[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. g brumaire an II 81 Suit l'adresse de la Société populaire d' XJ sel (1). La Société populaire de la ville d' TJ sel, départe¬ ment des Côtes-du-Nord, à la Convention na¬ tionale. « Législateurs, « Le tyran d’Angleterre et son exécrable ministre ont fait égorger Bayle et commandé le supplice de Beauvais dans l’infâme ville de Toulon. Rien ne peut contenir le juste ressen¬ timent des républicains; ils vous crient tous vengeance. Vous tenez entre vos mains la foudre nationale, lancez-la contre Londres; ne faites la paix qu’avec les vrais sans-culottes de cette île; ns sont purs comme les sans-culottes français. N’offrez point de millions pour vous apporter la tête de Georges; les hommes libres veulent aller la chercher et y joindre celle de Pitt. Dites un mot, et bientôt vous verrez ces deux monstres abattus. « Pressez, législateurs, pressez ce sublime mouvement, le peuple le veut pour venger la mort de ses représentants; il veut encore que vous restiez à votre poste; la Montagne a tué un roi; elle se grossit, elle les tuera tous et es peuples la béniront. « Joseph La Vergne, président ; G. Guépin, secrétaire ; Tilly, secrétaire. » Le citoyen Joseph Daoust, soldat de la 9e com¬ pagnie du 12e bataillon de Paris, abandonne la pension dont il jouissait comme ci-devant cha¬ noine de la métropole de Cambrai. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre du citoyen d’Aoust, Joseph, à son père, député à la Convention (3). Au citoyen d'Aoust, député à la Convention par le département du Nord. « Mon père, « Je vous prie de faire agréer à la Conven¬ tion nationale l’abandon que je fais de la pen¬ sion que la nation m’avait accordée comme ci-devant chanoine de la ci-devant métropole de Cambrai. « N’ayant été souillé ni de la prêtrise, ni du diaconat, ni du sous-diaconat, il ne me reste qu’à vous prier d’assurer la Convention que je n’ai d’autre divinité que la liberté, l’égalité et la nature dont elles sont émanées. a J’ai livré aux flammes, il y a longtemps, mes lettres de tonsure. Le titre de mon ci-devant bénéfice a été remis, en 1790, au procureur gé¬ néral syndic du département du Nord. « Vive la "République, pour laquelle je verse¬ rai jusqu’à la dernière goutte de mon sang de bien bon cœur ! « Amour et tendresse. « Joseph d’Aoust, soldat de la 9e compagnie dm 12e bataillon de Paris. « Octidi, 2e décade de brumaire, l’an II de la République, une et indivisible. » (1) Archives nationales, carton C 280, dossier 769. (2) Procès-verbaux de ta Convention, t. 25, p. 174. (3) Archives nationales, carton C 278, dossier 741. lre SÉRIE, T. LXXIX. Le ministre de la guerre fait passer au Prési¬ dent de la Convention nationale 10 pièces d’or de 24 livres chacune. Ruifrai, ancien militaire, en fait don à la patrie. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du ministre de la guerre (2). Le ministre de la guerre, au citoyen Président de la Convention nationale. « Paris, le 22 brumaire, an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Citoyen Président, « Je te fais passer 10 louis en or que m’a remis le citoyen Ruffrai, ancien militaire, pour les frais de la guerre. Je te prie de donner à la Convention nationale connaissance de cet acte de civisme. # Le ministre de la guerre, « J. Bouchotte. » Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets (3). Le ministre de la guerre fait passer au Prési¬ dent dix pièces d’or de 24 livres chacune. Guf-fret (Ruffrai), ancien militaire, en fait don à la patrie. On applaudit. Le Bulletin fera mention de cette offrande. La section de Guillaume-Tell vient féliciter la Convention sur le courage et l’énergie qu’elle met à poursuivre les ennemis de la liberté. Elle demande que l’épouvante et la terreur soient à l’ordre du jour jusqu’à ce que la Révolution soit achevée. Elle demande encore que le jour du sup¬ plice des 21 soit nommé le jour expiatoire. La section de Guillaume-Tell jure de mourir ou de triompher avec la Convention et de ne l’aban¬ donner jamais. Les pétitionnaires sont admis à la séance, et la mention honorable et l’insertion au « Bulle¬ tin » décrétées (4). Suit l'adresse de la section de Guillaume - Tell (5). « Représentants du peuple, « Vous venez de donner un exemple terrible, fait pour étonner l’univers et effrayer les grands coupables. « La section de Guillaume-Tell vous en fé¬ licite. Elle vous félicitera davantage si vous te¬ nez sans cesse au grand ordre du jour l’épou¬ vante et la terreur, les deux plus puissants leviers des révolutions. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 174. (2) Archives nationales, carton C 278, dossier 741. (3) Journal des Débats et des Décrets (brumaire an II, n° 420, p. 297). (4) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 174. (5) Archives nationales, carton C 280, dossier 769. 6