638 lAssemhk'e nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. |9 avril 1791.] M. Prugnon, au nom du comité d'emplacement. Messieurs, je viens vous faire, au nom du comité n’emplacement, plusieurs rapports. 11 existe dans la ville de Laval une maison de jacobins, qui est demandée pour les deux directoires : elle est neuve et à peine achevée, mais ni trop spacieuse ni trop chère. 11 est impossible de ne pas se rappeler le sic vos non vobis , en re-mai quant que cette maison a été bâtie depuis le 4 mai 1789. Plus que probablement l’intention du fondateur, en posant la première pierre, n’était pas de bâtir pour des directoires; mais, quel que soit le respect dû àPintenlion des fondateurs, on est bien réduil à s’en écarter ici, si toutefois c’est la blesser beaucoup, que desubstituer d’utihs administrateurs à des religieux qui l’étaient un peu mmns. Le but de vos décrets sur la disposition des édifices atfeciés aux corps administratifs est d’éviter aux a immistrés la dépense d’une acquisition, sans que la nation soit exposée à vendre un édifice public de moins. Tels sont les deux vœux que vous avez conciliés. Le directoire du département de Paris, respectant les principes qui ont dicté vos décisions, demande d’être autorbé à s’établir, non pas dans un de ces grands bâtiments que leur étendue sépare tellement de la classe des autres édifices publics qu’ils ne peuvent être ni aliènes, ni loués ; mais il se réduit à demander la portion du palais de justice connue sous le nom de bailliage du palais. Pour bien sentir tout ce que celte proposition a de modéré, il est juste de faire les réflexions suivantes : Paris est sans doute au niveau du département du Puy-de-Dôme ou de la Lozère, cependant il succède plus qu’un autre àtoutes les administrations; c est relativement à lui, plus qu’à un autre, que tout est détruit, que tout est à faire ou à refaire. Il lait pour Paris les fonctions de district, et il a un directoire des imposnious pour lequel le jour n'a pas assez de ses 24 heures. Il est le centre d’une grande dépense nationale, et dans un sens le plus grand marché du royaume, Il a sur la police de Paris une surveillance de tous les moments, ainsi que l’administration des nombreux ei immenses établissements nationaux qu’il renferme dans son sein. C’est parce qu’il est le c< ntre du mouvement général, qu’il doit être l’exemple des départements, ei il ne doit user de celte circonstance, que pour les vaincre tous en économie; c’est ce qu’il a très bien conçu. Si cette nouvelle Athènes faisait autrefois le monopole des convenances et du goût; si elle mér tait l’éloge qu’un grand hi-torn-n donnait à Pétrone , lorsqu’il l’app lait Elegantiæ arbiter, il fautqu’elle échange aujourd’hui ses mœurs contre des mœurs nouvelles. L’oraœur Licurgue (qu’il ne faut pas confondre avec le législateur), ayant gouverné la République de Lacédémone, lit afficher à une colonne le compte de son administration. C’était un modèle et nun une apologie. Je dis à tous les administrateurs, et surtout à ceux de Paris: Soy z des Li-curgues; que, par le premier compte que vous rendrez, il sou bien établi que votre départem nt est celui qui a le moins coûté, qui a le moins dépensé : cYst là votie première recommandation à l’esûme et à la reconnaissai ce publique. Le beau jour que celui où l’on verra s’engager un combat d’économie entre toutes les administrations de département 1 Quelle lutte, et qu’il sera honorable d’être vainqueur dans une telle arène! Juvénal parle d’une statue de bronze qui était à Rome, et dont le peuple avait presque usé les mams à lorce de les baiser : (elle est la récompense réservée à ceux qui auront le plus respecté les finances des administrés. Le directoire du département de Paris, bien convaincu de deux vérités : l’une, que l’administration est trop chère; l’autre, qu’il faut tout faire pour en adoucirle fardeau, se borne au nécessaire précis, et dit : Je serai où l’on me mettra, et pourvu que l’on me place économiquement, je serai toujours une bien grande leçon pour ceux qui demandent des pal