526 f Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, i br«n’aire a« H ..... : . f 20 novembre 1(93 « La Convention nationale, après avoir en¬ tendu la pétition du citoyen Famain, convertie en motion par un membre, décrète qu’il sera fait mention honorable dans le procès-verbal de la pétition du citoyen Famain, de l’hommage par lui fait d’un ouvrage sur des leçons de physique; et de plus, qu’il est autorisé à ouvrir cette année, comme par le passé, le cours de ses leçons dans le local par lui occupé dans la maison nationale dite d’ Egalité (1). » Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). Le citoyen Famain a fait hommage à la Con¬ vention d’un ouvrage de sa composition intitulé Court abrégé de Physique expérimentale. Lettre de Tomé, ci-devant évêque du départe¬ ment du Cher, qui fait passer à la Convention le renoncement qu’il a fait le 22 brumaire, dans la séance publique du département, à l’épiscopat et à la prêtrise : « Et moi aussi, dit-il, je suis philosophe, quoi¬ que évêque; si je ne disais pas autrefois mon secret, non plus que les prêtres du paganisme, c’est que le peuple était trop superstitieux et le gouvernement trop inquisiteur. » Mention honorable, insertion en entier au « Bulletin » (3). Suit la lettre de Tomé, ci-devant évêque du dé¬ partement du Cher (4). Le président du département du Cher, au citoyen Président de la Convention nationale. « Bourges, le 23 brumaire de l’an II de la République française, une et indisivible. « Citoyen Président, « Et moi aussi j’étais philosophe, quoique évêque. Si je ne disais pas autrefois mon secret, non plus que les prêtres du paganisme, c’est que le peuple était trop superstitieux, et le gouver¬ nement trop inquisiteur. Je ne me reproche pourtant pas, à l’exemple de quelques abdica-teurs, d’avoir abusé de l’épiscopat pour trom¬ per le peuple. La religion dont j’étais le ministre était composée de trois objets, d’une morale sublime, d’un culte trop publie et trop fastueux, d’un tas de dogmes incompréhensibles, absur¬ des, qui comprimaient la raison, allumaient le fanatisme et n’avaient cessé depuis dix-huit siè¬ cles d’exciter des disputes aussi frivoles qu’ora¬ geuses et sanguinaires, J’ai mis dans mon dé¬ partement le culte en état parfait de réclusion, J’ai défendu tout développement, tout com¬ mentaire du credo , toute controverse, en un mot, sur des questions religieuses, et j’ai donné à la (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 335. (2) Second supplément au Bulletin de la Conven¬ tion nationale du 1er frimaire an II (jeudi 21 no¬ vembre 1793). i3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 336. • (4) Archives nationales, carton FiU §92, dossier Torné; Bulletin de la Convention du Ie?1 jour de la Ire décade du 3? mois de l’anfll (jeudi 21 no* vembre 1793). morale évangélique le privilège exclusif d’être enseignée dans les temples. Si je n’ai pas fran¬ chement déchiré le voile qui couvrait une théo¬ rie aussi mensongère que mystérieuse, c’est qu’elle servait d’introduction et de véhicule à des vérités morales d’une grande utilité publi¬ que. J’imitais, en ce point, la sagesse du Créa¬ teur qui, par les illusions de l’œil, ne trompe l’homme que pour son bonheur. « Grâce à toi, illustre et chère Montagne, il est permis enfin de dire hautement toute vé¬ rité, et de publier son opinion religieuse comme toute autre. Grâce à toi, le peuple qui tombait avec une stupide et triste vénération aux pieds du prêtre qui le nourrissait de superstition et d’erreur, applaudit maintenant au prêtre qui le désabuse. Enfin l’esprit public a fait de tels pro¬ grès et si rapides, que l’abjuration du sacerdoce peut être aujourd’hui suspectée d’orgueil et de captation de suffrages populaires, au lieu d’être un acte de dévouement et de courage. « C’est pour cela, citoyen Président, que j’ai fait la mienne tout simplement et sans osten¬ tation, dans une séance de l’Administration su¬ périeure du département du Cher, tant j’étais loin de penser que ce petit événement, et le discours que j’ai prononcé à cette occasion fus¬ sent dignes d’occuper un moment la Convention nationale. Le conseil que je préside, a cru au contraire devoir en faire part aux représentants du peuple, J’obéis à son arrêté, et c’est en son nom, citoyen Président, que je vous prie d’être auprès de la Convention l’organe de cet hom¬ mage que lui rend l’Administration supérieure du département du Cher, et de la remise qu’elle fait sur le bureau de vingt-cinq exemplaires de mon discours. « Pierre-Anastase Torné. » Le président du département du Cher au citoyen, Président de la Convention nationale (1). k Bourges, le 26 brumaire de l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyen Président, « Le député Labrunerie t’a remis mon acte d’abjuration de l’épiscopat et du sacerdoce, J’ai oublié d’y joindre mes lettres de prêtrise, Je ne m’aperçois de cet oubli qu’en ce moment, et je m’empresse de le réparer, en te les adressant, voudras-tu bien, citoyen Président, avoir la bonté de joindre cette pièce au dossier de mon abdication? « Les exemplaires de mon discours relatif à cet objet, sont en ce moment cartonnés par ordre du département, parce qu’il a été omis une phrase essentielle à la page o, ligne 10, dans la copie de ma minute annexée à ses registres, Cette faute, faite dans les bureaux par le trans-cripteur de cette minute, a passé nécessairement dans les imprimés, dont je n’ai pas eu le temps de relire l’épreuve. En attendant que l’impri¬ meur achève le cartonnement, je t’adresse un exemplaire dans lequel j’ai ajouté en marge la phrase omise, approuvée par moi, comme pré¬ sident, et contresignée par le secrétaire du eon-(1) Archives nationales, carton F*® §92, dossier Torné.