SÉANCE DU 15 PRAIRIAL AN II (3 JUIN 1794) - Nos 43 A 45 273 Cet heureux jour a été consacré à la douce fraternité; des réjouissances civiques et des danses républicaines ont duré jusqu’au soir et les citoyens se sont séparés en criant vive la République, vive la Montagne. S. et F.». Simon, Caignard. [Rouen, 3 p rair. II]. « Citoyens représentans, Nous vous faisons passer une copie du procès-verbal de la fête civique que nous avons célébrée en cette commune le 3e décadi de floréal. Il convaincra tous nos frères des départements que nos concitoyens ne respirent que l’amour de la liberté et qu’ils emploient tous leurs moyens pour la faire triompher sur les vils despotes et leurs satellites. S. et F. ». [ mêmes signatures ]. [P.V. de la fête du 3 flor. II]. Le conseil général révolutionnaire de la commune de Rouen, les administrateurs du district et du département, le comité de surveillance et tous les autres corps constitués, la société populaire, les instituteurs des écoles primaires et leurs élèves, et les enfans naturels de la patrie, se sont réunis à II heures du matin en la maison commune, d’où ils se sont rendus au temple de la raison sous l’escorte d’un détachement de la garde nationale précédé des tambours; où étant Moulin, officier MaI a fait lecture des lois envoyées officiellement dans le cours de cette décade. Cette lecture est suivie : 1° d’une ouverture du grand orchestre pour le Breton, 2° de couplets patriotiques, musique de la citoyenne Thiémé, 3° de la lecture du Bulletin, 4° du choeur des Rigueurs du cloître, O liberté sainte, 5° de la lecture des actions héroïques, 6° de nouveaux couplets patriotiques, musique-de Roussel, 7° du rapport de Robespierre sur les idées religieuses et morales et sur les fêtes décadaires, 8° par la scène religieuse de Gossec : veillons au salut de l’Empire. 9° enfin par l’hymne des merveilles. Ces divers ouvrages et lectures sont successivement accueillis par des acclamations de : Vive la République, vive la Montagne ! P.C.C. Caignard. 43 Les citoyens des communes de Bornheim et de Knoringen dans le Palatinat, demandent à être réunis à la République française; ils envoient les deux procès-verbaux qui constatent leur adhésion. Insertion au bulletin, renvoi au comité de salut public (1) . (1) P.V., XXXVIII, 311. Bin, 16 prair.; Rép., n° 166; J. Mont., n° 39; Audit, nat., n° 619; J. Fr., n° 618; J. Sablier, n° 1358. 44 Chemin fils, imprimeur, section de la Cité, fait hommage à la Convention d’un exemplaire des deux premiers numéros du livre du Républicain (1). Il promet d’en envoyer toutes les décades un exemplaire de chaque numéro (2). Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi aux comité d’instruction publique. 45 La société populaire de Provins, département de Seine-et-Marne, témoigne toute l’indignation dont elle a été pénétrée en apprenant l’attentat commis contre deux fidèles représentans; elle annonce qu’elle vient d’armer, monter et équiper un cavalier jacobin qui a été incorporé dans le 19a régiment. Mention honorable, insertion au bulletin (3) . [Provins, 7 prair. II] (4). « Citoyens représentants, Nous avons tous frémi d’indignation en apprenant la nouvelle de l’horrible attentat commis contre deux fidèles représentants du peuple; nous avons tous envié le bonheur de Geoffroy; tous nous aurions voulu être à sa place, et il n’est aucun de nous qui ne soit prêt à faire un rempart de son corps à la Convention nationale. Qu’ils sont lâches tous les tyrans et tous leurs satellites, et quelle différence entre eux et vous ! Ils ne connaissent que le crime quand vous ne connaissez que la vertu. Ils violent toutes les lois quand vous les respectez. Ils outragent la divinité par leur scélératesse quand vous vous empressez et tous les français avec vous de lui rendre l’hommage que lui doivent tous les mortels. Vaincus par l’énergie d’un grand peuple, par la valeur de nos guerriers, ils appellent à leur secours tous les attentats. Quand vous ne vous occupez que du bonheur des mortels et de récompenser les actions héroïques et vertueuses, ils ne songent qu’aux assassinats. Ainsi quand vous rendez à l’homme ses premiers droits, et au français sa dignité et son énergie, les monstres veulent anéantir l’ouvrage même de la divinité. Ah ! cette lutte entre la vertu et le crime ne peut durer longtemps. Ils renouvellent l’histoire de ces insensés qui osèrent attaquer l’étemel, mais ils périront comme eux. Citoyens, nous ne vous dirons pas : Entourez-vous d’une garde, quelle qu’elle fût elle éveille - (1) P.V., XXXVin, 311. Bin, 16 prair. (suppl‘); Débats, n° 622, p. 222. (2) J. Mont., n° 39. (3) P.V., XXXVIII, 311. Bln, 16 prair. (suppl‘) et 19 prair.; Mon., XX, 257. (4) C 306, pl. 1160, p. 14. Mention en marge : « La société m’annonce dans une lettre particulière qu’elle a fait partir un cavalier jacobin armé, monté et équipé; elle desire que ce don soit connu de la cavalerie». C. Opoix, (député de S.-et-M.). 18 SÉANCE DU 15 PRAIRIAL AN II (3 JUIN 1794) - Nos 43 A 45 273 Cet heureux jour a été consacré à la douce fraternité; des réjouissances civiques et des danses républicaines ont duré jusqu’au soir et les citoyens se sont séparés en criant vive la République, vive la Montagne. S. et F.». Simon, Caignard. [Rouen, 3 p rair. II]. « Citoyens représentans, Nous vous faisons passer une copie du procès-verbal de la fête civique que nous avons célébrée en cette commune le 3e décadi de floréal. Il convaincra tous nos frères des départements que nos concitoyens ne respirent que l’amour de la liberté et qu’ils emploient tous leurs moyens pour la faire triompher sur les vils despotes et leurs satellites. S. et F. ». [ mêmes signatures ]. [P.V. de la fête du 3 flor. II]. Le conseil général révolutionnaire de la commune de Rouen, les administrateurs du district et du département, le comité de surveillance et tous les autres corps constitués, la société populaire, les instituteurs des écoles primaires et leurs élèves, et les enfans naturels de la patrie, se sont réunis à II heures du matin en la maison commune, d’où ils se sont rendus au temple de la raison sous l’escorte d’un détachement de la garde nationale précédé des tambours; où étant Moulin, officier MaI a fait lecture des lois envoyées officiellement dans le cours de cette décade. Cette lecture est suivie : 1° d’une ouverture du grand orchestre pour le Breton, 2° de couplets patriotiques, musique de la citoyenne Thiémé, 3° de la lecture du Bulletin, 4° du choeur des Rigueurs du cloître, O liberté sainte, 5° de la lecture des actions héroïques, 6° de nouveaux couplets patriotiques, musique-de Roussel, 7° du rapport de Robespierre sur les idées religieuses et morales et sur les fêtes décadaires, 8° par la scène religieuse de Gossec : veillons au salut de l’Empire. 9° enfin par l’hymne des merveilles. Ces divers ouvrages et lectures sont successivement accueillis par des acclamations de : Vive la République, vive la Montagne ! P.C.C. Caignard. 43 Les citoyens des communes de Bornheim et de Knoringen dans le Palatinat, demandent à être réunis à la République française; ils envoient les deux procès-verbaux qui constatent leur adhésion. Insertion au bulletin, renvoi au comité de salut public (1) . (1) P.V., XXXVIII, 311. Bin, 16 prair.; Rép., n° 166; J. Mont., n° 39; Audit, nat., n° 619; J. Fr., n° 618; J. Sablier, n° 1358. 44 Chemin fils, imprimeur, section de la Cité, fait hommage à la Convention d’un exemplaire des deux premiers numéros du livre du Républicain (1). Il promet d’en envoyer toutes les décades un exemplaire de chaque numéro (2). Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi aux comité d’instruction publique. 45 La société populaire de Provins, département de Seine-et-Marne, témoigne toute l’indignation dont elle a été pénétrée en apprenant l’attentat commis contre deux fidèles représentans; elle annonce qu’elle vient d’armer, monter et équiper un cavalier jacobin qui a été incorporé dans le 19a régiment. Mention honorable, insertion au bulletin (3) . [Provins, 7 prair. II] (4). « Citoyens représentants, Nous avons tous frémi d’indignation en apprenant la nouvelle de l’horrible attentat commis contre deux fidèles représentants du peuple; nous avons tous envié le bonheur de Geoffroy; tous nous aurions voulu être à sa place, et il n’est aucun de nous qui ne soit prêt à faire un rempart de son corps à la Convention nationale. Qu’ils sont lâches tous les tyrans et tous leurs satellites, et quelle différence entre eux et vous ! Ils ne connaissent que le crime quand vous ne connaissez que la vertu. Ils violent toutes les lois quand vous les respectez. Ils outragent la divinité par leur scélératesse quand vous vous empressez et tous les français avec vous de lui rendre l’hommage que lui doivent tous les mortels. Vaincus par l’énergie d’un grand peuple, par la valeur de nos guerriers, ils appellent à leur secours tous les attentats. Quand vous ne vous occupez que du bonheur des mortels et de récompenser les actions héroïques et vertueuses, ils ne songent qu’aux assassinats. Ainsi quand vous rendez à l’homme ses premiers droits, et au français sa dignité et son énergie, les monstres veulent anéantir l’ouvrage même de la divinité. Ah ! cette lutte entre la vertu et le crime ne peut durer longtemps. Ils renouvellent l’histoire de ces insensés qui osèrent attaquer l’étemel, mais ils périront comme eux. Citoyens, nous ne vous dirons pas : Entourez-vous d’une garde, quelle qu’elle fût elle éveille - (1) P.V., XXXVin, 311. Bin, 16 prair. (suppl‘); Débats, n° 622, p. 222. (2) J. Mont., n° 39. (3) P.V., XXXVIII, 311. Bln, 16 prair. (suppl‘) et 19 prair.; Mon., XX, 257. (4) C 306, pl. 1160, p. 14. Mention en marge : « La société m’annonce dans une lettre particulière qu’elle a fait partir un cavalier jacobin armé, monté et équipé; elle desire que ce don soit connu de la cavalerie». C. Opoix, (député de S.-et-M.). 18