SÉANCE DU 7 FRIMAIRE AN III (27 NOVEMBRE 1794) - N° 2 237 o [Les jeunes élèves de l’école primaire de la commune de La Cambe à la Convention nationale, La Cambe, le 21 brumaire an III\ (20) Égalité, Liberté, Indivisibilité de la République. Législateurs, Recevez les louanges des jeunes républicains sur vos glorieux travaux; restez à votre poste, pères de la patrie, vous qui tant de fois l’avez sauvée, et achevez de terrassez les tyrans. Notre désir seroit de vous aider, mais trop grande jeunesse est la seule cause qui nous en empêchent. Les exemples des jeunes républicains Viala et Barra, dont notre instituteur nous donnent les connoissances chaque jour, nous enfla-ment du doux désir de parvenir à leur âge pour avoir le bonheur de les venger ou de les imiter. Représentans, nous vous rendons grâces de nous avoir donné une instruction républicaine, nous vous jurons que nous nous en rendrons dignes. L’adresse que vous venez de présenter au peuple français et dont notre instituteur nous à démontré les bienfaits, fait trembler les tyrans dans les trônes souverains, et assurent les patriotes contre les oppressions des aristocrates. Grâces vous en soyent rendues, législateurs. Vive la République. Vive la Convention. Suivent 16 signatures des élèves, et la mention de «plusieurs autres qui ne peuvent encore signer». Représentans, Six mois de l’instruction républicaine a formé dans mon école autant de républicains, dont les plus grands désirs sont que la Convention reste à son poste jusqu’à la destruction universel de tous les tyrans. Voila leurs désirs et celuy de l’institu-teur qui ne cessent de repéter chaque jour : Vive la République. Vive la Convention. Signé, J.L Marie, instituteur. P [La société populaire de la commune de Lusignan à la Convention nationale, s.d .] (21) Empêcher des institutions politiques dominée par quelques factieux de porter l’esprit public à des mesures ultrar évolutionnaires, étoit une chose bien digne d’occuper les représentans d’une grande nation qui veut la liberté. Vous êtes parvenus à ce but par votre décret du 25 vendémiaire sur les sociétés populaires, qu’il est consolant ce décret pour les amis de (20) C 328 (2), pl. 1457, p. 1. (21) C 328 (2), pl. 1457, p. 26. l’ordre qui veulent marcher avec la Convention, mais bien atterant pour tous les factieux qui d’un bout de la République à l’autre, se donnoient la main, ou pour l’influancer ou la tromper. Oui, représentans, vous avez scu couper le fil de l’intrigue de tous les factieux, vous avez prouvé au peuple français, dont l’élément moral est la liberté, que vous ne vouliez plus être trompé et que chaque membre de la grande famille avoit le droit de porter sa voix aux pères de la Patrie. Ce titre précieux vous est bien acquis par l’énergie continuelle que vous opposez aux factieux, qui voudroient éloigner le terme de la félicité publique, ils ont ôsé se mettre sur la brèche pour conspirer la perte de la République. Eh bien ! représentants, forts de votre conscience et de l’assentiment d’une nation généreuse, qu’ils ne comptoient pour rien, montez-y donc une seule fois pour les terrasser, qu’ils sachent ces insensés qu’on n’amène jamais une grande nation deux fois au même point, lorsqu’elle a été éclairée sur toutes les horreurs qu’ils ont commises. C’est un axiome politique qui doit faire trembler mais qui est rassurant pour tous les amis de l’ordre qui verseront jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour deffendre la République et ses Représentans. Suivent 44 signatures dont celle de Violette MOUSSION. Q [Les citoyens réunis en société populaire à Cherbourg à la Convention nationale, Cherbourg, le 1er frimaire an III\ (22) Liberté, Égalité. Citoyens représentans, Une société fameuse par les anciens services qu’elle avoit rendus à la patrie, fut aimée de tous les républicains, elle fut le centre commun de toutes les sociétés populaires, tant qu’elle a respecté les lois, tant qu’elle a suivi les principes de la justice et de l’égahté, nous nous faisions un devoir de correspondre avec elle, mais depuis notre épuration, nous nous serions crus les ennemis du peuple et de la liberté, si nous avions continué de correspondre avec une société coupable, avec une société qui vouloit rivaliser la Convention, qui vouloit remettre la terreur à l’ordre du jour, qui vouloit enfin que le crime triomphât de la vertu. Grâces vous soient rendues, dignes législateurs, d’avoir fermé les portes des Jacobins! Vous avez anéanti l’anarchie et éteint les brandons de la guerre civile; l’intrigue est rentrée dans le néant d’où elle n’auroit jamais du sortir. Si elle s’avisoit de relever sa tête hideuse, écra-sez-la avec la massue du peuple. Il n’est aucun de nous qui ne soit intimément persuadé que c’est à vous et à nos braves frères d’armes qu’est dû le (22) C 328 (2), pl. 1457, p. 18. Bull., 9 frim.