[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, i J? S'.vôse,an li™ 279 J i 25 décembre 1793 De là a commencé la promenade, civique. Le cortège s’est rendu sur la place de l’Égalité; pre¬ mière station; l’Hymne de» maure y a été chanté. On est venu ensuite sur la place de Maxon-rupt; 2e station; on y a chanté l’Hymne de l’Adolescence. On s’est rendu depuis là devant le local des séances de la Société populaire; 3e station; on a chanté l'Hymne au gèle patriotique. Après, sur la place de la Liberté, 4e station, on y a chanté l’hymne aux mânes des généreux soldats morts en combattant pour la patrie, et de nos autres héros martyrs de la liberté et de l’égalité. Enfin sur la place de la Réunion, 5e station; là on a chanté l’Hymne de la Hégénération. Enfin, encore, on est retourné au temple de la Raison, on y a chanté l’Hymne à la Montagne. Cette promenade civique achevée, le cortège, dans le même ordre, s’est rendu au Champ de Mars. 11 a été allumé un feu où ont été jetés portraits de rois, d’empereurs, de tyrans, restes de confessionaux, tabernacles, parchemins, pa¬ piers timbrés restes impurs de l’ancienne chicane de la féodalité, de la royauté, de la. superstition et du fanatisme. Le bandeau de l’erreur et du mensonge a été consommé dans cet autodafé, autour duquel, au son du canon, au milieu des cris mille fois répétés de Vive la nation! vive la République! vive la Montagne! a été dansée une carmagnole par tous les citoyens réunis. Pendant tout le temps des marches, l’a.ir re¬ tentissait de chansons patriotiques. Le canon s’est fait entendre à plusieurs re¬ prises. On s’est séparé pour se livrer à la joie que devait inspirer naturellement une fête digne d'un peuple libre qui veut défendre ses droits régénérés au prix de son sang. Vive la République, une et indivisible ! Pait les an et jour avant dit, dix heures du soir. Signé : Bégel, président; André, secrétaire. Collationné par nous président, vice-prési¬ dents et secrétaires : Beau, président; André, secrétaire; Ricuan, secrétaire, Démangé, secrétaire. Les habitants du canton de Sainte-Colombe-sur-l’Hère [Sainte-Colombe-sur-PHers], départe¬ ment de l’Aude, demandent du travail et l’éta¬ blissement des ateliers des travaux publics. Renvoyé aux comités de commerce, d’agricul¬ ture et des ponts-et-chaussées, réunis (1). Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). Des députés du canton de Sainte-Colombe-sur-l’Hers, district de Quillan, département de l’Aude, ont demandé : 1° qu’il fût ouvert de suite des ateliers pour travailler au chemin de Sainte-Colombe, à la Bastide du Peyrat, et à celui de Rivel à Quillan, qui sont déjà com-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 90. (2) Premier supplément au Bulletin de la Conven¬ tion du 8 qjvDse an II (samedi 28 décembre 1793). mencés; 2° que non seulement la somme de 12,000 livres imposée pour cet objet, soit em¬ ployée à cette destination, mais encore que tous les ans, il soit levé, dans le département de l’ Aude, une imposition de pareille somme pour être employée pendant l’hiver auxdits chemins, jusqu’à leur entière confection. Tel est le vœu du canton de Sainte-Colombe-sur-l’Hers, qui bénit la sainte Montagne de ses travaux pénibles et salutaires, et qui l’invite à rester à son poste jusqu’à ce que l’hydre du fédéralisme et de l’aristocratie soit abattue, que les tyrans de l’Europe soient vaincus, et que la paix amène les plus beaux jours de la Répu¬ blique. Renvoyé aux comités réunis de commerce, d’agriculture et des ponts et chaussées. La citoyenne Beauvais, fille du représentant du peuple Beauvais, retenu prisonnier à Toulon par les contre-révolutionnaires du Midi, fait part à la Convention qu’elle est dans la plus grande détresse et à la veille de manquer du plus strict nécessaire. Elle demande seulement une avance provisoire sur le traitement de son père. Sur la proposition d’un membre [Pelussier], ( l ) la Convention a rendu le décret suivant : « La Convention nationale, après avoir en¬ tendu la lecture de la lettre de la fille du citoyen Beauvais, représentant du peuple; « Décrète qu’il lui sera payé, sur le vu de ce décret, la somme de 3,000 livres par la tréso¬ rerie nationale. Renvoie sa lettre au comité des inspecteurs de la salle, pour vérifier ce qui est dû à Beauvais, et faire son rapport sur les moyens de pourvoir aux besoins de sa famille (2). » Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets (31. On lit une lettre qui est à peu près ainsi conçue; elle est datée d’Orléans. « Citoyens législateurs, « Le citoyen Beauvais , votre collègue, est dans les fers pour avoir servi sa patrie. Sa fille, à charge à une famille infortunée, est sur le point de manquer des secours les plus nécessaires pour la vie. C’est une occasion, pour la Conven¬ tion de donner une nouvelle preuve de sa re¬ connaissance envers ceux qui méritent bien de la liberté. Je ne vous demande qu’une avance provisoire du traitement de mon père, jusqu’à ce que les défenseurs de la liberté l’aient délivré et soient entrés dans Toulon. « Signé : Caroline Beauvais. » Pellissier propose d’accorder aux deux en¬ fants de Beauvais une somme de mille écus. (1) D’après le Moniteur universel jn° 97 du 7 ni¬ vôse an II (vendredi 27 décembre 1793), p. 389, col. 3], et d’après le Journal des Débats et des Décrets (nivôse an II, n° 463, p. 70). (2) Journal des Débats et des Décrets (nivôse an II. n° 463, p. 70). (3) Prqcès-verbgux de lu Convention ; t. 28; p. 90»