118 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. I îlr�vembre3??”- adresse une copie du procès-verbal (1) fait hier en la maison commun® à l’issue des réjouissances qui ont eu lieu pour l’affranchissement de la cité de Lyon. Cet acte vous paraîtra sans doute un témoignage du patriotisme qui anime toutes les autorités constituées, et qui réunit tous les citoyens de la ville de Gannat. La société a cru devoir joindre à la copie de ce procès-verbal copie de la lettre qu’elle a écrite depuis peu aux soldats républicains composant le premier et le deuxième bataillon du département de l’Ailier; ces deux bataillons, placés aux postes les plus périlleux et les plus importants de nos frontières, l’un au camp devant Ljlle, l’autre à Landau, savent s’y faire distinguer par leur bravoure et leur bonne conduite, Ja société, en leur écrivant cette lettre, s’est acquittée d’un devoir et s’est engagée à en remplir de nouveaux qui ne lui seront ni moins chers, ni moins sacrés. « La société de Gannat n’a pas pu s’occuper des défenseurs de notre république sans se pé¬ nétrer plus fortement encore de ce qu’elle doit à ses fondateurs, et sans éprouver le désir de leur présenter un nouveau tribut de sa recon¬ naissance et de son dévouement; elle admire ses efforts sans relâche pour le salut de la liberté, son courage insurmontable qui toujours s’accroît avec les obstacles et s’élève au-dessus de tous les dangers. Bientôt, dégagée de tous ses ennemis du dedans et de tous les perfides cons¬ pirateurs dont elle était entourée, la Convention nationale pourra opposer aux ennemis étrangers une masse et une réunion de forces qui feront le désespoir des despotes coalisés et leur dicte¬ ront les conditions d’une paix qui sera le fon¬ dement inébranlable de la prospérité et de la gloire de notre République; mais ce grand ou¬ vrage ne peut être que celui de la Convention nationale. Tous ses soins, jusqu’à ce jour, sont pour elle autant d’engagements qui doivent la retenir à son poste jusqu’à ce que le triomphe de la liberté soit complet et que le vaisseau de la République jouisse de la tranquillité du port. « Remplie de cette heureuse espérance, la société républicaine de Gannat s’unit à tous les bons patriotes qui vous expriment chaque jour les besoins et les vœux de la patrie. Les républicains composant la Société populaire (le la ville de Gannat, « Delafaye, président; Boheit, secrétaire; Ta vernier, ancien secrétaire. » Copie de la lettre écrite par la Société populaire ' de Gannat, aux républicains volontaires des premier et second bataillons du département de V Allier, le 10e jour de la troisième décade du premier mois de Van II de la "République française (2). « Braves républicains, « Après le grand intérêt qui nous attache au sort et à la gloire de notre république, il n’en est pas pour nous de plus cher et de plus légitime que celui de votre propre gloire; ce n’est pas sans la plus douce satisfaction que nous avons (I) Nous n’avons pu découvrir ce procès-verbal. (2) Archives nationales, carton C 280, dossier 702. entendu les rapports honorables que l’on nous a faits de votre conduite au poste périlleux où vous êtes placés; chaque jour aux mains avec l’ennemi, vous donnez chaque jour de nouvelles preuves de courage, vous savez y joindre les avantages sûrs que donnent l’amour du devoir et le respect de la discipline, et déjà vous êtes parvenus à faire compter votre bataillon parmi ceux sur qui peut se reposer la confiance du général. « Continuez, braves guerriers, à bien mériter de la patrie, continuez à faire la joie et l’hon¬ neur de vos parents, de vos amis, de tous vos concitoyens ; quel que soit le hasard de la guerre le sort d’un vrai républicain ne peut pas être douteux ; s’il survit aux dangers de sa patrie, ce sera pour la voir toujours libre et triomphante; s’il meurt, c’est avec la douce consolation de n’avoir vécu que pour elle et de vivre à jamais dans le cœur de tous les hommes qui savent honorer les vertus. « La Société républicaine de Gannat veillera avec soin à ce que ceux de vos parents qui sont près d’elle et qui ont des besoins participent suivant leur droit, et le plus promptement possible aux secours que leur doit la République si leur grand âge ou leurs infirmités leur ren¬ daient ces bienfaits insuffisants la société s’em¬ pressera d’y ajouter et de puiser dans son sein des moyens de concourir à cet acte de justice. « Les républicains composant la Société popu¬ laire de la ville de Gannat. Par ampliation : « Delafaye, président; Boheit, secrétaire ; Ta vernier, ancien secrétaire. » Les représentants du peuple informent la Con¬ vention qu’ils viennent de découvrir l’ex-député Coustard, et qu’ils le font conduire à Paris; que les avant-postes de la réserve de l’armée d’Ouest ont mis en déroute un rassemblement de bri¬ gands près le port Saint-Père, et qu’un officier municipal patriote, réfugié à Paimbœuf, vient de lui apprendre que sur 5 bâtiments anglais, qui apportaient des provisions aux rebelles retirés à Noirmoutier, nos frégates en ont coulé 2 à fond et pris les 3 autres. Insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre des représentants du peuple près V armée de l’Ouest (2) ; Les représentants du peuple près l’armée de l’Ouest, à la Convention nationale. « Nantes, le 7e jour de la lre décade du 2e mois de l’an II de la République française�une et indivisible. « Citoyens nos collègues, « Nous venons de découvrir l’ex-député Cous-tard, nous le faisons conduire à Paris. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 241, (2) Archives nationales, carton F7 4656, dossier Goustard. Bulletin de la Convention du 1er jour de la 2e décade du 2e mois de l’an II (vendredi Ie* no-