346 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Les maire, officiers municipaux et membres du conseil général de la commune de Montfort-le-Brutus. Dejean, maire, Vigoureux, agent national et 14 autres signatures. v [Le conseil général de la commune de Montauban à la Convention nationale, le 5 brumaire an III ] (36) Citoyens Représentans. Votre adresse au peuple français a ouvert tous les coeurs à l’espérance et a la joye. La République entière applaudit à vos principes et aux sages mesures que vous prenés pour affermir le régné des loix et de la justice. Perseverés dans cette resolution qui vous concilie la reconnoissance et les voeux des patriotes qui force à l’admiration et au respect les ennemis même de la liberté, et qui n’éprouvera des contradictions que de la part de ce petit nombre de dominateurs et d’intrigans qui s’étoient fait un appanage de l’anarchie et du désordre. Ici, tous nos concitoyens bénissent vos glorieux travaux; ils ne réconnoissent d’autres guides que vous, d’autre centre de réunion que le vôtre; ils sont dévoués à tous les sacrifices que vous leur indiquerés; ils ne doutent plus de ce bonheur que vous leur avés promis et auquel vous venés de les préparer avec tant de courage. Ajoutés à ce grand bienfait celui de raviver le commerce qui s’éteint, de nous donner une instruction publique qui nous est nécessaire, d’assurer la circulation la plus active des subsistances pour déjouer l’horrible complot de Pitt et de ses odieux complices et de maintenir dans toute sa vigueur le gouvernement Révolutionnaire. Bientôt les belles destinées de la france seront accomplies, et vous aurés la douce satisfaction d’avoir fondé le gouvernement le plus digne de l’homme social ainsi que le plus sage et le plus heureux de l’univers. Salut et fraternité. Suivent 13 signatures d’officiers municipaux et 22 de notables. w [Le conseil général de la commune de Béziers à la Convention nationale, le 1er brumaire an III] (37) (36) C 323, pl. 1389, p. 22. (37) C 323, pl. 1389, p. 20. Citoyens Représentans, Elle a été lue au peuple assemblé, elle a été vivement applaudie, cette addresse salutaire et bienfaisante qui apprend aux français les moyens d’allier la justice et l’humanité avec les mesures sevères qu’exige le Gouvernement révolutionnaire. Déjà vos delegués, Perrin et Goupilleau, nous en avoient donné l’initiative, par les principes qu’ils avoient professé et la conduite sage et conciliatrice qu’ils avoient tenu à leur passage dans notre commune : ce fut bien peu pour nous que de posséder un seul jour cette émanation de la Représentation nationale, si propre à la faire respecter et chérir. Votre addresse, citoyens Représentans, vient de consolider et d’embellir la position agréable où vos délégués nous laissèrent. Comme vous, nous croyons que les mésures de sûreté doivent être permanentes, actives et vigoureuses aussi longtems que durera le gouvernement révolutionnaire, mais comme vous aussi nous pensons que l’application de ces mésures comporte un mode qu’on ne peut s’empêcher d’atteindre et qu’on ne sauroit non plus dépasser sans tomber dans l’arbitraire, ou dans un excès de modération ou dans un excès de rigueur également funestes à la chose publique. Comme vous, nous croyons qu’il faut soigneusement discerner l’erreur du crime, le mené du meneur; nous croyons qu’il doit être un terme à l’expiation d’une simple faute et un temps d’indulgence pour l’homme séduit ou égaré ; mais pas un seul instant de trêve, jamais de pardon pour l’ennemi du Peuple, jamais de pardon pour le conspirateur et les traitres à la Patrie. Comme vous nous croyons que la justice et la probité doivent être sans cesse à l’ordre du jour, non pas seulement en parole, mais essentiellement en faits et que chacun doit recevoir selon ses oeuvres. Ici, citoyens Représentans, nous applaudissons unanimement à toutes vos loix; les autorités constituées en protègent l’exécution de tous leurs moyens; elles tendent d’un pas égal au bien de la chose publique; la commune entière ne reconnoit d’autre point central que la Convention nationale. Sa maxime favorite est hors de la Convention point de salut pour le peuple et son refrein est celui-ci. Vive la Republique une et indivisible. Vive la Convention nationale. Périssent les tyrans, les agitateurs, les conspirateurs et les traitres. Grenier, Pezet, agents nationaux', suivent les signatures de 9 officiers municipaux, de 2 notables et 18 sans indication de fonction. x Le conseil général de la commune de Crest, département de la Drôme, félicite la Convention nationale de ce que depuis les mémorables journées des 9 et 10 thermidor, elle a su déjouer SÉANCE DU 13 BRUMAIRE AN III (3 NOVEMBRE 1794) - N° 5 347 les pièges que lui tendoient les dominateurs, les fripons, les intrigans, qui craignant le retour du règne de la justice, et la punition due à leurs forfaits, s’efforçoient de lui présenter la satisfaction générale comme un mouvement de l’aristocratie, du modérantisme et des ennemis du peuple, de ce qu’elle a su relever l’opinion publique comprimée et donner à la presse cette latitude qui fait la garantie des états libres, de ce qu’elle a su enfin tranquilliser l’honnête homme, dont les vertus étoient un titre de proscription sous le règne des triumvirs. Législateurs, dit ce conseil général, le calme, la sérénité ont pris la place de la terreur; la vertu, la justice, la probité, celle du crime et de l’intrigue; l’égalité, la liberté, celle de la tyrannie et de l’oppression. La vertu n’est plus un vain mot, sa pratique n’est plus une chimère. Ensuite il témoigne sa satisfaction de ce que les satellites des despotes coalisés ont entièrement évacué le sol de la liberté ; puis il exprime ses sentimens d’indignation sur l’attentat dirigé contre la représentation nationale en la personne de Tallien ; il invite la Convention à poursuivre la main sacrilège qui l’a frappé. Il demande ensuite le maintien du gouvernement révolutionnaire dans toute son énergie ; qu’il fasse trembler, dit-il, les traitres et les conspirateurs; qu’il rassure les vrais républicains. Enfin il termine par dire : « Pères du peuple, continuez vos sublimes travaux; continuez à montrer cette mâle énergie que vous avez déployés dans toutes les circonstances périlleuses ; restez fermes au poste où le peuple français vous a placés ; vous serez toujours son point de ralliement; il ne reconnoitra jamais d’autre autorité que la vôtre, et il la soutiendra jusqu’à l’extinction de son existence (38). y [Le comité révolutionnaire du district de Bar-sur-Ornain à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an 777] (39) Liberté, Égalité, fraternité. Législateurs Le comité Révolutionnaire du district de Bar-sur-Ornin vient vous offrir le tribut de recon-noissance que la République entière doit à votre fermeté, à vos travaux. Vous venez de déployer les grands principes qui feront le bonheur des françois. En banissant le sistème de terreur que des intriguans, des meneurs, répandoient avec fureur, pour y substituer le règne de la justice, des vertus et des loix, vous avez ramené le calme dans des milliers d’ames pures et patriotes. (38) Bull., 20 brum. (39) C 323, pl. 1389, p. 19. Bull., 20 brum. Législateurs, tandis que les deffenseurs de la patrie culbutent au dehors les satellites des tyrans, vous terrassez au dedans les factieux, les ambitieux, les hommes de sang. Vous avez juré de demeurer à votre poste jusqu’à ce que la révolution sera consommée, jusqu’à ce que la république donnant la loi à tous ses ennemis, pourra jouir d’une paix solide et durable, nous applaudissons à votre courage, nous adhérons à votre adresse aux françois, nous jurons d’en faire exécuter les principes. Pour nous, Législateurs, nos efforts seront sans cesse dirigés pour arrêter les projets de tous les malveillans; nous saurons nous défier de ceux qui depuis le 9 thermidor furent si inquiets et si fâcheux. Le comité se félicite, avec tous les bons citoyens, d’avoir eû dans ce département le représentant du peuple, l’impartial Charles Delacroix, qui a ramêné dans ces contrées le calme, la paix et l’union qui sembloient en etre bâni depuis quelques temps. Salut et fraternité. Michaud, président et 6 autres signatures. z [Le juge de paix et assesseurs de la commune de Florensac à la Convention nationale, le 1er brumaire an 777] (40) Égalité, Liberté ou la mort. Représentans du peuple françois Quand par votre énergie vous avez foudroyé les derniers triumvirs qui osoient préméditer de s’asseoir sur les ruines du trône ; quand vous avez substitué les principes de justice et des vertus aux systèmes odieux de terreur qu’osoient répandre des etres ambitieux et immoraux; il falloit bien s’attendre que ces hommes de sang prendraient tous les moyens pour répandre le desordre, la confusion et l’anarchie... O nature, tu frémis de produire dans la société ces esprits pervers qui ne comptant pour rien la prospérité de leur patrie, ont une tendance continuelle a s’enrichir par l’effet de la révolution en mettant à proffit toutes les circonstances. Mais après la crise affreuse et le précipice épouvantable auxquels vous avez arraché le peuple français, il vous etoit réservé de mettre la dernière main à son bonheur ; vertueux Pères du peuple, vous avez fait entendre votre voix rassurante a tous vos enfans chéris ; en exprimant votre voeux et vos sentimens vous avez exprimé les leurs. Oui, Représentans, votre adresse au peuple français a embrasé nos âmes, nos sentimens sont les vôtres, les larmes de joye ont coulé et ce cri general a retenti dans tous les coeurs : Vive la Convention nationale! Recevez nos actions de grâce et continuez à bien (40) C 323, pl. 1389, p. 21.