ARCHIVES PARLEMENTAIRES. \ ” ar] “ ( 7 décembre 1793 62 [Convention nationale.] Par cinq fois la hache fatale Atteint notre illustre héros, Par cinq fois d’une ardeur égale Je l’entends répéter ces mots : (bis) « Snr mon sort digne d’envie, Gardez-vous de vous attendrir; Mes amis, on meurt sans souffrir, Lorsque l’on meurt pour sa patrie. » Aux armes, citoyens, etc. O Républicain ! ô grand homme ! Reçois nos tributs et nos vœux; Dans leurs beaux jours la Grèce et Rome T’auraient placé parmi les Dieux; (bis) Mais sous l’empire des lumières, Quand l’amour fait les immortels, Où dois-tu trouver des autels, Sinon dans l’âme de tes frèrés? Aux armes, citoyens, etc. Que vos hymnes, que vos cantiques, Fiers appuis de la Liberté, Retracent les vertus civiques De ce patriote exalté : (bis) Mais contre les enfants du crime, S’il déploya son zèle ardent, O bon peuple qu’il aimait tant, Songe qu’il en fut la victime... Aux armes, citoyens, etc. Pour vous, témoins de cette fête, Qui ne connûtes point Chalier, Sachez qu’au cœur le plus honnête, Il joignit un courage altier ! (bis ) Conservant toujours l’équilibre Au milieu des plus grands effrois, Il vécut l’esclave des lois, Et sut mourir en homme libre. Aux armes, citoyens, etc. Le républicain T. Rousseau, secrétaire d’une section du comité d’instruction publique de la_ .Convention. CONVENTION NATIONALE Séance du 17 frimaire, l’an II de la République française, une et indivisible. (Samedi, 7 décembre 1793.) La" Société républicaine et sabotière de Mon-toire, département de Loir-et-Cher, envoie 30 liv. 6 s. en argent et une médaille d’argent, données par les citoyens Dondas, l’Etoille, Roulleau fils, Gervais Oderet, Clairian l’aîné, et les citoyennes Anne Fournier, Angélique Marauday et Scolas¬ tique Rignon, membres de cette Société. Mention honorable, insertion au« Bulletin » (1). (1) Procès-verbauœ de la Convention, 1. 27, p. 36’ Suit la lettre du 'président de la Société populaire de Montoire (1). Au citoyen Président de la Convention nationale. « Paris, 17 frimaire, l’au II de la Répu¬ blique française. » Citoyen Président, Je t’ai écrit hier pour te demander à paraître aujourd’hui à la barre de la Convention. Je joins ici le discours que je désire prononcer; tu verras, en le lisant, le double objet de ma députation. J’attends tes ordres pour mon ad¬ mission à la barre, dans la salle des pétition¬ naires. « Maranday, Député près les représentants du peuple par la commune et la Société populaire de Montoire, département de Loir-et-Cher. » A la Convention nationale (2). « Citoyens représentants, « Le règne de la superstition est passé. Les préjugés, enfants de l’ignorance, ont fait place à l’éternelle raison, la vérité seule triomphe ; tels les heureux fruits d’une révolution qui, en régé¬ nérant les Français doit ass.irer à jamais leur bonheur. « Citoyens représentants, la commune de Montoire, dont je suis l’organe, ne veut recon¬ naître d’autres lois que celles de la Convention, d’autre culte que celui de la raison. Elle m’a député pour vous offrir les vases d’or et d’argent qui étaient en son pouvoir. Ces hochets qui, de¬ puis tant de siècles, n’avaient servi qu’à perpé¬ tuer l’erreur et le fanatisme, vont avoir, pour la première fois, un but véritablement utile, celui de concourir à l’affermissement et à la prospé¬ rité de la République (3). Législateurs, vous n’avez conquis la liberté que du jour où vous avez frappé le dernier tyran, vos mesures fermes et vigoureuses pour¬ ront seules la consolider. La commune de Mon¬ toire, composée de vrais républicains, en vous félicitant sur vos travaux, vous conjure de n’a¬ bandonner votre poste qu’après avoir assis la liberté sur des bases inébranlables. Citoyens, j’ai dans ce moment la double jouis¬ sance de représenter à la fois et la commune de Montoire et la Société populaire dont je suis membre. Au nom de cette dernière je suis chargé de vous offrir des médailles et pièces d’argent, les seules au pouvoir de cette société, qui n’est riche qu’en patriotisme. Je vous offre encore en son nom un cavalier, vrai républicain, qu’elle vient d’équiper et d’armer à ses frais et tout prêt à se rendre où la défense de la patrie l’appellera. Il attend sa des¬ tination (4). Je dépose sur votre bureau, pour la même (1) Archives nationales, carton C 283, dossier 812. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 812. (3) Voy. ci-après, même séance, p. 85, le para¬ graphe du procès-verbal visant ce don patriotique. (4) Voy. ci-après, même séance, p. 85, le para¬ graphe du procès-verbal visant ce don patriotique.