46 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE tons sur le gouvernement révolutionnaire que vous nous avez donné et qui a fait rentrer dans le néant tous ces êtres lâches qui n’étaient restés dans leur patrie que pour la mieux trahir. Nous vous félicitons sur la création du Comité de Salut public qu’on pourra appeler un jour le Sauveur public. Mais au nom du salut du peuple français, consommez votre immortel ouvrage et demeurez à votre poste jusqu’à ce que l’Etat soit en butte à moins d’orages. Vous nous avez donné une Constitution républicaine, ne souffrez pas qu’on l’anéantisse en la réclamant; il n’est pas un français s’il est de bonne foi, qui ne sente dans quels dangers on plongerait la patrie par un renouvellement de législature. Il ne peut y avoir que les agents de Pitt, les partisans de l’Autriche, les correspondants des lâches qui ont déserté leur patrie ou pour mieux l’asservir ou pour se soustraire à l’agitation du peuple qui cherchait et voulait la liberté; il n’y a que des faux patriotes d’un jour qui se sont empressés de s’affubler de toutes les marques sacrées de la liberté pour éloigner les regards du peuple et qui affectent maintenant d’outrer les principes; il n’y a qu’eux, disons-nous, qui puissent vous voir descendre avec plaisir du lieu où notre confiance vous a placés. Que l’arbre planté par vos mains prenne racine sous vos yeux; qu’avant de l’abandonner à lui-même, il puisse résister aux autans, et porter dans les airs des rameaux qui serviront à nos neveux d’abri contre les ennemis de la liberté et de l’égalité. Vous avez beaucoup fait et sans doute la Patrie reconnaissante gravera vos noms sur l’airain pour transmettre à la postérité le souvenir des fondemens de notre République; mais ne vous reste-t-il pas les tyrans coalisés à combattre et à repousser loin de notre territoire ? Les ennemis de l’intérieur à déjouer ? Les égoïstes à démasquer, eux qui font craindre la disette sur le sol de l’abondance ? Les hommes peu éclairés à porter à la hauteur des principes; enfin à réprimer ceux qui abusent de l’autorité que les circonstances révolutionnaires forcent de leur confier ? Soyez terribles aux contre-révolutionnaires et aux égoïstes mais tendez une main secourable aux citoyens victimes de haines ou de passions particulières; que la vengeance nationale tombe sur les premiers; que les incarcérations ne soient point une forme, que ceux qui auront vraiment mérité de l’être, soient transportés de leur département dans un autre, et qu’on leur ôte tous les moyens de correspondance et de faire faire un pas rétrograde à l’esprit public en excitant une pitié déplacée; mais que les seconds soient l’objet de vos sollicitudes. Vous avez porté un regard sévère sur les états majors de nos armées et les traîtres masqués ont disparu; il s’y trouve une espèce d’individus moins en vue, mais qu’il est peut-être plus dangereux d’y souffrir; ce sont ces hommes à deux faces, peut être même des émigrés, qui se sont créé des certificats; ils se sont fait employer dans les charrois et les subsistances, pour se soustraire à la surveillance de leurs communes; ou bien c’est une portion de ces hommes sans vertu qui, indifférents aux succès de leur patrie, fuient l’honneur de combattre pour elle. L’intrigue les a tirés de la lre réquisition, ils l’ont atténuée à tel point que le vide s’est fait sentir dans l’armée. Tous ces hommes portent leur coupable insouciance partout, et le gaspillage et le manque de subsistances en est souvent le résultat. Quand tous les Français vont combattre sur les frontières pour la liberté, vous devez écraser les reptiles et les insectes qui voudraient détruire ou infecter la source de leur vie. La société populaire de la commune de Longwy se trouve heureuse de pouvoir offrir à la patrie un cavalier monté et équipé. S. et F. » Chasseloup-Laubat ( présid. du C. de correspondance), Anorouet (présid. du C. révol.), Henry (agent nat.) et une vingtaine d’autres signatures. 8 Les administrations du district de Libreville (1) annoncent à la Convention nationale qu’en apprenant la découverte de la nouvelle conspiration, ils en ont rendu grâces à l’Etre-Suprême en chantant l’hymne de la liberté et de l’égalité. Ils réclament des secours en grains pour le département des Ardennes, qui, disent-ils, est épuisé par l’approvisionnement des armées. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi à la commission des subsistances (2). 9 Les membres de la société populaire de Lou-viers jurent d’être à jamais unis à la représentation nationale, et d’écraser tous ceux qui oseroient l’attaquer. Ils annoncent qu’ils font, au ministre de la guerre, un envoi de 144 chemises et autres effets pour les défenseurs de la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [ Louviers , 2 gerrn. 7/] (4). « Citoyens représentants, Ainsi périssent tous les traîtres qui oseraient conspirer contre la souveraineté du peuple; les scélérats ! ils avaient conçu le fol espoir de tromper les plus intrépides défenseurs de la liberté et de nous séparer de la représentation nationale ! Le Comité de Salut public a déjoué ce complot; le tribunal révolutionnaire en a condamné les auteurs, et en jugera tous les complices. Qu’ils apprennent ceux qui oseraient concevoir d’aussi atroces projets, que le peuple français ne peut pas plus être égaré que corrompu ! Recevez les serments d’hommes simples et purs. Nous jurons de vous être à jamais uni et d’écraser tous ceux qui oseraient attaquer ou conspirer contre la représentation nationale. Poursuivez courageusement : l’énergie des républicains vous défendra des poignards et la (1) Charleville. (2) P.V., XXXV, 328. B*n, 30 germ.; Rép., n° 122. (3) P.V., XXXV, 328. Bin, 30 germ.; Rép., n° 122. (4) C 297, pl. 1030, p. 25. 46 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE tons sur le gouvernement révolutionnaire que vous nous avez donné et qui a fait rentrer dans le néant tous ces êtres lâches qui n’étaient restés dans leur patrie que pour la mieux trahir. Nous vous félicitons sur la création du Comité de Salut public qu’on pourra appeler un jour le Sauveur public. Mais au nom du salut du peuple français, consommez votre immortel ouvrage et demeurez à votre poste jusqu’à ce que l’Etat soit en butte à moins d’orages. Vous nous avez donné une Constitution républicaine, ne souffrez pas qu’on l’anéantisse en la réclamant; il n’est pas un français s’il est de bonne foi, qui ne sente dans quels dangers on plongerait la patrie par un renouvellement de législature. Il ne peut y avoir que les agents de Pitt, les partisans de l’Autriche, les correspondants des lâches qui ont déserté leur patrie ou pour mieux l’asservir ou pour se soustraire à l’agitation du peuple qui cherchait et voulait la liberté; il n’y a que des faux patriotes d’un jour qui se sont empressés de s’affubler de toutes les marques sacrées de la liberté pour éloigner les regards du peuple et qui affectent maintenant d’outrer les principes; il n’y a qu’eux, disons-nous, qui puissent vous voir descendre avec plaisir du lieu où notre confiance vous a placés. Que l’arbre planté par vos mains prenne racine sous vos yeux; qu’avant de l’abandonner à lui-même, il puisse résister aux autans, et porter dans les airs des rameaux qui serviront à nos neveux d’abri contre les ennemis de la liberté et de l’égalité. Vous avez beaucoup fait et sans doute la Patrie reconnaissante gravera vos noms sur l’airain pour transmettre à la postérité le souvenir des fondemens de notre République; mais ne vous reste-t-il pas les tyrans coalisés à combattre et à repousser loin de notre territoire ? Les ennemis de l’intérieur à déjouer ? Les égoïstes à démasquer, eux qui font craindre la disette sur le sol de l’abondance ? Les hommes peu éclairés à porter à la hauteur des principes; enfin à réprimer ceux qui abusent de l’autorité que les circonstances révolutionnaires forcent de leur confier ? Soyez terribles aux contre-révolutionnaires et aux égoïstes mais tendez une main secourable aux citoyens victimes de haines ou de passions particulières; que la vengeance nationale tombe sur les premiers; que les incarcérations ne soient point une forme, que ceux qui auront vraiment mérité de l’être, soient transportés de leur département dans un autre, et qu’on leur ôte tous les moyens de correspondance et de faire faire un pas rétrograde à l’esprit public en excitant une pitié déplacée; mais que les seconds soient l’objet de vos sollicitudes. Vous avez porté un regard sévère sur les états majors de nos armées et les traîtres masqués ont disparu; il s’y trouve une espèce d’individus moins en vue, mais qu’il est peut-être plus dangereux d’y souffrir; ce sont ces hommes à deux faces, peut être même des émigrés, qui se sont créé des certificats; ils se sont fait employer dans les charrois et les subsistances, pour se soustraire à la surveillance de leurs communes; ou bien c’est une portion de ces hommes sans vertu qui, indifférents aux succès de leur patrie, fuient l’honneur de combattre pour elle. L’intrigue les a tirés de la lre réquisition, ils l’ont atténuée à tel point que le vide s’est fait sentir dans l’armée. Tous ces hommes portent leur coupable insouciance partout, et le gaspillage et le manque de subsistances en est souvent le résultat. Quand tous les Français vont combattre sur les frontières pour la liberté, vous devez écraser les reptiles et les insectes qui voudraient détruire ou infecter la source de leur vie. La société populaire de la commune de Longwy se trouve heureuse de pouvoir offrir à la patrie un cavalier monté et équipé. S. et F. » Chasseloup-Laubat ( présid. du C. de correspondance), Anorouet (présid. du C. révol.), Henry (agent nat.) et une vingtaine d’autres signatures. 8 Les administrations du district de Libreville (1) annoncent à la Convention nationale qu’en apprenant la découverte de la nouvelle conspiration, ils en ont rendu grâces à l’Etre-Suprême en chantant l’hymne de la liberté et de l’égalité. Ils réclament des secours en grains pour le département des Ardennes, qui, disent-ils, est épuisé par l’approvisionnement des armées. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi à la commission des subsistances (2). 9 Les membres de la société populaire de Lou-viers jurent d’être à jamais unis à la représentation nationale, et d’écraser tous ceux qui oseroient l’attaquer. Ils annoncent qu’ils font, au ministre de la guerre, un envoi de 144 chemises et autres effets pour les défenseurs de la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [ Louviers , 2 gerrn. 7/] (4). « Citoyens représentants, Ainsi périssent tous les traîtres qui oseraient conspirer contre la souveraineté du peuple; les scélérats ! ils avaient conçu le fol espoir de tromper les plus intrépides défenseurs de la liberté et de nous séparer de la représentation nationale ! Le Comité de Salut public a déjoué ce complot; le tribunal révolutionnaire en a condamné les auteurs, et en jugera tous les complices. Qu’ils apprennent ceux qui oseraient concevoir d’aussi atroces projets, que le peuple français ne peut pas plus être égaré que corrompu ! Recevez les serments d’hommes simples et purs. Nous jurons de vous être à jamais uni et d’écraser tous ceux qui oseraient attaquer ou conspirer contre la représentation nationale. Poursuivez courageusement : l’énergie des républicains vous défendra des poignards et la (1) Charleville. (2) P.V., XXXV, 328. B*n, 30 germ.; Rép., n° 122. (3) P.V., XXXV, 328. Bin, 30 germ.; Rép., n° 122. (4) C 297, pl. 1030, p. 25. SÉANCE DU 30 GERMINAL AN II (19 AVRIL 1794) - N08 10 ET 11 47 reconnaissance des hommes libres vous récompensera de vos grands et pénibles travaux. L’administration de district a fait passer à l’hôtel des monnaies nationales 228 marcs 5 onces 7 gros d’argent et 1 marc, 5 onces 1 gros d’or, provenant des dépouilles du fanatisme. En outre, 7 082 liv. 5 sols 6 deniers prix d’une vente d’argenterie faite par la municipalité. Nous faisons au ministre de la Guerre, un nouvel envoi de 144 chemises, 9 paires de bas, une paire de souliers, 10 cols, 1 paire de bottes, 7 paquets de charpie, un paquet de bandes et trois sabres. S. et F. » Amelot, Heurtemalle. 10 La société populaire de la commune de Lay, ci-devant St-Symphorien [Loire] après avoir félicité la Convention nationale sur le courage avec lequel elle a combattu les intrigans, les royalistes, les fédéralistes, et triomphé de leurs efforts, demande qu’il soit pris des mesures pour détruire tous les animaux qui dévastent les propriétés. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité d’agriculture (1). [Lay, 6 germ. II] (2). « Citoyens représentants, Les vices de l’ancien gouvernement que vous avez détruits, ont attiré sur la France les forces de la plus grande partie de l’Europe. Le règne de la liberté que vous avez substitué à à celui du despotisme a dû réunir les efforts de tous les tyrans, mais ils ont été vains. Les soldats esclaves devaient plier nécessairement devant des hommes libres qui sentaient la dignité de leur caractère. Des ennemis intérieurs n’ont pas été plus heureux ! ils ont enfanté le fédéralisme, allumé les torches du fanatisme; ces deux monstres ont été écrasés au premier mouvement qu’ils ont tenté de faire; ils ont ensuite cherché à répandre des bruits alarmants sur les subsistances, pour faire naître la famine au sein de l’abondance; et en prouvant qu’il y en a plus qu’il ne faut pour attendre la récolte, vous avez encore déjoué leurs complots liberticides. Vous avez décrété qu’il serait établi des magasins de grains dans tous les districts de la république, pour prévenir dans les tems d’abondance les années de stérilité; nous ne devons pas compter sur les secours de nos voisins; si (nous voulons) effectuer cette mesure salutaire, réduits à nos seules ressources, nous devons en tirer tout le parti possible. Pour cet effet, nous avons encore des ennemis à terrasser, d’une espèce différente et moins dangereuse à la vérité, mais par sa nature plus malfaisante. L’immensité des ressources de la République peut les combattre tous à la fois. Les loups sont très multipliés dans certains départements et dévorent les moutons, ils nous (1) P.V., XXXV, 329. Bin, 30 germ. et 30 germ. (2e suppl*) et 10 flor. (2e suppl*). Rép., n° 122. (2) F10 285. privent d’une viande très saine et de la laine pour vivifier nos manufactures et habiller les défenseurs de la patrie. Les sangliers en arrachant les blés en herbe détruisent dans le voisinage des grandes forêts l’espérance du cultivateur. Leur dent meurtrière va chercher dans les entrailles de la terre, les récoltes qui y sont cachées. Les fouines saignent les volailles et les gibiers qui sont d’une grande ressource, et enfin les moineaux après avoir vécu l’été des grains qu’ils laissent à peine mûrir sur plants, pénétrent encore en hiver jusques dans nos greniers. Cet oiseau très vorace peuple à un point effrayant, et s’il est vrai qu’il consomme par tête, comme on le dit, une mesure de blé par an, sa destruction seule suffirait pour entretenir l’abondance dans tout l’empire français. La société populaire de la commune de Lay, ci-devant S4-Symphorien prie donc la Convention d’examiner dans sa sagesse s’il ne serait pas de l’intérêt de l’Etat d’accorder dans toute l’étendue de la République, une gratification qu’elle déterminerait, à ceux qui, avec des appats, des filets, des lacets ou autrement, détruiraient ces animaux malfaisants. La poudre ne doit être employée que contre les esclaves des tyrans. En Angleterre on est venu à bout d’exterminer tous les loups qui y causaient de grands ravages. En France même, sous l’ancien régime, il y avait des ci-devant provinces où. l’on accordait 6 liv. par tête de loup, 12 liv. par louve, 18 d. par tête de moineau. Et à proportion pour les autres animaux. Sous le règne de la liberté les représentants doivent-ils être moins généreux de l’argent du peuple quand il doit tourner d’une manière aussi avantageuse au profit du peuple lui-même. » Morel (présid.), Beichon, Crétin (secrét.). 11 La société populaire d’Annot, district de Castellane, applaudit à toutes les mesures que la Convention nationale prend pour faire triompher la cause du peuple, et annonce qu’elle vient d’envoyer au district, pour les défenseurs de la patrie, 53 chemises et autres objets, avec une somme de 282 liv. en numéraire. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Annot, s.d.] (2). « Législateurs, Nous vous avons félicité dans des précédentes adresses sur les mesures salutaires que vous n’avez cessé de prendre pour l’affermissement de la liberté, et de l’égalité; nous vous avions prié de rester à votre poste jusqu’à ce que ce grand ouvrage fut consommé, et tous les tyrans détruits; nous venons aujourd’hui applaudir de nouveau toutes les mesures que vous prenez pour faire triompher la cause du peuple. Nous vous apprenons qu’indépendamment de 332 livres que nous avions cy-devant données (1) P.V., XXXV, 329. Bin, 30 germ.; Rép., n° 122. (2) C 297, pl. 1030, p. 26. SÉANCE DU 30 GERMINAL AN II (19 AVRIL 1794) - N08 10 ET 11 47 reconnaissance des hommes libres vous récompensera de vos grands et pénibles travaux. L’administration de district a fait passer à l’hôtel des monnaies nationales 228 marcs 5 onces 7 gros d’argent et 1 marc, 5 onces 1 gros d’or, provenant des dépouilles du fanatisme. En outre, 7 082 liv. 5 sols 6 deniers prix d’une vente d’argenterie faite par la municipalité. Nous faisons au ministre de la Guerre, un nouvel envoi de 144 chemises, 9 paires de bas, une paire de souliers, 10 cols, 1 paire de bottes, 7 paquets de charpie, un paquet de bandes et trois sabres. S. et F. » Amelot, Heurtemalle. 10 La société populaire de la commune de Lay, ci-devant St-Symphorien [Loire] après avoir félicité la Convention nationale sur le courage avec lequel elle a combattu les intrigans, les royalistes, les fédéralistes, et triomphé de leurs efforts, demande qu’il soit pris des mesures pour détruire tous les animaux qui dévastent les propriétés. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité d’agriculture (1). [Lay, 6 germ. II] (2). « Citoyens représentants, Les vices de l’ancien gouvernement que vous avez détruits, ont attiré sur la France les forces de la plus grande partie de l’Europe. Le règne de la liberté que vous avez substitué à à celui du despotisme a dû réunir les efforts de tous les tyrans, mais ils ont été vains. Les soldats esclaves devaient plier nécessairement devant des hommes libres qui sentaient la dignité de leur caractère. Des ennemis intérieurs n’ont pas été plus heureux ! ils ont enfanté le fédéralisme, allumé les torches du fanatisme; ces deux monstres ont été écrasés au premier mouvement qu’ils ont tenté de faire; ils ont ensuite cherché à répandre des bruits alarmants sur les subsistances, pour faire naître la famine au sein de l’abondance; et en prouvant qu’il y en a plus qu’il ne faut pour attendre la récolte, vous avez encore déjoué leurs complots liberticides. Vous avez décrété qu’il serait établi des magasins de grains dans tous les districts de la république, pour prévenir dans les tems d’abondance les années de stérilité; nous ne devons pas compter sur les secours de nos voisins; si (nous voulons) effectuer cette mesure salutaire, réduits à nos seules ressources, nous devons en tirer tout le parti possible. Pour cet effet, nous avons encore des ennemis à terrasser, d’une espèce différente et moins dangereuse à la vérité, mais par sa nature plus malfaisante. L’immensité des ressources de la République peut les combattre tous à la fois. Les loups sont très multipliés dans certains départements et dévorent les moutons, ils nous (1) P.V., XXXV, 329. Bin, 30 germ. et 30 germ. (2e suppl*) et 10 flor. (2e suppl*). Rép., n° 122. (2) F10 285. privent d’une viande très saine et de la laine pour vivifier nos manufactures et habiller les défenseurs de la patrie. Les sangliers en arrachant les blés en herbe détruisent dans le voisinage des grandes forêts l’espérance du cultivateur. Leur dent meurtrière va chercher dans les entrailles de la terre, les récoltes qui y sont cachées. Les fouines saignent les volailles et les gibiers qui sont d’une grande ressource, et enfin les moineaux après avoir vécu l’été des grains qu’ils laissent à peine mûrir sur plants, pénétrent encore en hiver jusques dans nos greniers. Cet oiseau très vorace peuple à un point effrayant, et s’il est vrai qu’il consomme par tête, comme on le dit, une mesure de blé par an, sa destruction seule suffirait pour entretenir l’abondance dans tout l’empire français. La société populaire de la commune de Lay, ci-devant S4-Symphorien prie donc la Convention d’examiner dans sa sagesse s’il ne serait pas de l’intérêt de l’Etat d’accorder dans toute l’étendue de la République, une gratification qu’elle déterminerait, à ceux qui, avec des appats, des filets, des lacets ou autrement, détruiraient ces animaux malfaisants. La poudre ne doit être employée que contre les esclaves des tyrans. En Angleterre on est venu à bout d’exterminer tous les loups qui y causaient de grands ravages. En France même, sous l’ancien régime, il y avait des ci-devant provinces où. l’on accordait 6 liv. par tête de loup, 12 liv. par louve, 18 d. par tête de moineau. Et à proportion pour les autres animaux. Sous le règne de la liberté les représentants doivent-ils être moins généreux de l’argent du peuple quand il doit tourner d’une manière aussi avantageuse au profit du peuple lui-même. » Morel (présid.), Beichon, Crétin (secrét.). 11 La société populaire d’Annot, district de Castellane, applaudit à toutes les mesures que la Convention nationale prend pour faire triompher la cause du peuple, et annonce qu’elle vient d’envoyer au district, pour les défenseurs de la patrie, 53 chemises et autres objets, avec une somme de 282 liv. en numéraire. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Annot, s.d.] (2). « Législateurs, Nous vous avons félicité dans des précédentes adresses sur les mesures salutaires que vous n’avez cessé de prendre pour l’affermissement de la liberté, et de l’égalité; nous vous avions prié de rester à votre poste jusqu’à ce que ce grand ouvrage fut consommé, et tous les tyrans détruits; nous venons aujourd’hui applaudir de nouveau toutes les mesures que vous prenez pour faire triompher la cause du peuple. Nous vous apprenons qu’indépendamment de 332 livres que nous avions cy-devant données (1) P.V., XXXV, 329. Bin, 30 germ.; Rép., n° 122. (2) C 297, pl. 1030, p. 26.