2 [Convention nationale. I AHGHIVES PARLEMENTAIRES. { �octobre ml* « Oh! combien il est ingénieux, et puissant l’amoiir dé la liberté ! Dans un département dont un grand nombre de jeunes gens avaient volé au secours de la patrie, en entrant soit dans la troupe de ligne, soit dans les premiers bataillons de volontaires, nous avons encore trouvé six mille défenseurs qui, placés les uns dans l’ar¬ mée des Pyrénées occidentales, les autres, dans l’armée des Pyrénées-Orientales, travaillent tous avec une égale ardeur à chasser le vil Espa¬ gnol du territoire des hommes libres. « Dans un département qui n’ offre presque pas de ressources en Chevaux, nous ayons levé en peu de temps un Corpë dé 336 dragoùs, qtli renforcent depuis deux mois la trop peu nom¬ breuse cavalerie des Pyrénées-Orientales, de sorte qu’en ce moment, le département du Tarn, un des plus petits de la République, compte süf nos frontières plus de dix mille combattants sortis de son sein. * « Jaloux de concourir encore par d’autres moyens au salut de la patrie, nous avons utilisé des forges ou martinets à cuivre, pour fondre des boulets, et de la matière des cloches noilS en faisons fabriquer des candiis. Poüf rêpaîèf avec plus d’activité nos vieilles armes et nos fusils de chasse, nous avons établi dans chaque chef-lieu du district un atelier où les ouvriers en fer travaillent sans cesse à seconder l’élan patrio¬ tique de leurs concitoyens. i « Représentants, le peuple du Tarn qui, depuis quatre ans, lutte avec effort contre toutes les espèces d’aristocratie, qui depuis peu vient d’anéantir les fanatiques révoltés dans le district de La Caune, s’élève encore en ce moment pour venger l’assassinat horrible commis sur la personne de votre collègue Beauvais; son bfàs armé ne se reposera qu’ après avoir exterminé les fédéralistes et les traîtres; il a juré, et son ser¬ ment ne sera pas vain. « Ses nombreux Sacrifices, il né les calculera jamais, sfif ëeë ressources, mais sur les besoins de la patrie. Heureux s’il peut, à ce prix, obtenir la seule gloire qu’il ambitionne, celle d’avoir consolidé la République et fait mordre la pous¬ sière à ses ennemis. « Jougla, vice-président; Balurd; Léon Cais-SAIchol; Bassigny; Jalbert, procureur général syndic; Sers; BonaeoüS; G-aches; Artatjt. » Îæs autorités constituées âè la ville dé Castres, à la Convention nationale (1). « Castres, le 25e jour du premier mois de l’an II dé la République fran¬ çaise Une et indivisible» « Ëepfésentants du peuple, (t A la nouvelle de l’assasinat atroce commis à Toulon sur la personne de votre collègue Beau¬ vais, nos cœurs ont frémi» Le peuple qui nous environnait a partagé notre indignation» « Bientôt au sentiment de la douleur a succédé le cri de la vengeance, et nous avons juré d’ex¬ terminer ces féroces insulaires qui viennent de ternir dans un instant la réputation de philan¬ thropie qu’ils avaient usurpée dans l’esprit des nations» « Un registres été ouvert; sur-le-champ, une (l) Archives nationales, t artofi G 278, dossiër 748. foule de républicains se sont inscrits, et sous peu de jours un bataillon entier marchera contre Toulon : cette ville rebelle expiera ses torfaits, la mort du représentant Beauvais sera vengée, ses infâmes assassins seront anéantis ou la terre s’abreuvera du sang des républicains du Midi. « Tel est le serment que nous avons prononcé, nous le tiendrons à quel prix que ce soit, et nous prouverons que le département du Tarn est encore digne de figurer parmi les plus fermes appuis de la République une et indivisible. « Nous Vous faisons passer, représentants, l’arrêté que nous aVoiis pris à Ce sujet, et le procès-verbal de cette séance; vous y recon¬ naîtrez notre dévouement aux principes de la liberté et de l’égalité et notre horreur pour le fédéralisme. » (Suivent 38 signatures.) Arrêté du conseil général du département du Tarn, concernant la levée d'un bataillon contre les rebelles de Lyon (1). Séance publique extraordinaire du vingt-cinquième jour du premier mois de l’an II de la République française, une et indivisible. Présents, dix membres, le procureur général syndic et les membres des autorités constituées de la ville de Castres et du comité révolution¬ naire du département. Le conseil général du département du Tarn, de l’avis des autorités constituées de la ville de Castres et du comité révolutionnaire du dépar¬ tement ; Assuré dé trdUVef dans tous les Ccfeüië répu¬ blicains le désir de la vengeance qu’éproùve l’Assemblée à la nouvelle de l’assassinat commis à Toulon par les Anglais sur la personne du représentant du peuple Beauvais; Ouï lè procureur général syndic, Arrête ce qui suit i Art» Ur. Il sera levé dans le département huit cents hommes d’élite peut former le bataillon du Târn lè Vengeur, destiné a ffiafcîiër contre lâ ville rebelle de Toulon. Art. t La levée sera effectuée par la voie de l’insCrip* tion volontaire et subsidiairement par ©elle dé la réquisition» Art. 3. Les citoyens non mariés ou veufs sans enfants de l’âge de dix -huit à vingt -Cinq âfië, fié pôttf-ront pas s'inscrire ni être requis Art. 4, Dans lès vingt-quatre heures, lê diréëtoifê du département répartira les huit dents hommes sur les cinq districts proportionnellement â la population des villes situées dans leur territoire. Art» 5» Les directoires des districts répartiront leur contingent, d’après la même base sur les cantons, dans les vingt -quatre hëUfeë de lâ réception du présent arrêté. (1) Archives nationales, carton G 278, dossier 748.