716 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { “ 5o““mbrel7M Du 20 dudit. Le citoyen Lejosne, juge de paix de Morins-la-Montagne, a envoyé une décoration militaire. Les administrateurs du directoire du district de Sens ont envoyé 66 liv. 13 s. 3 d. en assignats pour quatre mois de la pension du citoyen Dehuz, sous-officier invalide, dont il fait don à la République. Les membres composant le comité de surveil¬ lance générale d’Alençon ont envoyé 1 décora¬ tion militaire, trouvée dans la paille sur laquelle couchaient les prêtres réfractaires. PIÈCES ET DOCUMENTS NON MENTIONNÉS AU PROCÈS-VERBAL, MAIS QUI SE RAP¬ PORTENT OU QUI PARAISSENT SE RAP¬ PORTER A LA SÉANCE DU 20 BRUMAIRE AN II (DIMANCHE 10 NOVEMBRE 1793). I. Siéyès ken once a ses fonctions sacer¬ dotales (1). Suit le texte de la déclaration de Sieyès d’après un document des Archives nationales (2). Les administrateurs du district de Briançon ont envoyé 5 décorations militaires. « Paris, ce décadi, 20 brumaire, 2e année de la République. Le conseil général d’administration du dis¬ trict de Béthune a envoyé 2 décorations, en annonçant qu’il a fait brûler les brevets. Le citoyen Jarbel, réfugié à Landrecies chez le citoyen Gorille, a fait remettre, par le citoyen Gossuin, sa décoration de fédéré en 1790. La citoyenne veuve Joly, de Bourges, chef-lieu du département du Cher, a donné 192 livres en numéraire d’or. Le citoyen Viez, inspecteur particulier séden¬ taire des relais militaires, maison de la Révolution, section des Invalides, a envoyé 1 pièce d’argent représentant la naissance du dauphin en 1781. Le citoyen Charles Lecomte, de la commune de Hotot [Hautof], district de Rouen, départe¬ ment de la Seine-Inférieure, a donné 1 médaille d’argent doré, représentant d’un côté Louis XV, et de l’autre la ville de Rouen. Le citoyen Lafite, quartier-maître du 2e ba¬ taillon du Cher, a envoyé de Bitche 96 livres en numéraire d’or. La citoyenne Jarnan, veuve Laugerat, de Bar-bezieux, a donné 72 livres en argent (1). La séance a été levée (2). Signé : P. A. Laloi, Président ; Frécine, C. Duval, Fourcroy, secrétaires. « Citoyens, ' « Mes vœux appelaient depuis longtemps le triomphe de la raison sur la superstition et le fanatisme. Ce jour est arrivé, je m’en réjouis comme d’un des plus grands bienfaits de la Ré¬ volution française. . « Quoique j’aie déposé depuis un grand nom¬ bre d’années tout caractère ecclésiastique, et qu’à cet égard ma profession de foi soit ancienne et bien connue, qu’il me soit permis de profiter de la nouvelle occasion qui se présente, pour dé¬ clarer encore, et cent fois s’il le faut, que je ne connais d’autre culte que celui de la Liberté, de 1 ’Eqalité, d’autre religion que l’amour de Y hu¬ manité et de la patrie. « J’ai vécu victime de la superstition, jamais je n’en ai été l’apôtre ou l’instrument. J’ai souf¬ fert de l’erreur des autres; personne n’a souffert de la mienne. Nul homme sur la terre ne peut dire avoir été trompé par moi; plusieurs m’ont dû d’avoir ouvert les yeux à la vérité. Au moment où ma raison se dégagea saine des tristes préjugés dont on l’avait torturée, l’énergie de l’insurrection entra dans mon cœur. Depuis cet instant, si j’ai été retenu dans la chaîne sacerdo¬ tale, c’est par la même force qui comprimait les âmes libres dans les chaînes royales, et les mal¬ heureux objets des haines ministérielles, à la Bastille. Le jour de la Révolution a dû les faire tomber toutes. Je n’ai paru, on ne m’a connu que par mes efforts pour la liberté et l’égalité. C’est comme plébéien, député du peuple, et non comme prêtre (je ne l’étais plus), que j’ai été appelé à l’Assemblée nationale, et il ne me sou¬ vient plus d’avoir eu un autre caractère que celui de député du peuple. En vertu du décret du 29 prairial, l’an II de la République française une et indivisible. S. E. Monnel, Eschasseriaux, P. J. Duhem. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 132 143. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 143. (1) L’abjuration de Sieyès n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 20 brumaire an II ; mais on trouve la déclaration de ce représentant, non seulement dans le Bulletin de la Convention de cette séance, mais encore dans les divers comptes rendus publiés dans les journaux de l’époque. (2) Archives nationales, carton C 278, dossier 740; Bulletin de la Convention du 10e jour de la 2e décade du 2e mois de l’an II (dimanche 10 novembre 1793) ; Moniteur universel [n° 51 du 21 brumaire an II (lundi 11 novembre 1793), p. 208, col. 2]; Journal des Débats et des Décrets (brumaire an II, n° 418, p. 271); Journal de la Montagne ]n° 162 du 21 bru¬ maire an II (lundi 11 novembre 1793), p. 1196, col. 2],