SÉANCE DU 30 FLORÉAL AN II (19 MAI 1794) - Nos 30 A 33 457 d’état de monter à cheval : il auroit droit à une pension; mais, dit-il, j’ai une âme libre et des bras qui peuvent encore être utiles à la République; je préfère à ma retraite un poste sur la brèche. Mention honorable et le renvoi au Comité de salut public (1). 30 Le citoyen Mayneaud réclame contre son arrestation et contre son inscription sur la liste des émigrés. Renvoyé au Comité de sûreté générale (2). 31 La commune de Noisy-le-Grand (3) vient féliciter la Convention nationale d’avoir déjoué, par son énergie, les nouvelles conspirations, et l’invite à rester à son poste. Elle annonce que tous les citoyens, même les plus indigens, se sont empressés de contribuer à une offrande qu’elle vient faire à la patrie, pour ses braves défenseurs (4) . L’ORATEUR de la députation : Citoyens Législateurs, La commune de Noisy-le-Grand profondément affligée du danger où se sont trouvés ses plus zélés défenseurs, vient vous féliciter sur le courage que vous ne cessez de montrer à déjouer tous les complots. Qu’ils tremblent les conspirateurs ! déjà une partie ont payé de leur tête le crime dû à leurs forfaits. Nous espérons que le glaive de la loi punira de la même peine tous les traîtres. Ils croyaient, ces scélérats anéantir la représentation nationale, en trempant leurs mains parricides dans le sang des francs républicains. Ils ignoraient donc, ces hommes doublement atroces que les sans-culottes les surveillaient et que le peuple français ne souffrira jamais que l’on y porte aucune atteinte. Grâce soit à jamais rendue au génie tutélaire qui gouverne la France ! Braves montagnards, continuez vos pénibles travaux jusqu’à ce que vous ayez consolidé la République sur des bases solides et durables; nous vous le demandons avec instance, et nous jurons de verser, s’il le faut, jusqu’à la dernière goutte de notre sang, plutôt que de retomber sous le joug des tyrans. Législateurs, la commune de Noisy-le-Grand a ouvert une souscription en faveur des braves défenseurs de la patrie, où tous les citoyens, même les plus indigents se sont empressés de porter leurs dons, regrettant de ne pouvoir faire davantage. Nous venons faire hommage à la patrie du produit de cette souscription, en de-(1) P.V., XXXVH, 308. (2) P.V., XXXVn, 308. (3) Seine-et-Oise. (4) P.V., XXXVII, 308. Bin, 3 prair, 3 prair. (2e suppl4) ; J. Sablier , n° 1329. mandant à déposer dans le sein de cette auguste assemblée 2 habits complets, des chemises, des paires de bas, et 15 paires de souliers (1). Mention honorable, insertion au bulletin. 32 Le citoyen François Rabier, batelier de Rouen, expose qu’il a 14 années de service, et demande à être reçu maître de bateau. Renvoyé à la commission de la marine (2). 33 Des jeunes républicains viennent à la barre exprimer leurs sentimens de reconnoissance pour les travaux des législateurs, et annoncent par leur indignation contre les traîtres et les conspirateurs que leurs jeunes cœurs sont embrâsés de l’amour le plus ardent de la liberté et de l’égalité (3) . L’ORATEUR : Citoyens représentai, Vous voyez dans votre sein, de jeunes républicains admirateurs de vos travaux, qui pénétrés de respect pour vos loix, viennent à votre barre, jurer un inviolable attachement à ces loix bienfaisantes, puisées dans la loi naturelle, qui doivent faire le bonheur de la Société; à cette sainte égalité, qui tire l’homme de l’état d’avilissement, et de dégradation où l’esclavage l’avoit plongé; à cette aimable liberté qui le remet dans les droits que l’Etre suprême avoit dispensés également à tous. Quel a donc pu être l’homme ? Ou plutôt quel a été le monstre, qui a été le premier assez ennemi de ses semblables, pour les subjuguer, se les asservir, pour faire de ses frères, de ses égaux, les esclaves de ses passions, et les instruments serviles de ses volontés ? Le Français, ce peuple fier et belliqueux fut aussi esclave d’un tiran dont le trône avoit été cimenté par le sang de ses pères ! et par les forfaits les plus affreux, le souvenir en est accablant, il sera odieux aux générations les plus éloignées; l’instruction, ce mobile si puissant et si nécessaire dans les circonstances présentes, l’instruction dis-je a désillé les yeux de ce peuple, trop longtemps trompé. Il frémit d’indignation. Il eut honte de ses chaines et les brisa; il renversa ce trône impur souillé de tant de crimes, et le tiran fut anéanti. L’élan de la liberté française auroit dû électriser nos frères qui gémissent encore sous le (1) C 302, pl. 1098, p. 33, non daté, signé Caquart, Mabille, Déviés, Gaudron, Sergent, Billon (notable), Ch. Martin, Jesinan, Lapersonne, Henarce, Defils, Belard, F. Caudron, Ch. Rousseau, Dan-gréville, Milon, Lottin, N. Bellier, Ant. Duteil, F. Gatine, Auger, Mamienne, Cuvelard, Duchateau, Gaugan, Martin, Pascal (notable), RraÈre (notable) . (2) P.V., XXXVn, 308. (3) P.V., XXXVII, 308. Bin, 3 prair. SÉANCE DU 30 FLORÉAL AN II (19 MAI 1794) - Nos 30 A 33 457 d’état de monter à cheval : il auroit droit à une pension; mais, dit-il, j’ai une âme libre et des bras qui peuvent encore être utiles à la République; je préfère à ma retraite un poste sur la brèche. Mention honorable et le renvoi au Comité de salut public (1). 30 Le citoyen Mayneaud réclame contre son arrestation et contre son inscription sur la liste des émigrés. Renvoyé au Comité de sûreté générale (2). 31 La commune de Noisy-le-Grand (3) vient féliciter la Convention nationale d’avoir déjoué, par son énergie, les nouvelles conspirations, et l’invite à rester à son poste. Elle annonce que tous les citoyens, même les plus indigens, se sont empressés de contribuer à une offrande qu’elle vient faire à la patrie, pour ses braves défenseurs (4) . L’ORATEUR de la députation : Citoyens Législateurs, La commune de Noisy-le-Grand profondément affligée du danger où se sont trouvés ses plus zélés défenseurs, vient vous féliciter sur le courage que vous ne cessez de montrer à déjouer tous les complots. Qu’ils tremblent les conspirateurs ! déjà une partie ont payé de leur tête le crime dû à leurs forfaits. Nous espérons que le glaive de la loi punira de la même peine tous les traîtres. Ils croyaient, ces scélérats anéantir la représentation nationale, en trempant leurs mains parricides dans le sang des francs républicains. Ils ignoraient donc, ces hommes doublement atroces que les sans-culottes les surveillaient et que le peuple français ne souffrira jamais que l’on y porte aucune atteinte. Grâce soit à jamais rendue au génie tutélaire qui gouverne la France ! Braves montagnards, continuez vos pénibles travaux jusqu’à ce que vous ayez consolidé la République sur des bases solides et durables; nous vous le demandons avec instance, et nous jurons de verser, s’il le faut, jusqu’à la dernière goutte de notre sang, plutôt que de retomber sous le joug des tyrans. Législateurs, la commune de Noisy-le-Grand a ouvert une souscription en faveur des braves défenseurs de la patrie, où tous les citoyens, même les plus indigents se sont empressés de porter leurs dons, regrettant de ne pouvoir faire davantage. Nous venons faire hommage à la patrie du produit de cette souscription, en de-(1) P.V., XXXVH, 308. (2) P.V., XXXVn, 308. (3) Seine-et-Oise. (4) P.V., XXXVII, 308. Bin, 3 prair, 3 prair. (2e suppl4) ; J. Sablier , n° 1329. mandant à déposer dans le sein de cette auguste assemblée 2 habits complets, des chemises, des paires de bas, et 15 paires de souliers (1). Mention honorable, insertion au bulletin. 32 Le citoyen François Rabier, batelier de Rouen, expose qu’il a 14 années de service, et demande à être reçu maître de bateau. Renvoyé à la commission de la marine (2). 33 Des jeunes républicains viennent à la barre exprimer leurs sentimens de reconnoissance pour les travaux des législateurs, et annoncent par leur indignation contre les traîtres et les conspirateurs que leurs jeunes cœurs sont embrâsés de l’amour le plus ardent de la liberté et de l’égalité (3) . L’ORATEUR : Citoyens représentai, Vous voyez dans votre sein, de jeunes républicains admirateurs de vos travaux, qui pénétrés de respect pour vos loix, viennent à votre barre, jurer un inviolable attachement à ces loix bienfaisantes, puisées dans la loi naturelle, qui doivent faire le bonheur de la Société; à cette sainte égalité, qui tire l’homme de l’état d’avilissement, et de dégradation où l’esclavage l’avoit plongé; à cette aimable liberté qui le remet dans les droits que l’Etre suprême avoit dispensés également à tous. Quel a donc pu être l’homme ? Ou plutôt quel a été le monstre, qui a été le premier assez ennemi de ses semblables, pour les subjuguer, se les asservir, pour faire de ses frères, de ses égaux, les esclaves de ses passions, et les instruments serviles de ses volontés ? Le Français, ce peuple fier et belliqueux fut aussi esclave d’un tiran dont le trône avoit été cimenté par le sang de ses pères ! et par les forfaits les plus affreux, le souvenir en est accablant, il sera odieux aux générations les plus éloignées; l’instruction, ce mobile si puissant et si nécessaire dans les circonstances présentes, l’instruction dis-je a désillé les yeux de ce peuple, trop longtemps trompé. Il frémit d’indignation. Il eut honte de ses chaines et les brisa; il renversa ce trône impur souillé de tant de crimes, et le tiran fut anéanti. L’élan de la liberté française auroit dû électriser nos frères qui gémissent encore sous le (1) C 302, pl. 1098, p. 33, non daté, signé Caquart, Mabille, Déviés, Gaudron, Sergent, Billon (notable), Ch. Martin, Jesinan, Lapersonne, Henarce, Defils, Belard, F. Caudron, Ch. Rousseau, Dan-gréville, Milon, Lottin, N. Bellier, Ant. Duteil, F. Gatine, Auger, Mamienne, Cuvelard, Duchateau, Gaugan, Martin, Pascal (notable), RraÈre (notable) . (2) P.V., XXXVn, 308. (3) P.V., XXXVII, 308. Bin, 3 prair. 458 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE plus vil esclavage, ils auroient dû à l’exemple des Français secouer le joug odieux qui pèse sur leurs têtes, mais la philantropie, la saine philosophie, n’a pas encore pénétré chez eux; le moment viendra sans doute, et il n’est peut être pas éloigné, où leurs tirans malgré leurs efforts réunis, seront aussi précipités dans le néant et recevront la juste punition de leurs crimes. Mais ce qui affecte sensiblement le vrai patriote, c’est de voir qu’il existe encore parmi nous des êtres vils, assez lâches, pour regretter leurs anciens fers, assez scélérats, pour se servir des moyens les plus infâmes pour nous faire plier la tête sous un joug que nous détestons; ils n’y réussiront pas les traîtres, ils seront confondus; au sein de l’abondance, ils nous font sentir une disette factice, qui n’a sa source que dans l’égoisme et dans les intentions perfides de quelques scélérats. Nous souffrirons quelques privations, mais nous aurons la liberté; ce bien estimable ne peut s’acheter un trop grand prix ! Plutôt mourir mille fois, oui, nous disparoîtrons plutôt du globe /terrestre, que d’exister dans les fers que les tirans nous préparent. Pour nous Citoyens qui suçons pour ainsi dire avec le lait les principes républicains et qui voulons soutenir jusqu’à la mort la liberté et l’égalité, nous allons par l’étude de nos droits et de nos devoirs, nous fortifier s’il est possible, dans la haine des Rois, des prêtres, et des tirans, jusqu’à ce que nos forces phisiques nous permettent de les aller exterminer; nous avons de justes causes pour les détester, ces ministres perfides, ces êtres immoraux pétris de vices et de crimes, qui dès le berceau dirigeaient nos consciences, et y semoient les germes sanguinaires du fanatisme et de la superstition. Ces ipocrites vous les avez marqués du sceau de l’ignominie; ils sont démasqués; vous avez rendu un grand service à l’humanité. La raison et la vérité a fondé son trône sur les débris du fanatisme et de la terreur; le Français maintenant n’a pour culte que les vertus morales et républicaines, qui caractérisent l’homme qui aime son semblable, et pour Dieu, qu’une intelligence suprême dont l’existence est connue par ses ouvrages. O vous pères de la patrie qui résidez sur cette Montagne, vous sur qui repose la confiance et la destinée de vingt-cinq millions d’hommes, restez à votre poste, démasquez et punissez les traîtres, et quand les Français n’étant plus divisés, auront vaincu leurs ennemis, et qu’ils aimeront tous sans contrainte la liberté et l’égalité; c’est alors que rentrés dans vos foyers, vous jouirez du repos et de la satisfaction qu’un homme de bien a, quand il a fait le bonheur de ses concitoyens. La bonté de vos loix, citoyens représentans, vous sera un sûr garant de leur exécution » (1) . La Convention nationale décrète la mention honorable et l’insertion au bulletin de cette adresse (2). (1) C 303, pl. 1114, p. 11, signé Franchette. (2) P.V., XXXVII, 308. 34 La Société populaire de Miribel, département de l’Ain, vient réclamer la liberté de 3 citoyens de cette commune, mis en arrestation par ordre de l’agent national du district de Montluel. Sur la motion d’un membre, leur pétition est renvoyée au représentant du peuple Méaulle (1). 35 La citoyenne veuve du citoyen Malaquin, capitaine des cuirassiers, mort de ses blessures après la bataille de Saumur, dans laquelle il a tué Damagniez, chef des brigands, réclame une pension et le remboursement d’une somme de 1,751 liv. que l’administration des corps des cuirassiers devoit à son mari. Renvoyé au Comité des finances et de liquidation (2). 36 La section de Marat annonce qu’elle célébrera décadi prochain une fête pour l’inauguration des bustes des martyrs de la liberté, et notamment de celui de l’ami du peuple, de Marat, des cendres duquel elle est dépositaire. Elle félicite la Convention sur ses travaux, et la remercie de son décret qui, en détruisant l’athéisme, donne à tous les vrais républicains l’idée bien consolante de vivre libres sous l’Etre suprême et dans l’attente de l’immortalité de l’âme (3). LAMBERT, orateur : Législateurs, Depuis longtemps la section de Marat s’occupe des moyens à prendre pour célébrer l’inauguration des bustes des martyrs de la liberté, et notamment de celui de l’ami du peuple, de Marat, des cendres duquel elle est dépositaire. Désirant donner à cette fête tout le caractère d’une pompe digne des républicains qui honorent les vertus des héros de la liberté, la section a nommé dans son sein une commission pour en diriger tous les soins. Cette commission a fini ses préparatifs pour cette cérémonie et le résultat du 3e rapport qu’elle en a fait dernièrement dans la séance de quintidi, a parfaitement répondu aux vœux de la section. Législateurs, pour rendre cette fête complette, la section de Marat a bien senti qu’il y falloit une place marquée pour les représentans du peuple, aussi cette disposition fait-elle un des ppaux (principaux) articles de son programme. La section a donc arrêté, et au milieu des plus vifs applaudissemens, que son président à la (1) P.V., XXXVH, 309. Décret n° 9217. Pas de minute. Et non Mont-Luez. (2) P.V., XXXVH, 309. (3) P.V., XXXVII, 309. Bin, 30 flor.; Rép., n° 151; J. Perlet, n° 605. 458 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE plus vil esclavage, ils auroient dû à l’exemple des Français secouer le joug odieux qui pèse sur leurs têtes, mais la philantropie, la saine philosophie, n’a pas encore pénétré chez eux; le moment viendra sans doute, et il n’est peut être pas éloigné, où leurs tirans malgré leurs efforts réunis, seront aussi précipités dans le néant et recevront la juste punition de leurs crimes. Mais ce qui affecte sensiblement le vrai patriote, c’est de voir qu’il existe encore parmi nous des êtres vils, assez lâches, pour regretter leurs anciens fers, assez scélérats, pour se servir des moyens les plus infâmes pour nous faire plier la tête sous un joug que nous détestons; ils n’y réussiront pas les traîtres, ils seront confondus; au sein de l’abondance, ils nous font sentir une disette factice, qui n’a sa source que dans l’égoisme et dans les intentions perfides de quelques scélérats. Nous souffrirons quelques privations, mais nous aurons la liberté; ce bien estimable ne peut s’acheter un trop grand prix ! Plutôt mourir mille fois, oui, nous disparoîtrons plutôt du globe /terrestre, que d’exister dans les fers que les tirans nous préparent. Pour nous Citoyens qui suçons pour ainsi dire avec le lait les principes républicains et qui voulons soutenir jusqu’à la mort la liberté et l’égalité, nous allons par l’étude de nos droits et de nos devoirs, nous fortifier s’il est possible, dans la haine des Rois, des prêtres, et des tirans, jusqu’à ce que nos forces phisiques nous permettent de les aller exterminer; nous avons de justes causes pour les détester, ces ministres perfides, ces êtres immoraux pétris de vices et de crimes, qui dès le berceau dirigeaient nos consciences, et y semoient les germes sanguinaires du fanatisme et de la superstition. Ces ipocrites vous les avez marqués du sceau de l’ignominie; ils sont démasqués; vous avez rendu un grand service à l’humanité. La raison et la vérité a fondé son trône sur les débris du fanatisme et de la terreur; le Français maintenant n’a pour culte que les vertus morales et républicaines, qui caractérisent l’homme qui aime son semblable, et pour Dieu, qu’une intelligence suprême dont l’existence est connue par ses ouvrages. O vous pères de la patrie qui résidez sur cette Montagne, vous sur qui repose la confiance et la destinée de vingt-cinq millions d’hommes, restez à votre poste, démasquez et punissez les traîtres, et quand les Français n’étant plus divisés, auront vaincu leurs ennemis, et qu’ils aimeront tous sans contrainte la liberté et l’égalité; c’est alors que rentrés dans vos foyers, vous jouirez du repos et de la satisfaction qu’un homme de bien a, quand il a fait le bonheur de ses concitoyens. La bonté de vos loix, citoyens représentans, vous sera un sûr garant de leur exécution » (1) . La Convention nationale décrète la mention honorable et l’insertion au bulletin de cette adresse (2). (1) C 303, pl. 1114, p. 11, signé Franchette. (2) P.V., XXXVII, 308. 34 La Société populaire de Miribel, département de l’Ain, vient réclamer la liberté de 3 citoyens de cette commune, mis en arrestation par ordre de l’agent national du district de Montluel. Sur la motion d’un membre, leur pétition est renvoyée au représentant du peuple Méaulle (1). 35 La citoyenne veuve du citoyen Malaquin, capitaine des cuirassiers, mort de ses blessures après la bataille de Saumur, dans laquelle il a tué Damagniez, chef des brigands, réclame une pension et le remboursement d’une somme de 1,751 liv. que l’administration des corps des cuirassiers devoit à son mari. Renvoyé au Comité des finances et de liquidation (2). 36 La section de Marat annonce qu’elle célébrera décadi prochain une fête pour l’inauguration des bustes des martyrs de la liberté, et notamment de celui de l’ami du peuple, de Marat, des cendres duquel elle est dépositaire. Elle félicite la Convention sur ses travaux, et la remercie de son décret qui, en détruisant l’athéisme, donne à tous les vrais républicains l’idée bien consolante de vivre libres sous l’Etre suprême et dans l’attente de l’immortalité de l’âme (3). LAMBERT, orateur : Législateurs, Depuis longtemps la section de Marat s’occupe des moyens à prendre pour célébrer l’inauguration des bustes des martyrs de la liberté, et notamment de celui de l’ami du peuple, de Marat, des cendres duquel elle est dépositaire. Désirant donner à cette fête tout le caractère d’une pompe digne des républicains qui honorent les vertus des héros de la liberté, la section a nommé dans son sein une commission pour en diriger tous les soins. Cette commission a fini ses préparatifs pour cette cérémonie et le résultat du 3e rapport qu’elle en a fait dernièrement dans la séance de quintidi, a parfaitement répondu aux vœux de la section. Législateurs, pour rendre cette fête complette, la section de Marat a bien senti qu’il y falloit une place marquée pour les représentans du peuple, aussi cette disposition fait-elle un des ppaux (principaux) articles de son programme. La section a donc arrêté, et au milieu des plus vifs applaudissemens, que son président à la (1) P.V., XXXVH, 309. Décret n° 9217. Pas de minute. Et non Mont-Luez. (2) P.V., XXXVH, 309. (3) P.V., XXXVII, 309. Bin, 30 flor.; Rép., n° 151; J. Perlet, n° 605.