278 [Assemblée nationale.] révolution qui tondait à sa fin, on veut en com-m nrer une autre, et à quel terme on prétend s'arrêter? Je demande à connaître le nouveau cercle d’idées, de doctrine et de principes que nous sonim-s destinés à parcourir? Et qu lie est donc cette invisible autorité qui s’ét bltt ainsi au milieu de nous, pour renverser, quand bon lui semble, toutes les maximes politiques et morales, jusqu’à présent consacr.es, et pour y substituer des oracles. Quoi! le monarque qui nous a convoqués, à la voix duquel nous nous sommes réunis, qui nous a ofn rt la liberté, recevrait ce nous-mêmes, pour prix de sa confiance, l’aveu q t’il n’est pas libre, qu’il ne doit pas l’être an milieu de < ous ! Ah ! mon cœur se soulève à cette pensée : mais quand la position de Louis XVI serait celle du prince d’Orange, appelé par les Anglais pour recevoir d’eux une couronne et un ■ Constitution à laquelle il était etrang r, au muins devrai'-il être traité comme le roi Guillaume. Et qo’auraitditle prince, si le parlement, à son arrivée, lui avait signifié qu’il n’était pas libre jusqu’à ce qu’il tût juré la Cha te constitution nelle? Je m’arr ête ici, Messieurs, etje n me permets ni l’inquiétude, ni le langage de la douleur; il m’est plus deux, il m’est nécessaire de me reposer avec, confiance sur votre sollicitude pour le repos de la France; il dépend encore de vous de faire cesser nos longues et cruelles agitations. Voulez-vous, malgré les orages qui nous environnent, arriver paisiblement à la fin de nos travaux ; voub z-vous la libmté et la paix, aecordez-là à tout le monde; qu’il n’y ait plus qu'une seule ciass-d’hommes ennemis de la chose | ubl que : ceux qui ne veulent ni la libeité, ni la i aix : que ceux qui provoquent la dé-organisation de la monarchiesoient misau nu ius sur la même ligne que ceux qui provoquent le retour de l’ancien régim ■. Mais l’espace qui se trouve entre ces deux exti êmes n’est-il pas occupé par des hommes lib es, quelles que soient leur.-, opin ons? Pourquoi donc seraient-ils ennemi-? He bien! ch st dans cet intervalle que vous trouverez le roi placé par ses principes, par son caractère et par tonte sa conduite anterieure. App'oclions-nous donc les uns des auires, et tous ensemble unissons-nous au roi : souvenez-vous que nous en sommes insépa ablos; vous l’ .vez décrété et on a mis des barrières entre vous et lui! Vous l’avez déclaré le restaurateur delà liberté , et il est pinvé de la-sienne ! Vous l’avez déc laré sacré et inviolable , et on dnlibère enc.oie sur le principe ! Je conclus à l’exécution de vus décrets. Signé : Malouet. P. S. — Tel est le discours que je me proposais de prononcer en réponseàcelui de M.Pélion. J’arrivai le jeudi avant l’ouvertuie de la séance, etje me lis inscrire le premier pour la paiole; elle me fut absolument refusée, par les considérations les plus graves, et auxquelles je me crus obligé de céder. Les patriotes les plus accrédités s’éta*ent chargés de défen ne le roi et la royauté; il ne convt naît pointa des proscrits comme nous, de répandre leur défaveur sur cette cause sacrée. Ou ada jusqu’à me rendre ri sponsubie des malheurs qui pouvaient en arriver. Je ne suis pas encore bien convaincu que le parti républicain lût tiès redoutable, je ne sais ce qu’il faut croire de tous ces mouvements si faciles à réprimer quand on le voudra sérieusement. Il m’est bieu démontré que le peuple s’échauffe et [14 juillet 1791. J se calme d’après les stimulants ou les calmants qu’on emploie. Quoi qu’il en soit, j’ai cédé très volontiers aux célèbres orateurs de la Constitution l’honneur de défend e en cette circonstance les principes mo-narchiques, et nous en avons obtenu au moins cet avantage, qu’ils ont solennellement reconnu la nécessiié de terminer la Révolution et les désordres qui en ont été la suite. Mais, en applaudissant au bien qu’ils veulent faire maintenant, je ne trouve pas le mal suffisamment réparé; je ne trouve pas que les vrais principes aient obtenu en celte circonstance les hommages qui leur sont dus et c’est ce qui me détermine à publier mon opinion. Signé : MàLOUET. ASSEMBLÉE NATIONALE. PRÉSIDENCE DE M. TRONCIIET, EX-PRÉSIDENT. Séance du jeudi 14 juillet 1791, au soir (1). La séance est ouverte à six heures du soir. Un de MM. les secrétaires fait lecture du procès-verbal de la séance du mardi 12 juillet au soir, qui est adopté. M. le Président fait donner lecture des pièces suivantes ; Lettre du sieur Georges , premier adjudant au vingt-troisième régiment de cavalerie , ci-devant Royal-Guyenne, où ce brave militaire exprime sa fidelité enveis la naion, son zèle pour V< xécu-tion des décrets; il promet de v< rser, s’il le faut, jusqu’à Ja dernière goutte de son sang pour le maintien de la üonsiiiution. Il a joint à sa lettre un assignat de 60 livres, qui est le dix ème de sa solde, pour concourir à la dépense extraordinaire que va occasionner la défense des frontières. Adresse du département du Gard. Il annonce que les imposiii ms de 1790 ont été payées avec exactitude, et il prie l’Assemblée de décréter qu’en attendant que o Iles de 1791 puissent être établies, il soit auto.'isé à percevoir provisoirement, dès le mois d’août, les deux tiers des impositions qui ont été payées en 1790. (Cette adresse est renvoyée au comité d’imposition.) Adresse des gardes nationales de Pont-à-Mous-son, où elles réitèrent le serment de verser, s’il le faut, tout leur sang pour le maintien de la Constitution. Lettre et arrêté du directoire du département des Hautes-Pyrénées , qui man Testent le zè e, le civisme et l’activité des admini-trateurs qui le composent, et les sages précautions qu’ils ont prises, soit pour maintenir la tranquillité publique et l’exécution des lois, soit pour déconcerter les entreprises des ennemis du de tans et du dehors. ARCHIVES PARLEMENTAIRES. (1) Cette séance est incomplète au Moniteur.