SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - N° 1 523 Vous nous l’assurerés, parce que, désormais, vous mettrés tous les intriguants, sous quelque forme qu’ils veuillent paroître, dans l’impuissance de nuire. Par là, vous remplirés le vœu du peuple, et vous achève rés le triomphe de la chose publique. Quand à nous, la Convention nationalle sera constament notre point de ralliement : et s’il y avoit encore quelques scélérats qui conspirassent contre elle, le moindre signal nous suffiroit, et nous voilerions lui faire un rempart de nos corps. S. et F. Arnaud Vignié, Capgras ( présid. ), Combebiart, Latailhède, Delvolvé, Aurimont, Bte Boue, Gme Berton, Pouget ( secrét. ), Dufarpy. [Le c. de surveillance de Moissac, aux braves citoyens de la comm. de Paris; Moissac, 18 therm. II}. O Parisiens, ô nos frères, ô nos amis ! Encore une fois notre liberté a encouru quelques secousses, et les conspirateurs ont été trompés dans leur attente : ils avoient sans doute oublié, ces vils intriguants, qu’au seul nom de patrie, le peuple, ennemi de toute faction, resserre les liens et, d’un seul coup de massue, écrase ces insectes rampants qui, à l’aide de la flaterie, ou sous des dehors trompeurs de popularité, oseroient tenter de lui forger de nouveaux fers. O vous, le Boulvard d’une grande nation, n’avés-vous pas encore une fois appris à tous vos frères de la République que la vertu et le courage seront à jamais une digue inexpugnable contre laquelle viendront se hurter et se briser tous les complots enfentés par l’infamie et la scélératesse ? Fidelles à vos serments, vous venés encore une fois de sauver la liberté, et de protéger les jours précieux de la représentation nationale, que les Cromwel et les Catilina de la République menaçoient d’un fer assassin. Qu’il est doux, le souvenir de cette gloire, que tous les Républicains désireroient avoir partagée avec vous ! Quelle est digne d’admiration, la conduite que vous avés tenue dans tous les événements qui ont menacé notre liberté ! votre énergie se communique à tous les cœurs. Dans les communes, comme dans les armées, chacun s’empresse de payer un tribut de reconnoissance aux Parisiens, qui ont si bien servi la chose publique, et qui, tous les jours, en assurent le triomphe. Nous aussi, nous voulons la liberté. Ce ne sera point des intriguants qui nous enlèveront le fruit de cinq années de peines et de sueurs. Il faut qu’ils disparoissent tous de sur l’arène, dans quelque rang, dans quelque classe qu’ils puissent se trouver, car nous ne sçaurions jamais idolâtrer personne; et nous aurions peut-être plus d’une fois fait entendre notre voix, si nous eussions été plus rapprochés de la scène et que nous eussions pu suivre les événements de plus près. Ce ne sera pas en vain que notre commune aura fourni plus de deux mille deffenseurs à la République. Ce ne sera pas en vain que deux compagnies seront sorties de son sein pour voler aux secours des Parisiens, lorsque les murs de cette ville furent menacées de l’approche du tiran de Prusse. Ces mêmes hommes, à la vérité, ne sont plus parmi nous; chaque jour la force de leurs armes porte la terreur et l’effroy chés les tirans coalisés, mais le même courage, la même énergie, le même amour de la liberté et de la patrie, la même haine contre les tirans de toute espèce embrasent nos cœurs et nos âmes; et si quelque scélérat osoit encore tramer de nouveaux complots, les Moissagois seront toujours debout, et nous irions former un rempart de nos corps, tant à la Convention nationalle, qu’à nos frères de Paris. S. et F. Gne Berton, Delvolvé, Bte Boué, Armand Vignié, Dufarpy, Aurimont, Combebiart, Latailhède, Pouget ( secrét. ). z' [Les administrateurs du départ 1 du Cantal, à la Conv.; s.l.n.d .] (1). Citoyens représentans, Une vaste conspiration alloit éclater contre la souveraineté du peuple et ses fidèlles menda-taires... Nous vous félicitons de l’avoir aussitôt anéantie que connue. Que celui qui désormais voudra braver la représentation nationale, que celui qui osera lever sa tête audacieuse au-dessus du peuple, au-dessus des loix émanées de la volonté générale, que tout ambitieux qui voudra dominer, trouve au lieu du trône, un échafaud ! Représentans !... Restés unis, restés fermes à votre poste ! Le peuple est là... ils vous entoure, il vous garde... Comme vous, comme nous, il veut la République, et, sur les débris des factions, la République triomphera, ou nous nous ensevelirons tous sous ses ruines. C. Boichel, Saisac, Destaing [et une signature illisible]. a" [La sté agricole et révolutionnaire composée des sans-culottes des 22 comm. du canton d’Auril-lac, séante, à Arpajon( 2), à la Conv.; 17 therm. Il] (3). De grandes nouvelles, apportées hier par le courrier, ont donné lieu à une séance extraordinaire. Un membre en a fait la lecture. Au récit de l’affreuse conspiration Robespierre, tous les membres de la société ont été saisis d’horreur et d’indignation. Mais quelle douce joye, quel calme consolant s’est emparé de toutes les âmes, lorsque la suite des nouvelles a annoncé que les traîtres avoient déjà subi le sort si bien dû à leurs forfaits ! Quelle admiration pour le vertueux peuple de Paris, pour les quarante-huit sections qui ont sçu résister aux séductions (1) C 313, pl. 1249, p. 43. Mentionné par S"1, 1er fruct. (1er suppl1); J.Fr., n° 687. (2) Cantal. (3) C 316, pl. 1266, p. 23; B"1, 29 therm. (1er suppl1). SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - N° 1 523 Vous nous l’assurerés, parce que, désormais, vous mettrés tous les intriguants, sous quelque forme qu’ils veuillent paroître, dans l’impuissance de nuire. Par là, vous remplirés le vœu du peuple, et vous achève rés le triomphe de la chose publique. Quand à nous, la Convention nationalle sera constament notre point de ralliement : et s’il y avoit encore quelques scélérats qui conspirassent contre elle, le moindre signal nous suffiroit, et nous voilerions lui faire un rempart de nos corps. S. et F. Arnaud Vignié, Capgras ( présid. ), Combebiart, Latailhède, Delvolvé, Aurimont, Bte Boue, Gme Berton, Pouget ( secrét. ), Dufarpy. [Le c. de surveillance de Moissac, aux braves citoyens de la comm. de Paris; Moissac, 18 therm. II}. O Parisiens, ô nos frères, ô nos amis ! Encore une fois notre liberté a encouru quelques secousses, et les conspirateurs ont été trompés dans leur attente : ils avoient sans doute oublié, ces vils intriguants, qu’au seul nom de patrie, le peuple, ennemi de toute faction, resserre les liens et, d’un seul coup de massue, écrase ces insectes rampants qui, à l’aide de la flaterie, ou sous des dehors trompeurs de popularité, oseroient tenter de lui forger de nouveaux fers. O vous, le Boulvard d’une grande nation, n’avés-vous pas encore une fois appris à tous vos frères de la République que la vertu et le courage seront à jamais une digue inexpugnable contre laquelle viendront se hurter et se briser tous les complots enfentés par l’infamie et la scélératesse ? Fidelles à vos serments, vous venés encore une fois de sauver la liberté, et de protéger les jours précieux de la représentation nationale, que les Cromwel et les Catilina de la République menaçoient d’un fer assassin. Qu’il est doux, le souvenir de cette gloire, que tous les Républicains désireroient avoir partagée avec vous ! Quelle est digne d’admiration, la conduite que vous avés tenue dans tous les événements qui ont menacé notre liberté ! votre énergie se communique à tous les cœurs. Dans les communes, comme dans les armées, chacun s’empresse de payer un tribut de reconnoissance aux Parisiens, qui ont si bien servi la chose publique, et qui, tous les jours, en assurent le triomphe. Nous aussi, nous voulons la liberté. Ce ne sera point des intriguants qui nous enlèveront le fruit de cinq années de peines et de sueurs. Il faut qu’ils disparoissent tous de sur l’arène, dans quelque rang, dans quelque classe qu’ils puissent se trouver, car nous ne sçaurions jamais idolâtrer personne; et nous aurions peut-être plus d’une fois fait entendre notre voix, si nous eussions été plus rapprochés de la scène et que nous eussions pu suivre les événements de plus près. Ce ne sera pas en vain que notre commune aura fourni plus de deux mille deffenseurs à la République. Ce ne sera pas en vain que deux compagnies seront sorties de son sein pour voler aux secours des Parisiens, lorsque les murs de cette ville furent menacées de l’approche du tiran de Prusse. Ces mêmes hommes, à la vérité, ne sont plus parmi nous; chaque jour la force de leurs armes porte la terreur et l’effroy chés les tirans coalisés, mais le même courage, la même énergie, le même amour de la liberté et de la patrie, la même haine contre les tirans de toute espèce embrasent nos cœurs et nos âmes; et si quelque scélérat osoit encore tramer de nouveaux complots, les Moissagois seront toujours debout, et nous irions former un rempart de nos corps, tant à la Convention nationalle, qu’à nos frères de Paris. S. et F. Gne Berton, Delvolvé, Bte Boué, Armand Vignié, Dufarpy, Aurimont, Combebiart, Latailhède, Pouget ( secrét. ). z' [Les administrateurs du départ 1 du Cantal, à la Conv.; s.l.n.d .] (1). Citoyens représentans, Une vaste conspiration alloit éclater contre la souveraineté du peuple et ses fidèlles menda-taires... Nous vous félicitons de l’avoir aussitôt anéantie que connue. Que celui qui désormais voudra braver la représentation nationale, que celui qui osera lever sa tête audacieuse au-dessus du peuple, au-dessus des loix émanées de la volonté générale, que tout ambitieux qui voudra dominer, trouve au lieu du trône, un échafaud ! Représentans !... Restés unis, restés fermes à votre poste ! Le peuple est là... ils vous entoure, il vous garde... Comme vous, comme nous, il veut la République, et, sur les débris des factions, la République triomphera, ou nous nous ensevelirons tous sous ses ruines. C. Boichel, Saisac, Destaing [et une signature illisible]. a" [La sté agricole et révolutionnaire composée des sans-culottes des 22 comm. du canton d’Auril-lac, séante, à Arpajon( 2), à la Conv.; 17 therm. Il] (3). De grandes nouvelles, apportées hier par le courrier, ont donné lieu à une séance extraordinaire. Un membre en a fait la lecture. Au récit de l’affreuse conspiration Robespierre, tous les membres de la société ont été saisis d’horreur et d’indignation. Mais quelle douce joye, quel calme consolant s’est emparé de toutes les âmes, lorsque la suite des nouvelles a annoncé que les traîtres avoient déjà subi le sort si bien dû à leurs forfaits ! Quelle admiration pour le vertueux peuple de Paris, pour les quarante-huit sections qui ont sçu résister aux séductions (1) C 313, pl. 1249, p. 43. Mentionné par S"1, 1er fruct. (1er suppl1); J.Fr., n° 687. (2) Cantal. (3) C 316, pl. 1266, p. 23; B"1, 29 therm. (1er suppl1). 524 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE attroces de ces scélérats ! Quelle sensibilité touchante pour les généreux et braves cano-niers ! Ah, qu’ils reçoivent tous les expressions de notre reconnoissance ! C’est donc encore vous, dignes et fidelles représentans, qui avés eu l’énergie d’en punir les auteurs. Nous vous en félicitons, et, à l’exemple de nos frères de Paris, nous vous jurons respect et obéissance, et nous crierons toujours comme eux : vive la Convention nationale, vive la République, une et indivisible ! La société, ayant entendu et adopté ces réflexions faites par le lecteur des nouvelles, a arrêté que le tout seroit couché sur son registre, et qu’extrait seroit de suite adressé à la Convention nationale. Au registre sont les signatures. Pour extrait : Brugoux (ex -présid), Vaurs (secrét), Milhaud (secrét), Ayrols ( secrét .) [et un nom (de secrétaire) illisible]. b" [La comm. d’Aurillac à la Conv.; fait et arrêté en séance permanente du conseil gaI de la comm., 17 therm. II\ (1) Aux citoyens représentants du peuple à la Convention nationale, Encore des Catilina qui, sous le dehors des Décius, prétendent rompre l’unité de la République pour river les fers du peuple et ressusciter la tyrannie ! Le masque des plus fourbes, des plus scélérats des hommes a été arraché. L’ypochrisie de leur popularité sanguinaire a été découverte, et leurs projets liberticides ont, comme ceux des Brissot, des Hébert, échoué contre le rocher de la montagne, la masse pure des représentants fidèles. Citoyens représentants, que le glaive de la loi promène (sic) sur la tête de ceux qui, comme les scélérats Robespierre, Saint-Just et Couthon, veulent la mort politique du peuple, et le précipiter dans l’abyme de la servitude ! Nous avons juré la République, une et indivisible; nous la voulons au prix de nos vies; notre sang en cimentera les fondements, ou nous mourrons avant d’être les témoins du régne de la tyrannie. Gourlas (maire), Lapaira (off. mun.), Eyschin (off. mun.), Brouat (off. mun), Aliès (off. mun), Laborie (secrét. -greffier), Boudry (off. mun), Saché (off. mun), Chamat (agent nat), Poule Jamet fils (off. mun), et 21 autres signatures. (1) C 316, pl. 1266, p. 22; 29 therm. (1er suppl1). Voir aussi, ci-dessous, n° 68, l’adresse de la sté popul. de la comm. d’Aurillac. c" [Les sans-culottes composant la sté popul. et régénérée de Charolles (1), à la Conv.; Cha-rolles, 17 therm. II] (2) Citoyens représentans Des monstres, vomis par le crime, vouloient éllever un trône dans votre sein pour dominer la République et donner des fers aux Français : ils avoient donc oubliés que les Français savent exterminer les tirans ! Dignes représentans, vous avés encore une fois sauvé la République. Vous avés, dans la mémorable journée du 9 thermidor, relevés l’esprit public, comprimé depuis longtems par des factieux, des brigands et des conspirateurs. Applaudir à votre énergie, vous engager à rester à votre poste, à prendre des mesures pour que les conquêtes de la Belgique ne soient pas funestes, vous inviter de porter votre attention sur les prisonniers de guerre et les déserteurs étrangers qui sont disséminés en grand nombre sur le territoire de la République, et vous offrir nos bras pour vous deffendre et écraser les ennemis de la République : tels sont les vœux unanimes que vous présentent les sans-culottes de la société populaire de Charolles. Les membres du c. de correspondance : Dargaud, Chappuis, J. Perrin. d" [Le conseil gal de la comm. de Dizy (3), à la Conv.; Dizy, 20 therm. Il] (4) A la nouvelle du supplice du nouveau Catilina, du scélérat Robespierre et de ses vils complices, notre commune a fait éclater la joie la plus entière. Les cris de vive la République et mort aux tyrans se sont fait entendre de toutes parts. Quoi ! Des hommes parlant, depuis la révolution, de liberté, de probité, de vertu, d’humanité, vouloient asservir le peuple françois, conspi-roient sa perte; toutes les mesures étoient prises, et quelques momens plus tard la liberté n’existoit plus pour nous. Mais votre énergie, augustes représentans, votre attitude fièr et imposant a encore une fois sauvé la République. Un instant a suffi pour déjouer les projets liberticides du despotisme de ce moderne Cromwel, et l’écraser. Courage, intrépides défenseurs des droits du peuple, de la cause sacrée de la liberté et de l’égalité, courage ! Continuez votre carrière, restés fermes à votre poste, poursuivez le coupable partout où il se trouvera. Puisse la justice (1) Saône-et-Loire. (2) C 316, pl. 1266, p. 20. Mentionné par 0", 1er fruct. (1er suppl1); Moniteur (réimpr.) XXI, 479 (orthographié Charonne, ainsi que dans J. Fr., n°687). (3) Aisne. (4) C 313, pl. 1249, p. 42. Mentionné par Btn, 1er fruct. (1er suppl1) .