SÉANCE DU 12 PRAIRIAL AN II (31 MAI 1794) - N° 35 173 vents qui s’agitaient sans relâche. Mais depuis que par une puissante manœuvre vous l’aviez fixé dans sa marche, un heureux espoir brillait aux yeux de l’équipage et lui annonçait une meilleure traversée. Tous les dangers n’avaient cependant pas disparu; les Jonas existaient encore et il n’était que leur jet à la mer qui put la rendre calme et tranquille. Instruits par une funeste expérience, vous avez bientôt découvert la source de tous nos maux; vous avez sagement étudié tous les vents qui préparaient la tempête et nous lançaient sur les écueils. De grands principes ont été développés dans le lieu de vos séances; une fermeté courageuse et républicaine vous a tout dit tout, exposé pour le salut de la République, et vous avez, comme un nouveau Renaud, frappé l’arbre de la forêt enchantée, sans pitié comme sans crainte. Continuez, Citoyens représentans, d’employer les remèdes efficaces; plus de palliatifs qui bientôt nous amèneraient à la langueur et feraient succomber le corps social sous les angoisses d’un dépérissement cruel. Grâce au gouvernement révolutionnaire par vous établi, le mouvement de la machine a repris du ressort; tout individu voit en cet instant planer sur sa tête ou la mort ou son salut, et malheur à celui qui tenterait de porter la main sur le grand rouage pour en détruire ou en altérer la combinaison. Par vos grandes mesures, vos mesures révolutionnaires vous avez fondée tout l’espoir des français, et puisque vous êtes parvenus à trouver tous les points d’appui pour les grands leviers, que de choses admirables ne devez-vous point vous promettre, et à quelles ressources pour enlever de dessus le sol de la liberté toutes les masses cariées ou grotesques qui le défigurent. Qu’ils sont grands vos droits acquis à la reconnaissance d’un peuple généreux ! Restez à votre poste pour assurer totalement son bonheur, et ne cessez de tonner du haut de la montagne. Songez que l’ordre une fois établi dans la République, les ennemis du dehors seront facilement vaincus; les tyrans savent bien qu’ils n’ont plus de succès à attendre pour leur cause en opposition contre celle de la liberté; mais comme la politique des despotes est affreuse, ils tiennent leurs sujets en armes, afin de les écraser par des défaites, de les lasser, de les accabler jusqu’à l’épuisement, se flattant, au retour de leur croisade monstrueuse, pouvoir contenir par ce moyen leurs malheureux esclaves, mais inutile espoir ! L’heure a sonné pour les têtes couronnées et leur chute vengera bientôt l’humanité, de tous les maux qu’elles leur ont causés ». [mêmes signatures]. s [Le distr. d’Amiens à la Conv.; 7 prair. II] (1). « Citoyens représentans, La voix publique mettait un crime de lèse-nation à l’ordre des nouvelles quand le bulletin nous apprit officiellement l’attentat prémé-(1) C 305, pl. 1145, p. 18 et p. 16; M.U., XL, 204 et 235. dité sur les personnes de Collot d’Herbois et Robespierre. Le voilà donc au grand jour le plan royal ! la voilà donc à nud la perfidie ministérielle ! O Pitt ! ô Cobourg ! quels autres scélérats que vous ont pu diriger ces lâches assassins ! Si de tels conjurés ont osé s’armer de votre infâme projet, il leur manquait du moins votre bras qui n’aurait pas mieux réussi. La liberté, cette auguste fille du Ciel qui veille sur les destinées de la France, n’aurait pas moins trompé votre audace. Vous seriez comme vos indignes mannequins sous le trident révolutionnaire, leur supplice doit être scellé de votre sang. Convention ! tu entends la raison demander justice ! puissent les mannequins, en attendant que 1 200 000 Hercules français aillent à Vienne, nettoyer les étables d’un nouvel Augias, et à Londres, purger notre siècle d’un autre Diomède ! S. F., respect à la représentation du peuple ». Malafosse, Moma, Laurent Hussin, Bron, Dieudonné, Marnier, Thurinart. [La Comm. d’Amiens à la Conv.; s.d.]. « Législateurs, Au nom du peuple français vous proclamâtes la république une et indivisible. Vous reconnûtes l’Etre suprême, voilà des crimes que les rois et les prêtres ne vous pardonneront jamais. Par une union et des efforts que la peur seule justifie, ils veulent exterminer la nation entière. Par une politique sacerdotale et royale, ils font assassiner ses représentans; ils voulurent nous percer le cœur, mais leurs bras égarés manquèrent Collot d’Herbois et Robespierre. Nous n’avons point à les pleurer; ils sont conservés à la patrie et à la liberté; mais quelle erreur est celle de nos féroces ennemis, ils savent que la force qu’ils déployent est impuissante, que leurs esclaves descendent au tombeau par milliers; que les conspirations qu’ils excitent ne servent qu’à conduire leurs partisans à l’échafaud. Croient-ils par une continuité de meurtres, de trahisons, nous lasser, nous asservir ! Qu’ils apprennent donc une fois que la Convention, la génération actuelle pourrait bien tomber sous leurs coups, mais que le peuple français libre est éternel comme le monde, son auteur ». Lescouvé (maire) , Dumoulin, Prud’homme, L. Martin, Lefebvre (notable), Delaroche l’aîné, Delaroche, Dumaillé, Delacroix, Hareng, Baudlot, François, Degand, Joiron, Mi-ge, Dujardin, Anjelin, Lénocque. t [La comm. d’Azans au présid. de la Conv.; 15 flor. II] (1). « Citoyen président, Sois, nous t’en prions, auprès de la Convention, l’interprète des sentimens dont nous sommes pénétrés. (1) C 305, pl. 1145, p. 12. SÉANCE DU 12 PRAIRIAL AN II (31 MAI 1794) - N° 35 173 vents qui s’agitaient sans relâche. Mais depuis que par une puissante manœuvre vous l’aviez fixé dans sa marche, un heureux espoir brillait aux yeux de l’équipage et lui annonçait une meilleure traversée. Tous les dangers n’avaient cependant pas disparu; les Jonas existaient encore et il n’était que leur jet à la mer qui put la rendre calme et tranquille. Instruits par une funeste expérience, vous avez bientôt découvert la source de tous nos maux; vous avez sagement étudié tous les vents qui préparaient la tempête et nous lançaient sur les écueils. De grands principes ont été développés dans le lieu de vos séances; une fermeté courageuse et républicaine vous a tout dit tout, exposé pour le salut de la République, et vous avez, comme un nouveau Renaud, frappé l’arbre de la forêt enchantée, sans pitié comme sans crainte. Continuez, Citoyens représentans, d’employer les remèdes efficaces; plus de palliatifs qui bientôt nous amèneraient à la langueur et feraient succomber le corps social sous les angoisses d’un dépérissement cruel. Grâce au gouvernement révolutionnaire par vous établi, le mouvement de la machine a repris du ressort; tout individu voit en cet instant planer sur sa tête ou la mort ou son salut, et malheur à celui qui tenterait de porter la main sur le grand rouage pour en détruire ou en altérer la combinaison. Par vos grandes mesures, vos mesures révolutionnaires vous avez fondée tout l’espoir des français, et puisque vous êtes parvenus à trouver tous les points d’appui pour les grands leviers, que de choses admirables ne devez-vous point vous promettre, et à quelles ressources pour enlever de dessus le sol de la liberté toutes les masses cariées ou grotesques qui le défigurent. Qu’ils sont grands vos droits acquis à la reconnaissance d’un peuple généreux ! Restez à votre poste pour assurer totalement son bonheur, et ne cessez de tonner du haut de la montagne. Songez que l’ordre une fois établi dans la République, les ennemis du dehors seront facilement vaincus; les tyrans savent bien qu’ils n’ont plus de succès à attendre pour leur cause en opposition contre celle de la liberté; mais comme la politique des despotes est affreuse, ils tiennent leurs sujets en armes, afin de les écraser par des défaites, de les lasser, de les accabler jusqu’à l’épuisement, se flattant, au retour de leur croisade monstrueuse, pouvoir contenir par ce moyen leurs malheureux esclaves, mais inutile espoir ! L’heure a sonné pour les têtes couronnées et leur chute vengera bientôt l’humanité, de tous les maux qu’elles leur ont causés ». [mêmes signatures]. s [Le distr. d’Amiens à la Conv.; 7 prair. II] (1). « Citoyens représentans, La voix publique mettait un crime de lèse-nation à l’ordre des nouvelles quand le bulletin nous apprit officiellement l’attentat prémé-(1) C 305, pl. 1145, p. 18 et p. 16; M.U., XL, 204 et 235. dité sur les personnes de Collot d’Herbois et Robespierre. Le voilà donc au grand jour le plan royal ! la voilà donc à nud la perfidie ministérielle ! O Pitt ! ô Cobourg ! quels autres scélérats que vous ont pu diriger ces lâches assassins ! Si de tels conjurés ont osé s’armer de votre infâme projet, il leur manquait du moins votre bras qui n’aurait pas mieux réussi. La liberté, cette auguste fille du Ciel qui veille sur les destinées de la France, n’aurait pas moins trompé votre audace. Vous seriez comme vos indignes mannequins sous le trident révolutionnaire, leur supplice doit être scellé de votre sang. Convention ! tu entends la raison demander justice ! puissent les mannequins, en attendant que 1 200 000 Hercules français aillent à Vienne, nettoyer les étables d’un nouvel Augias, et à Londres, purger notre siècle d’un autre Diomède ! S. F., respect à la représentation du peuple ». Malafosse, Moma, Laurent Hussin, Bron, Dieudonné, Marnier, Thurinart. [La Comm. d’Amiens à la Conv.; s.d.]. « Législateurs, Au nom du peuple français vous proclamâtes la république une et indivisible. Vous reconnûtes l’Etre suprême, voilà des crimes que les rois et les prêtres ne vous pardonneront jamais. Par une union et des efforts que la peur seule justifie, ils veulent exterminer la nation entière. Par une politique sacerdotale et royale, ils font assassiner ses représentans; ils voulurent nous percer le cœur, mais leurs bras égarés manquèrent Collot d’Herbois et Robespierre. Nous n’avons point à les pleurer; ils sont conservés à la patrie et à la liberté; mais quelle erreur est celle de nos féroces ennemis, ils savent que la force qu’ils déployent est impuissante, que leurs esclaves descendent au tombeau par milliers; que les conspirations qu’ils excitent ne servent qu’à conduire leurs partisans à l’échafaud. Croient-ils par une continuité de meurtres, de trahisons, nous lasser, nous asservir ! Qu’ils apprennent donc une fois que la Convention, la génération actuelle pourrait bien tomber sous leurs coups, mais que le peuple français libre est éternel comme le monde, son auteur ». Lescouvé (maire) , Dumoulin, Prud’homme, L. Martin, Lefebvre (notable), Delaroche l’aîné, Delaroche, Dumaillé, Delacroix, Hareng, Baudlot, François, Degand, Joiron, Mi-ge, Dujardin, Anjelin, Lénocque. t [La comm. d’Azans au présid. de la Conv.; 15 flor. II] (1). « Citoyen président, Sois, nous t’en prions, auprès de la Convention, l’interprète des sentimens dont nous sommes pénétrés. (1) C 305, pl. 1145, p. 12. 174 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Dis-lui et crois toi même, que nous avons frémi d’une juste horreur en apprenant par la proclamation au peuple français, décrétée le 2 germinal dernier, la conspiration qui s’était encore ourdie contre notre liberté naissante. Vive à jamais la Montagne, c’est de son sommet que cette conspiration a été déjouée; ce sont tes collègues intrépides, et toi, citoyen président, qui, par votre zèle pure et votre infatigable activité, avez découvert les noirs complots des traîtres dont les têtes sont tombées, complots qui, s’ils eussent réussi nous auraient replongés dans le néant pour n’en plus sortir. Grâces vous soient rendues à tous, habitants de cette Montagne; n’en descendez, nous vous en supplions, que lorsque le dernier des traîtres aura expié, que lorsque la liberté et l’égalité auront triomphé de leurs ennemis et nous auront fait jouir du bonheur auquel doivent aspirer des vrais républicains, auquel, comme tels nous aspirons bien sincèrement. Ne faut-il pour y parvenir, ne faut-il que des sacrifices ! Nous en avons déjà fait et nous sommes prêts à les renouveler; sacrifice n’est pas le mot, c’est une dette sacrée envers la nation que dans tous les tems nous nous empressons d’acquitter. Voilà, Citoyens président, les sentimens des habitants de la petite et pauvre commune d’Azans, canton de Parcey, district de Dole, département du Jura, qui tous ont signé, à l’exception de ceux qui se sont déclarés illettrés et qui, tous, en signant ou ne signant pas, se sont écriés : Vive la Montagne ,Vive à jamais la République française, une, indivisible et démocratique ». Besson, Chartrain, Dechauvraux, Fourquef, Couterot, Perthuy père (notable). u [Le trib. crim. du Bec d’Ambez à la Conv.; s.d.] (1). « Citoyens législateurs, Vous avez encore une fois sauvé la liberté en détruisant les diverses factions qui conspiraient contre elle, en asseyant la révolution sur la morale éternelle, sur les vertus sans lesquelles il n’existe point de république; vous vous êtes élevés au dessus de la reconnaissance de vos contemporains; et la postérité pour laquelle vous travaillez chaque jour, la postérité qui ne flatte jamais, en se rappelant vos bienfaits versera des larmes d’attendrissement; il ne reste donc aux vrais républicains qu’à profiter des grands exemples que vous donnez au monde, et pour mériter d’être rangés dans cette classe respectable, on nous verra remplir notre tâche avec zèle et intégrité; nous vous ferons oublier les crimes de nos prédécesseurs, et nous concourrons de tout notre pouvoir à exterminer les ennemis de la patrie et à la faire chérir. ». Lacombe (p résid.), Labouat (juge), Reynaud (accusateur public), Chauvin fils (juge), Vallon (juge), Compain (greffier). (1) C 305, pl. 1145, p. 9; J. Fr., n° 615; Mon., XX, 619; J. Sablier, n° 1352. 36 Le citoyen Savri, admis à la barre, offre à la Convention nationale, au nom de la société populaire de Sancy, district de Meaux, en assignats, 135 liv.; en numéraire, 9 liv.; une croix et un cœur d’or, une bague à pierres fausses, 5 bagues en argent, un reliquaire aussi d’argent, et enfin un brevet de pension de 1,600 liv. remise à la nation par le citoyen Augustin Jean Brussel, de Sancy, et à lui accordée le 26 décembre 1791. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité de liquidation (1) . 37 La société des jacobins de Paris [accompagnée des citoyens et citoyennes de leurs tribunes], est introduite à la barre; et l’orateur, après avoir parcouru toutes les époques de la révolution, prouve que les efforts des tyrans et les primes de tous les contre-révolutionnaires doivent expirer devant l’énergie de la Convention nationale et les vertus du peuple français (2). L’ORATEUR : Représentans, Toutes les époques qui ont signalé les triomphes de la liberté sont à jamais sacrées pour des représentans. Ce n’était pas assez pour le bonheur de la France d’avoir détruit le trône, aboli le despotisme et frappé le tyran. Il fallait terrasser l’hydre du fédéralisme monstre qui dans son sein fangeux récelait encore le germe odieux de la tyrannie. Ce fut le 31 mai que le peuple français dont la force invincible repose sur le faisceau de l’unité, s’éleva de nouveau et fit retomber dans le néant ce reptile de qui les efforts tortueux essayèrent en vain de déchirer et d’enchainer la France. Les Jacobins de Paris, les citoyens purs et les vertueuses citoyennes qui fréquentent leurs tribunes, viennent sous les yeux de la montagne célébrer cette mémorable journée dont le souvenir rappellera éternellement la grandeur du peuple et la sagesse de ses fidèles représentans. Toujours unis contre les ennemis de la liberté, de l’unité et de l’indivisibilité de la République, nous entourerons sans cesse de nos vœux, de notre courage, la représentation nationale et la Montagne sainte dont nous ne cesserons de propager les principes, de partager les dangers, de seconder les travaux, d’assurer les succès. Que les tyrans redoublent d’efforts et de (1) P.V., XXXVIII, 225 et XXXIX, 177, Bin, 26 prair. (2) P.V., XXXVin, 286. 174 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Dis-lui et crois toi même, que nous avons frémi d’une juste horreur en apprenant par la proclamation au peuple français, décrétée le 2 germinal dernier, la conspiration qui s’était encore ourdie contre notre liberté naissante. Vive à jamais la Montagne, c’est de son sommet que cette conspiration a été déjouée; ce sont tes collègues intrépides, et toi, citoyen président, qui, par votre zèle pure et votre infatigable activité, avez découvert les noirs complots des traîtres dont les têtes sont tombées, complots qui, s’ils eussent réussi nous auraient replongés dans le néant pour n’en plus sortir. Grâces vous soient rendues à tous, habitants de cette Montagne; n’en descendez, nous vous en supplions, que lorsque le dernier des traîtres aura expié, que lorsque la liberté et l’égalité auront triomphé de leurs ennemis et nous auront fait jouir du bonheur auquel doivent aspirer des vrais républicains, auquel, comme tels nous aspirons bien sincèrement. Ne faut-il pour y parvenir, ne faut-il que des sacrifices ! Nous en avons déjà fait et nous sommes prêts à les renouveler; sacrifice n’est pas le mot, c’est une dette sacrée envers la nation que dans tous les tems nous nous empressons d’acquitter. Voilà, Citoyens président, les sentimens des habitants de la petite et pauvre commune d’Azans, canton de Parcey, district de Dole, département du Jura, qui tous ont signé, à l’exception de ceux qui se sont déclarés illettrés et qui, tous, en signant ou ne signant pas, se sont écriés : Vive la Montagne ,Vive à jamais la République française, une, indivisible et démocratique ». Besson, Chartrain, Dechauvraux, Fourquef, Couterot, Perthuy père (notable). u [Le trib. crim. du Bec d’Ambez à la Conv.; s.d.] (1). « Citoyens législateurs, Vous avez encore une fois sauvé la liberté en détruisant les diverses factions qui conspiraient contre elle, en asseyant la révolution sur la morale éternelle, sur les vertus sans lesquelles il n’existe point de république; vous vous êtes élevés au dessus de la reconnaissance de vos contemporains; et la postérité pour laquelle vous travaillez chaque jour, la postérité qui ne flatte jamais, en se rappelant vos bienfaits versera des larmes d’attendrissement; il ne reste donc aux vrais républicains qu’à profiter des grands exemples que vous donnez au monde, et pour mériter d’être rangés dans cette classe respectable, on nous verra remplir notre tâche avec zèle et intégrité; nous vous ferons oublier les crimes de nos prédécesseurs, et nous concourrons de tout notre pouvoir à exterminer les ennemis de la patrie et à la faire chérir. ». Lacombe (p résid.), Labouat (juge), Reynaud (accusateur public), Chauvin fils (juge), Vallon (juge), Compain (greffier). (1) C 305, pl. 1145, p. 9; J. Fr., n° 615; Mon., XX, 619; J. Sablier, n° 1352. 36 Le citoyen Savri, admis à la barre, offre à la Convention nationale, au nom de la société populaire de Sancy, district de Meaux, en assignats, 135 liv.; en numéraire, 9 liv.; une croix et un cœur d’or, une bague à pierres fausses, 5 bagues en argent, un reliquaire aussi d’argent, et enfin un brevet de pension de 1,600 liv. remise à la nation par le citoyen Augustin Jean Brussel, de Sancy, et à lui accordée le 26 décembre 1791. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité de liquidation (1) . 37 La société des jacobins de Paris [accompagnée des citoyens et citoyennes de leurs tribunes], est introduite à la barre; et l’orateur, après avoir parcouru toutes les époques de la révolution, prouve que les efforts des tyrans et les primes de tous les contre-révolutionnaires doivent expirer devant l’énergie de la Convention nationale et les vertus du peuple français (2). L’ORATEUR : Représentans, Toutes les époques qui ont signalé les triomphes de la liberté sont à jamais sacrées pour des représentans. Ce n’était pas assez pour le bonheur de la France d’avoir détruit le trône, aboli le despotisme et frappé le tyran. Il fallait terrasser l’hydre du fédéralisme monstre qui dans son sein fangeux récelait encore le germe odieux de la tyrannie. Ce fut le 31 mai que le peuple français dont la force invincible repose sur le faisceau de l’unité, s’éleva de nouveau et fit retomber dans le néant ce reptile de qui les efforts tortueux essayèrent en vain de déchirer et d’enchainer la France. Les Jacobins de Paris, les citoyens purs et les vertueuses citoyennes qui fréquentent leurs tribunes, viennent sous les yeux de la montagne célébrer cette mémorable journée dont le souvenir rappellera éternellement la grandeur du peuple et la sagesse de ses fidèles représentans. Toujours unis contre les ennemis de la liberté, de l’unité et de l’indivisibilité de la République, nous entourerons sans cesse de nos vœux, de notre courage, la représentation nationale et la Montagne sainte dont nous ne cesserons de propager les principes, de partager les dangers, de seconder les travaux, d’assurer les succès. Que les tyrans redoublent d’efforts et de (1) P.V., XXXVIII, 225 et XXXIX, 177, Bin, 26 prair. (2) P.V., XXXVin, 286.