[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENT AIRES, j u " 587 dredi matin pour se rendre en la ville de Lisieux, Oh ils prendront l’état de route, Les citoyens en masse de cette commune ayant manifesté le désir de partager la gloire et les dangers de leurs frères, l’assemblée a arrêté que le registre à ce destiné continuera d’être ouvert pour recevoir l’inscription des citoyens qui se dévoueront à marcher contre les rebelles de la Vendée. L’assemblée a arrêté qu’il sera subvenu aux pères, mères, femmes et enfants des citoyens ci-dessus inscrits et qui se feront inscrire par la suite qui se trouveront dans le besoin, qu’à cette fin il sera établi une taxe sur les riches et les citoyens aisés par le conseil général de la com¬ mune, de concert avec les citoyens Marin, Courthonne, Pointel oncle, Vitrouil, Desrey, perruquier et Rabot, tailleur, commissaires adjoints nommés à cette fin. Les citoyens Dumonoèl, juge de paix et Cuen, son greffier ont déclaré qu’à partir de ce jour ils font offrande pour le secours dont est ci-dessus parlé du supplément de traitement qui leur a été accordé par la Convention jus¬ qu’au retour de leurs frères d’armes. Le citoyen Cuen a ajouté que si ses frères d’armes veulent le transporter au champ de bataille, vu qu’il est réduit à l’impossibilité de marcher à pied, il est tout prêt à partager leur gloire et leurs dan¬ gers et que dans le cas oh cette dernière propo¬ sition ne serait pas acceptée, il fait en outre don de son sabre pour armer fin de ses frères. L’assemblée a en outre arrêté que jusqu’à ce que les rebelles de la Vendée soient exterminés, les citoyens de cette commune seront en réqui¬ sition et qu’ils ne pourront en sortir sans la per¬ mission de la municipalité et qu’ils se tiendront toujours disposés à l’exécution des ordres des représentants du peuple et des corps administra¬ tifs supérieurs. L’assemblée a également arrêté que les citoyens de cette commune qui ont des habits d’uniforme, des sabres et des fusils de calibre seront tenus de les remettre à leurs frères qui volent au secours du département de la Manche. Les citoyens Marin, Courtin, G-ueslin, Rabats, Hamel père et Rabot ont devancé cet arrêté en faisant l’offrande de leurs habits d’uniforme. Les citoyens Lebugle et Bellière, commandant de la garde nationale de cette commune, ins¬ crits dans la liste de l’infanterie et les citoyens Dumoncel et Courtin ont déposé sur le bureau leurs épaulettes. L’assemblée a arrêté que trois extraits de la présente seront envoyés l’un à la Convention, 1 autre au département du Calvados, et le troi¬ sième et dernier au district de Lisieux, ce qui a été signé après lecture faite. Le présent extrait, véritable et conforme à l’original dûment signé à Orbee, ce vingt-trois brumaire de l’an II de la République fran¬ çaise une et indivisible. Périer, maire ; Leva vasseur, secrétaire. L’Administration du district et le conseil gé¬ néral de la commune de Castel-Sarrasin, félici¬ tent la Convention sur ses tfàvaux, l’invitent à rester à son poste, et annoncent que dans cette commune les titres, actes et tableaux de l’o¬ dieuse servitude ont été livrés aux flammes Ci). Suit la lettre de l'administration du district et du conseil général de la commune de Castel - sarrasin (2). Les membres composant l'administration du district et le conseil général de la commune de Castelsarrasin, département de la Haute-Garonne, à la Convention nationale. « Citoyen Président* « Au pied de l’arbre de la liberté, près de la Montagne tutélaire élevée à son côté* le feu du bûcher vient de consumer les titres, actes et tableaux, monuments odieux de la servitude. « Durant cet holocauste républicain, les airs ont retenti d’un concert d’hymnes patriotiques, et des cris nulle fois répétés par tous les citoyens : Vivent les républicains! Vive la Montagne! Vivent les sans-culottes ! « Grâces vous soient rendues, intrépides représentants, vous nous avec délivrés dé la tyrannie et du fédéralisme. Vous avez rétabli l’abondance par la loi salutaire du maximum des denrées. Vous avez présenté au peuple une Constitution républicaine qu’il a acceptée avec transport. Vous resterez glorieusement à Votre poste pour compléter notre Code civil* pour voir nos armées triomphantes écraser sous vos auspices les despotes conjurés et leurs infâmes satellites. Vous fixerez par Votre constance héroïque les hautes destinées de la République* et la génération présente devancera le témoL gnage de la postérité ên vous proclamant sau¬ veurs de la patrie, » (Suivent 20 signatures Les membres composant le comité de surveil¬ lance à Bayëüx invitent la Convention à rester à son poste, et lui font passer un calice enlevé à la superstition (3). Suit la lettre du comité de surveillance de Baÿeux (4). Le comité de surveillance de Baÿeux, à la Convention nationale. « Citoyens représentants, « Quelques agitateurs se sont efforcés d’ébran¬ ler le rocher du Calvados et de le détacher de l’indissoluble Montagne, mais leurs efforts ont été vains comme leurs projets. Ils ont pu en¬ traîner des êtres mercenaires, ou faibles, ou trompés; ils ont pu produire en d’autres une espèce d’étonnement et leur faire éprouver une (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 338. (2) Archives nationales, carton C 284, dossier 822. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 338. (4) Archives nationales , carton G 283, dossier 810. 588 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j u, fluctuation momentanée, mais la masse du peuple est restée inébranlable, immobile, et sa fermeté constante a fait trembler les téméraires et vils enfants du marais : ils ont cherché leur salut dans la fuite, ils se sont cachés dans les roseaux et dans la fange dont ils étaient sortis. Déjà plusieurs ont été découverts, arrachés de leurs immondes retraites et soumis au glaive vengeur de la loi; le reste aura le même sort, nous osons l’espérer, aucun d’eux ne peut échapper à nos actives et diligentes recherches. Nous avons consacré notre temps et nos veilles à purger cette partie de la République de toute la gent infecte et malfaisante qui la souillait. Mais, citoyens représentants, ce n’est que sous vos auspices que notre zèle peut obtenir un succès complet. « C’est vous qui avez établi dans tous les postes importants de la République ces senti¬ nelles nécessaires qui ne cessent de veiller pour le salut de la patrie, et qui font la terreur et le désespoir des parricides jusque dans leurs plus sombres repaires ; c’est à vous, citoyens créateurs de la surveillance, c’est à vous à entretenir ce flambeau salutaire; c’est à vous à protéger votre ouvrage, à le porter à la perfection, à l’affermir et à consolider pour l’éternité la Constitution républicaine que vous avez donnée au peuple français. Nous avons juré de vous seconder et de vous défendre au péril de nos jours et même au prix de tout notre sang. « Demeurez donc, citoyens représentants, de¬ meurez à votre poste jusqu’au triomphe parfait de la République. Nous vous avions déjà fait cette invitation comme membres de la Société populaire de cette ville : nous vous la réitérons comme membres composant le comité de sur¬ veillance, et c’est au nom de tout le peuple français dont la voix s’élève de toutes parts pour vous marquer sa confiance, c’est au nom de la patrie, nom si cher, si sensible à vos cœurs et qu’il suffit de prononcer pour vous déterminer aux plus grands sacrifices. « Nous vous envoyons en même temps un calice enlevé à la superstition pour en faire l’usage que vous dictera votre sagesse; il sera beaucoup plus utilement employé à récompenser les défenseurs de la vérité et des grands principes que vous avez consacrés dans l’Acte constitu¬ tionnel. Un de nos membres, le citoyen Martin, vous le portera. Recevez le témoignage unanime du dévoue¬ ment absolu avec lequel nous serons jusqu’à la mort, citoyens représentants, les membres com¬ posant le comité de surveillance, à Bayeux, sex-tidi de la 2e décade de brumaire l’an II de la République une et indivisible. » (Suivent 11 signatures.) Les administrateurs du district de Belley an¬ noncent à. la Convention que la première vente qui a été faite des biens d’émigrés a presque doublé l’estimation. Insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre des administrateurs et 'procureur syndic du district de Belley (1). A la Convention nationale. « Belley, ce 5 frimaire an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Citoyen Président, « Nous croyons devoir annoncer à la Conven¬ tion que la première vente de biens d’émigrés s’est effectuée aujourd’hui dans ce district; quelques héritages qui avaient été estimés 23,000 livres ont été vendus 52,320 livres. Nous espérons continuer tous les jours avec le même succès : on ne croit point aux revenants. « Salut et fraternité. « Les administrateurs et procureur syndic du district de Belley, « Dumolin; Garnier; Perrez. » Le procureur syndic du district de Mortagne fait part à la Convention que le citoyen Bouvoust, jadis doyen de la collégiale de Toussaint-de-Mor-tagne, a renoncé à son traitement. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre du procureur syndic du district de Mortagne (3). Le procureur syndic du district de Mortagne, au Président de la Convention nationale. « Mortagne, le 24 brumaire de l’an II de la République française. « Citoyen Président, « Je t’adresse ci-inclus copie de la lettre que Bouvoust, jadis doyen de la ci-devant collé¬ giale de Toussaint de cette ville a fait passer à l’administration du directoire du district, por¬ tant offre et remise de la pension que la nation lui avait accordée à titre d’indemnité. Si tous les ci-devant prêtres pensionnaires en faisaient autant, quelle pourrait être la meilleure preuve de patriotisme? Mais il faudra, pour obtenir un pareil abandon de leur part, un bon décret qui les y force et qui leur apprenne que des fai¬ néants ne doivent pas jouir des traitements qui ne doivent être accordés qu’à des sans-culottes et à des citoyens qui sacrifient leur temps pour le salut et pour le plus grand intérêt de la patrie. « Vive la République ! « Le procureur syndic du district de Mortagne, « Delestangle. » (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 339. (1) Archives nationales, carton C 284, dossier 822. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p* 339. (3) Archives nationales, carton G 283, dossier 810*