[Convefttlôn nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j ?2 �“SreT/OS 707 Ig 16 mai 1793, d’un coup de feu qui le prive totalement de l’uaage de la main droite, la somme de 600 livres, à compter du jour de sa blessure, en conformité de l’article 7 du décret du 6 juin, du décret du 8 juillet 1793, et de l’article 14 de la loi du 16 mai 1793; sous la déduction de ce qu’il peut avoir reçu, soit à titre d’appointements, soit à titre de secours pro¬ visoire, et en se conformant d’ailleurs aux lois rendues pour tous les pensionnaires de l’État. Art. 2. « Il sera également payé par la trésorerie natio¬ nale, à titre de pension, à la citoyenne Marie-Madeleine Dupont, veuve de Jean-Baptiste Né¬ grier, lieutenant-colonel du 3e bataillon du dépar¬ tement des Côtes-du-Nord, décédé le 5 mars der¬ nier, en activité, après quarante-sept ans de ser¬ vices, y compris 9 campagnes, la somme de 1,000 livres en conformité des articles 2 et 3 du décret du 4 juin dernier, à compter dudit jour 4 juin, sous la déduction de ce qu’elle a reçu à titre de secours provisoire, et en se conformant aux lois rendues pour tous les pensionnaires de l’État (1). » « La Convention nationale, après avoir en¬ tendu son comité de la guerre [Gossum, rappor¬ teur (2)] sur la pétition des citoyens d’ Aigue-Perse, et l’arrêté pris en conséquence par les représentants du peuple aux départements de l’Ouest et du Centre, décrète que les troupes venant du Midi seront logées par étape â Aigue-Perse, et que Gannat logera celles venant du Nord. « Le décret du 8 août dernier sur l’alternat de ces deux Communes pour le logement des troupes en marche est rapporté (3). » Une députation de la section des sans-culottes demande que les frais du culte soient entière¬ ment supprimés; elle présente 8 prêtres qui vien¬ nent abjurer leur erreur : « Ce sont, dit l’orateur, « des enfants nouveau-nés qui demandent à « être régénérés. » Cette Société patriote annonce qu’elle s’est chargée de l’éducation des enfants que l’on appe¬ lait autrefois bâtards, mais qu’elle regarde et chérit comme les enfants de la nature. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (4). Suit un arrêté de la section des sans-culottes relatif à la suppression du traitement des fonction¬ naires ecclésiastiques (5) ; Extrait des registres des délibérations de V assem¬ blée générale de la section des sans-culottes, du 15 brumaire de Van 11 de la Bépublique française, une et indivisible. Appert, l’assemblée délibérant sur la motion (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 126. (2) D’après le. Moniteur universel, - (3) Procès-verbaux dé la Convention , t. 25, p. 127. (4) Ibid. ■ „ (5) Archives nationales, carton G 280, dossier 768. fait© par 1© citoyen Lemaire au nom dë la So¬ ciété populaire d© la section, a arrêté : 1° Que la section ne reconnaît plus, à compter dudit jour, aucun fonctionnaire ecclésiastique dans l’étendue de son arrondissement; 2° Que cet arrêté sera porté par l’assemblée en masse à la Convention nationale le jour dw la deuxième décade de ce mois, et qu’il sera demandé que les prêtres catholiques ne soient plus salariés par la nation; 3° Que le salaire qui leur a été attribué jus-qu’aüdit jour sera remis au trésorier de la sec¬ tion pour le montant être distribué à nos frères et sœurs qui sont dans l’indigence ; 4° Que tous les jours de décade il sera fait une instruction morale par un ou plusieurs ci¬ toyens nommés à cet effet par l’assemblée géné¬ rale. Pour extrait conforme , les jour et an que dessus : Marchait, président ; Piau, secrétaire. Compte rendu du Bulletin dé la Convention (i). La section des sans-culottes et la Société fra¬ ternelle de la même section viennent annoncer que leurs citoyens ne reconnaissent plus de culte dominant ni de prêtres catholiques dans leur arrondissement. ' Le citoyen Lsmaire porte la parole en leur nom et s’exprime en ces termes: Représentants du peuple, nous rendons grâces et justice à vos immortels travaux, nous vous devons un gou¬ vernement et des lois républicaines. Tous avez terrassé tontes les tyrannies et toutes les in¬ trigues; vous avez lancé d’un bras vigoureux le char de la Révolution et de la liberté : il roule dans toutes les parties de la France avec une rapidité triomphante : il écrase journellement tous les traîtres de l’intérieur sotis ses roues de fer et d’airain. Précipitez-le avec plus de force encore sur les tyrans coalisés; conduisez-le tou¬ jours avec la même énergie, jusqu’au moment où vos collègues, nos amis et nos frères seront vengés des assassins et des perfides qui les ont immolés; restez à votre poste jusqu’à ce que, succédant aux tempêtes qui nous assiègent de toutes parts, le calme de la paix nous laisse jouir tranquillement de votre ouvrage. Et toi, Montagne sainte, patronne des So¬ ciétés populaires, protectrice des assemblées fraternelles ! toi d’où sont partis les éclairs et les foudres qui ont brisé, réduit en poussière les trônes et les autels de l’erreur, demeure inébran¬ lable au milieu des orages : si des mains sacri¬ lèges ont détaché quelques pierres de ton sein, ces pierres en tombant ont écrasé les scélérats sous leur poids, et la Montagne est toujours entière, toujours la même (2). Législateurs, nous vous présentons des ci-devant prêtres an nombre de huit, qui viennent d’abjurer solennellement leurs jongleries et leur charlatanisme : ce sont des .'enfants nouveau-(1) Premier supplément au Bulletin de la Conven¬ tion du 1er jour de la 3e décade du 2e mois de l’an II (lundi 11 novembre 1793); Moniteur universel [n° 53 du 23 brumaire an II (mercredi 13 no¬ vembre 1793), p. 214, col. 3]. (2) Vifs applaudissements, d’après le Moniteur universel [n° 53 du 23 brumaire an II (mercredi 13 novembre 1793), p. 214, côl. 3]. 708 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j g Novembre T793 nés qui veulent être régénérés par vous. Hier, dans la salle de notre Société populaire, qui n’entendait, il y a quatre ans, que des absur¬ dités théologiques, et qui ne retentit plus au¬ jourd’hui que des sons mâles de la liberté, ils ont eux-mêmes brûlé au flambeau de la raison les monuments et les signes de leur aveugle cré¬ dulité ; et par un hasard que pourrait seule expli¬ quer la théologie, qui expliquerait tout, si elle subsistait encore, cet autodafé s’est exécuté aux pieds de la même chaire, qu’ils nommaient autrefois sacrée, et qui les avait armés de ces pouvoirs, qu’ils reconnaissent impies, corrup¬ teurs et attentatoires à tous les droits de la nature. Législateurs, n’est-ce pas là vraiment une amende honorable? (1) Notre assemblée fraternelle s’est chargée d’instruire tous les enfants de la section, et prin¬ cipalement ceux que l’orgueil et le vice appe¬ laient naguère Enfants de la Pitié, et que nous appelons aujourd’hui les vrais enfants de la nature et de la patrie. Vous les voyez devant vous, législateurs, ils vous jurent de défendre jusqu’à la mort la mère tendre qui les nourrit et qui les élève à la dignité d’hommes libres et républicains. Hymne patriotique, relative à V inauguration du Temple de la Baison, chantée par les orphelins des défenseurs de la patrie, de la Société des Jeunes Français, élèves de Léonard Bourdon, membre de la Convention nationale, à la séance du 20 brumaire, Vcm II de la Bépublique une et indivisible. Sur Vair chéri (la Marseillaise): Français 1 quelle métamorphose Transforme nos saints en lingots ! La raison est enfin éclose, Elle anéantit les cagots I (bis) . De leurs ridicules mystères Effaçons jusqu’au souvenir; Que notre dogme, à l’avenir Soit d’être heureux avec nos frères; Français ! La vérité qui brille à tous les yeux, La liberté, l’égalité, voilà quels sont nos dieux ! Voûte si longtemps profanée Par le plain-chant du calotin, Tu ne seras plus parfumée Que par l’encens républicain! (bis) Réjouis-toi, tes destinées, Loin d’un clergé sot et fripon, A la nature, à la raison Seront désormais consacrées ! Français ! La vérité qui brille à tous les yeux, La liberté, l’égalité, voilà quels sont nos dieux ! Sur le tombeau du fanatisme Et d’une absurde Trinité, Éclairons le patriotisme Du flambeau de la vérité, (bis) Aux discordes du culte antique Faisons succéder l’union, Et que notre religion Soit d’adorer la République ! Français ! La vérité qui brille à tous les yeux, La liberté, l’égalité, voilà quels sont nos dieux ! (!) On rit et on applaudit. (Ibid.) Le rapporteur du comité de Salut public [Barère (1)] fait part à la Convention d’un avan¬ tage remporté par l’armée française sur les ras¬ semblements de brigands commandés par Cha-rette à Noirmoutier; 1,200 braves ont mis en déroute les quatre armées de Charette, Jolly, Sa vin et Ducloudy. Insertion au « Bulletin » (2). Suit une lettre de la Commission administra¬ tive près V armée de VOuest, qui rapporte cet avan¬ tage (3) : La Commission administrative près V armée de VOuest, division des Sables, au comité de Salut public de la Convention nationale. « Saint-Gilles-sur-Vie, le 10e jour de la lre décade du 2e mois de l’an II de la République française une et indivisible. « Représentants du peuple, « Vive la Bépublique / Les quatre armées de Charette, Jolly, Savin et Ducloudy ont été mises en déroute par 1,200 braves. Hier matin, nous apprîmes que le poste de la Chaize-Giraud s’était replié sur Vairé. Peu de temps après, on nous avertit qu’il se faisait un rassemble¬ ment de l’autre côté de la rivière de Vie, sur les bords du marais du Perrier, Soulans et Saint-Jean-des-Monts. Nous passâmes à Croix-de-Vie, avec l’adjudant général chef de brigade Char-léry, commandant à Saint -Gilles, sur les 5 heures du soir, pour vérifier ces rapports, et d’après les renseignements qu’on nous donna, nous eûmes la certitude que déjà 5 à 600 brigands avaient filé sur le village de Buet, un peu au delà de Saint-Hilaire-de-Rié. De retour à Saint-Gilles, nous n’avions eu que le temps de rentrer dans nos domiciles lorsqu’une patrouille de chasseurs à cheval et de gendarmes nous apprit que le poste du Pas-Opton, après avoir été dé¬ busqué par les rebelles, à coups de canon, se repliait sur nous, et qu’une forte colonne s’avan¬ çait pour nous attaquer. On courut aux armes; chacun se rendit à son poste; nos retranche¬ ments furent hérissés de baïonnettes; une pièce de 36, sept de 4 et une de 3 les défendaient contre les attaques de cette horde de bandits. A 8 heures du soir, ces scélérats battirent le pas de charge et se présentèrent à la gauche de nos retran¬ chements. Un feu de file bien nourri et la canonnade la plus vive les eurent bientôt re¬ poussés ; trois quarts d’heure de silence de part et d’autre succédèrent et nous firent présumer que les brigands allaient changer leur attaque pour se porter sur un autre point. Effective¬ ment, l’affaire s’engagea au centre de nos re¬ tranchements, tandis qu’une partie de la co¬ lonne ennemie continuait la première attaque. Le feu croisé de nos pièces de campagne et de celle de 36, l’ardeur et la précision de nos braves " (1) D’après les divers journaux de l’époque. (2) Procès-verbaux de la Convenlion, t. 25, p. 127. (3) Archives nationales, carton C 279, dossier 752. Bulletin de la Convention du 10e jour de la 2e décade du 2e mois de l’an II (dimanche 10 novembre 1793); Moniteur universel [n° 53 du 23 brumaire an II (mer¬ credi 13 novembre 1793), p. 214, col. 2]; Journal des Débals el des Décrets (brumaire an II, n° 418, p. 276),