SÉANCE DU 22 FRUCTIDOR AN II (8 SEPTEMBRE 1794) - N° 1 351 i [Les employés de l’administration du district de Revel, département de la Haute-Garonne, à la Convention nationale, le 20 thermidor an m do) Représentons, Chaque jour accroît pour nous notre vive reconnoissance. Votre énergie, votre infatigable activité, votre sagesse, vos lumières, votre tendre sollicitude pour le peuple libre qui vous a investi de sa confiance; toutes ces qualités ajoutent à notre admiration. Pilotes du vaisseau entouré d’orages politiques, votre fermeté le conduira au port d’une marche sûre et rapide; et nous, législateurs, dévorés du feu sacré de la Patrie, nous employerons tous les moyens qui dépendent de nous, pour maintenir la liberté et l’égalité. Nous avons vu avec horreur, la conjuration parricide tramée par des traîtres, des catalina, et nous avons applaudi au coup heureux qui a frappé leurs têtes. Que le glaive des lois poursuive aussi dans toutes les parties de la République, les complices de ces conspirateurs, qui sous le masque du patriotisme, insatiables d’influence, rhéteurs et non amis de la liberté, vouloient s’acquérir des jouissances au dépends de l’égalité. Ne temporisés pas avec les coupables, détruisés, anéantissés toutes les factions, elles pourroient se raminer et prendre de nouvelles forces. Fondateurs et soutiens de la République, continués à scruter vos entrailles, et à les purger des impuretés, s’il pouvoit y en exister encore vous continuerés de bien mériter du peuple, en corrigeant les imperfections de son ouvrage; et vous jouirés de la reconnoissance de la République entière, délivrée de tous les tirans qu’elle a juré d’exterminer. Durand, secrétaire et onze autres signatures. j [La société populaire régénérée de Cabrespine, département de l’Aude, à la Convention nationale, s. d.] (11) Représentans, Nous avons appris le événemens mémorables qui ont signalé les journées du 9 et 10 thermidor; vous étiez dignes de votre mission; le peuple de Paris est toujours lui-même, nous aimions dans Robespierre l’ami du peuple, le déffenseur de ses droits, l’homme de la liberté; Robespierre étoit un hypocrite qui nous trom-poit; nous applaudissons à son supplice, nous vouons sa mémoire à l’exécration des siècles. Pour nous la Patrie est tout, les hommes rien; l’intrigue a beau nous environner son poison ne pénétrera jamais dans notre cœur; simples comme la nature, nous ne simpatisons qu’avec la vertu. Ecoutés pères de la Patrie le langage de la vérité (car nous ne connoissons, ni dissimulation, ni mensonge) ce n’est pas pour nous donner des fers que nos enfans versent leur sang sur les frontières; que nous multiplions avec joye nos privations et nos sacrifices. La souveraineté est un droit que nous tenons de la nature; et que nous ne perdrons plus, nous voulons être égaux, et libres, et nous le serons par vous et avec vous. Qu’ils tremblent les conspirateurs s’il en existe encore. Le genre de la france qui met tout à sa place a porté Le Pelletier et Marat au Panthéon et les triumvirs à l’échaffaut. Vive la liberté, vive la Convention, vivent les Parisiens. Fabre, président, Jouy, secrétaire et neuf autres signatures. [Extrait du registre de la société populaire régénérée de Cabrespine, séance du 20 thermidor an II] Présidence de Fabre père Un secrétaire a lu les papiers publics. Ils contenaient le récit des crimes des Robespierre et de leurs complices et en même temps celui de leur juste châtiment. Les cris mille fois répétés de vive la Convention, vivent les Parisiens ont suspendu la lecture. Chaque membre a juré son attachement inviolable à la représentation nationale. La société a délibéré qu’il sera de suite fait une adresse à la Convention pour lui témoigner sa joye sur un pareil événement et sa reconnoissance envers le peuple de Paris. Vallette a présenté un projet d’adresse qui a été adopté et il a été délibéré qu’elle sera adressée par le président au citoyen Ramel, député du département avec prière de la présenter lui-même à la Convention. Collationné par nous président et secrétaire à Cabrespine le 24 thermidor an II deuxième année de la République une et indivisible. Fabre, président, Jouy, secrétaire. k [La société populaire républicaine et montagnarde de Seix, département de l’Ariège, à la Convention nationale, le 1er fructidor an m (i2) Citoyens représentants, Les trames astucieuses du nouveau Catilina sont donc enfin découvertes ! qui ne frémit à l’aspect du danger affreux où la Patrie vient heureusement d’échapper ! Hélas ! un instant encore, et la nation entière rentroit dans les fers et le peuple français périssoit dans la personne de ses augustes représentants; mais est-il des complots si perfidement ourdis, qui échappent à l’œil pénétrant du génie qui du haut de la Montagne veille sans cesse à nos destinées ? Jusques à quand des loups perfides se couvriront-ils de la dépouille de l’innocent bélier ? (10) C 319, pl. 1 306, p. 23. (11) C 320, pl. 1 317, p. 18-19. (12) C 320, pl. 1 317, p. 26. Bull., 22 fruct. 352 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Mais frémissez ô traîtres ! et lâches conspirateurs ! Je vois la tête infâme de votre chef, du scélérat Robespierre, tomber sous la hache acérée de la loi ! Puisse cette tête exécrable y attirer, comme l’aimant, toutes celles de ses abominables complices ! Et que leur nom s’engloutisse à jamais dans le gouffre de l’oubli ! mais non ! que plutôt leur mémoire soit à jamais vouée à l’exécration dans les fastes du genre humain délivré des tyrans qui l’oppriment. Palissés donc ô despotes couronnés de l’Europe; ne vous appercevés-vous pas, que le sénat français, n’affermit les fondements étemels de la liberté, qu’en creusant l’abyme qui doit engloutir bientôt vos trônes déjà chancellans ? Et vous ! fidèles et vigilantes sentinelles de la liberté française, recevés ici, l’affecteux hommage d’une société, dont le langage simple et sans apprêt ne sait être que sincère; nous ne cessons d’admirer en vous cette fermeté de principes et cette incorruptibilité qui caractérise les vrais rochers de la Montagne ! Nougnac, président, Paris, secrétaire et trois autres signatures. 1 [La société populaire de Salsigne, département de l’Aude, au président de la Convention nationale, du 3 fructidor an II\ (13) Citoyen président Le neuf thermidor fut un jour pénible pour la Convention nationale mais il fut le triomphe. Il falloit des sirconstances qui démasquent l’hipocrisie : les infâmes Robespierre, Saint-Just et Couthon les ont fournies. Ils ont payé leur attentat. Les tyrans ne sont plus, la France est libre. Vexés les patriotes, tyrannizées les consciences, anéantie la liberté des cultes, violés les droits sacrés de l’homme, tel étoit le plan de ces infâmes pour nous replonger dans l’esclavage. Mais l’énergie de la Convention a déjoué ces complots. Vive la République, vive la Convention. La société populaire de Salsigne félicite la Convention sur son grand courage, l’invite à rester à son poste jusqu’à parfaite destruction des tyrans. Tu voudras, citoyen président, être auprès d’elle son organe et appuyer les justes réclamations de la section à raison des pertes que les communes qui en dépendent ont éprouvées par les torrents fréquents conformément à ses sages décrets. Salut et-fraternité. Roger, président. La société populaire de Salsigne à la Convention nationale Liberté Egalité Citoyens représentans, Grâce à l’Etre surpême qui veille toujours sur les destinées de la france, la République est (13) C 320, pl. 1 317, p. 17. sortie encore triomphante des mains des conspirateurs. Les dignes héritiers des Danton, des Hébert, des Chaumette et consors vouloient comme eux nous replonger dans le plus affreux esclavage, mais ils ne sont plus et leurs cadavres sanglants attestent à l’univers les crimes de l’orgueil, de votre énergie et montrent votre énergie et votre justice. Si nouveau Catilina, tyran français Robespierre, Saint-Just et Cou-thon vouloient établir un triumvirat. Mais il est tombé et avec eux ses infâmes complices. Fermes dans votre poste, intrépides représentans, vous avez de nouveau déployé un grand courage. Le peuple fit la Révolution le 31 may, vous avez fait la vôtre le 9 thermidor. C’en est fait, la France est libre et un grand peuple ainsi représenté est destiné à faire régner la liberté sur tout le globe. Continués donc vos glorieux travaux bientôt la dernière heure des tyrans et de leurs vils satellites est sonnée. Quelque soit la force des ennemis le génie de la liberté saura déchirer tous les voiles. Les bons citoyens toujours attachés à la Convention nationale sauront arrêter les coupables de quelqu’égide qu’ils se couvrent. Ils périront, oui, ils périront... Nous en jurons par l’amour sacré de la patrie qui s’acroit dans nos âmes républicaines à mesure qu’on tente de lui porter quelque coup. Le despotisme insolent caché sous le masque des vertus et de l’hipocrisie n’en imposera plus. Les perfides... les monstres... ils prenoient notre langage pour mieux nous détruire et nous savons qu’ils ont vécu, mais ils ne sont plus et leur mémoire portée à la postérité la plus reculée sera toujours vouée au mépris et à l’exécration. Les infâmes ! Achevés, immortels représentans d’anéantir toutes les factions, le peuple en masse s’il le faut, secondera vos efforts. Ne quittés votre poste que lorsqu’il n’y aura plus de tyrans à combattre. Exterminés tous les monstres. Verser son sang pour la patrie, faire un rempart de nos corps pour soutenir la représentation nationale, tel est citoyens représentans, le serment sacré que tout le peuple de Salsigne réuni à la société vient de s’empresser de renouveller. Les brillans succès de nos frères d’armes ont rempli nos âmes de la plus vive allégresse. C’en est fait des despotes. Vive la République une et indivisible. Vive la Convention nationale. Roger, président, Jalabert, secrétaire et douze autres signatures. m [La société populaire de Cloye, département d’Eure-et-Loir, à la Convention nationale, le 1er fructidor an II] (14) Représentans du Peuple, Il existait donc encore des conspirateurs dans le sein de la Convention nationale ? ces scélérats ignoraient donc que tôt ou tard leurs (14) C 320, pl. 1 317, p. 24.