[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { Sé”mbre‘?793 641 conséquence je me suis trouvé forcé d’ouvrir nue instance contre lui, mais je me vois dans l’impossibilité de la suivre que je suis au service de la République. Je me présente donc devant toi, citoyen législateur, pour que tu me fasses rentrer en possession des biens que les circons¬ tances m’ont obligé de vendre en confiance et pour me retirer des peines que j’endurais et pouvoir vaquer à mes affaires. Les trois actes que j’ai souscrits le jour même de mon arresta¬ tion ont été passés par le citoyen Capron, no¬ taire à Bar-sur-Seine, et ils l’ont été en la mai¬ son d’arrêt où j’étais; je ne pouvais pas me re-* fuser d’y consentir par les raisons que je t’ai dites et encore parce que je souffrais et craignais pour ma santé qui dépérissait tous les jours. « Par ces raisons qui sont plausibles et véri¬ diques, je crois devoir attendre de toi justice, et tu ne refuseras pas d’ordonner que provisoire¬ ment le citoyen Douge me remplira des revenus de mon bien sur le pied qu’ils seront estimés et qu’en rentrant en possession de mes biens, comme il est naturel, le citoyen Douge me les remettra en état de culture et tels qu’ils étaient lorsque je les lui ai vendus, mais avec faculté d’y rentrer comme il a été expliqué, le tout à dire d’experts. « Je crois que tu me rendras justice. « Pour Nicolas Boyer, de Courteron-sur-Seine, \ près Gyé-sur-Seine, « Roté. « Paris, le tridi de la seconde décade du mois de frimaire de l’an second de la République, française une et indivisible. » IV. La Société populaire de Lure demande QUE LA MÉDAILLE FRAPPÉE EN MÉMOIRE DE LA NUIT DU 4 AOUT 1789 SOIT RETIRÉE ET QUE DANS CHAQUE COMMUNE, OU EXISTE une Société populaire, un batiment COMMUNAL SOIT CONCÉDÉ A CETTE SOCIÉTÉ, POUR LA TENUE DE SES SÉANCES (1). Suit le texte de la 'pétition de la Société popu¬ laire de Lure d'après un document des Archives nationales (2). La Société populaire de Lure à la Convention nationale. sainte égalité peut-il oublier jamais ce qui le rendit à sa dignité et au bonheur! « Il n’en est pas de même de cette fameuse nuit où des larrons titrés et mitrés vinrent faire V abandon insultant de leurs privilèges, et où le plus scélérat des hommes fut surnommé par des esclaves le restaurateur de la liberté française. « Ces deux proclamations demandées par l’orgueil et dictées par la bassesse furent frap¬ pées sur l’airain pour légitimer la féodalité et l’es¬ clavage; pour donner une preuve éclatante de générosité chez nos insatiables oppresseurs, pour apitoyer les nations sur le sort de ces monstres dévorants, et enfin pour imprimer sur les Français une tache d’ingratitude et de fé¬ rocité. « Citoyens représentants, jetez les yeux sur la médaille dédiée à la patrie par les constituants, le 4 août 1789, l’un d’eux l’a déposée sur notre bureau comme un monument d’histoire; après l’examen elle nous fit horreur. Nous en deman¬ dons l’abolition par un décret, que tous ceux qui en posséderaient de pareilles et qui ne s’empresseraient pas de les remettre soient déclarés ennemis de l’honneur français et punis de mort. « Les Sociétés populaires étaient l’œil de la Révolution, il est temps qu’elles deviennent les institutrices du genre humain; l’erreur a eu ses temples, il faut que la raison, la vérité, la philosophie, le patriotisme réunis aient le leur dans chaque commune. « En appuyant donc la pétition de la Société populaire séant à Franciade, nous vous deman¬ dons, citoyens représentants, que dans chaque commune où il y a Société populaire établie et des bâtiments, ou communaux, ou doma¬ niaux assez spacieux, il en soit pris un pour y établir ses séances et ses comités. « Dans la commune de Lure, il existe une église où des chanoines étalaient leur orgueilleuse nul¬ lité. Il est temps que ce temple devienne utile : si nous l’obtenons, il deviendra l’école du peuple et le sanctuaire des vertus républicaines; il deviendra un lycée où les vieillards jugeront les progrès de la jeunesse et couronneront les talents utiles ; enfin il deviendra un théâtre où chaque décade le peuple viendra applaudir aux actions vertueuses et patriotiques. « Laurent cadet, président; Richard, secré¬ taire; A. Gousset, secrétaire. » « Lure, le 27 de brumaire, l’an II de la République française, une et indivisible. « Législateurs, « Il fut grand, il fut sublime, cet acte de jus¬ tice qui abolit la royauté et proclama la Répu¬ blique française; il n’eut pas besoin de monu¬ ment pour en consacrer la mémoire et pour la conserver. L’homme régénéré à la liberté, à la (1) La pétition de la Société populaire de Lure n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 14 frimaire; mais en marge de l’original qui existe aux Archives nationales on lit l’indication suivante : « Renvoyé aux comités d’aliénation et d’instruction publique : le 14 frimaire an II de la République. » (21 Archives nationales, carton F17 1007, dos¬ sier 1215. lr« SÉRIE. T. LXXX. v. ■ Le citoyen Rault demande a être exempté DE LA RÉQUISITION (1). Suit le texte de la pétition du citoyen Bault d'après un document des Archives nationales (2). « Citoyen Président, « Je suis en réquisition sans le savoir, ignorant mon âge, je m’étais persuadé depuis le commen* (1) La pétition du citoyen Rault n’est pas men¬ tionnée au procès-verbal de la séance du 14 frimaire mais en marge de l’original qui existe aux Archives nationales on lit l’indication suivante : « L’ordre du jour, le 14 frimaire an II; Roger-Ducos, secrétaire. • (2) Archives nationales, carton C 285, dossier 832. 41