710 [Convention nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { JS àéœmbnim miBSion ; je vous communique seulement l’idée qui m’est venue, dans l’espérance que vous vou¬ drez bien me confier réciproquement ce que vous en pensez, et ce que vous pourrez aper¬ cevoir sans vous compromettre en aucune sorte. « Je veux, arec la même franchise, vous faire part d’une observation qui pourrait n’être pas inutile aux généraux confédérés. Il y a un moyen sûr de soumettre la Provenee. C’est de la menaeer, en cas de résistance, d’anéantir tons ses oliviers. Comme elle n’existe que par leur produit, et qu’une fois détruits, il faudrait plus de dix ans pour la régénérer, les habitants ne tiendraient pas à une pareille menace, ni au moindre commencement d’exécution. On en a déjà fait l’expérience, et vous trouverez peut-être à propos de le dire à quiconque serait dans le cas d’en profiter. « J’ài l’honneur d’être avec un sincère atta¬ chement, mon cher général, votre très -humble et très obéissant serviteur. « Signé : De Calonne. « (Suite). Voulez-vous bien présenter à lord Hood mes hommages et mon remerciement du bon accueil qu’il a fait au capitaine Curnihem. S’il était aussi à Toulon, je vous prierais de lui dire mille choses pour moi ; je serai toute la vie son obligé. « Mon adresse est chez M. Todero, banquier à Vicenee, avec une première adresse au consul anglais de Livourne ou de Gênes. » VII. Amar annonce l’arrestation de Rabaut - Saint-Étienne et de Rabaut-Pomier et PROMET DE FAIRE A BREF DÉLAI AU NOM DU COMITÉ DE SÛRETÉ GÉNÉRALE U-N RAPPORT SUR LES COMPLOTS QUI TENDENT A L’ AVILIS¬ SEMENT ET A LA DISSOLUTION DE LA CON-' VENTION NATIONALE (1). Compte rendu du Moniteur universel (2). Amar, cm nom, du comité de sûreté générale. Citoyens, le comité de sûreté générale est à la piste des complots et des conspirations qui se trament contre la République, et qui ont pour but PavOissement et la dissolution de la repré¬ sentation nationale. A la suite des preuves que nous acquérons, et qui deviennent chaque jour plus frappantes, nous avons pris hier une mesure ae salut public de la plus haute importance. Après une dénonciation qui nous a été faite, nous nous sommes transportés dans le faubourg (l> Le discours d’Amar n’est pas mentionné au procès-verbal de la séance du 15 frimaire an II; mats ou en trouve un extrait dans les comptes ren¬ des de eette séance publiés par les divers journaux de l’époque. (.2) Moniteur universel [n° 77 du 17 frimaire an II (samedi 7 décembre 1793), p. 309, col. 3], D’autre part* voy. ci-après, annexe n° 1, p. 714, le compte rendu du même discours et de la d scussion qui a suivi d’après divers journaux de Pépoque. Poissonnière* oii nous avons trouvé deux des conspirateurs, Rabaut-Saint-Étienne et Rabaut - Pommier. Nous avons fait saisir leurs personnes* leurs effets et leurs papiers. Leur argent n’est rien pour la République, à quelque somme qu’il se monte, mais leurs papiers sont tout ; ce sont eux qui contiennent leurs pensées* et nous vous prions d’observer que Rabaut influençait le plus directement l’opinion publique. Noua les avons fait transférer à la conciergerie, pour que le tribunal constate leur présenee ét les juge aux termes de la loi. Nous avons cru devoir faire arrê¬ ter les deux particuliers qui leur ont donné asile. Rabaut et son frère n’étaient point, comme l’ont dit des journaux sans doutes stipendiés, à Lyon, à Bordeaux, dans le département du Gard, etc. Ils n’ont point quitté Paris, et nous acquérons la preuve que c’était d’ici qu’ils écri¬ vaient, et qu’on faisait imprimer leurs écrits dans les départements pour y corrompre l’esprit public. Nous devons le dire, il est important de prendre des mesures pour arrêter ces follicu¬ laires aux gages des ennemis de la République; ces hommes perfides et ambitieux qui, par des opinions exagérées dans les tribunes, aux sociétés populaires, cherchent à se mettre entre le peuple et vous. Ces audacieux seront démas¬ qués; ils tremblent aujourd’hui. Vos comités feront leur devoir; nous ne respectons personne. (On applandit. ) Quand la Convention s’est immortalisée, en faisant périr des tyrans qui abusaient de leur caractère et de leurs moyens pour tuer la liberté; uand nous avons eu le courage et l’énergie de émasquer les conspirateurs qui étaient au mi¬ lieu de nous, laisserons-nous des particuliers sans mission, sans autorité, usurper celle du peuple? Non, quelle que soit leur exaltation, nous dévoilerons leurs manœuvres. Nous vous devons jour par jour compte de notre conduite. Le comité vous doit la vérité, il vous la dira. Comptez toujours sur le patrio¬ tisme qui anime vos comités de salut public et de sûreté générale. La calomnie s’est attachée au premier, composé des meilleurs patriotes de la Montagne; on persécute le comité de sûreté générale. On veut vous perdre en vous divi¬ sant. Nous déjouerons toutes ces intrigues, les preuves arrivent tous les jours ; mais pour mettre de l’ordre dans le travail, et vous présen¬ ter un résultat digne de vous, il faut nous don¬ ner le temps nécessaire ; voilà tout ce que nous vous demandons. (On applaudit.) Merlin (de Thionville). La République est impérissable; le peuple, est immortel. Les comi¬ tés font leur devoir; la Convention sauvera la liberté. Quoi ! lorsque le despote est tombé sous nos coups, nous n’écraserions pas ces vils intrigants qui veulent se mettre à leur place. Représentants du peuple, marchez à grands pas dans la earrière que la révolution vous a ouverte. Les comités de Salut public et de sûreté générale ont fait arrêter deux de nos collègues avec lesquels, moi troisième, dans l’Assemblée législative, j’ai travaillé à la destruction de la tyrannie. Je demande qu’il soit permis à leurs collègues de démontrer leur innocence; et pour y parvenir, que chacun de nous ait la liberté de les aller voir au Luxembourg en montrant sa carte de député. Ils ne sont point dénoncés, mais dénonciateurs, et les coupables machinent encore impunément.