100 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [ ff brumaire an U . J I 12 novembre 17U3 peuples et voudrait les transformer en véri¬ tables squelettes. « Avant de mettre la dernière main à ce mo¬ nument magnifique de sagesse, de raison et de justice, veuillez inviter votre comité de législa¬ tion à prendre en considération la conduite tenue par la fille Maujot à l’égard de son mari et qu’il vous propose : « Que « quand une femme aura méprisé son mari, ou un mari sa femme, quand la discorde de leur ménage aura scandalisé tous leurs con¬ citoyens, quand le fait sera notoire et reconnu tel par le cri général que le juge de paix du canton sera autorisé à constater, les époux soient l’un ou l’autre déchus non seulement de tous avantges, mais réduit à leur apport effectif et prouvé ». « Hâtez-vous ensuite, législateurs, d’adopter cette loi, qui, en resserrant de plus près le lien de l’époux avec l’épouse, assurera encore mieux dans leur cœur l’empire de la vertu. Donnez en cette loi, et c’est le vœu unanime de la Société populaire, un effet rétroatif à l’égard de la veuve Le Comte, comme devenue indigne des libéralités de son mari. Les plus vifs applaudis¬ sements se feront entendre de tous les coins de la République, mille fois surtout serez-vous bénis, chéris et respectés de la famille pauvre et indigente que laisse après lui le citoyen Le Comte, et pour qui le spectacle de ses biens accumulés dans les mains de sa veuve serait un nouvel outrage à la mémoire de son infortuné mari, et les réduirait eux-mêmes au plus affreux désespoir. « Rousseau, président; Ch aisne au, secrétaire. » Le président du conseil général du départe¬ ment du Cantal adresse à la Convention natio¬ nale la lettre du représentant du peuple envoyé dans ce département, et qui a pour objet d’ins¬ truire la Convention nationale des mouvements contre-révolutionnaires qui se sont manifestés dans les départements de la Lozère et de l’Avey¬ ron. Renvoyé au comité de Salut public (1). Lettre du ministre de la justice, par laquelle il instruit la Convention nationale du danger qu’ont couru les juges patriotes du tribunal révolution¬ naire, lorsqu’un gendarme, après avoir entendu son jugement, a voulu se jeter sur eux après s’être saisi du sabre d’un de ses gardes. Plusieurs sections et plusieurs Sociétés populaires deman¬ dent un décret qui puisse prévenir un pareil attentat. Renvoyé au comité de législation (2). Suit la lettre du ministre de la justice (3) : Au Président de la Convention nationale. « Paris, le 21 brumaire, l’an II. « Citoyen Président, « La Convention a été instruite du danger qu’avaient couru les juges patriotes du tribu¬ nal révolutionnaire lorsqu’un gendarme, après il) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 184. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 184. (3) Archives nationales, carton Dm 323, dossier 2. avoir entendu son jugement, a voulu se jeter sur eux, après s’être saisi du sabre d’un de ses gardes. Plusieurs sections et plusieurs Sociétés populaires demandent un décret qui puisse prévenir un tel attentat. Je joins mes instances aux leurs, et je prie la Convention de prendre, dans sa sagesse, les mesures convenables pour que les accusés ne puissent plus abuser de la loi qui veut qu’ils paraissent à la barre libres et sans fers, et pour garantir les juges de la fureur auxquels ils peuvent être tentés de se livrer. « Le ministre de la justice . « Gohier. » La Société populaire de Blois se plaint de ce qu’on a retiré de son arrondissement pour les subsistances 22 communes du district de Mer» très fertiles en blé, et qui étaient son grenier et leurs ressources. « Les donner au Loiret, ajoute-t-elle, c’est réunir l’abondance à l’abondance. » Renvoyé à la Commission des subsistances (1), Un membre [Sergent (2)], au nom du comité d’inspection et de la Commission des arts, de¬ mande que 9 membres soient adjoints à ces co¬ mités pour aider à classer les objets précieux qu’ils renferment. Il offre à la vue du public une agate du plus grand prix, représentant les por¬ traits d’Agrippine et de Néron, qu’il estime 100,000 livres. Sur cette proposition, la Convention nationale décrète : « Il sera adjoint au comité des inspecteurs de la salle 8 membres qui seront chargés de recevoir avec eux les matières précieuses d’or et d’argent qui seront déposées dans le sein de la Conven¬ tion nationale, provenant des dépouilles de la superstition. « Ces 8 membres seront également chargés avec les commissaires inspecteurs, de remettre à la monnaie ces objets, d’en dresser procès-verbal, d’assister à la vérification de leur poids et d’en donner décharge aux députés des com¬ munes. « La Commission des monuments chargera trois de ses membres de se transporter, soit au comité d’inspection, soit à la monnaie, pour dis¬ traire les objets précieux d’arts qui dépendront de ces matières déposées, et en dresseront pro¬ cès-verbal conjointement avec les commissaire* d’inspection. « Les membres adjoints audit comité sont : Perrin ( des Vosges ), Duval [de P Aude] (Aube),. Boucherol (Bouchereau) (de V Aisne), Chabanon (du Cantal), Finnot (Finot) (de V Yonne), Chédan-nau (Chedaneau) (de la Charente), Hérard (de V Yonne), Jean Debry (de V Aisne) (3). Compte rendu du Moniteur universel (4). Sergent annonce que le comité d’inspection et celui de la Commission des arts étaient en-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 184- (2) D’après les divers journaux de l’époque. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 184. (4) Moniteur universel [n° 54 du 24 brumaire