532 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE elle s’est élevée avec rapidité à la hauteur des principes républicains. Ce monstre de la superstition engendré par d’anciens préjugés est totalement oublié et anéanti. La Raison triomphe et son temple seul est fréquenté. La morale républicaine qu’on y prêche y attire un peuple nombreux et c’est dans ce temple que nous célébrons des fêtes de décades et celles de nos victoires; les seules que nous connaissons aujourd’hui. Déjà notre commune a fait passer à notre district à deux différentes époques, 61 marcs, 3 onces et 5 gros d’argent provenant des ci-devant églises et leurs dernières dépouilles montant à 51 marcs 4 onces, viennent de partir pour être purifiées dans le creuset national. Pères de la patrie, connaissez le brûlant pa-patriotisme qui a toujours animé les sans-culottes de la commune de Durtal. Au premier cri de la patrie en danger, tous les citoyens ont pris les armes, se sont montrés et ont dissipé, aidés des commîmes voisines, les rassemblemens nombreux qui se sont formés autour de nous à l’époque de notre levée en masse pour exterminer les brigands de la Vendée; et malgré le pillage énorme que nous avons souffert par ces derniers lors du passage de leur infernale armée dans notre commune, nous venons de déposer dans ce moment à notre district pour être envoyé au magasin national 146 chemises, 11 paires de souliers, 2 paires de guêtres, 4 culottes, 3 paires de bas, 1 croix d’or, 36 livres en argent, 24 livres en or et 348 livres 15 sols en assignats, et nous espérons faire encore un envoi pareil. Nos citoyennes, en outre, s’occupent journellement à faire de la charpie pour le pansement des honorables blessures des soldats de la liberté, et les vrais républicains s’occupent à l’extraction du salpêtre. Représentans du peuple souverain, vous qui lui êtes restés fidèles et qui avez écrasé, du haut de la Montagne le fédéralisme dès sa naissance, vous avez bien mérité de la patrie quand vous avez fait tomber la tête du coupable tyran, ainsi que celle de son incestueuse et criminelle épouse; quand vous avez fait subir une juste punition aux conspirateurs qui vous entouraient; et nous adhérons de tout notre cœur aux journées mémorables des 31 mai et 2 juin qui sont la source du salut de la République. Vous venez de donner le coup mortel aux aristocrates de toute espèce par votre décret qui met en séquestre les immenses richesses des pères et mères des émigrés. Les tyrans coalisés comptaient sur ces trésors pour nous faire la guerre et nous asservir de nouveau, mais leur espérance est vaine puisqu’ils doivent tourner à leur désavantage, et notre confiance dans vos décrets, notre courage à les faire exécuter, notre dévouement à la chose publique et notre ardent amour pour la Montagne sont les garans de leur chute prochaine. Nous applaudissons également à votre décret sur la création du gouvernement révolutionnaire puisqu’il doit contribuer à accélérer leur défaite. Représentans, la nation vous a chargés d’exercer la vengeance, vous l’avez fait jusqu’à ce jour, continuez du haut de la Montagne à terrasser les tyrans et la tyrannie et tous les nouveaux conspirateurs; dirigez nos armées triomphantes et restez à votre poste jusqu’à la fin de la guerre; et ne faisons de paix qu’en en dictant les conditions signées des mains de la victoire. » Prudhomme (présid.), Namtn (secret.), Chesneau (secrét.). 31 La Société populaire de Tarascon, département de l’Arriège, remercie la Convention d’avoir envoyé le représentant du peuple Chau-dron-Roussau dans ce département; sa présence y a produit les plus heureux effets : il a terrassé l’aristocratie, et élevé l’esprit public à la hauteur de la révolution. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au Comité de salut public (1). 32 Les sans-culottes composant la Société populaire de Sauveterre manifestent leur indignation sur la nouvelle conspiration qui vient d’être découverte, et sur l’outrage fait à la représentation nationale, dans la personne du citoyen Bô; ils prennent les armes pour s’en venger. Ils annoncent avoir armé, monté et équipé deux cavaliers, et qu’ils pourvoient aux besoins des enfans des défenseurs de la patrie. Ces citoyens envoient le plan d’un temple élevé à la nature; ils prient la Convention de l’approuver, et de leur procurer des fonds nécessaires pour la construction de cet édifice. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoyé au Comité d’instruction publique (2). (Sauveterre, 8 germ. II] (3). « Citoyens représentans, Les conspirateurs ont donc voulu gravir la Montagne pour précipiter dans l’abyme les fondateurs, les sauveurs de la République ! Les scélérats ! pour porter plus sûrement leurs coups, ils ont pris le masque du patriotisme; ils se sont dit sans-culottes pour pouvoir plus facilement assassiner les sans -culottes. Mais le génie qui veille sur la France à dévoilé leurs complots liberticides, et a tranché les fils de la conspiration; il a arrêté les conspirateurs et les a traînés à l’échafaud. Grâces vous soient rendues, illustres et vigi-lans montagnards, c’est vous qui avez sauvé la France du plus perfide de tous les complots qui ait jamais été ourdi par le visir de l’Angleterre, de concert avec les suppôts des despotes de Berlin et de l’Autriche. Continuez, représentans du peuple, déjouez toutes les conspirations, vomissez les conspirateurs de votre sein, exterminez-les de la France entière et la République florissante vous sera redevable de ses victoires, de son affermissement, de ses vertus. (1) P.V., XXXVI, 272. (2) P.V., XXXVI, 272. B1", 13 flor. (1er suppl.) et 15 flor. (2e suppl.); J. Matin, n° 620; J. Lois n° 581. (3) F17 1010A. 532 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE elle s’est élevée avec rapidité à la hauteur des principes républicains. Ce monstre de la superstition engendré par d’anciens préjugés est totalement oublié et anéanti. La Raison triomphe et son temple seul est fréquenté. La morale républicaine qu’on y prêche y attire un peuple nombreux et c’est dans ce temple que nous célébrons des fêtes de décades et celles de nos victoires; les seules que nous connaissons aujourd’hui. Déjà notre commune a fait passer à notre district à deux différentes époques, 61 marcs, 3 onces et 5 gros d’argent provenant des ci-devant églises et leurs dernières dépouilles montant à 51 marcs 4 onces, viennent de partir pour être purifiées dans le creuset national. Pères de la patrie, connaissez le brûlant pa-patriotisme qui a toujours animé les sans-culottes de la commune de Durtal. Au premier cri de la patrie en danger, tous les citoyens ont pris les armes, se sont montrés et ont dissipé, aidés des commîmes voisines, les rassemblemens nombreux qui se sont formés autour de nous à l’époque de notre levée en masse pour exterminer les brigands de la Vendée; et malgré le pillage énorme que nous avons souffert par ces derniers lors du passage de leur infernale armée dans notre commune, nous venons de déposer dans ce moment à notre district pour être envoyé au magasin national 146 chemises, 11 paires de souliers, 2 paires de guêtres, 4 culottes, 3 paires de bas, 1 croix d’or, 36 livres en argent, 24 livres en or et 348 livres 15 sols en assignats, et nous espérons faire encore un envoi pareil. Nos citoyennes, en outre, s’occupent journellement à faire de la charpie pour le pansement des honorables blessures des soldats de la liberté, et les vrais républicains s’occupent à l’extraction du salpêtre. Représentans du peuple souverain, vous qui lui êtes restés fidèles et qui avez écrasé, du haut de la Montagne le fédéralisme dès sa naissance, vous avez bien mérité de la patrie quand vous avez fait tomber la tête du coupable tyran, ainsi que celle de son incestueuse et criminelle épouse; quand vous avez fait subir une juste punition aux conspirateurs qui vous entouraient; et nous adhérons de tout notre cœur aux journées mémorables des 31 mai et 2 juin qui sont la source du salut de la République. Vous venez de donner le coup mortel aux aristocrates de toute espèce par votre décret qui met en séquestre les immenses richesses des pères et mères des émigrés. Les tyrans coalisés comptaient sur ces trésors pour nous faire la guerre et nous asservir de nouveau, mais leur espérance est vaine puisqu’ils doivent tourner à leur désavantage, et notre confiance dans vos décrets, notre courage à les faire exécuter, notre dévouement à la chose publique et notre ardent amour pour la Montagne sont les garans de leur chute prochaine. Nous applaudissons également à votre décret sur la création du gouvernement révolutionnaire puisqu’il doit contribuer à accélérer leur défaite. Représentans, la nation vous a chargés d’exercer la vengeance, vous l’avez fait jusqu’à ce jour, continuez du haut de la Montagne à terrasser les tyrans et la tyrannie et tous les nouveaux conspirateurs; dirigez nos armées triomphantes et restez à votre poste jusqu’à la fin de la guerre; et ne faisons de paix qu’en en dictant les conditions signées des mains de la victoire. » Prudhomme (présid.), Namtn (secret.), Chesneau (secrét.). 31 La Société populaire de Tarascon, département de l’Arriège, remercie la Convention d’avoir envoyé le représentant du peuple Chau-dron-Roussau dans ce département; sa présence y a produit les plus heureux effets : il a terrassé l’aristocratie, et élevé l’esprit public à la hauteur de la révolution. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au Comité de salut public (1). 32 Les sans-culottes composant la Société populaire de Sauveterre manifestent leur indignation sur la nouvelle conspiration qui vient d’être découverte, et sur l’outrage fait à la représentation nationale, dans la personne du citoyen Bô; ils prennent les armes pour s’en venger. Ils annoncent avoir armé, monté et équipé deux cavaliers, et qu’ils pourvoient aux besoins des enfans des défenseurs de la patrie. Ces citoyens envoient le plan d’un temple élevé à la nature; ils prient la Convention de l’approuver, et de leur procurer des fonds nécessaires pour la construction de cet édifice. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoyé au Comité d’instruction publique (2). (Sauveterre, 8 germ. II] (3). « Citoyens représentans, Les conspirateurs ont donc voulu gravir la Montagne pour précipiter dans l’abyme les fondateurs, les sauveurs de la République ! Les scélérats ! pour porter plus sûrement leurs coups, ils ont pris le masque du patriotisme; ils se sont dit sans-culottes pour pouvoir plus facilement assassiner les sans -culottes. Mais le génie qui veille sur la France à dévoilé leurs complots liberticides, et a tranché les fils de la conspiration; il a arrêté les conspirateurs et les a traînés à l’échafaud. Grâces vous soient rendues, illustres et vigi-lans montagnards, c’est vous qui avez sauvé la France du plus perfide de tous les complots qui ait jamais été ourdi par le visir de l’Angleterre, de concert avec les suppôts des despotes de Berlin et de l’Autriche. Continuez, représentans du peuple, déjouez toutes les conspirations, vomissez les conspirateurs de votre sein, exterminez-les de la France entière et la République florissante vous sera redevable de ses victoires, de son affermissement, de ses vertus. (1) P.V., XXXVI, 272. (2) P.V., XXXVI, 272. B1", 13 flor. (1er suppl.) et 15 flor. (2e suppl.); J. Matin, n° 620; J. Lois n° 581. (3) F17 1010A.