380 [Convention nationale.] nemie était composée de quatre à cinq mille hommes. » Le citoyen Gassaud le jeune, présente à la Convention nationale un hymne sur la prise de Toulon. Renvoyé au comité d’instruction publique (1). Suit la lettre du citoyen Gassaud le jeune (2). « Paris, le 7 nivôse, l’an II de la Répu¬ blique une et indivisible. « Citoyen Président, « J’ai l’honneur de présenter à la Convention un ouvrage que je viens de faire sur la prise de Toulon. J’ai tâché autant qu’il m’a été pos¬ sible et que la liberté du temps a pu le per¬ mettre, le rendre digne de la gloire de nos guer¬ riers. J’en ferai la lecture si la Convention le permet; dans le cas contraire, je demande que lecture en soit faite par un secrétaire. « Salut et fraternité, « Le républicain, « Gassaud le jeune. » Hymne de la prise de Toulon, en l’honneur des défenseurs de la pairie (3). En vain tous les rois de la terre Voudraient-ils nous faire la guerre, Lutter contre l’égalité Les hommes libres sont trop braves Pour fléchir devant des esclaves En défendant la liberté. Républicains, quand la patrie Fait entendre sa voix chérie, Demande encore quelques enfants; De quel courage, de quel zèle Chacun de nous s’arme pour elle Et marche contre les tyrans, Animé d’une ardeur guerrière, Le colon quitte sa chaumière, Sa femme, son bien, son troupeau; L’artiste ferme sa boutique, Confiant à la République Ses enfants encore au berceau. Nul sacrifice n'est pénible, Aucune conquête impossible, A de si résolus soldats; Soupirant tous après la gloire De la mort ou de la victoire, Alors qu’ils volent aux combats. Dans les revers, quelle constance, Dans le péril, quelle vaillance,] Doivent montrer de tels guerriers; Que le hasard leur soit prospère, Qu’à leurs désirs il soit contraire, Ils cueillent toujours des lauriers. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 115. . (2) Archives nationales, carton F” 1703, dos¬ sier 1868. (3) Archives nationales, carton Fn‘ dossier 1868. 7 nivôse an II 27 décembre 1793 Si par une ruse maligne, Par quelque trahison insigne, On surprend leurs ports, leurs cités, Ces hommes se lèvent en masse, Se portent tous vers cette place, L’investissent de tous côtés. Ainsi de Marseille rebelle, Ainsi de Lyon infidèle, En peu de jours on eut raison; Lyon n’est plus... Tremblez perfides, Nos soldats de vengeance avides, Marchent sur l’infâme Toulon. Le citoyen Maurice, secrétaire-commis de la Convention, offre un hymne sur la conquête de Toulon. Renvoyé au comité d’instruction publique (1). Suit la lettre du citoyen Maurice (2). « Ce 7 nivôse, an II de la République française une et indivisible. « Le citoyen Maurice, secrétaire du comité d’agriculture, fait hommage à la Convention d’un hymne de sa composition sur la conquête de Toulon et le succès des armes de la Répu¬ blique : air : du Siège de Gythère, opéra, mu¬ sique de Gluck. « Maurice. » Hymne sur la conquête de Toulon el le succès des armes de la République (3). Air : Du siège de Cylhère, opéra, musique de Glück. Par Maurice, secrétaire-commis au comité d’agri¬ culture, ce 7 nivôse an II. Chantons, célébrons à jamais La plus brillante des conquêtes. Toulon est soumise aux Français, Aux vainqueurs préparons des fêtes. La liberté pour nous enfanta des héros; Ah ! soyons jaloux de leur gloire, Comme eux ne prenons de repos Qu’ après une entière victoire. On voit déjà sur nos remparts Flotter le drapeau tricolore, L’Anglais détourne ses regards Comme un esclave qui fuit encore. Ses crimes, ses forfaits étonnent l’univers, Ce monstre chassé de la terre Usurpa le trident des mers, Mais son règne n’est qu’éphémère. Depuis le Rhône jusqu’au Rhin Et de la Loire à la Moselle, On entend la foudre et l’airain Annoncer victoire nouvelle. Des brigands couronnés, l’esclave est aux abois. Bientôt il va demander grâce; Mais des tigres qu’on nomme rois Exterminons jusqu’à la race. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 115. (2 Archives nationales, carton F17 1703, dos¬ sier 1843. (3) Archives nationales, carton F" 1703, dos¬ sier 1843. ARCHIVES PARLEMENTAIRES. {