114 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Ce serment a été suivi des cris mille fois réppétés de : vive la liberté, vive la République, une, indivisible et démocratique ! La société a ensuite délibéré qu’elle enver-roit deux commissaires auprès de la Convention nationale pour la féliciter des mesures énergiques qu’elle vient de prendre pour le bonheur du peuple, en portant la mort dans le sein des traîtres qui, dans l’ombre du mistère et à l’abri de l’estime du peuple, qu’ils avoient surpris par leur hypocrisie, tramoient la perte de ce peuple et vouloient rétablir l’esclavage sur les ruines d’un gouvernement libre, fruit de 5 ans de combats, et que les François se sont donné malgré les efforts multipliés des tyrans coalisés et des conspirateurs. Pour porter son voeu à la Convention, elle a choisi les citoyens Millard, Paschal et Lagneau. Elle a, en outre, délibéré qu’elle feroit placer, sur le frontispice de la porte du lieu de ses séances, l’article 27 des droits de l’homme et du citoyen, conçu en ces termes : Que tout individu qui usurperoit la souveraineté soit à l’instant mis à mort par les hommes libres. La séance a été levée à midi, aux cris de : vive la République, vive la liberté, vive la Convention ! Et s’est le président soussigné avec les secrétaires (1). b [S.d.] (2) Citoyen président, citoyens représentans La société populaire, le comité de surveillance, la municipalité de La Chapelle Fran-ciade, réunis en députation, viennent féliciter la Convention nationale de l’heureuse découverte d’un complot formé sous le manteau du patriotisme en apparence le plus avéré, et, par conséquent, par l’hypocrisie la plus abominable. Tous, citoyens représentans, nous venons applaudir aux mesures énergiques, sages et rigoureuses que vous avez prises pour faire disparoî-tre de votre sein un tyran audacieux qui, comme un nouveau Cromwel, appellant sans cesse les regards vers lui, ne cherchoit plus qu’à subjuguer ces concitoyens. La justice nationale a frappé ce monstre exécrable. Ce Robespierre et ses complices, tyrans de la liberté, ne sont plus. L’Etre suprême, qu’il n’a sans doute reconnu que pour mieux s’attirer la bienveillance des citoyens, ne l’a préservé du fer assassin que pour le livrer au châtiment mérité par son hypocrisie. Oui, il a échappé alors pour que la nation elle-même puisse punir en lui le traître le plus hypocrite qu’elle ait jamais renfermé. (1) Pour extrait Dl'SSl'I) (secrét.), BENOIT ( secrét .), HEAUME fils aîné (secrét.), P.c.c. VI.3S0X (présid.). On lit, au-dessus du texte : « Les mêmes députés de la société populaire de Chalon-sur-Saône ont été expressément chargés d’exprimer le même vœu de la part des sociétés populaires de Givry et Chagny, district dudit Chalon-sur-Saône, et leurs adresses, ainsi que celles de toutes les autorités constituées de la commune de Chalon, ont été déposées au comité de correspondance ». (2) C 314, pl. 1 259, p. 51. Mention dans J. Fr., n° 678. Quel exemple, citoyens représentans, pour les conspirateurs ! Celui-ci et ses satellites avoient pris toutes les précautions pour assurer leur projet liberticide. Avec les mots de vertu, de fraternité et d’égalité qu’ils prononçoient sans cesse, ils croyoient les citoyens pour eux. Mais non ! Les vrais citoyens entendent leurs discours, mais ils ne sont pas pour les tyrans, ils sont pour la patrie, ils sont pour la représentation nationale. Aussi les a-t-on vu[s] se rallier autour d’elle. Toutes les sections de Paris, ces sections incorruptibles et vigilantes pour l’intérêt commun, sont venues à l’envie (sic) les unes des autres, environner cette enceinte, et, malgré les ordres d’un chef traître et corrompu, présenter leur[s] corps comme autant de bouclier[s] pour vous défendre. Que n’avons-nous été instruits à l’instant même que vous étiez menacés, augustes représentans ! On nous eût vu[s], quittants le fléau et le van, abandonnans nos récoltes, courir, la pique à la main, vous faire un rempart de nos corps. Oui, citoyens représentans, en tout tems nous sommes pour vous, en tout tems nous sommes pour la liberté. Si nos frères, si nos enfants victorieux la défendent au prix de leur sang, et si généreusement sur les frontières, nous autres au-dedans, nous la maintiendrons au même prix, et pour vous et pour la patrie, toujours heureux de pouvoir s’écrier en mourant : mort aux tyrans ! Vive la liberté ! Vive la Convention ! Vive la République ! Desmarets (maire). c [Epemay, 14 therm. II] (1). Tremblez, tirans de l’Europe; votre digne émule Catilina n’est plus ! Déjà plusieurs des conjurés ont subi la peine due à leurs forfaits; le reste va être pulvérisé; encore quelques jours, et la patrie n’aura plus à rougir de leur présence. Les scélérats ! Après tant de conspirations découvertes et anéanties, après tant de tête[s] criminelles abbatues, tant de contre-révolu-tion[n]aires exterminés, vouloir encore trahir la patrie ! Vouloir encore nous redonner un roy ! Lâches hypocrites ! Vous aviez sans cesse à la bouche les mots d’honneur, de justice, de probité, de vertus, et vos cœurs suoient le crime, le sang et le carnage. Vous raisonniez en théologiens sur l’existence de l’Etre suprême, et personne n’y croyoit moins que vous. Vos discours étoient une compilation d’argumens sur l’immortalité de l’âme, et vous étiez, au fond, les êtres les plus immoraux. Assassins, vous criiez continuellement à l’assassinat ! Ambitieux, vous prêchiez la modestie ! Vous détestiez les rois, et les rois étoient vos amis ! Tous les crimes de l’Angleterre, que vous nous peigniez avec tant d’énergie, vous les partagiez avec son Pitt, ses ministres, son parlement ! Vous sem-(1) C 314, pl. 1 259, p. 40. Mention dans Ann. patr.. nu DLXXXI; J. Fr., n° 679; Bm, 26 therm. (2e suppl'). 114 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Ce serment a été suivi des cris mille fois réppétés de : vive la liberté, vive la République, une, indivisible et démocratique ! La société a ensuite délibéré qu’elle enver-roit deux commissaires auprès de la Convention nationale pour la féliciter des mesures énergiques qu’elle vient de prendre pour le bonheur du peuple, en portant la mort dans le sein des traîtres qui, dans l’ombre du mistère et à l’abri de l’estime du peuple, qu’ils avoient surpris par leur hypocrisie, tramoient la perte de ce peuple et vouloient rétablir l’esclavage sur les ruines d’un gouvernement libre, fruit de 5 ans de combats, et que les François se sont donné malgré les efforts multipliés des tyrans coalisés et des conspirateurs. Pour porter son voeu à la Convention, elle a choisi les citoyens Millard, Paschal et Lagneau. Elle a, en outre, délibéré qu’elle feroit placer, sur le frontispice de la porte du lieu de ses séances, l’article 27 des droits de l’homme et du citoyen, conçu en ces termes : Que tout individu qui usurperoit la souveraineté soit à l’instant mis à mort par les hommes libres. La séance a été levée à midi, aux cris de : vive la République, vive la liberté, vive la Convention ! Et s’est le président soussigné avec les secrétaires (1). b [S.d.] (2) Citoyen président, citoyens représentans La société populaire, le comité de surveillance, la municipalité de La Chapelle Fran-ciade, réunis en députation, viennent féliciter la Convention nationale de l’heureuse découverte d’un complot formé sous le manteau du patriotisme en apparence le plus avéré, et, par conséquent, par l’hypocrisie la plus abominable. Tous, citoyens représentans, nous venons applaudir aux mesures énergiques, sages et rigoureuses que vous avez prises pour faire disparoî-tre de votre sein un tyran audacieux qui, comme un nouveau Cromwel, appellant sans cesse les regards vers lui, ne cherchoit plus qu’à subjuguer ces concitoyens. La justice nationale a frappé ce monstre exécrable. Ce Robespierre et ses complices, tyrans de la liberté, ne sont plus. L’Etre suprême, qu’il n’a sans doute reconnu que pour mieux s’attirer la bienveillance des citoyens, ne l’a préservé du fer assassin que pour le livrer au châtiment mérité par son hypocrisie. Oui, il a échappé alors pour que la nation elle-même puisse punir en lui le traître le plus hypocrite qu’elle ait jamais renfermé. (1) Pour extrait Dl'SSl'I) (secrét.), BENOIT ( secrét .), HEAUME fils aîné (secrét.), P.c.c. VI.3S0X (présid.). On lit, au-dessus du texte : « Les mêmes députés de la société populaire de Chalon-sur-Saône ont été expressément chargés d’exprimer le même vœu de la part des sociétés populaires de Givry et Chagny, district dudit Chalon-sur-Saône, et leurs adresses, ainsi que celles de toutes les autorités constituées de la commune de Chalon, ont été déposées au comité de correspondance ». (2) C 314, pl. 1 259, p. 51. Mention dans J. Fr., n° 678. Quel exemple, citoyens représentans, pour les conspirateurs ! Celui-ci et ses satellites avoient pris toutes les précautions pour assurer leur projet liberticide. Avec les mots de vertu, de fraternité et d’égalité qu’ils prononçoient sans cesse, ils croyoient les citoyens pour eux. Mais non ! Les vrais citoyens entendent leurs discours, mais ils ne sont pas pour les tyrans, ils sont pour la patrie, ils sont pour la représentation nationale. Aussi les a-t-on vu[s] se rallier autour d’elle. Toutes les sections de Paris, ces sections incorruptibles et vigilantes pour l’intérêt commun, sont venues à l’envie (sic) les unes des autres, environner cette enceinte, et, malgré les ordres d’un chef traître et corrompu, présenter leur[s] corps comme autant de bouclier[s] pour vous défendre. Que n’avons-nous été instruits à l’instant même que vous étiez menacés, augustes représentans ! On nous eût vu[s], quittants le fléau et le van, abandonnans nos récoltes, courir, la pique à la main, vous faire un rempart de nos corps. Oui, citoyens représentans, en tout tems nous sommes pour vous, en tout tems nous sommes pour la liberté. Si nos frères, si nos enfants victorieux la défendent au prix de leur sang, et si généreusement sur les frontières, nous autres au-dedans, nous la maintiendrons au même prix, et pour vous et pour la patrie, toujours heureux de pouvoir s’écrier en mourant : mort aux tyrans ! Vive la liberté ! Vive la Convention ! Vive la République ! Desmarets (maire). c [Epemay, 14 therm. II] (1). Tremblez, tirans de l’Europe; votre digne émule Catilina n’est plus ! Déjà plusieurs des conjurés ont subi la peine due à leurs forfaits; le reste va être pulvérisé; encore quelques jours, et la patrie n’aura plus à rougir de leur présence. Les scélérats ! Après tant de conspirations découvertes et anéanties, après tant de tête[s] criminelles abbatues, tant de contre-révolu-tion[n]aires exterminés, vouloir encore trahir la patrie ! Vouloir encore nous redonner un roy ! Lâches hypocrites ! Vous aviez sans cesse à la bouche les mots d’honneur, de justice, de probité, de vertus, et vos cœurs suoient le crime, le sang et le carnage. Vous raisonniez en théologiens sur l’existence de l’Etre suprême, et personne n’y croyoit moins que vous. Vos discours étoient une compilation d’argumens sur l’immortalité de l’âme, et vous étiez, au fond, les êtres les plus immoraux. Assassins, vous criiez continuellement à l’assassinat ! Ambitieux, vous prêchiez la modestie ! Vous détestiez les rois, et les rois étoient vos amis ! Tous les crimes de l’Angleterre, que vous nous peigniez avec tant d’énergie, vous les partagiez avec son Pitt, ses ministres, son parlement ! Vous sem-(1) C 314, pl. 1 259, p. 40. Mention dans Ann. patr.. nu DLXXXI; J. Fr., n° 679; Bm, 26 therm. (2e suppl').