SÉANCE DU 21 MESSIDOR AN II (9 JUILLET 1794) - N° 12 11 l'argenterie de leurs ci-devant églises, et que ces débris de la superstition vont être envoyés au creuset épuratoire de la monnoie nationale. Ils invitent la Montagne à rester à son poste jusqu’à ce que la République ait triomphé de tous ses ennemis, et jurent entre ses mains de propager ses principes, de la seconder de tous leurs efforts, et que leur dernier souffle sera pour elle et le peuple qu’elle a sauvé. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Tartas, 9 prair. IL] { 2) « Citoyens représentans, L’administration régénérée du district de Tartas doit au nom de ses administrés vous payer de nouveaux tributs de reconnaissance ; non contents d’avoir écrasé toutes les factions qui s’agitaient pour empêcher l’établissement de la République démocratique; non contents encore d’avoir environné le temple de la liberté d’une légion de républicains qui font mordre la poussière aux satellites des tyrans, vous avés mis la justice et la probité à l’ordre du jour; vous avés banni la mendicité du sein de la France, et porté la consolation dans les chaumières, en faisant servir au soulagement de l’indigence, le trésor public, trop longtems prodigué aux valets des despotes. Un nouveau bienfait de votre part étoit réservé au peuple qui vous a investi de sa confiance. Des hommes profondément immoraux se jouant de toutes les vertus, et metant à leur place tous les crimes, dont leurs âmes étoient devenues le repaire; avaient ozé nier l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme. Vous avés foudroyé ces nouveaux titans, et vôtre décret du 18 floréal prouve de plus en plus à l’Europe que les législateurs de la nation française ne cessent de bien mériter de l’humanité, et que le gouvernement qu’ils établissent a pour garantie les principes de la plus sublime morale. Citoyens représentans, nous vous annonçons que toutes les communes de nôtre district ont dépozé sur l’autel de la patrie, l’argenterie de leurs ci-devant églizes; ces débris de la superstition vont être envoyés au creuset épuratoire de la Montagne nationale, et nos administrés, entièrement dégagés du souvenir des momeries sacerdotales, saisiront avec avidité les principes consolateurs, qui vous ont dicté la loi du 18 floréal. Quant à nous, dignes représentants, il nous reste à vous conjurer de demeurer à votre poste, jusqu’à ce que la République ait triomphé de ses ennemis, nous jurons de propager vos principes et de vous seconder de tous nos efforts. Nous jurons que nous ne verrons jamais rétrograder la Révolution. Nous jurons que notre dernier souffle sera pour la Montagne et le peuple qu’elle a sauvé. Vive la Convention. Vive ses glorieux travaux ». Daribaude, Cazaux (agent nat.), Gazauban [et 4 signatures illisibles] 12 Les membres composant la société populaire des Thermopyles, ci-devant Saint-Marcellin, jl) P.V., XLI, 113. Bm, 28 mess. (2e suppl4). (2) C 308, pl. 1199, p. 25. département de l’Isère, en applaudissant aux mesures sages et vigoureuses que la Convention nationale a prises pour déjouer et punir les traîtres et les conspirateurs, lui témoignent leur admiration et leur reconnoissance sur ses sublimes travaux, et particulièrement sur le décret qui proclame l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’ame; lui manifestent leur indignation sur l’horrible attentat dirigé contre les représentans du peuple Robespierre et Collot-d’Herbois, l’invitent à rester à son poste, et renouvellent entre ses mai[n]s le serment de lui être toujours attachés, comme à la liberté, à l’égalité, à la République. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Les Thermopyles, s.d.] (2) « Représentants du peuple, Depuis que les républiques d’Athènes et de Sparte avoient disparues, depuis que les éphores de Lacédémone et les tribums de Rome avoient succombés sous les efforts des despotes, jusqu’au jour à jamais mémorable où vous avés créé la République française, on avoit vû les nations écrasées tour à tour du sceptre d’airain des tyrans polytiques, et du talisman barbare des oppresseurs soy-disant religieux, en sorte que le peuple trahi, opprimé et avili dans une dégradation qui étoit à son comble, sem-bloit n’avoir été fait que pour servir de trophée à ceux qui avoient osé s’établir les maitres du monde. Mais ce charme infernal est enfin rompû, notre patrie est enfin régénérée, et les français courbés sous le joug depuis tant de siècles, se sont enfin resaisis de leur scêptre et de ces droits éternels dont la trace avoit été effacée dans le sang de nos ayeuls par d’indignes et absurdes tyrans. Elles ne sont plus parmi nous, ces races barbares d’assassins germains, saxons et sicambres, qui avoient usurpé le trône des bons Gaulois, et qui souilloient depuis tant de siècles, la terre du peuple français; ils ne sont plus, ces brigands décorés, ces colosses monstrueux et ridicules, ces enfans décrépits de la nature appellés nobles, qui trou voient plus digne de l’homme de ramper devant un despote, que de vivre parmi des citoyens libres; ils ne sont plus, ces fourbes ambitieux, qui sous le prétexte des intérêts du ciel qui déteste leurs forfaits, vouloient nous susciter des guerres étrangères et civiles, pour se conserver ces biens immenses et scandaleux usurpés sur la nation dans des tems de malheur, de stupidité, de ténèbres et de crimes. Non il n’est plus ce régime oppresseur qui avoit érigé en loy les préjugés de l’orgueil et les caprices des passions humaines; ils ne sont plus, ces jours d’erreur et de calamité, où la superstition tenoit les mortels prosternés à ses pieds, les troubloit par ses frayeurs, et les enchainoit par ses craintes, ils ne sont plus ces temps d’ignorance et de malheur, ou de barbares fanatiques donnoient pour loys irréfragables aqx français abusés, leurs démences et leurs impostures. Le tems a enfin amené sur la France un rayon de cette intelligence supprême qui découvre aux hommes la vérité, qui démasque le vice et console la vertu. (1) P.V., XLI, 113. (2) C 310, pl. 1209, p. 2. SÉANCE DU 21 MESSIDOR AN II (9 JUILLET 1794) - N° 12 11 l'argenterie de leurs ci-devant églises, et que ces débris de la superstition vont être envoyés au creuset épuratoire de la monnoie nationale. Ils invitent la Montagne à rester à son poste jusqu’à ce que la République ait triomphé de tous ses ennemis, et jurent entre ses mains de propager ses principes, de la seconder de tous leurs efforts, et que leur dernier souffle sera pour elle et le peuple qu’elle a sauvé. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Tartas, 9 prair. IL] { 2) « Citoyens représentans, L’administration régénérée du district de Tartas doit au nom de ses administrés vous payer de nouveaux tributs de reconnaissance ; non contents d’avoir écrasé toutes les factions qui s’agitaient pour empêcher l’établissement de la République démocratique; non contents encore d’avoir environné le temple de la liberté d’une légion de républicains qui font mordre la poussière aux satellites des tyrans, vous avés mis la justice et la probité à l’ordre du jour; vous avés banni la mendicité du sein de la France, et porté la consolation dans les chaumières, en faisant servir au soulagement de l’indigence, le trésor public, trop longtems prodigué aux valets des despotes. Un nouveau bienfait de votre part étoit réservé au peuple qui vous a investi de sa confiance. Des hommes profondément immoraux se jouant de toutes les vertus, et metant à leur place tous les crimes, dont leurs âmes étoient devenues le repaire; avaient ozé nier l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme. Vous avés foudroyé ces nouveaux titans, et vôtre décret du 18 floréal prouve de plus en plus à l’Europe que les législateurs de la nation française ne cessent de bien mériter de l’humanité, et que le gouvernement qu’ils établissent a pour garantie les principes de la plus sublime morale. Citoyens représentans, nous vous annonçons que toutes les communes de nôtre district ont dépozé sur l’autel de la patrie, l’argenterie de leurs ci-devant églizes; ces débris de la superstition vont être envoyés au creuset épuratoire de la Montagne nationale, et nos administrés, entièrement dégagés du souvenir des momeries sacerdotales, saisiront avec avidité les principes consolateurs, qui vous ont dicté la loi du 18 floréal. Quant à nous, dignes représentants, il nous reste à vous conjurer de demeurer à votre poste, jusqu’à ce que la République ait triomphé de ses ennemis, nous jurons de propager vos principes et de vous seconder de tous nos efforts. Nous jurons que nous ne verrons jamais rétrograder la Révolution. Nous jurons que notre dernier souffle sera pour la Montagne et le peuple qu’elle a sauvé. Vive la Convention. Vive ses glorieux travaux ». Daribaude, Cazaux (agent nat.), Gazauban [et 4 signatures illisibles] 12 Les membres composant la société populaire des Thermopyles, ci-devant Saint-Marcellin, jl) P.V., XLI, 113. Bm, 28 mess. (2e suppl4). (2) C 308, pl. 1199, p. 25. département de l’Isère, en applaudissant aux mesures sages et vigoureuses que la Convention nationale a prises pour déjouer et punir les traîtres et les conspirateurs, lui témoignent leur admiration et leur reconnoissance sur ses sublimes travaux, et particulièrement sur le décret qui proclame l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’ame; lui manifestent leur indignation sur l’horrible attentat dirigé contre les représentans du peuple Robespierre et Collot-d’Herbois, l’invitent à rester à son poste, et renouvellent entre ses mai[n]s le serment de lui être toujours attachés, comme à la liberté, à l’égalité, à la République. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Les Thermopyles, s.d.] (2) « Représentants du peuple, Depuis que les républiques d’Athènes et de Sparte avoient disparues, depuis que les éphores de Lacédémone et les tribums de Rome avoient succombés sous les efforts des despotes, jusqu’au jour à jamais mémorable où vous avés créé la République française, on avoit vû les nations écrasées tour à tour du sceptre d’airain des tyrans polytiques, et du talisman barbare des oppresseurs soy-disant religieux, en sorte que le peuple trahi, opprimé et avili dans une dégradation qui étoit à son comble, sem-bloit n’avoir été fait que pour servir de trophée à ceux qui avoient osé s’établir les maitres du monde. Mais ce charme infernal est enfin rompû, notre patrie est enfin régénérée, et les français courbés sous le joug depuis tant de siècles, se sont enfin resaisis de leur scêptre et de ces droits éternels dont la trace avoit été effacée dans le sang de nos ayeuls par d’indignes et absurdes tyrans. Elles ne sont plus parmi nous, ces races barbares d’assassins germains, saxons et sicambres, qui avoient usurpé le trône des bons Gaulois, et qui souilloient depuis tant de siècles, la terre du peuple français; ils ne sont plus, ces brigands décorés, ces colosses monstrueux et ridicules, ces enfans décrépits de la nature appellés nobles, qui trou voient plus digne de l’homme de ramper devant un despote, que de vivre parmi des citoyens libres; ils ne sont plus, ces fourbes ambitieux, qui sous le prétexte des intérêts du ciel qui déteste leurs forfaits, vouloient nous susciter des guerres étrangères et civiles, pour se conserver ces biens immenses et scandaleux usurpés sur la nation dans des tems de malheur, de stupidité, de ténèbres et de crimes. Non il n’est plus ce régime oppresseur qui avoit érigé en loy les préjugés de l’orgueil et les caprices des passions humaines; ils ne sont plus, ces jours d’erreur et de calamité, où la superstition tenoit les mortels prosternés à ses pieds, les troubloit par ses frayeurs, et les enchainoit par ses craintes, ils ne sont plus ces temps d’ignorance et de malheur, ou de barbares fanatiques donnoient pour loys irréfragables aqx français abusés, leurs démences et leurs impostures. Le tems a enfin amené sur la France un rayon de cette intelligence supprême qui découvre aux hommes la vérité, qui démasque le vice et console la vertu. (1) P.V., XLI, 113. (2) C 310, pl. 1209, p. 2. 12 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE En vain ces antiques oppresseurs des nations se sont coalisés pour nous retenir dans leurs fers, en vain leurs vils esclaves qui ne marchent qu’à la voix des préjugés, et accablés sous le poid de leurs chaînes, se sont efforcés de nous retenir dans l’avilissement de la servitude, en vain leurs aveugles partisans qui ne voyent pas les playes sanglantes dans lesquelles sont enfoncés les fers dont ils sont chargés, ont fait tout leur possible pour renverser l’édifice majesteux de notre gouvernement républicain, en vain les infâmes sectateurs de l’athéisme ont tenté, pour nous avilir, de détruire en nous l’idée consolante d’un Etre Suprême ennemi du vice et rémunérateur de la vertu. Les efforts impuissants de tous nos ennemis n’ont fait que montrer votre sagesse, signaler la valeur de nos guerriers, et les vertus du peuple français, qui toujours guidé par les lumières dont vous l’entourrés et toujours prêt a marcher à votre voix, scaura triompher de tous leurs efforts, de tous leurs attentats et de tous leurs crimes. Le supplice de scélérats qui ont expiés leurs forfaits sous le glaive de la loy, attestera éternellement la pureté de votre morale, les montagnes des Alpes, celles des pirennées et les bords du Rhin publieront à jamais la valeur de nos guerriers, et la sanction que le peuple français s’est empressé de donner aux mesures sages que vous avez prises pour le salut de la patrie, sont des preuves certaines que la race des tirans périra et que celle des hommes libres ne périra jamais : ils peuvent soudoyer et armer des scélérats, mais qu’ils sachent que s’ils font verser du sang aux patriotes, ils n’en tariront jamais la source et que la France a aujourd’hui dans son sein des héros intrépides dont la valeur nous assure une vengeance éclatante de tous leurs forfaits; ils peuvent, par leurs impostures, égarer les âmes corrompues, mais qu’ils sachent qu’ils ne parviendront jamais à affoiblir ces grands traits de lumière qui découvrent à l’homme de bien la majesté de cette morale sublime que l’auteur de la nature a gravé dans le cœur des mortels, et que vous avés consacré par l’immortel décret que vous avés rendû à la suite du discours de Robespierre dans votre séance du 18 floréal. Législateurs, c’est un devoir pour nous, c’est un besoin de nos cœurs de vous en témoigner notre gratitude, et de vous apprendre, s’il étoit possible, avec quels transports il fut entendu dans notre séance du 30 du même mois, ou nous en fîmes lecture a nos concitoyens, qui tous depuis le berceau jusqu’à l’âge le plus avancé en témoignèrent la plus vive satisfaction et s’écrièrent, en voyant que vous consacriés d’une manière si solennelle les principes que nous professons, que nous avons suivis dans l’épuration de nos membres et dans tous nos discours, tous s’écrièrent, d’une commune voix, vivent nos représentants ! vive la Convention nationale ! C’est donc avec les mêmes transports, citoyens représentans, que nous nous empressons de vous apprendre notre pleine et entière adhésion a cet immortel décret, et à toutes les mesures sages et vigoureuses que vous avés prises contre les ennemis de la patrie, nous vous assurons que toutes nos facultés sont dévouées à les soutenir, entièrement dégagés de cette rouille de barbarie sous laquelle gémissoient nos ancêtres, nous adoptons avec le même transport le mode que vous avés établis pour honorer l’Etre Suprême et pour porter les hommes à la vertu, déjà nous nous occupons de l’érection d’un temple à l’Eternel et à l’immortalité, toujours guidés par vos sages loys, nous regarderons comme un devoir des plus sacrés pour nous, celuy d’éclairer ceux de nos frères, qui quoy que vertueux, pourraient être retenus par la voix des préjugés et ne marcheraient encore que d’un pas incertain, vers les grandes vérités de la nature, et tout nous présage les plus heureux succès. Il nous reste a vous féliciter et a nous féliciter nous-mêmes de l’heureux résultat qu’a eu l’horrible assassinat commis contre la représentation nationale en la personne de Collot d’Herbois et de Robespierre par l’infame Amiral monstre sorti des repaires de la noblesse, né comme elle pour le malheur de l’humanité, nous attendons de vous, représentants, une vengeance éclattante de cet excécrable attentat et toy qui effacera la gloire des Décius, toy qui faira l’ornement de nos histoires, et qui vivra éternellement dans la mémoire des français, reçois, Jauffroy (sic) l’assurance de notre admiration et de notre reconnoissance, et jouis longtems de la glorieuse récompense que tous les concitoyens accordent unanimement a ton généreux dévouement pour la patrie. Nous vous invitons de nouveau pères et libérateurs de la patrie, de rester au poste où les véritables républicains s’applaudissent de vous voir appelés jusqu’à ce que vous ayiés rendu inébranlable l’édifice de notre gouvernement républicain, que malgré tous les orages, vous avés élevé avec tant de succès. Nous renouvelons notre serment de fidélité, de confiance et d’attachement à la Convention nationale, notre sang, nos vies, nos biens, toutes nos facultés sont a la liberté, a l’égalité, au maintien des mœurs et de la République, nous sommes prêts à nous ensevelir sous les débris de la patrie, plus tôt que de souffrir que nos ennemis parviennent jamais a enchaîner le peuple et a luy ravir sa liberté, et rien n’égalerait notre bonheur, si sacrifiant notre vie pour une si belle cause, nous pouvions apprendre a nos concitoyens et a la postérité ce qu’ils doivent faire pour la deffendre, et si nos fils et nos descendants pouvoient lire un jour sur nos tombeaux, comme sur celui de Léonidas et des trois cents Spartiates qui s’immolèrent au détroit des Thermo-pyles pour sauver Lacédémone, que comme eux, nous sommes morts pour la liberté et pour le salut de notre patrie. Vive la Convention nationale ! vivent les comités de salut public, et de sûreté générale, vivent nos braves deffenseurs ! » Reymarquet, Charavil, Bare, Mariez [et 2 signatures illisibles.] 13 La société populaire de Vif, département de l’Isère, exprime à la Convention nationale son admiration pour ses glorieux travaux, l’assure de son dévouement et de son éternelle reconnoissance, l’invite à rester à son poste, et lui annonce que des forges élevées dans son canton préparent avec succès des baïonnettes pour 12 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE En vain ces antiques oppresseurs des nations se sont coalisés pour nous retenir dans leurs fers, en vain leurs vils esclaves qui ne marchent qu’à la voix des préjugés, et accablés sous le poid de leurs chaînes, se sont efforcés de nous retenir dans l’avilissement de la servitude, en vain leurs aveugles partisans qui ne voyent pas les playes sanglantes dans lesquelles sont enfoncés les fers dont ils sont chargés, ont fait tout leur possible pour renverser l’édifice majesteux de notre gouvernement républicain, en vain les infâmes sectateurs de l’athéisme ont tenté, pour nous avilir, de détruire en nous l’idée consolante d’un Etre Suprême ennemi du vice et rémunérateur de la vertu. Les efforts impuissants de tous nos ennemis n’ont fait que montrer votre sagesse, signaler la valeur de nos guerriers, et les vertus du peuple français, qui toujours guidé par les lumières dont vous l’entourrés et toujours prêt a marcher à votre voix, scaura triompher de tous leurs efforts, de tous leurs attentats et de tous leurs crimes. Le supplice de scélérats qui ont expiés leurs forfaits sous le glaive de la loy, attestera éternellement la pureté de votre morale, les montagnes des Alpes, celles des pirennées et les bords du Rhin publieront à jamais la valeur de nos guerriers, et la sanction que le peuple français s’est empressé de donner aux mesures sages que vous avez prises pour le salut de la patrie, sont des preuves certaines que la race des tirans périra et que celle des hommes libres ne périra jamais : ils peuvent soudoyer et armer des scélérats, mais qu’ils sachent que s’ils font verser du sang aux patriotes, ils n’en tariront jamais la source et que la France a aujourd’hui dans son sein des héros intrépides dont la valeur nous assure une vengeance éclatante de tous leurs forfaits; ils peuvent, par leurs impostures, égarer les âmes corrompues, mais qu’ils sachent qu’ils ne parviendront jamais à affoiblir ces grands traits de lumière qui découvrent à l’homme de bien la majesté de cette morale sublime que l’auteur de la nature a gravé dans le cœur des mortels, et que vous avés consacré par l’immortel décret que vous avés rendû à la suite du discours de Robespierre dans votre séance du 18 floréal. Législateurs, c’est un devoir pour nous, c’est un besoin de nos cœurs de vous en témoigner notre gratitude, et de vous apprendre, s’il étoit possible, avec quels transports il fut entendu dans notre séance du 30 du même mois, ou nous en fîmes lecture a nos concitoyens, qui tous depuis le berceau jusqu’à l’âge le plus avancé en témoignèrent la plus vive satisfaction et s’écrièrent, en voyant que vous consacriés d’une manière si solennelle les principes que nous professons, que nous avons suivis dans l’épuration de nos membres et dans tous nos discours, tous s’écrièrent, d’une commune voix, vivent nos représentants ! vive la Convention nationale ! C’est donc avec les mêmes transports, citoyens représentans, que nous nous empressons de vous apprendre notre pleine et entière adhésion a cet immortel décret, et à toutes les mesures sages et vigoureuses que vous avés prises contre les ennemis de la patrie, nous vous assurons que toutes nos facultés sont dévouées à les soutenir, entièrement dégagés de cette rouille de barbarie sous laquelle gémissoient nos ancêtres, nous adoptons avec le même transport le mode que vous avés établis pour honorer l’Etre Suprême et pour porter les hommes à la vertu, déjà nous nous occupons de l’érection d’un temple à l’Eternel et à l’immortalité, toujours guidés par vos sages loys, nous regarderons comme un devoir des plus sacrés pour nous, celuy d’éclairer ceux de nos frères, qui quoy que vertueux, pourraient être retenus par la voix des préjugés et ne marcheraient encore que d’un pas incertain, vers les grandes vérités de la nature, et tout nous présage les plus heureux succès. Il nous reste a vous féliciter et a nous féliciter nous-mêmes de l’heureux résultat qu’a eu l’horrible assassinat commis contre la représentation nationale en la personne de Collot d’Herbois et de Robespierre par l’infame Amiral monstre sorti des repaires de la noblesse, né comme elle pour le malheur de l’humanité, nous attendons de vous, représentants, une vengeance éclattante de cet excécrable attentat et toy qui effacera la gloire des Décius, toy qui faira l’ornement de nos histoires, et qui vivra éternellement dans la mémoire des français, reçois, Jauffroy (sic) l’assurance de notre admiration et de notre reconnoissance, et jouis longtems de la glorieuse récompense que tous les concitoyens accordent unanimement a ton généreux dévouement pour la patrie. Nous vous invitons de nouveau pères et libérateurs de la patrie, de rester au poste où les véritables républicains s’applaudissent de vous voir appelés jusqu’à ce que vous ayiés rendu inébranlable l’édifice de notre gouvernement républicain, que malgré tous les orages, vous avés élevé avec tant de succès. Nous renouvelons notre serment de fidélité, de confiance et d’attachement à la Convention nationale, notre sang, nos vies, nos biens, toutes nos facultés sont a la liberté, a l’égalité, au maintien des mœurs et de la République, nous sommes prêts à nous ensevelir sous les débris de la patrie, plus tôt que de souffrir que nos ennemis parviennent jamais a enchaîner le peuple et a luy ravir sa liberté, et rien n’égalerait notre bonheur, si sacrifiant notre vie pour une si belle cause, nous pouvions apprendre a nos concitoyens et a la postérité ce qu’ils doivent faire pour la deffendre, et si nos fils et nos descendants pouvoient lire un jour sur nos tombeaux, comme sur celui de Léonidas et des trois cents Spartiates qui s’immolèrent au détroit des Thermo-pyles pour sauver Lacédémone, que comme eux, nous sommes morts pour la liberté et pour le salut de notre patrie. Vive la Convention nationale ! vivent les comités de salut public, et de sûreté générale, vivent nos braves deffenseurs ! » Reymarquet, Charavil, Bare, Mariez [et 2 signatures illisibles.] 13 La société populaire de Vif, département de l’Isère, exprime à la Convention nationale son admiration pour ses glorieux travaux, l’assure de son dévouement et de son éternelle reconnoissance, l’invite à rester à son poste, et lui annonce que des forges élevées dans son canton préparent avec succès des baïonnettes pour