[Convantian national..] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { Jjmaire�a�n Les membres du comité révolutionnaire de Dunkerque font part à l’Assemblée qu’ils ont déjà recueilli 700 bonnes chemises, des bas, des souliers, et plusieurs sommes destinées aux dé¬ fenseurs de la patrie; que, conjointement avec le corps municipal, ils ont fait rentrer dans les mains de la nation l’argenterie des églises, que deux corsaires, armés par la République, viennent d’envoyer dans leur port deux prises hollandaises : Us soumettent à la Convention un arrêté relatif à ceux des militaires qui vendent les effets qu’on leur délivre. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi au comité de la guerre (1). Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). Les membres du comité révolutionnaire de Dunkerque annoncent qu’ils ont déjà recueilli près de 700 chemises, des bas, des souliers et des assignats pour les défenseurs de la patrie; qu’ils ont fait déposer l’argenterie des églises. Ils annoncent que deux corsaires armés par la République viennent d’envoyer dans leur port deux prises hollandaises. Ils soumettent à la Convention un arrêté re¬ latif aux mauvais sujets qui ont pu se mettre dans les bataillons et qui vendent les effets qu’on leur délivre. La Société républicaine de Rochefort exprime sa joie de l’heureuse révolution qui s’est opérée dans cette contrée, par les soins infatigables de Lequinio et Laignelot : elle conjure l’Assemblée de ne pas différer un seul instant l’organisation de l’enseignement public. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre de la Société républicaine de Boche fort (4). La Société républicaine de Boche fort, à la Convention nationale , salut. « Rochefort, le 27e jour de brumaire de l’an II de la République française, une et indivisible. « Pères d’un peuple libre, « La régénération de la France étant votre ouvrage, vous avez des droits indubitables à sa reconnaissance. La Société populaire de Roche¬ fort, qui ressent particulièrement toute l’impor¬ tance du service que vous avez rendu à cette commune, en lui envoyant deux philosophes, choisis dans votre sein, vous en adresse ses remerciements. « Depuis longtemps, le germe du républica-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 327. (2) Supplément au Bulletin de la Convention du 3e jour de la 2e décade du 3e mois de l’an II (mardi 3 décembre 1793). . (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 327. (4) Archives nationales, carton C 285, dossier 832. 559 nisme existait dans le coeur de la presque tota¬ lité des citoyens de eette commune; mais ce germe languissant avait besoin, pour éclore et s’élever à la hauteur des circonstances, d’être réchauffé par des hommes brûlant eux-mêmes du feu sacré de l’amour de la patrie et c’est le bienfait inexprimable que nous devons aux ver¬ tueux Lequinio et Laignelot. « C’est à notre reconnaissance, qui ne périra qu’avec la liberté, si toutefois la liberté peut périr tant qu’il existera un patriote français; c’est, disons-nous, à notre reconnaissance qu’il appartient de vous peindre les suceès en tout genre qui ont couronné leur zèle. Par eux, par leurs soins infatigables, le flambeau de la vérité a chassé l’erreur; les temples érigés par le fana¬ tisme et le mensonge ont été consacrés publi¬ quement à l’éternelle vérité; à leurs prêtres hypocrites ont succédé des prédicateurs de mo¬ rale, on ne sait plus à Rochefort, et dans la plupart des communes qui l’avoisinent, ce que c’est que différence de culte : catholiques, pro¬ testants, ne sont plus que des frères réunis; les Français libres ne connaîtront d’autre culte que celui de la saine morale et pour divinité que la liberté. « D’autres monstres destructeurs, l’aristocra¬ tie, le fédéralisme et le modérantisme, le plus dangereux de tous en ce qu’il travaille dans l’ombre, ont été pareillement écrasés par la mas¬ sue de ces nouveaux Hercules. Nous sommes heureusement hors de leur atteinte cruelle, par l’établissement d’un comité de surveillance et d’un tribunal révolutionnaire composé de ci¬ toyens, tous distingués par leurs vertus répu¬ blicaines. Puissent nos frères de tous les dépar¬ tements, puissent les nations entières suivre bientôt notre exemple. « Nous osons vous assurer, législateurs, que la commune de Rochefort est aujourd’hui au parfait niveau du républicanisme, que la très grande majorité de ses habitants ne reconnaît, ne chérit autre chose que l’immortelle Consti¬ tution que vous nous avez donnée, que tous sont décidés à faire les plus grands sacrifices pour le maintien et la propagation de la Répu¬ blique une et indivisible, et qu’ en fin tous ont les yeux fixés sur cette Montagne inébranlable, sur laquelle repose le bonheur des Français et bientôt celui de l’univers entier. « Au nom de la reconnaissance dont nos cœurs sont pénétrés, nous vous demandons, représen¬ tants, que nos pères, que nos amis, restent dans nos murs le plus de temps que la chose publique pourra nous l’accorder; au nom du salut public, nous vous réitérons l’invitation de ne laisser les rênes de l’Etat que quand la République, éclai¬ rant l’univers, lui aura dicté les droits des peuples. « Ce n’est pas assez, pères du peuple, que nous soyions rendus à la vérité et que nous ayions pris l’attitude d’hommes libres, il faut que nos enfants, cette nombreuse pépinière de jeunes républicains qui doit recueillir les fruits de nos combats et de nos sacrifices, suce, avec le lait, les principes régénérateurs. Hâtez-vous de terminer le mode d’instruction publique dont vous venez de décréter les bases; envoyez avec profusion, dans tous les départements, des ins¬ tructions élémentaires, soyez sensibles à l’éner¬ gie des intéressants élèves de la vérité qui, comme les nôtres, sont dépourvus de lumières, ayant d’eux-mêmes condamné aux flammes tous les anciens livres, calqués sur l’erreur que nous 560 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. *§ J"®""» “ “ venons de détruire jusque dans ses fondements. « Nous joignons ici le procès-verbal de la fête civique qui a été célébrée à Rochefort le der¬ nier jour de la lre décade du présent mois (1). « Les membres du comité de correspondance, « Martin; Vautheny; H. Lambert; Esmein, président » Les sans-culottes montagnards du Lahier, dis¬ trict d’Hippolyte (du Luhier, district de Saint-Hippolyte), demandent à la Convention natio¬ nale des lois somptuaires qui, en retranchant les besoins factices, fassent trouver l’abondance dans la médiocrité. Le citoyen Ruemple, capitaine des chasseurs, qui fait don de ses épaulettes en or, se joint à eux pour solliciter un décret qui dé¬ fende à tout militaire d’en porter d’autres qu’en laine. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi au comité d’instruction publique (2). Suit la lettre des sans-culottes montagnards du Luhier (3). Aux citoyens représentants du peuple à la Convention. « Citoyens représentants, « Ce n’est point assez d’avoir fondé la plus belle République de l’Univers, il faut que votre édifice soit durable. Rappelez-vous que le luxe renversa la République lacédémonienne que l’austère discipline de Lycurgue avait rendue inébranlable pendant cinq cents ans. La Répu¬ blique de Rome dut sa décadence à la même cause. Vous nous donnerez donc des lois somp¬ tuaires qui, en retranchant les besoins factices, feront trouver l’abondance dans la médiocrité. En attendant ce règlement nécessaire pour con¬ solider votre ouvrage, digne de l’immortalité, nous nous joignons au citoyen Rumpler, capi¬ taine des chasseurs en détachement dans notre pays, pour solliciter auprès de vous un décret qui défende à tout militaire de grade quel¬ conque, de porter des épaulettes en or. Cet excellent républicain vient d’offrir un exemple à tous ses frères d’armes, en déposant sur le bureau de notre société deux paires d’épaulettes en or fin, dont il fait don à la patrie. Déjà nous les avons envoyées à notre district. « Nous protestons tous à la Convention natio¬ nale de notre adhésion à ses sages décrets, et l’invitons à ne point quitter son poste tandis que nos ennemis, soit intérieurs soit extérieurs, ne seront pas réduits au désespoir. « Les membres de la Société républicaine mon¬ tagnarde du Luhier, district de Saint-Hippoly te, département du Doubs. « Vernerey, président de la Société ; F. Guyot, secrétaire; C.-M. Arnaux, secrétaire. » (1) Nous n’avons pas retrouvé cette pièce. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 327. (3) Archives nationales, carton F17 1007, dossier 1283. Les sans-culottes de Mézières et Libre-Ville font passer à la Convention nationale une adresse qu’ils ont votée à leurs braves frères qui ont exterminé l’hydre de la guerre civile dans la Vendée (1). Suit la lettre d’envoi de l’adresse (2). A la Convention nationale. « Mézières, le 13 brumaire, l’an II de la République. « Citoyen Président, « Les sans-culottes de Mézières et de Libre¬ ville vous envoient quelques exemplaires d’une adresse qu’ils ont votée à] leurs braves frères les sans-culottes qui ont exterminé l’hydre de la guerre civile dans la Vendée. Vous avez par¬ tagé les sentiments qu’ils expriment : vous les accueillerez. « Les sans-culottes de Mézières et Libreville attendent leurs frères victorieux de la Vendée pour tomber, avec eux, sur les esclaves soudoyés du ridicule François d’Autriche. « Salut républicain. « Rauxin, président; Boutin, secrétaire. » Adresse des sans-culottes des villes de Mézières et de Gharleville, à l’armée victorieuse de la Vendée (3). « 7e jour de la lre décade du 2e mois de la République, une et indivisible. « Braves républicains, « La victoire immortelle que vous venez de remporter sur l’exécrable monstre qui, depuis trop longtemps, souillait le territoire de la Ven¬ dée, vaut à votre patrie mille ans de gloire. Portée sur les ailes de la renommée jusqu’aux confins de l’Europe, elle va annoncer aux peuples asservis qui nous font la guerre et aux imbéciles tyrans qui les commandent, ce que peut la valeur des Français unie à l’amour de la liberté. L’aristocratie rugissante avait ourdi contre vous les machinations les plus infernales : elle avait amassé dans ces infâmes contrées tout ce que le démon de la discorde a de plus atroce. Des traîtres placés d’abord dans vos camps y avaient semé le désordre; enfin purgés des monstres vomis par l’antre des Tuileries et par l’écume des eaux empoisonnées de la Tamise, vous recouvrez votre énergie native. Armés de la terrible massue du souverain, vous frappez les plus grands coups sur les Catilina, et les cons¬ pirateurs effrayés portent en vain, dans des repaires qu’ils croient impénétrables, leurs cris forcenés, leurs moyens et leur honte. En vain le fanatisme expirant se dispute encore avec acharnement les restes impurs de son existence ! Le signe impie de la rébellion est arraché par vos mains victorieuses de l’autel sanglant, où l’avaient placé leurs mains profanes; le charme a cessé pour eux, l’ange de la mort vous pré¬ cède, et la liberté qui, d’un pied dédaigneux, (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 328. (2) Archives nationales, carton C 285, dossier 832, (3) Ibid .