428 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. J!rSemb “JL « Si toutes les Sociétés populaires nous imi¬ tent, la patrie aura promptement une armée de républicains déterminés qui, lo flambeau d’une main et le fer de l’autre, iront porter la Révo¬ lution française chez tous les peuples de l’Eu¬ rope. « Rigault, président; Girard, commissaire national, vice-président; Le Maire, secré¬ taire. » , La Société populaire républicaine et révolution¬ naire de Beauvais, à la Convention natio¬ nale (1). « Citoyens représentants, « Nos frères de la première réquisition, orga¬ nisés et exercés depuis plus de deux mois, sont (sic) volés au combat, les sans-culottes mariés forgent les armes et transportent les subsis¬ tances, nos femmes et nos enfants pressent l’habillement des soldats citoyens, et conver¬ tissent le vieux linge en charpie: Nous, formés en Société populaire épurée sous les yeux de Levas¬ seur, votre collègue, et l’un de nos membres, nous avons voué une haine inépuisable aux rois et à tous les oppresseurs des peuples. « Depuis longtemps, l’énergie des sans-culottes était comprimée dans toutes les communes dé la République par l’aristocratie des richesses, qui, sous mille formes différentes, voulait se glisser dans la Révolution et se substituer à l’aristo¬ cratie royale, nobiliaire et sacerdotale, mais le peuple ne veut d’aucune espèce de tyrannie. Le glaive de la loi vient de frapper Antoinette et les députés conspirateurs, bravo ! Il faut que tout genre de despotisme soit précipité dans leur tombe. Achevez de purger votre sein des traîtres ou des lâches qui s’y trouveraient. Nous vous imiterons de tout notre pouvoir, nous poursui¬ vrons sans relâche les modérés, les égoïstes, les aristocrates, les contré-révolutionnaires, nous en avons pris rengagement sacré, nous tiendrons notre promesse, foi de sans -culottes. Eclairer les bons citoyens, enchaîner la malveillance, tuer l’aristocratie, surveiller les fonctionnaires pu¬ blics, seconder de tous nos moyens l’exécution des mesures révolutionnaires, voilà notre mis¬ sion, nous emploierons toutes nos facultés phy¬ siques et morales pour qu’élle soit remplie. « Marat et Le Pelétier, dont nous possédons les bustes dans notre sein, voilà nos guides; ils n’ont pas craint de mourir pour leur patrie, hé bien ! nous ne le craindrons pas non plus. Si un tyran abreuvé du sang d’un million d’hommes croyait utile à ses desseins de nous ravir la liberté, qui nous garantirait notre vie, s’il en avait aussi besoin? Notre calcul est tout fait, quand nous ne serions pas convaincus que la vie sans la liberté est pour l’homme le plus affreux des supplices, nous avons fait trop de mal aux despotes pour qu’ils nous laissent la vie après nous avoir ravi la liberté. Ainsi, nous périrons tous, ou nous aurons la liberté tout entière. « Continuez d’apprendre aux contre-révolu¬ tionnaires que la poussière* du tombeau est l’écueil inévitable de leurs complots, que les ennemis de l’extérieur rencontrent partout le fer, le bronze des sans-culottes et la mort. « Continuez de faire le bonheur de vos man¬ dataires par dès lois aussi populaires que celle du maximum des objets de première nécessité; environnés de la confiance du peuple, forts de sa force, restez à votre poste, nous vous le répé¬ tons. Vous connaissez nos maux, ils sont grands, mais nos ressources sont plus grandes encore; le peuple veut être libre, il le peut, suivez sa volonté, secondez sa puissance et il le sera. « Vive la République ! « Vive la Montagne ! « Rigault, président; Girard, vice-président; Le Maire, secrétaire. » Le conseil général de la commune d’Annecy, département du Mont-Blanc, déclare dans une délibération, que les représentants du peuple Si¬ mon et Dumas (Simond et Dumaz), envoyés dans ce département, ont rempli leur tâche en con¬ courant notamment à purger son sol des satel¬ lites ultramontains, et à raffermir l’ordre et la tranquillité publique. Insertion au » Bulletin » (1). Extrait des registres des délibérations du conseil général de la commune d'Annecy, département du Mont-Blanc, du vingt-deux brumaire an second de la JRépubligue française, une et indi¬ visible (2). Le conseil général de la commune d’Annecy, département du Mont-Blanc, dûment convoqué et assemblé dans la salle ordinaire de ses séances, réuni aux procureur syndic et administrateurs de ce district. Le citoyen Simond, représentant du peuple français, est entré en séance et a pris place au bureau. Après avoir développé les principes du vrai républicanisme, il a annoncé que sa mis¬ sion dans ce département étant finie, ainsi que celle du citoyen Dumaz, son collègue, ils allaient reprendre leur poste à la Convention nationale. Les corps administratifs, ouï le procureur syndic et le procureur de la commune, Arrêtent à l’unanimité que les citoyens Si¬ mond et Dumaz, envoyés dans le département du Mont-Blanc, ont rempli leur tâche, .en con¬ courant notamment à purger son sol des satel¬ lites ultramontains et à raffermir l’ordre et la tranquillité publiques, et qu’extrait du procès-verbal leur sera transmis, de même qu’à la Convention nationale. Cet arrêté a été pris au milieu des acclama-(1) Archives nationales, carton C 285, dossier 831. (1) Procès-verbaux' de la Convention, t. 26, p. 281. (2) Archives nationales, carton C 284, dossier 821,