Séance du 2 vendémiaire an III (mardi 23 septembre 1794) Présidence d’André DUMONT (1) La séance est ouverte à onze heures du matin. 1 Un membre, inspecteur aux procès-verbaux, observe qu’il s’est glissé dans les expéditions du décret concernant les troubles survenus à Marseille, une erreur qui semble en changer le sens. La minute porte, Art. V, que : « les représentans du peuple en mission dans le département des Bouches-du-Rhône, feront les diligences nécessaires pour faire arrêter, etc. » On lit dans les expéditions, « feront les diligences nécessaires pour faire exécuter, etc.» Il demande à être autorisé à rectifier cette erreur, et à substituer dans les expéditions le mot arrêter au mot exécuter, conformément à la minute. Cette proposition est décrétée (2). 2 On donne lecture des pièces suivantes au nom du comité de Correspondance. L’agent salpêtrier du district de Guéret, département de la Creuse, réuni à ses frères composant le même atelier, félicite la Convention sur les mémorables journées des 9 et 10 thermidor, et l’invite à rester à son poste ; il ajoute qu’il fabrique chaque décade de 12 à 1 400 livres de salpêtre. Insertion au bulletin, et renvoi à la commission des poudres et salpêtres (3). (1) P.-V., XLVT, 22. (2) P-V., XLVI, 22. C 320, pl. 1327, p. 9. Décret non numéroté, minute de la main de Monnel. Rapporteur anonyme selon C* II 21. Bull., 2 vend, (suppl.) (3) P.-V, XLVI, 22. Bull., 6 vend, (suppl.); M.U., XLIV, 3 Le capitaine d’artillerie commandant le fort de Brégançon [département du Var], invite, au nom de ses camarades, la Convention à rester à son poste, la félicite sur son énergie, et témoigne l’indignation de ses frères d’armes à raison des projets liberticides de Robespierre. Mention honorable, insertion au bulletin (4). [Le capitaine d’artillerie commandant le fort de Brégançon à la Convention nationale, le 10 fructidor an II] (5) Représentans J’ai fait lécture hier aux braves deffenseurs du fort Brégançon de votre proclamation adressée au peuple français, rélativement à l’infâme trahison de Robespierre et ses complices; un cri général d’indignation s’est fait entendre en prononçant les noms de ces traîtres, et dans l’instant même nous avons tous répété le serment d’être constamment et inviolablement attachés à la Convention nationale ; oui, Représentans, nous voulons la liberté, la liberté selon les loix sages qui émanent de vous ! nous voulons êtres libres ; mais Réprésentans pour maintenir cette chère liberté, réstez à votre poste, sauvez la République. N’ayez point d’inquiétude sur le fort Brégançon; c’est le seul lors de l’infâme trahison de Toulon, qui n’a cessé de faire flotter l’étendard tricolore aux isles d’Hières [Hyères], quel est le lâche ennemi qui ozeroit s’en approcher, nous sommes républicains de la bonne trempe ! qu’ils viennent ces monstres, nous les attendons pour les raser jusqu’aux os. Vive la Montagne républicaine. Ca va, ça tiendra ou la mort. Quevelly. (4) P.-V., XLVI, 22-23. (5) C 321, pl. 1349, p. 13. 24.