SÉANCE DU 4 PRAIRIAL AN II (23 MAI 1794) - Nos 41 A 44 569 « Nota. — Cette adresse votée à l’unanimité a été signée au nom de la Société par les membres du bureau » (1) . Mention honorable, insertion au bulletin 41 Les commissaires de la trésorerie nationale envoient l’état des recettes et des dépenses du 2 prairial, comprenant le mouvement des assignats et la situation des caisses ,(2) . [Paris, 3 prair. II] i(3). « Citoyen président, En exécution du décret de la Convention nationale du 27 du mois dernier, nous t’envoyons l’état des recettes et des dépenses de la journée d’hier 2 prairial, comprenant le mouvement des assignats et la situation des caisses». Aigoin, Delafontaine [et 2 signatures illisibles] 42 Les commissaires du département de police de la commune de Paris font passer l’état des détenus dans les maisons d’arrêt, de justice et de détention; le total s’élève, au 2 prairial à 6,984 «(4). [Commune de Paris. Etat des détenus au 2 prairial II] (5). Grande Force .......................... 664 Petite Force ............................ 312 Sainte-Pélagie .......................... 323 Madelonnettes .......................... 286 Montprin, rue N.-D.-des-Champs ...... 61 Abbaye ................................ 108 Bicêtre ................................. 943 Salpêtrière .............................. 530 Chambres d’arrêt à la Mairie .......... 91 Fermes ................................. 6 Luxembourg ............................ 812 Maison de suspicion, rue de la Bourbe . . 526 Brunet, rue de Buffon .................. 49 Picpus, faubourg St-Antoine ............ 200 Réfectoire de l’Abbaye .................. 113 Caserne des Petits Pères ................ 142 Les Anglaises, rue St-Victor ............ 144 Les Anglaises, rue de Loursine ........ 126 Caserne, rue de Sèvre .................. 113 Les Carmes, rue de Vaugirard .......... 336 Les Anglaises, faubourg St-Antoine ...... 81 Coignard à Picpus, n° 6 ................ 61 Les Ecossais, rue des Fossés St-Victor . . 98 St-Lazare, faubourg St-Lazare ......... 681 Picquenot, rue et à Bercy .............. 35 (1) C 306, pl. 1154, p. 7. Signé : Mercier (présid.), Mallet (secrét.), Gouen (secrét.) [et 1 signature illisible]. (2) P.V., XXXVIII, 78. (3) C 304, pl. 1130, p. 5. (4) P.V., XXXVIII, 78. (5) C 305, pl. 1142, p. 31. Signé Greppin, Benoît. Geoffroy, rue de la Folie-Renaud ...... 24 Belhomme, rue de Charonne .......... 103 Bénédictins anglais, rue de l’Observatoire 116 Total général ............ 6 984 43 Le citoyen Pomoy, officier, natif du département de la Corrèze, ancien soldat au régiment de la Fère, qui a combattu à Mayenne, et a perdu un bras dans la guerre de la Vendée, se présente à la barre, expose ses services, et demande à retourner dans sa famille, pour y jouir de la pension qui lui est attribuée. La Convention nationale décrète, sur la motion d’un membre [BRIVAL], que le citoyen Pomoy est autorisé à retourner dans sa famille; qu’il lui sera payé par la trésorerie nationale une somme de 600 liv., sur la présentation du décret, et ce, à titre de secours provisoire; et renvoie au Comité de liquidation, pour fixer la pension du citoyen Pomoy» (1). 44 Des députés de la Société populaire de Jouy, chef-lieu de canton, district de Versailles, offrent à la Convention nationale un cavalier jacobin (2). L’ORATEUR de la députation : Citoyens représentants, Les membres composant la Société populaire de Jouy, chef lieu de cantont, district de Versailles, département de Seine -et-Oise, vous ont annoncé le 10 germinal dernier l’offre à la patrie d’un cavalier jacobin; aujourd’hui avec plaisir et satisfaction ils remplissent leur engagement. Cette même société, dans la séance du 28 floréal dernier a nommé une députation de deux de ses membres près de vous à l’effet de vous le présenter et vous donner l’analyse de ce que la commune a offert à la patrie depuis la révolution comme une faible marque de son civisme et de son dévouement à la chose publique. Armé et équipé complètement 47 volontaires à différentes époques. Envoyé au district de Versailles 76 chemises, 81 paires de bas, 74 paires de souliers, 36 habits, 7 vestes et 2 culottes uniformes, 15 paires de guêtres, 16 sabres avec leurs baudriers, 17 gibernes avec banderolles et 17 fusils de calibre garnis de leurs bayonnettes. 3 janvier 1793. Envoyé 44 marcs, 3 onces, 4 gros d’argenterie au district. 24 brumaire an II, 30 marcs, 7 onces, 4 gros d’argenterie aussi déposé au district ainsi que 3 cloches pesant 3 691 livres cuivre : 315 livres; (1) P.V., XXXVIII, 78. Minute de la main de Brival (C 304, pl. 1122, p. 1). Décret n° 9279. Reproduit dans Bin, 6 prair. (suppl*) ; Débats, n° 613, p. 84; M.U., XL, 102; J. Fr., n° 607; C. Eg., n° 644 (2) P.V., XXXVIII, 78. Bin, 14 prair. (suppT) ; J. Sablier, n° 1336; J. Fr., n° 607. SÉANCE DU 4 PRAIRIAL AN II (23 MAI 1794) - Nos 41 A 44 569 « Nota. — Cette adresse votée à l’unanimité a été signée au nom de la Société par les membres du bureau » (1) . Mention honorable, insertion au bulletin 41 Les commissaires de la trésorerie nationale envoient l’état des recettes et des dépenses du 2 prairial, comprenant le mouvement des assignats et la situation des caisses ,(2) . [Paris, 3 prair. II] i(3). « Citoyen président, En exécution du décret de la Convention nationale du 27 du mois dernier, nous t’envoyons l’état des recettes et des dépenses de la journée d’hier 2 prairial, comprenant le mouvement des assignats et la situation des caisses». Aigoin, Delafontaine [et 2 signatures illisibles] 42 Les commissaires du département de police de la commune de Paris font passer l’état des détenus dans les maisons d’arrêt, de justice et de détention; le total s’élève, au 2 prairial à 6,984 «(4). [Commune de Paris. Etat des détenus au 2 prairial II] (5). Grande Force .......................... 664 Petite Force ............................ 312 Sainte-Pélagie .......................... 323 Madelonnettes .......................... 286 Montprin, rue N.-D.-des-Champs ...... 61 Abbaye ................................ 108 Bicêtre ................................. 943 Salpêtrière .............................. 530 Chambres d’arrêt à la Mairie .......... 91 Fermes ................................. 6 Luxembourg ............................ 812 Maison de suspicion, rue de la Bourbe . . 526 Brunet, rue de Buffon .................. 49 Picpus, faubourg St-Antoine ............ 200 Réfectoire de l’Abbaye .................. 113 Caserne des Petits Pères ................ 142 Les Anglaises, rue St-Victor ............ 144 Les Anglaises, rue de Loursine ........ 126 Caserne, rue de Sèvre .................. 113 Les Carmes, rue de Vaugirard .......... 336 Les Anglaises, faubourg St-Antoine ...... 81 Coignard à Picpus, n° 6 ................ 61 Les Ecossais, rue des Fossés St-Victor . . 98 St-Lazare, faubourg St-Lazare ......... 681 Picquenot, rue et à Bercy .............. 35 (1) C 306, pl. 1154, p. 7. Signé : Mercier (présid.), Mallet (secrét.), Gouen (secrét.) [et 1 signature illisible]. (2) P.V., XXXVIII, 78. (3) C 304, pl. 1130, p. 5. (4) P.V., XXXVIII, 78. (5) C 305, pl. 1142, p. 31. Signé Greppin, Benoît. Geoffroy, rue de la Folie-Renaud ...... 24 Belhomme, rue de Charonne .......... 103 Bénédictins anglais, rue de l’Observatoire 116 Total général ............ 6 984 43 Le citoyen Pomoy, officier, natif du département de la Corrèze, ancien soldat au régiment de la Fère, qui a combattu à Mayenne, et a perdu un bras dans la guerre de la Vendée, se présente à la barre, expose ses services, et demande à retourner dans sa famille, pour y jouir de la pension qui lui est attribuée. La Convention nationale décrète, sur la motion d’un membre [BRIVAL], que le citoyen Pomoy est autorisé à retourner dans sa famille; qu’il lui sera payé par la trésorerie nationale une somme de 600 liv., sur la présentation du décret, et ce, à titre de secours provisoire; et renvoie au Comité de liquidation, pour fixer la pension du citoyen Pomoy» (1). 44 Des députés de la Société populaire de Jouy, chef-lieu de canton, district de Versailles, offrent à la Convention nationale un cavalier jacobin (2). L’ORATEUR de la députation : Citoyens représentants, Les membres composant la Société populaire de Jouy, chef lieu de cantont, district de Versailles, département de Seine -et-Oise, vous ont annoncé le 10 germinal dernier l’offre à la patrie d’un cavalier jacobin; aujourd’hui avec plaisir et satisfaction ils remplissent leur engagement. Cette même société, dans la séance du 28 floréal dernier a nommé une députation de deux de ses membres près de vous à l’effet de vous le présenter et vous donner l’analyse de ce que la commune a offert à la patrie depuis la révolution comme une faible marque de son civisme et de son dévouement à la chose publique. Armé et équipé complètement 47 volontaires à différentes époques. Envoyé au district de Versailles 76 chemises, 81 paires de bas, 74 paires de souliers, 36 habits, 7 vestes et 2 culottes uniformes, 15 paires de guêtres, 16 sabres avec leurs baudriers, 17 gibernes avec banderolles et 17 fusils de calibre garnis de leurs bayonnettes. 3 janvier 1793. Envoyé 44 marcs, 3 onces, 4 gros d’argenterie au district. 24 brumaire an II, 30 marcs, 7 onces, 4 gros d’argenterie aussi déposé au district ainsi que 3 cloches pesant 3 691 livres cuivre : 315 livres; (1) P.V., XXXVIII, 78. Minute de la main de Brival (C 304, pl. 1122, p. 1). Décret n° 9279. Reproduit dans Bin, 6 prair. (suppl*) ; Débats, n° 613, p. 84; M.U., XL, 102; J. Fr., n° 607; C. Eg., n° 644 (2) P.V., XXXVIII, 78. Bin, 14 prair. (suppT) ; J. Sablier, n° 1336; J. Fr., n° 607. 570 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE plomb : 1 880 livres; fer : 27 434 livres, 813 livres net de salpêtre raffiné et perfectionné avec le plus grand soin, fruit de la recherche la plus exacte dans nos terres malheureusement trop humides, et nos maisons trop neuves, ce qui suspend pour un moment nos travaux sans anéantir notre zèle. Pour terminer notre mission, nous vous remettons échantillon de ce même salpêtre, nous vous présentons le citoyen Jean-Baptiste Binet, patriote reconnu pour cavalier jacobin, qui jure avec les sentiments d’un républicain de ne rentrer dans ses foyers qu’après la destruction entière des ennemis de la liberté et de l’égalité (1) . Mention honorable et insertion au bulletin. 45 La section de l’Unité est admise à la barre; elle félicite la Convention d’avoir proclamé, au nom du peuple français, l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme. « Votre dé-» cret du 18 floréal, disent-ils, rappelle, avec la «liberté, toutes les vertus sur la terre. Chaque » vertu aura donc sa fête particulière; le crime, » l’échafaud ». La section annonce qu’elle a fourni, depuis le 6 ventôse jusqu’au 29 floréal, 10,757 livres de salpêtre; que l’emprunt forcé présente le tableau de 1.022,400 livres; que les citoyens de cette section ont offert, à diverses époques, plus de 100,000 livres d’effets militaires Elle présente deux cavaliers jacobins prêts à partir pour les frontières (2). L’ORATEUR : Citoyens représentants du peuple français, Sont-ils disparus du sol de la République, tous ces hommes, que la terre a semblé n’élever un peu, que pour mieux désigner les ennemis de la liberté ? Sont-ils disparus, ces monstres qui vouloient faire oublier celui qui est esesntiellement et par qui tout a été fait ? Ils ne sont plus, ces scélérats, qui tramant leurs complots au flambeau de la nuit, ont vu le soleil éclairer leur supplice. Ils étoient bien coupables ces faux amis du peuple, qui croioient étouffer la nature et la raison. L’Etre Suprême pouvoit-il être méconnu par des sans -culottes, de hommes vertueux et libres, qui le retrou voient partout et dans tous les évé-nemens qui ont amené, établi et consolidé la République. Tout publie sa grandeur. Sur nos têtes roulent régulièrement et majestueusement, ces grands corps de lumières qui annoncent sa gloire et sur la partie du globe que nous habitons, nous voions ici la Montagne Sainte, du haut de laquelle, il publie par ses héraults législateurs, qu’il est le (1) C 304, pl. 1133, p. 18, daté du 4 prair., et signé Guillemart fils, Bénard. (2) P.V., XXXVin, 78. Minute du p.v. (C 306, pl. 1155, p. 34). Bin, 14 prair. (supplJ); Débats n° 611, p. 43; J. Mont., n08 28 et 29; M.U., XL, 72; J. Matin, n° 702; Mon., XX, 540; J. Lois, n° 603; Mess, soir., n° 644; J. Sablier, n° 1337; S.-Culottes, n° 464; Feuille Rép., n° 325; J. Perlet, n° 609. dieu de la liberté, qu’il veut l’étendre à tous les peuples, qu’il va régénérer, en faisant rentrer dans la pousière, ceux qui usurpoient sa souveraineté. Nouveaux Erostrates, puissiez vous n’avoir que cette immortalité du crime, qui attache vos noms au poteau de l’infamie, mais malgré vous, nous croirons au stoïcisme de Caton; oui notre âme est immortelle, comme les travaux de nos législateurs et notre reconnoissance envers eux. Quoy, tout moureroit avec nous ! L’avenir ne nous offriroit aucune idée consolante. Après avoir assuré sur la terre, le bonheur de notre postérité, nous n’irions pas jouir, dans le sein de l’éternel, de la récompense de l’homme juste. Nous ne reverrions plus les martirs de la liberté, les Marat, les Pelletier, les Chaslier, les Dagobert, les Barras, et tous nos braves défenseurs de la patrie. Non, leurs mânnes ne peuvent être insensibles, il nous semble les voir sourire à nos désirs. Quoy, les doux noms d’enfant, de père, d’ami, d’époux, ne seroient plus que vains titres ! La société sacrée dénoue une union brutale, l’amitié qui vient de vertu, un calcul d’intérêt, l’honneur du Panthéon une erreur puérile, les cendres de nos pères, de nos amis, de nos bons montagnards, une vile poussière, la justice une usurpation sur la liberté, le bonheur, un être de raison, la pudeur, un préjugé, la probité, une chienne, tous les crimes, des jeux de la nature, l’erreur est trop grossière; votre sublime décret du dix huit floréal rappelle, avec la liberté, toutes les vertus sur la terre. La République française reconnoit l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme. Chaque vertu a donc sa fête particulière, le crime seul a l’échaffaut. Que tout ce qui reste d’hommes impurs sur la terre, ne s’y trompe pas ! Tant qu’il restera un Français républicain, il n’y aura ni despote, ni esclave. Le trésor des hommes libres est inépuisable; la vertu, du pain et du fer, voilà ce qu’il faut, pour gravir les plus hautes montagnes, franchir tous les précipices, chasser, terrasser, pulvériser tous les tyrans. Leur dernière heure est arrivée. Qu’ils ne croient pas calculer nos forces, par le détail soit de nos dépenses privées, soit de notre emprunt forcé, soit de l’extraction de nos salpêtres, ce sera toujours pour eux le seul secret républicain. La section de l’unité, comme toutes les autres a fait preuve de son civisme. Depuis le six ventôse, jusqu’au vingt neuf floréal elle a fourni en salpêtre dix mille sept cent cinquante sept livres. Toutes les décades à l’avenir seront au moins de seize cent livres. Son emprunt forcé donne le tableau d’un million vingt deux mille quatre cent livres. Ses fournitures patriotiques en habits, chemises, souliers, armes et équipements de toute nature offrent un résultat de dépenses d’au moins cent mille l.vres. Tout cela n’est qu’un prélude, si nos ennemis tardent à reconnoitre la République française. C’est sur un sol libre qu’on trouve la pépinière des héros. Nous présentons à la Convention, deux cavaliers, qui brulans du désir d’aller imiter nos frères d’armes, ne porteront point en vain le nom de Jacobins, de cette Société vraiment populaire, de cette Société mère qui a si bien mérité de la patrie, pour l’esprit public 570 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE plomb : 1 880 livres; fer : 27 434 livres, 813 livres net de salpêtre raffiné et perfectionné avec le plus grand soin, fruit de la recherche la plus exacte dans nos terres malheureusement trop humides, et nos maisons trop neuves, ce qui suspend pour un moment nos travaux sans anéantir notre zèle. Pour terminer notre mission, nous vous remettons échantillon de ce même salpêtre, nous vous présentons le citoyen Jean-Baptiste Binet, patriote reconnu pour cavalier jacobin, qui jure avec les sentiments d’un républicain de ne rentrer dans ses foyers qu’après la destruction entière des ennemis de la liberté et de l’égalité (1) . Mention honorable et insertion au bulletin. 45 La section de l’Unité est admise à la barre; elle félicite la Convention d’avoir proclamé, au nom du peuple français, l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme. « Votre dé-» cret du 18 floréal, disent-ils, rappelle, avec la «liberté, toutes les vertus sur la terre. Chaque » vertu aura donc sa fête particulière; le crime, » l’échafaud ». La section annonce qu’elle a fourni, depuis le 6 ventôse jusqu’au 29 floréal, 10,757 livres de salpêtre; que l’emprunt forcé présente le tableau de 1.022,400 livres; que les citoyens de cette section ont offert, à diverses époques, plus de 100,000 livres d’effets militaires Elle présente deux cavaliers jacobins prêts à partir pour les frontières (2). L’ORATEUR : Citoyens représentants du peuple français, Sont-ils disparus du sol de la République, tous ces hommes, que la terre a semblé n’élever un peu, que pour mieux désigner les ennemis de la liberté ? Sont-ils disparus, ces monstres qui vouloient faire oublier celui qui est esesntiellement et par qui tout a été fait ? Ils ne sont plus, ces scélérats, qui tramant leurs complots au flambeau de la nuit, ont vu le soleil éclairer leur supplice. Ils étoient bien coupables ces faux amis du peuple, qui croioient étouffer la nature et la raison. L’Etre Suprême pouvoit-il être méconnu par des sans -culottes, de hommes vertueux et libres, qui le retrou voient partout et dans tous les évé-nemens qui ont amené, établi et consolidé la République. Tout publie sa grandeur. Sur nos têtes roulent régulièrement et majestueusement, ces grands corps de lumières qui annoncent sa gloire et sur la partie du globe que nous habitons, nous voions ici la Montagne Sainte, du haut de laquelle, il publie par ses héraults législateurs, qu’il est le (1) C 304, pl. 1133, p. 18, daté du 4 prair., et signé Guillemart fils, Bénard. (2) P.V., XXXVin, 78. Minute du p.v. (C 306, pl. 1155, p. 34). Bin, 14 prair. (supplJ); Débats n° 611, p. 43; J. Mont., n08 28 et 29; M.U., XL, 72; J. Matin, n° 702; Mon., XX, 540; J. Lois, n° 603; Mess, soir., n° 644; J. Sablier, n° 1337; S.-Culottes, n° 464; Feuille Rép., n° 325; J. Perlet, n° 609. dieu de la liberté, qu’il veut l’étendre à tous les peuples, qu’il va régénérer, en faisant rentrer dans la pousière, ceux qui usurpoient sa souveraineté. Nouveaux Erostrates, puissiez vous n’avoir que cette immortalité du crime, qui attache vos noms au poteau de l’infamie, mais malgré vous, nous croirons au stoïcisme de Caton; oui notre âme est immortelle, comme les travaux de nos législateurs et notre reconnoissance envers eux. Quoy, tout moureroit avec nous ! L’avenir ne nous offriroit aucune idée consolante. Après avoir assuré sur la terre, le bonheur de notre postérité, nous n’irions pas jouir, dans le sein de l’éternel, de la récompense de l’homme juste. Nous ne reverrions plus les martirs de la liberté, les Marat, les Pelletier, les Chaslier, les Dagobert, les Barras, et tous nos braves défenseurs de la patrie. Non, leurs mânnes ne peuvent être insensibles, il nous semble les voir sourire à nos désirs. Quoy, les doux noms d’enfant, de père, d’ami, d’époux, ne seroient plus que vains titres ! La société sacrée dénoue une union brutale, l’amitié qui vient de vertu, un calcul d’intérêt, l’honneur du Panthéon une erreur puérile, les cendres de nos pères, de nos amis, de nos bons montagnards, une vile poussière, la justice une usurpation sur la liberté, le bonheur, un être de raison, la pudeur, un préjugé, la probité, une chienne, tous les crimes, des jeux de la nature, l’erreur est trop grossière; votre sublime décret du dix huit floréal rappelle, avec la liberté, toutes les vertus sur la terre. La République française reconnoit l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme. Chaque vertu a donc sa fête particulière, le crime seul a l’échaffaut. Que tout ce qui reste d’hommes impurs sur la terre, ne s’y trompe pas ! Tant qu’il restera un Français républicain, il n’y aura ni despote, ni esclave. Le trésor des hommes libres est inépuisable; la vertu, du pain et du fer, voilà ce qu’il faut, pour gravir les plus hautes montagnes, franchir tous les précipices, chasser, terrasser, pulvériser tous les tyrans. Leur dernière heure est arrivée. Qu’ils ne croient pas calculer nos forces, par le détail soit de nos dépenses privées, soit de notre emprunt forcé, soit de l’extraction de nos salpêtres, ce sera toujours pour eux le seul secret républicain. La section de l’unité, comme toutes les autres a fait preuve de son civisme. Depuis le six ventôse, jusqu’au vingt neuf floréal elle a fourni en salpêtre dix mille sept cent cinquante sept livres. Toutes les décades à l’avenir seront au moins de seize cent livres. Son emprunt forcé donne le tableau d’un million vingt deux mille quatre cent livres. Ses fournitures patriotiques en habits, chemises, souliers, armes et équipements de toute nature offrent un résultat de dépenses d’au moins cent mille l.vres. Tout cela n’est qu’un prélude, si nos ennemis tardent à reconnoitre la République française. C’est sur un sol libre qu’on trouve la pépinière des héros. Nous présentons à la Convention, deux cavaliers, qui brulans du désir d’aller imiter nos frères d’armes, ne porteront point en vain le nom de Jacobins, de cette Société vraiment populaire, de cette Société mère qui a si bien mérité de la patrie, pour l’esprit public