pourquoi l’homme est homme ? Par quel privilège tous les animaux; les végétaux; les minereaux, les éléments furent ils créés ? sont ils reproduits ou d’accord pour ses jouissances ! Dis nous pour quoi, livré à ton libre arbitre, distinguant le bien et le mal, tu es calme et contant quand tu as fait un heureux, et pourquoi le remors te bourelle quand le crime te conduit à la peine qu’il mérité ? Dis nous pourquoi, dans les angoisses de l’humanité souffrante ton cœur te porte vers la divinité que tes levres desavouent ? Voilà donc l’arme de l’ateisme dont vouloit s’emparer une conspiration aussitôt punie que connuë. Vous vous disiez amis du peuple; monstres ! Vous esperiés etouffer dans nos cœurs le germe (1) P.V., XL, 114. (2) Et non Réunion-sur-Sendre; ci-dev‘ La Tremblade. (3) P.V., XL, 114 Mentionné par Débats, n° 644. (4) C 309, pl. 1204, p. 1. que la nature y féconde, ah ! si quelqu’un de vos pareils, existés encore, L’anguissés dans les déchirements affreux de vôtre impuissance ! admirés dans les tourments de votre malveillance démasquée l’energie du peuple français : voyés le forcer la victoire ! enchainer à ses pieds l’hidre terrassé du despotisme coalisé ! ecumés de rage à notre satisfaction de ce que les pères du peuple ont echapé au feu de leur assassin : fremissés de nous voir leur assurer le rempart formidable de nos corps; contemplés enfin dans les agonies de vôtre dernier désespoir, la raison rayonnante de gloire, la superstition confondue et méprisée, et les mains de 24 milions d’hommes libres, dirigées vers cet être Suprême que nous admettons, porter a son séjour celeste le serment solemnel que nous renouvelions, de soutenir l’unité l’indivisibilité de la République ou de mourir ! » J. Bariteaud, Robichon, Simon ainé, Popin, Tol-luire père, Romeau, Bomard, B. Lafargue, Cherpantier, L’Arge, Nivet, Giraud, Vergé, Mechin, Landreau, Sicard, Canet, Pierre Faure, Blin, Marchand, Belliveaux, Tol-luire, Dubois, Cornu fils ainé, Tolluire fils ainé, J. Chastaignier, Baudouin, Nebon, Baï-geau, Vergé, Gondrat, Rousseau, J.-Th. Marchant, V*. Garnier ainé, P.-E. Vollet, E. Robert, Courjaret, Gaudin jeune, Amiot [et 19 signatures illisibles]. 3 Les commissaires nationaux du bureau de comptabilité, section n° premier, préviennent la Convention nationale qu’ils remettent aujourd’hui à son comité de l’examen des comptes, leur rapport sur l’appurement du compte de la recette générale des finances de la ci-devant généralité d’Auch, exercice 1784 du citoyen Taillepied, ancien receveur-général, compte jugé par la ci-devant chambre des comptes de Paris, le 21 février 1791 (vieux style). Renvoyé au comité de l’examen des comptes (1). 4 Les citoyens de la commune de Baron, district de Senlis, département de l’Oise, prient la Convention nationale de les autoriser à changer le nom de Baron que porte leur commune en celui de Bar-sur -N omette. Renvoyé aux comités de division et d’instruction publique(2). 5 Le citoyen Beaupuis, fourrier dé la 5e compagnie du 5e bataillon des volontaires nationaux, division intermédiaire, en cantonnement à Péronne, département de la Somme, écrit à (1) P.V., XL, 114. (2) P.V., XL, 114. Mentionné par Débats, n° 644. SÉANCE DU 6 MESSIDOR AN II (24 JUIN 1794) - Nos 2-5 137 cipes, depuis le commencement de la révolution, elle demande en sa faveur une exception à la loi du 17 frimaire, et la levée des scellés et séquestre mis sur les propriétés de ce vertueux républicain. Elle envoie aussi un mémoire contenant ce qu’a fait Rouvière avant et depuis l’année 1789, jusqu’à ce moment. Insertion au bulletin, et renvoi au comité de législation et à la commission chargée de la révision des lois contre les émigrés (1). 2 La société populaire de Réunion-sur-Seu-dre(2), département de la Charente-Inférieure, félicite la Convention nationale du décret so-lemnel qui proscrit l’athéïsme et proclame, au nom du peuple françois, l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame. Mention honorable, insertion au bulletin (3) . [Réunion-sur-S eudre, 10 prair. Il] (4). « Représentants L’existence de l’être suprême, l’immortalité de l’ame reconnue, sont les bazes du pacte social : la représentation d’un peuple sage, autant qu’éclairé, devait en consacrer les principes par un decret; vôtre déclaration a été l’interprète du sentiment inné du souverain que vous représentés, les cœurs se sont dilatés, le fanatisme a mugi, mais la saine morale triomphe. En effet, ou est donc le téméraire ou l’absurde, qui attribue au hazard du moment, l’harmonie soutenue de l’Univers, l’organisation admirable, et périodique du cœur humain? Qu’il paroisse ce champion de l’athéisme, et nous lui dizons, lève tes yeux vers la voûte céleste, mesure tu son immensité ? Pourquoi Sa chûte menaçante respecte t’elle ta tête ingrate ? Regarde à tes pieds qui foulent le globe que tu habite ? Pourquoi le parcour tu; pour quoi semble-t-il fait ? pour toi ! Jette un coup d’œil réfléchi sur les moissons ! as tu doublé ton éxistence ? Pourquoi les enfants que tu chéris sont ils nés de toi? Pourquoi lorsque tu leur tends le bras, sont ils disposés à la piété filiale, à la fraternité, à la gratitude, à l’amitié, à l’amour? Dis nous pourquoi l’homme est homme ? Par quel privilège tous les animaux; les végétaux; les minereaux, les éléments furent ils créés ? sont ils reproduits ou d’accord pour ses jouissances ! Dis nous pour quoi, livré à ton libre arbitre, distinguant le bien et le mal, tu es calme et contant quand tu as fait un heureux, et pourquoi le remors te bourelle quand le crime te conduit à la peine qu’il mérité ? Dis nous pourquoi, dans les angoisses de l’humanité souffrante ton cœur te porte vers la divinité que tes levres desavouent ? Voilà donc l’arme de l’ateisme dont vouloit s’emparer une conspiration aussitôt punie que connuë. Vous vous disiez amis du peuple; monstres ! Vous esperiés etouffer dans nos cœurs le germe (1) P.V., XL, 114. (2) Et non Réunion-sur-Sendre; ci-dev‘ La Tremblade. (3) P.V., XL, 114 Mentionné par Débats, n° 644. (4) C 309, pl. 1204, p. 1. que la nature y féconde, ah ! si quelqu’un de vos pareils, existés encore, L’anguissés dans les déchirements affreux de vôtre impuissance ! admirés dans les tourments de votre malveillance démasquée l’energie du peuple français : voyés le forcer la victoire ! enchainer à ses pieds l’hidre terrassé du despotisme coalisé ! ecumés de rage à notre satisfaction de ce que les pères du peuple ont echapé au feu de leur assassin : fremissés de nous voir leur assurer le rempart formidable de nos corps; contemplés enfin dans les agonies de vôtre dernier désespoir, la raison rayonnante de gloire, la superstition confondue et méprisée, et les mains de 24 milions d’hommes libres, dirigées vers cet être Suprême que nous admettons, porter a son séjour celeste le serment solemnel que nous renouvelions, de soutenir l’unité l’indivisibilité de la République ou de mourir ! » J. Bariteaud, Robichon, Simon ainé, Popin, Tol-luire père, Romeau, Bomard, B. Lafargue, Cherpantier, L’Arge, Nivet, Giraud, Vergé, Mechin, Landreau, Sicard, Canet, Pierre Faure, Blin, Marchand, Belliveaux, Tol-luire, Dubois, Cornu fils ainé, Tolluire fils ainé, J. Chastaignier, Baudouin, Nebon, Baï-geau, Vergé, Gondrat, Rousseau, J.-Th. Marchant, V*. Garnier ainé, P.-E. Vollet, E. Robert, Courjaret, Gaudin jeune, Amiot [et 19 signatures illisibles]. 3 Les commissaires nationaux du bureau de comptabilité, section n° premier, préviennent la Convention nationale qu’ils remettent aujourd’hui à son comité de l’examen des comptes, leur rapport sur l’appurement du compte de la recette générale des finances de la ci-devant généralité d’Auch, exercice 1784 du citoyen Taillepied, ancien receveur-général, compte jugé par la ci-devant chambre des comptes de Paris, le 21 février 1791 (vieux style). Renvoyé au comité de l’examen des comptes (1). 4 Les citoyens de la commune de Baron, district de Senlis, département de l’Oise, prient la Convention nationale de les autoriser à changer le nom de Baron que porte leur commune en celui de Bar-sur -N omette. Renvoyé aux comités de division et d’instruction publique(2). 5 Le citoyen Beaupuis, fourrier dé la 5e compagnie du 5e bataillon des volontaires nationaux, division intermédiaire, en cantonnement à Péronne, département de la Somme, écrit à (1) P.V., XL, 114. (2) P.V., XL, 114. Mentionné par Débats, n° 644.