424 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j !!ovTmbreai793 à Sedan. Un antre motif qui a déterminé son voyage a été de se procurer les moyens d’échan¬ ger son assignat de 300 livres contre des assi¬ gnats républicains, mais quel moyen aurait -il d’en tirer parti, il ne peut l’employer en acqui¬ sition de meubles ni immeubles d’émigrés, il ne peut rester à Paris que quelques moments et n’aura pas le temps d’y négocier avec avantage cet effet ; il ne peut espérer d’en tirer parti que dans le cas où il vous plairait ordonner qu’il sera échangé à la trésorerie nationale. « Daignez, législateurs, ne pas l’exposer à voir périr en ses mains le fruit de ses longues écono¬ mies, ne permettez pas qu’en retournant à l’ar¬ mée il y reporte une effigie odieuse à tous les républicains, ordonnez, par une exception à la loi que la justice commande, qu’un militaire ne puisse être distrait de ce qui doit être son unique objet : la défense de sa patrie, pour se livrer à des spéculations incompatibles avec son état; mettez-le promptement à même d’aller re¬ joindre ses frères d’armes en donnant à la tré¬ sorerie nationale l’ordre de lui échanger l’assi¬ gnat dont il est porteur. « Marcisseau. » La Société populaire d’Allemans (d’Allemans-du-Dropt) et de Cosmes félicite la Convention sur ses travaux et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit l'adresse de la Société populaire d'Alle-mans-du-Dropt (2) : « Représentants du peuple, « Nous ne vous dirons pas de mettre la der¬ nière main à votre sublime ouvrage; de nous donner les bases des lois civiles après celles des lois politiques; mais, écoutez l’histoire, c’est, dit-elle, « lorsqu’ Annibal était près d’entrer à Rome, que les vieux sénateurs romains mon¬ tèrent sur les chaises-curules... » Vous, quand l’ennemi s’avance, descendriez-vous de votre poste? « Songez que c’est parmi vous qu’est née la République; que c’est là qu’est encore son ber¬ ceau; que la Convention est le point le plus menacé, celui où tendent tous les efforts; que la détruire enfin est l’objet de la confédération des tyrans. C’est donc le poste du devoir et de l’honneur, celui du courage, celui du dévoue¬ ment à la patrie. « Les membres de la Société des Amis de la Montagne et de V Égalité, « Septime Cougouilhe, président; Pommié, secrétaire; F. -Col. Bailhié, secrétaire. « A Allemans-du-Dropt, district de Làuzun, département de Lot-et-Garonne, le 3e jour de la lre décade du 2e mois de l’an II de la Répu¬ blique. » • (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 300. (2) Archives nationales, carton G 281, dossier 772. Suit V adresse de la Société populaire de Saint-Oosmes (1). « A Saint-Cosmes, ce 17 brumaire de l’an II de la République française, une et indi¬ visible. « Vive la République, une et indivisible et le a sans-culottes ! « Citoyens, « Les journées mémorables des 31 mai, 1er et 2 juin derniers, ont débarrassé la Convention nationale de ses vils suppôts du royalisme. De¬ puis cette époque, elle a enfanté une Constitu¬ tion républicaine qui fera le bonheur du genre humain. « Les Rabaut, les Vigier, les Griolet, tous leurs adhérents avaient corrompu l’esprit public des citoyens du Gard; faut-il vous le rappeler, ci¬ toyens représentants, Saint-Cosmes, petite com¬ mune d’environ 500 âmes, presque seule a eu le courage de déclarer qu’elle n’adhérait pas aux vues fédéralistes dudit département. « Citoyens représentants, nous allons vous témoigner notre désir : vous avez porté le der¬ nier coup aux fédéralistes, restez à votre poste jusqu’à ce que la patrie soit sauvée; continuez, par des lois sages et populaires, à l’affermisse¬ ment de la République, vous comblerez les vœux de la Société populaire de Saint-Cosmes. « Nous sommes, avec les sentiments de vrais républicains et sans-culottes, « Le comité de correspondance de la Société populaire de Saint-Cosmes, « Dumas, président; Jacques Colomb, secré¬ taire; Grosfils; Goubeiran; A. Cou longe; A. Rein aud. » Les membres du comité de surveillance de Montauban font l’envoi de châsses, lampes et croix d’argent. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets (3). Le comité de surveillance de Montauban fait passer à la Convention 171 maTcs d’argent pro¬ venant des dépouilles d’une église. La mention honorable et l’insertion au Bul¬ letin sont décrétées. Le citoyen Narbonne, artiste du théâtre de l’Opéra-Comique national, offre à la Convention des habits et vestes brodés pour les frais de la guerre. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (4). Suit la lettre du citoyen Narbonne (5) : « Citoyen Président, « Le citoyen Narbonne, artiste du théâtre de l’Opéra-Comique national, étant sur le point de (1) Archives nationales, carton G 281 dossier 772. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 300. (3) Journal des Débats et des Décrets (brumaire an II, n° 426, p. 380). (4) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 300. (5) Archives nationales, carton G 278, dossier 743. [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. «98 42ü quitter sa société, pour raison de santé, offre à la Convention nationale 3 habits et veste bro¬ dés pour les frais de la guerre, savoir : 2 brodés en argent et un en or. « Ce 28 brumaire. « Narbonne, rue des Filles -Saint-Thomas, chez l'épicier. Compte rendu du Moniteur universel (1). Narbonne, ci-devant acteur de l’ Opéra-Co¬ mique national, rue Favart, fait don à la Con¬ vention nationale de ses habits de théâtre dont il destine la dorure à la défense de la patrie. Adresse des autorités constituées et de la So¬ ciété populaire de la commune d’Amiens, qui renferme les expressions du dévouement et du patriotisme le plus pur. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (2). Suit l’adresse des autorités constituées et de la Société populaire de la commune d’Amiens (3). Les autorités constituées et la Société populaire de la commune d’ Amiens réunies, aux membres de la Convention nationale. « Amiens, le 25 brumaire de l’an II de la République une, indivisible et im¬ périssable. « Citoyen Président, « L’hydre du fanatisme enchaînait encore les préjugés de l’ignorance : une fausse philosophie s’opposait au progrès de la raison, des pratiques superstitieuses fixaient encore les regards de la crédulité; un siècle régénérateur devait s’indi¬ gner de ces actions ténébreuses, propres à asser¬ vir le peuple, sans travailler à son bonheur. « Il était réservé à la sagesse de nos incorrup¬ tibles représentants d’extirper cette lèpre éten¬ due dans tous les coins de l’hémisphère. Oui, brave Montagne, tu as détourné les orages; ta fermeté courageuse a détruit cette horde enne¬ mie, l’infatigable Dumont a secondé ton zèle, il a dû frapper le coup terrible qui a écrasé cette caste d’hommes qui, trop longtemps, s’est jouée de notre faiblesse; il les a requis d’abjurer leurs erreurs; il vient, au nom de la loi, d’annoncer au peuple assemblé dans l’église principale, que cet asile des prétendus ministres d’un dieu qu’ils outrageaient, serait désormais le temple de la raison et de la vérité; que dans ce lieu, le pauvre y trouverait des secours; le malheureux, des consolations; le citoyen vertueux, sa récom¬ pense. « A sa voix, tous les cœurs se sont épanchés, des dons abondants en faveur des pauvres, et qui se continuent, ont été les premiers fruits de cette exhortation républicaine sur un peuple qui ne respire que pour la liberté. « Déjà, les trésors de ce temple s’enlèvent, ils (1) Moniteur universel [n° 60 du 30 brumaire an II (mercredi 20 novembre 1793), p. 244, col. 1]. (•2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 300. (3) Archives nationales, carton C 279, dossier 755. vont alimenter le Trésor public et serviront à forger des armes pour abattre la tête du der¬ nier des tyrans. « Grâces te soient rendues, céleste Montagne, tu nous as conservé Dumont, tu as étendu sa surveillance, tu as senti la nécessité de conser¬ ver au peuple celui qui a tout sacrifié pour la chose publique. Reçois les remerciements des autorités constituées de la Société populaire, ou plutôt de tous les républicains de cette com¬ mune. « Partage, Dumont, partage les sentiments de notre reconnaissance, continue tes travaux; le bonheur du peuple, le maintien de la liberté et de l’égalité, le salut de la République te le commandent, et ton cœur le désire. » (Suivent 171 signatures. ) Les sans-culottes du canton d’Essaÿ annoncent à la Convention que les 15 communes qui com¬ posent ce canton, se sont levées dans un moment en masse; et que, par une marche précipitée, ils ont empêché que le chef-lieu du département tombât entre les mains des brigands; ils invitent la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre des sans-culottes du canton d'Es-say (2) : Les sans-culottes amis de la Constitution républi¬ caine du petit bourg d’Essay, district d’Alen¬ çon, département de l’Orne, au citoyen Prési¬ dent de la Convention nationale. « Citoyen, « Fais connaître à la Convention nationale et à la France entière le mouvement sublime qui vient de s’opérer dans notre département, et notamment dans le canton d’Essay. Ce récit portera l’épouvante parmi nos ennemis, et fera connaître à nos frères ce qu’ils ont droit d’at¬ tendre de républicains tels que nous. « La nuit étendait déjà son voile épais sur nous lorsque nous apprîmes que les brigands se portaient sur Alençon. Aussitôt, la Société s’assembla extraordinairement, des députés fu¬ rent dépêchés sur-le-champ dans les 15 com¬ munes du canton pour leur en donner connais¬ sance; ils n’eurent pas besoin de les engager à voler au secours de la patrie, il n’y eut qu’un cri : Aux armes ! aux armes ! Mort aux brigands ! Trois heures suffirent pour rassembler 3,000 ré¬ publicains armés, déterminés à vaincre ou à mourir, et traînant après eux pour huit jours de vivres dont le patriotisme avait fait présent au moment du départ malgré la disette ef¬ frayante qui ravage nos contrées Eloignés de 5 lieues, trois heures nous suffirent pour arriver au poste de l’honneur où nous eûmes la gloire de nous placer les premiers do tout le départe¬ ment, aux cris de : Vive la Bépubligue ! Le plus grand ordre a régné dans ce mouve¬ ment inattendu, et nous avons lieu de croire que notre marche précipitée, jointe au bruit continuel du tocsin, n’a pas peu servi à sauver le chef-lieu du département, duquel ies révoltés (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 300. (2) Archives nationales, carton G 281, dossier 772.