408 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE En vain une secte méprisable d’ambitieux conspirateurs, se parant des couleurs séduisantes du patriotisme, ont-ils essayé, pour servir leurs projets contre-révolutionnaires, de nous décourager par l’athéisme, et de renverser les bazes immuables de la morale publique, en nous desespérant par l’idée de l’annéantissement total de notre être. Ils n’ont pu détruire ce principe éternel de l’existence de Dieu, dont l’image auguste est imprimée dans toutte la nature, ni, pour les hommes vertueux la consolante persuasion d’une vie future. Chacun de nous avoit conservé ces sentimens inaltérables dans son cœur et les y a retrouvés. Le juste châtiment qu’ont éprouvé ces vils prédicans, nous a vengés de leur audace criminelle. Vous nous avez enfin rendus à nous-mêmes, en proclamant solemnellement que le Peuple françois reconnoit l’Etre Suprême et l’immortalité de l’ame. Quelle a été auguste, Citoyens Représentans, cette fête en l’honneur de l’Eternel, que nous venons de célébrer ! L’idée là plus imposante et la plus majestueuse est venue dans ce moment frapper nos sens étonnés : La République toutte entierre, levée au même instant, pour sanctionner votre décret. Au nombre des vœux que nous avons adressés à ce Dieu puissant et bon, nous lui avons demandé qu’il secondât les efforts du Peuple françois, qui n’a pris les armes que pour la cause la plus juste, pour rentrer dans ses droits imprescriptibles, pour être libre. Nous lui avons rendu homage des victoires nombreuses et signalées, que nous avons déjà remportées et dans lesquelles sa justice s’est manifestée en notre faveur. Nous l’avons remercié de la riche et abondante moisson que sa bonté nous prépare, pour déjouer les manœuvres infâmes de nos ennemis, qui vouloient nous affamer. Nous l’avons prié d’achever de faire entièrement triompher la Liberté, ce don précieux que nous tenons primitivement de sa bienfaisance; de ne pas permettre que nous puissions perdre les bienfaits de la sainte égalité; de rendre à jamais stable, une, indivisible et impérissable la République françoise, et que les doux liens de la fraternité, nous unissant étroitement, ne fassent de toutte la france qu’une seule et même famille; de nous aider à ne jamais nous écarter de nos devoirs envers lui, envers la patrie, envers nos frères; de répandre enfin ses bénédictions sur nos dignes et courageux Représentans et de couronner leurs glorieux travaux. Quelles allarmes nouvelles, Citoyens Représentans, ne venons-nous pas encore d’éprouver tout récemment, par l’assassinat entrepris contre la personne de Collot d’herbois et projetté contre Robespierre. Nous avons frémi au récit de cet attentat affreux et du danger qu’ont couru ces Législateurs incorruptibles, si chers, si précieux aux amis de la Patrie. Mais au milieu de cette scène d’horreur, si nous avons été couroucés du crime atroce qui s’y est commis, nos âmes satisfaites ont été pénétrées avec délice du trait vertueux et héroïque du généreux patriote Geoffroy, dont le dévouement civique a subitement excité en nous la résolution de l’imiter. Ainsi tous les complots perfides viendront se briser contre cette sainte Montagne, du sommet de laquelle vous les déjouerez toujours et les annéanti-rez impérieusement et nous verrons avec joie qu’ils ne serviront qu’à affermir la liberté. Poursuivez, sages Législateurs, restez fermes au poste que la confiance nationale vous a assigné, jusqu’à ce que vous ayez asseuré notre bonheur en consolidant la République d’une manière inébranlable. Dans la simplicité d’une vie champêtre et laborieuse, ayant voué une haine implacable à tous les partis, tous les conspirateurs, tous les ambitieux, tous les traîtres, la Liberté et l’Egalité réunissent tous nos vœux, et nous sommes prêts, à tous ins-tans, à verser notre sang pour vous et pour la cause du peuple, que vous deffendez avec tant de vertus et de courage. Vive la République ! Vivent nos dignes Représentans. s. et f. CaüOT (secrét.), PlVERON (présid.), j.Bte FRANÇOIS (secret.), LANCELIN (uice-presid.) 6 La société populaire de Condom, département du Gers, remercie la Convention de ce qu’elle a bien voulu prolonger la mission du représentant du peuple Dartigoeyte dans les départemens du Gers et de Haute-Garonne. Elle l’invite à continuer ses sages mesures pour consolider le règne de la liberté. Insertion au bulletin, renvoi au comité de salut public (l). [La Sté des Amis de la Constitution, Etablie à Condom à la Conv. ; Condom, 21 Mess. Il] (2). Législateurs, tout ce que vous faites pour notre gloire et notre bonheur ne donne pas la moindre relâche à notre reconnoissance. votre conduite vous mérite chaque jour un nouveau tribut d’éloges, tantôt c’est votre mâle courage, tantôt c’est votre zélé, aujourd’huy c’est votre vigilance que nous célébrons, demain ce sera le Développement de quelqu’autre vertu. L’action que vous venez de faire, citoyens Représentans, en prolongeant la commission du vertueux Dartigoeyte dans les départemens du Gers et de hte Garonne, où sa justice et sa bienfaisance brillent de toutes parts, nous prescrit des remerciemens ; nous vous les votons avec allégresse; Le vrai Républicain est jaloux de s’acquitter envers ceux qui lui prouvent d’une manière si éclatante qu’ils n’ont rien tant à cœur que les intérêts du peuple français. continuez, dignes Représentans, à bien mériter de vos mandataires, à consolider le règne de la Liberté que vos mains ont fondé, à pacifier la République, et vous trouverez dans notre amour et les hommages de la postérité, la Récompense due à vos glorieux travaux S. et f. Lasserre (présid.), Cointeaut (secrét.), Lagarde (secrét.), LOUBEUF (secrét.) (1) P.V., XLII, 110. (2) C 314, pl. 1254, p. 3. 408 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE En vain une secte méprisable d’ambitieux conspirateurs, se parant des couleurs séduisantes du patriotisme, ont-ils essayé, pour servir leurs projets contre-révolutionnaires, de nous décourager par l’athéisme, et de renverser les bazes immuables de la morale publique, en nous desespérant par l’idée de l’annéantissement total de notre être. Ils n’ont pu détruire ce principe éternel de l’existence de Dieu, dont l’image auguste est imprimée dans toutte la nature, ni, pour les hommes vertueux la consolante persuasion d’une vie future. Chacun de nous avoit conservé ces sentimens inaltérables dans son cœur et les y a retrouvés. Le juste châtiment qu’ont éprouvé ces vils prédicans, nous a vengés de leur audace criminelle. Vous nous avez enfin rendus à nous-mêmes, en proclamant solemnellement que le Peuple françois reconnoit l’Etre Suprême et l’immortalité de l’ame. Quelle a été auguste, Citoyens Représentans, cette fête en l’honneur de l’Eternel, que nous venons de célébrer ! L’idée là plus imposante et la plus majestueuse est venue dans ce moment frapper nos sens étonnés : La République toutte entierre, levée au même instant, pour sanctionner votre décret. Au nombre des vœux que nous avons adressés à ce Dieu puissant et bon, nous lui avons demandé qu’il secondât les efforts du Peuple françois, qui n’a pris les armes que pour la cause la plus juste, pour rentrer dans ses droits imprescriptibles, pour être libre. Nous lui avons rendu homage des victoires nombreuses et signalées, que nous avons déjà remportées et dans lesquelles sa justice s’est manifestée en notre faveur. Nous l’avons remercié de la riche et abondante moisson que sa bonté nous prépare, pour déjouer les manœuvres infâmes de nos ennemis, qui vouloient nous affamer. Nous l’avons prié d’achever de faire entièrement triompher la Liberté, ce don précieux que nous tenons primitivement de sa bienfaisance; de ne pas permettre que nous puissions perdre les bienfaits de la sainte égalité; de rendre à jamais stable, une, indivisible et impérissable la République françoise, et que les doux liens de la fraternité, nous unissant étroitement, ne fassent de toutte la france qu’une seule et même famille; de nous aider à ne jamais nous écarter de nos devoirs envers lui, envers la patrie, envers nos frères; de répandre enfin ses bénédictions sur nos dignes et courageux Représentans et de couronner leurs glorieux travaux. Quelles allarmes nouvelles, Citoyens Représentans, ne venons-nous pas encore d’éprouver tout récemment, par l’assassinat entrepris contre la personne de Collot d’herbois et projetté contre Robespierre. Nous avons frémi au récit de cet attentat affreux et du danger qu’ont couru ces Législateurs incorruptibles, si chers, si précieux aux amis de la Patrie. Mais au milieu de cette scène d’horreur, si nous avons été couroucés du crime atroce qui s’y est commis, nos âmes satisfaites ont été pénétrées avec délice du trait vertueux et héroïque du généreux patriote Geoffroy, dont le dévouement civique a subitement excité en nous la résolution de l’imiter. Ainsi tous les complots perfides viendront se briser contre cette sainte Montagne, du sommet de laquelle vous les déjouerez toujours et les annéanti-rez impérieusement et nous verrons avec joie qu’ils ne serviront qu’à affermir la liberté. Poursuivez, sages Législateurs, restez fermes au poste que la confiance nationale vous a assigné, jusqu’à ce que vous ayez asseuré notre bonheur en consolidant la République d’une manière inébranlable. Dans la simplicité d’une vie champêtre et laborieuse, ayant voué une haine implacable à tous les partis, tous les conspirateurs, tous les ambitieux, tous les traîtres, la Liberté et l’Egalité réunissent tous nos vœux, et nous sommes prêts, à tous ins-tans, à verser notre sang pour vous et pour la cause du peuple, que vous deffendez avec tant de vertus et de courage. Vive la République ! Vivent nos dignes Représentans. s. et f. CaüOT (secrét.), PlVERON (présid.), j.Bte FRANÇOIS (secret.), LANCELIN (uice-presid.) 6 La société populaire de Condom, département du Gers, remercie la Convention de ce qu’elle a bien voulu prolonger la mission du représentant du peuple Dartigoeyte dans les départemens du Gers et de Haute-Garonne. Elle l’invite à continuer ses sages mesures pour consolider le règne de la liberté. Insertion au bulletin, renvoi au comité de salut public (l). [La Sté des Amis de la Constitution, Etablie à Condom à la Conv. ; Condom, 21 Mess. Il] (2). Législateurs, tout ce que vous faites pour notre gloire et notre bonheur ne donne pas la moindre relâche à notre reconnoissance. votre conduite vous mérite chaque jour un nouveau tribut d’éloges, tantôt c’est votre mâle courage, tantôt c’est votre zélé, aujourd’huy c’est votre vigilance que nous célébrons, demain ce sera le Développement de quelqu’autre vertu. L’action que vous venez de faire, citoyens Représentans, en prolongeant la commission du vertueux Dartigoeyte dans les départemens du Gers et de hte Garonne, où sa justice et sa bienfaisance brillent de toutes parts, nous prescrit des remerciemens ; nous vous les votons avec allégresse; Le vrai Républicain est jaloux de s’acquitter envers ceux qui lui prouvent d’une manière si éclatante qu’ils n’ont rien tant à cœur que les intérêts du peuple français. continuez, dignes Représentans, à bien mériter de vos mandataires, à consolider le règne de la Liberté que vos mains ont fondé, à pacifier la République, et vous trouverez dans notre amour et les hommages de la postérité, la Récompense due à vos glorieux travaux S. et f. Lasserre (présid.), Cointeaut (secrét.), Lagarde (secrét.), LOUBEUF (secrét.) (1) P.V., XLII, 110. (2) C 314, pl. 1254, p. 3.