tConrection nationale.] ARCHWE8 PARLE»£NTAIflES. j fsSSSëTm «06 Compte bendu du Momteurumtmeel (1). Le1 conseil exécutif provisoire fait part à la Convention qu’il a pris toutes les mesures néces¬ saires pour l’exécution du décret rendu en faveur des patriotes de la commune des Deux -Ponts, pour les faire mettre en possession de 1 3urs bit ns. (On applaudit. ) Les sans-culottes de Chalon-sur-Saône prient la Convention nationale de prendre en considé¬ ration les plaintes qu’ils se voient forcés de Ini adresser; ils se plaignent de ce que leur com¬ mune n’est jamais citée parmi celles qui mar¬ chent avec énergie dans la carrière révolution¬ naire Insertion au « Bulletin » (2). Suit là lettre des sans-culottes de Chalon-sur Saône (3). Les sans-culottes de CJialon-sur-Saône, à la Convention nationale. « Législateurs, « L’oubli de notre cité dans les relations que vous donnez journellement des communes qui marchent fièrement dans la carrière de la Ré¬ volution nous est d’autant plus sensible qu’il ne peut être que l’effet d’une malveillance inté¬ ressée à nous calomnier. Oui, citoyens, notre position fait envie, et l’intrigue met en œuvre pour nous ravir les suffrages de l’opinion pu¬ blique. « Cependant, éloignés du foyer des lumières, abandonnés par ceux mêmes qui devaient natu¬ rellement nous éclairer, fatigués paT une mul¬ titude d’écrits insidieux et trompeurs (surtout de la part des départements du Midi) qui avaient bien mérité de la patrie, enfin réduits à l’ignorance la plus absolue sur les événements ks plus intéressants, nous avons résisté et sommes demeurés fermes dans les priniepes. « Recourez aux différentes adresses, aux vœux multipliés que nous avons faits dans les grandes circonstances, et dans les crises les plus orageuses, et vous reconnaîtrez : « 1° Adresse pour demander la mort du tyran dont nous avions déjà provoqué la dé¬ chéance ; « 2° Adresse de proscription d’une garde départementale ; « 3° Demandé la peine de mort contre qui¬ conque provoquerait la dissolution du tribunal révolutionnaire ; « 4° Adresse pour solliciter le rappel des appelants; (1 ) Moniteur uniuersel [n° 74 du 14 frimaire an II (mercredi 4 décembre 1793), p. 29.9, col. 1]. D’autre part, l 'Auditeur national [A° 437 du 13 frimaire an II (mardi 3 décembre 1.793), p. 2] rend compte de la lettre du conseil exécutif provisoire dans les termes suivants : « Le conseil exécutif informe la Convention qu’il a pris les mesures nécessaires pour que le décret rendu dernièrement en faveur des patriotes réfugiés de Deux-Ponts soit pleinement exécuté. » (2) Procès-verbaux de ta Convention, t. 26, p. 304. (3) Archives nationales, carton G 285, dossier 831. « 5° Adresse de félicitation pour Rétablisse¬ ment de la République; « 6° Adresse de félicitation sur les journées des 31 mai, 1er juin et 2 dudit; « 7° Différentes adresses pour indiquer des moyens de déjouer les malveillants et mettre en sûreté les frontières. « Que les Jaeobius vérifient eux-mêmes leur correspondance, ils se convaincront que nous avons été les premiers à reconnaître leurs prin¬ cipes qu’ils ni’ eu ont pas dédaigné l’assurance et qu’ils nous en ont témoigné une satisfaction bien précieuse, notamment une lettre de félici¬ tations à Marat, lors de la justice qui lui fut rendue par le tribunal révolutionnaire. Nous avons pleuré sa mort, ainsi que celle de Le-peletier. Nous leur avons rendu des honneurs funèbres et nous avons placé leurs bustes dans la salie de nos séances, à côté de l’arbre de la Montagne. Enfin, notre conduite présente une suite constante de faits civiques qui ne sont pas connus et qui doivent paraître d’autant pins précieux que nous n’avons point cherché à rendre public pour en tirer vanité, nous n’avons point mendié les applaudissements de la Con¬ vention, nous nous sommes contentés de les mériter; qui peut donc nous attirer tant de mortifications de défiance et de soupçons par suite de nos principes et de notre énergie ; les corps constitués et la Société populaire ont été épurés et nous ne cesserons de les surveiller, Les aristocrates et les modérés sont arrêtés, l’esprit public est à la hauteur des grands prin¬ cipes révolutionnaires ; nous avons porté notre surveillance jusque sur l’ Administration des messageries infectée d’aristocrates et des com¬ plices des Lyonnais; c’est le seul changement nécessaire qui reste à faire dans notre cité et qui n’a pu être opéré parce que les représentants n’avaient pas de pouvoirs suffisants. « Traitez-nous donc, législateurs, en enfants de la même famille, et rendez -nous une estime qui nous est due et que nous ne cesserons de mériter. « Tridi de la 3e décade de brumaire et de l’an II de la République française une, indivi¬ sible et démocratique. » ( Suivent 77 signatures.) La nouvelle Société de Gerberoi [Gebbeboy], district de Beauvais, rend compte de sa première séance : elle demande à changer son nom en celui de Gerbe-la-Montagne. Elle annonce que leur curé a abjuré son métier de prêtre, et qu’elle fait un envoi de plusieurs effets d’or et d’argent provenant de-son église. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre de la nouvelle Société de Ger-beroy (2). « Citoyens représentants, « Enfin, la vérité triomphe, le fanatisme n’est plus, le règne de la raison commence et (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 304. (2) Archives nationales, carton P'7 1008A, dos¬ sier 1384. |0on veûtron nationale. ) AftGHfVES PARLEMENTAIRES. , j "507 le génie républicain avec complaisance sur les campagnes. C’est sous les auspices de ce génie de la liberté qu’une société sans-culotte vient de se former à Gerberoy, chef-lieu de canton et district de Beauvais; le procès-ver¬ bal de son établissement date de l’an premier de là vaison. Sa première séance, fut consacrée d’abord à un doux épanchement de sentiments d’union entre tous les sociétaires, qui se don¬ nèrent le baiser fraternel; ensuite on vit l’autel de la patrie se couvrir d’offrandes 'civiques que les bons sans-culottes s’empressèrent d’y déposer pour être envoyées aux braves volon¬ taires de cette commune, dont le nombre s’élève à 24, malgré sa petite population mâle qui n’excède pas 120 citoyens, mais de bons répu¬ blicains ne calculent pas avec la patrie. « Le premier mouvement motionnaire qui ait éclaté dans cette même séance fut un cri géné¬ ral d’indignation pour l’immoralité de la der¬ nière syllabe du nom de Gerberoy. Braves Montagnards, pardonnez à notre enfance répu¬ blicaine emmaillottée jusqu’ici dans les langes du fanatisme, de ne point encore avoir marché au pas de la Révolution, mais nous y voilà, et ça ira, Vive la République! Vive la Montagne! Enhardissez notre marche, législateurs, en dé¬ crétant que cette commune portera à l’avenir le nom de Gerbe-la-Montagne. « Les premiers pas des sans-culottes de cette société naissante se tourneront vers l’église, dont le curé vient de se rendre au cri de la raison en abjurant les erreurs qu’il nous ensei¬ gnait de bonne foi : tous les effets d’or et d’ar¬ gent montant à la valeur de 31 marcs 4 onces plus 18 livres, et une grande quantité de fer et de plomb en ont été retirés ; nous les avons fait transporter à l’Administration de notre dis¬ trict, pour par elle être déposés sur J’autel et dans le sanctuaire de la patrie; la dédicace de cet édifice sous la dénomination de temple de la raison est ajournée au décadi de la pré¬ sente décade et nous ne connaissons plus ici d’autres fêtes que ces jours de décade; la pre¬ mière du... brumaire dernier a été solennisée par un autodafé civique de titres féodaux brûlés par le corps municipal dans le délai déterminé par votre décret. « Fondateurs de la République, encore un mot et nous finissons. Restez fermes à votre poste, la patrie vous le commande, nous ne vous en disons point davantage, « Noms des 24 volontaires : « J. -F. Boudret, marié ayant enfants, L. Pe-nel, C. Roudeau, ayant femme et -enfants, P. Ichec, N.-J. Ichec (frères), J.-L.-N. Lemaire... Lemaire (frères), J. -B. Fegeux, M. Fegeux, N. Fegeux (frères), C.-L. Labure, J. -B. Prévost, S. Démoulin, J. -B. Curbre, J. Curbre (frères), F. Toutain, J. -F. Lelong, ayant femme et en¬ fants, J. -H. Grison, N. Breton..., Boudret, N. Dourlens, F.-D,. Bourdon, M. Pillet..., Heude-bourg. Attestation du secrétaire de l'administration du district de Beauvais ( 1 ). Je soussigné, secrétaire de l’administration du district de Beauvais, certifie qu’il a ét& déposé ce jourd’hui audit district par les ci¬ toyens Pierre -Antoine Serté et Charles Just Bois-Thierry, tous deux commissaires, tant de la municipalité que de la Société populaire de Gerberoy, les objets ci-après provenant de l’église dudit Gerberoy. Premièrement. Les quatre branches d’une croix de proces¬ sion, une paix, quatre couverts (sic) de livres. en forme de reliques pesant avec une petite croix, six marcs, sept onces ....... 6m 7° 0» Deux burettes à saintes -huiles et une petite coquille pesant un marc, deux onces, trois gros ....... 1 2 3 Un grand soleil en vermeil, garni de deux figures, deux anges et une couronne pesant dix-sept mares, deux onces, sept gros ............. 17 2 7 Un calice et sa patène en vermeil pesant cinq marcs, une once ...... 5 1 0 Un autre calice en argent avec sa patène, pesant quatre marcs, sept onces, deux gros ............. 4 7 2' Un ciboire en argent pesant deux marcs, une once, un gros .......... 2 1 1 Le total de la pesée ci-dessus se monte à trente-sept marcs, cinq onces, cinq gros. . . .............. 37m lo 3� Plus une poignée de franges en cuivre, deux plaques, un bénitier, deux christs, un goupillon, une pomme et une douille -de croix, le tout de cuivre, pesant environ trente livres. Plus différents moreeaux de] plomb pesant environ deux-cent vingt-cinq livres. A Beauvais, le huit frimaire, an deuxième de la République française, une, indivisible et impérissable. Mesanguy. Les membres composant la Société républi¬ caine de Mazamet font part à la Convention qu’ils ne forment actuellement qu’une même famille avec les ci-devant protestants, et que leurs cendres iront reposer dans le même lieu. Mention honorable, insertion au « Bulletin (2). « A Gerberoy, le sextidi 6 frimaire de la 2e année de la République une, indivisible et impérissable, et le premier de la raison de la philosophie. » (Suivent 29 signatures.) (1) Archives nationales, carton F1T 1008A, dos¬ sier 1384. (%) Peoeès�üerbattx de la. Convention, L. 2&, 804