■'6 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, f » 1 1 17 décembre 1/93 Suit Vadresss de la Société républicaine de Seyne (1). « Seyne, le 7e jour de la 2e décade du 2e mois de la 2e année de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Législateurs, « Un grand complot avait été formé contre la liberté, ses plus zélés défenseurs, les pa¬ triotes les plus ardent -, les seuls qui fussent dignes de l’apprécier, étaient, dans un grand nombre de départements, réduits à gémir dans les fers, ou de so soustraire par la fuite à toutes les horreurs du supplice destiné aux contre-révolutionnaires et aux scélérats. « Les riches égoïstes, les muscadins, tous les ennemis coalisés, o’ étaient couverts du masque du patriotisme pour égarer le peuple et le faire servir à leurs projets; déjà ils croyaient leur triomphe assuré; à les entendre, déjà la célèbre et vaste cité de Paris, cette nouvelle Rome, l’asile de toutes les vertus sociales et républicaines, qu’ils feignaient de regarder comme une ville conspiratrice, était réduite sous leur domination; déjà ils méditaient la vengeance la plus terrible contre ces repré¬ sentants incorruptibles qu’ils osaient nommer des tyrans et des factieux; en proférant sans cesse les mots si chers de liberté et d’égalité, en proclamant les droits sacrés de l’homme et du citoyen, ces fourbes, dans le fond de leur cœur, faisaient des vœux secrets pour le succès des brigands de la Vendée, et le triomphe des Pitt et des Cobourg; déjà ils étaient prêts de fléchir le genou devant un nouveau tyran, et le nom de Louis XVII s’échappait de leurs lèvres pestilentielles. « Amis de l’esclavage et dignes de porter des fers, ces hommes faibles n’avaient point calculé les progrès de la raison, de la philo¬ sophie, de cet esprit républicain qui, seul, est capable de donner de grandes vertus et d’ins¬ pirer ce courage digne des Brutus et des Scæ-vola. Ces pygmées royalistes ont été terrassés, et les sans-culottcs n’ont qu’à se montrer pour ensevelir sous leurs ruines ces villes orgueilleuses et superbes, qui ont osé élever l’étendard de la révolte. « Législateurs, les sans-culottcs de la Société républicaine de Seyne ont connu les pièges dont les fédéralistes voulaient les environner, et ils ont su les éviter. Pleins de confiance dans les braves et généreux montagnards, ils n’ont cessé d’applaudir à leur zèle, à leurs travaux, à leurs intentions, qui n’ont d’autre but, malgré les déclamations des esclaves, que le triomphe de la liberté, de l’égalité, et le bonheur du peuple. « Cette société qui n’a cessé de professer les principes du plus pur républicanisme, a vu tomber, avec la plus grande satisfaction, la tête du tyran et de sa monstrueuse épouse; elle a applaudi à la Révolution du 31 mai et aux décrets qui ont mis en état d’arrestation des représentants infidèles; la mort de l’ami du peuple, du vertueux Marat nous a pénétrés de la plus vive douleur, et si quelque chose a pu nous consoler, c’cst la sublime Constitu¬ tion que vous nous avez donnée, et qui a été acceptée avec transport. La loi du maximum, en déjouant les projets et les calculs des riches propriétaires et des agioteurs, a mis le comble à notre reconnaissance et tous les sans-culottes qui composent notre société, individuellement et collectivement vous ont proclamés les sau¬ veurs de la patrie, les restaurateurs de la liberté et les seuls fondateurs de l’égalité. « Affermissez, législateurs, l’édifice que vous avez élevé, la patrie a encore besoin de vos travaux, de votre vigilance, de votre énergie. Fermes à votre poste, ne l’abandonnez que quand vous aurez forcé les tyrans de l’Europe à une paix honteuse pour eux ; que quand vous aurez étouffé toutes les conspirations et que vous aurez purgé par vos soins la terre do la liberté de tous les reptiles qui la souillent encore. Ce n’est pas tout d’avoir ordonné l’arrestation des Brissotins, des Rolandistes et des appelants, le vœu des sans-culottes de la République et de notre société est qu’ils soient mis en état d’accusation et que leur punition ne soit pas plus longtemps différée. « Recevez, législateurs, l’assurance de notre dévouement, de notre zèle, de notre énergie; il n’est pas un seul sans-culotte parmi nous qui ne soit prêt de verser son sang pour le service de la République et le triomphe de la liberté et de l’égalité. « Les sans-culottes de la Société républicaine de Seyne, district de Digne, département des Basses-Alpes. « A. Roux, président; Allemand, secré¬ taire; H. Roux, secrétaire. » Les membres du comité de surveillance des communes d’Aunay, Perrigny et dépendances, district de Tonnerre, font don de 53 chemises, 3 nappes, 1 gilet de ratine, 1 écheveau de fil et 59 livres en assignats. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre des membres du comité de sur¬ veillance des communes d’ Aunay et Perrigny (2). Les membres du comité de surveillance de la commune d’Aunay et Perrigny, canton de Noyers, district de Tonnerre, à la Convention . « 30 brumaire de l’an II de la République française une et indivisible. « Législateurs, « Nous ne vous adressons pas des monceaux d’or, ces riches offrandes n’appartiennent qu’aux grandes cités ; Plutus n’habite pas les hameaux, c’est l’asile de la pauvreté, mais c’est aussi celui des vertus républicaines. « Une simple malle contenant 53 chemises, 3 nappes, 1 gilet de ratine et 1 écheveau de fil et 59 livres en assignats, voilà nos trésors; nous les déposons au nom de notre commune sur l’autel de la patrie. « Du haut du rocher où vous êtes placés, législateurs, contemplez la régénération de la France, partout s’étale un dévouement (1) Archives nationales, carton G 286, dossier 835. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 4L (2) Archives nationales, carton G 284, dossier 823- [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j 17 Sabre* 17