SÉANCE DU 26 BRUMAIRE AN III (16 NOVEMBRE 1794) - N° 1 275 a [Les administrateurs provisoires du département du Finistère à la Convention nationale, Landerneau le 2 brumaire an III\ (4) La République ou la Mort! Représentans, Nous avons reçu avec reconnoissance votre adresse du 18 vendémiaire au peuple français. Nous y avons reconnu le langage à la fois sensible et fier des hommes libres, les principes étemels qui fondent les droits de la justice et de l’humanité, de la vertu et de l’innocence. Nous y avons reconnu ce courage imperturbable qui depuis deux ans, vous conduit à travers les orages vers le bonheur de la société; cette haine profonde de la tirannie, ce saint enthousiasme de la liberté qui vous dictèrent l’arrêt de mort des Capet, des Buzot et des Robespierre. Nous y avons reconnu l’impulsion de cet heureux instinct qui ne vous trompa jamais sur les véritables intérêts de la Patrie ; cette sollicitude paternelle si exercée et si habile à prévoir et à écarter les dangers. Nous y avons reconnu cette pureté, cette austérité de morale qui entraine le suffrage du peuple en le vengeant de ses assassins et de ses spoliateurs. Sages régulateurs de l’opinion publique vous avez montré dans cette adresse le seul chemin qui conduise à la liberté. Le peuple français l’a reconnu à votre voix et le suit sur vos traces. Fondateurs et conservateurs intrépides de la démocratie, vous continuerez à frapper sans pitié les êtres assez lâches ou assez corrompus pour regretter les chaines honteuses que vous avez brisées, désirer ou souffrir d’autres maîtres que la loi fondée sur les droits imprescriptibles de l’homme et du citoyen ; vous continuerez à chasser, à exterminer les vils troupeaux d’esclaves que le despotisme ose opposer aux vengeurs des nations asservies, aux soldats de la liberté; vous enchainerez sans cesse à la ligne révolutionnaire que vous avez tracée ces etres turbulents et inquiets qui s’en écartent sans cesse pour rompre la marche du peuple, pour altérer l’harmonie et atténuer la force de ses mouvemens. Vous pousserez dans l’abîme où ils nous entrainaient ces guides perfides qui tenteroient d’ouvrir une autre route que celle battue par les amis éclairés de la République, par les hommes du 14 juillet, du 10 août, du 31 mai et du 9 thermidor, d’autre route enfin que celle que vous nous avez applanie. C’est ainsi que la nation française trouvant sa sécurité dans sa toute puissance et dans votre sagesse, va marcher enfin d’un pas sûr par le sentier de la justice et dans le calme de (4) C 324, pl. 1398, p. 8. Bull., 27 brum., reproduction partielle. la vertu vers le but qu’il vous a chargé d’atteindre avec elle, vers la liberté et le bonheur. Le Roux, président et 6 autres signatures. b [L’administration du district de Lacaune à la Convention nationale, le 1er brumaire an III\ (5) Liberté, Égalité, Fraternité Citoyens Réprésentans ! Nous avons reçu avec la plus vive reconnaissance, votre sublime adresse au peuple français. Les principes que vous y consacrés forment un point de ralliement pour tous les bons républicains, pour tous les vrais amis de la liberté ; et vont rattacher à la révolution, ceux qu’en avaient éloignés les partisans du système de terreur, imaginé par Robespierre uniquement pour la deshonorer à la face de l’Europe, afin de pouvoir nous replonger plus aisément dans l’esclavage : que ces scélérats, ennemis du genre humain et tourmentés déjà par leurs remords, soient déjoués dans les affreux complots auxquels ils n’ont pas encore renoncé ! que les auteurs de tant de crimes, dont l’idée seule fait frémir d’horreur, ne restent pas impunis ! Achevés, Citoyens représentans, votre glorieux ouvrage : le peuple est impatient de jouir de cet état de tranquillité et de bonheur que vous lui annoncés, sentiment qui est comme inné dans le coeur de l’homme, étant prêt neanmoins à faire de plus grands sacrifices encore, si le salut de la République l’exigeait; il vous reserve pour fruit de vos pénibles et immortels travaux, la récompense la plus digne de vous, les bénédictions les plus sincères et les plus réitérées : que la justice et les vertus, bannissent à jamais du milieu de nous, cette terreur faite seulement pour les esclaves. Quant à nous, la Convention nationale, à été et sera toujours notre ionique centre de ralliement. Salut et fraternité : Vive la Republique une et indivisible. Cebez, président, Batailler, secrétaire et 4 autres signatures. c [Les administrateurs du district de Girons à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (6) Représentans de la nation française, Vôtre adresse au peuple que vous représentez a fait naitre en lui ce sentiment généreux et (5) C 324, pl. 1398, p. 4. (6) C 324, pl. 1398, p. 6. 276 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE tendre qu’elle devait naturellement lui inspirer. Il y a trouvé les sollicitudes d’un pere qui se livre aux épanchemens de son coeur, au milieu de ses enfans. Si elle n’a pû rien ajouter à sa confiance en vous, elle lui a du moins donné des leçons utiles; elle lui a appris à connoître ceux qui sont ses amis et ceux qui feignent de l’etre, à ne point confondre ceux qui ont constamment soutenu sa cause, avec ceux qui ne cherchent que le sang, l’agitation et le desordre. Représentans, la Convention seule est notre espoir, seule elle est nôtre point de ralliement, cette vigueur, cette énergie que vous avés constamment manifestées dans toutes les crises qui nous ont tant de fois sauvés et toujours nécessaire conduiront au port le vaisseau de l’Etat, déjà les tyrans reunis abjurent leur coalition, déjà les peuples sont éclairés sur leurs intérêts et embrasseront bientôt la cause que nous défendons, Représentans, demeurés à vôtre poste, jusqu’à ce que la Republique que vous avés fondée n’ait plus d’ennemis, ni dans son sein, ni au dehors, et jusques à ce que vous ayés cimenté la liberté du monde, parlez, nous sommes debout pour appuyer vos efforts. Rouaix, secrétaire général et 7 autres signatures. d [L’administration et l’agent national du district de Semur à la Convention nationale, le 7 brumaire an III\ (7) Citoïens Législateurs, Nous avons reçus avec le plus grand entou-siasme votre adresse au peuple français, à la terreur qui engourdissoit les habitans de notre district, a succédé cette joie pure l’appanage de l’homme libre et vertueux que n’avez vous été présens à ces doux épanchemens de l’amitié et de la fraternité qu’elle a produit; vos coeurs attendris, vous auriez dit... Le français aime sa patrie, la liberté est son idole ; il aime la vérité mais appuyée sur les bazes de la vertu, de la justice et de l’humanité. Oui, Législateurs, nous l’avons lue cette adresse ; transcritte sur nos registres, pour ceux qui viendront après nous. Elle leur rappellera ce qu’il vous doivent, gravée dans nos coeurs, elle sera notre guide. Les principes qu’elle contient assurent notre bonheur et le gouvernement républicain. Notre confiance en vous est sans borne, continués citoïens Législateurs, a nous donner des loix sages comme vous l’avez fait jusqu’à ce moment, et nous par la pratique de toutes les vertus que vous avez mises à l’ordre du jour, nous tâcherons d’assurer le bonheur public, objet de vos sollicitudes. Gauthier, président, Munant, agent national et 5 autres signatures. (7) C 324, pl. 1398, p. 17. e [ L’administration du district de Nérac à la Convention nationale, le 29 vendémiaire an III\ (8) Législateurs français, Ce n’était pas assés pour vous d’avoir manifesté dans le rapport des trois comités, les principes de la plus profonde sagesse, d’avoir réuni tous les vrais amis de la liberté, en terrassant tous les faux patriotes, les intrigants et les ven-dales qui voulaient nous ramener à la barbarie par la terreur, vous venés encore par votre adresse au peuple français de consolider le grand sistème social fondé sur la vertu, la probité et la justice. Nous ne vous rétracerons pas, par de longues phrases, les services éclatants que vous ne céssés de rendre a la France républicaine, en renversant, par votre courage, la tyrannie en proclamant les vertus étemelles de l’humanité et en protégeant les bonnes moeurs. La plume ne saurait dépeindre toutes les vertus héroïques que vous avés mises en pratique, les coeurs seuls peuvent les sentir, recevés, représentans de la plus illustre de toutes les nations, les témoignages non équivoques de nos sentimens et de notre reconnoissance ; Restés a votre poste, vous seuls pouvés amener le vaisseau de la révolution au port qui lui est préparé. Le représentant du peuple Ysabeau, l’un de vos collègues délégué dans ce département, est venu développer avec énergie les principes consolans que vous venés enfin de fixer, il a sçû distinguer l’homme vertueux et modeste, en même temps qu’il a foudroyé les intrigans et ces patriotes exclusifs qui osoient élever leur voix au dessus de celle de leur souverain légitime, il a emporté nos regrêts, en même temps qu’il a reveillé toutes nos espérances. Fidélles a faire rigoureusement observer les loix, les administrateurs du district de Nérac, ne césseront d’adresser leurs voeux a la Convention nationale, leur seul point de ralie-ment. Vive la République, vive la Convention nationale, périssent les intrigans et tous les ennemis de notre liberté. Salut et fraternité. Quatoeil, président, Dumiagou, agent national et 5 autres signatures. f [Les membres du tribunal de district de Ton-neins-la-Montagne à la Convention nationale, s. d .] (9) (8) C 324, pl. 1398, p. 15. (9) C 324, pl. 1398, p. 7. F. de la Rép., n° 55, mention.