SÉANCE DU 26 BRUMAIRE AN III (16 NOVEMBRE 1794) - N° 1 279 ainsi l’humanité et la sagesse a la justice, vous jettés les fondements les plus solides de la morale publique. A vous seuls appartenoit le droit de diriger l’opinion; vous formés le centre unique auquel doivent abboutir tous les rayons; ainsi n’avés vous eu qu’a faire entendre la voix de la vérité, de la raison, des vrais principes, et tous les bons citoyens l’ont entendue. Recevés l’expression de notre reconnoissance de vos nouveaux bienfaits. Inviolablement attachés a la représentation nationale, c’est elle seule que nous prendrons toujours pour guide ; nous la seconderons de tous nos efforts en poursuivant l’objet de notre institution, les dilapi-dateurs de la fortune publique avec autant de fermeté que de courage. Conservés jusqu’à la paix le gouvernement révolutionnaire tel que vous l’avés rectiffié et restés à votre poste jusqu’à la parfaite consolidation de la République. Salut, vive la République et la Convention. Suivent 5 signatures. k [L’agent national près le district de Bagnères à la Convention nationale, le 2 brumaire an III] (14) Représentons du peuple français, Vous avez proclamé la republique dans un moment ou le brigand de Prusse etoit pour ainsi dire aux portes de Paris. Vous avez abattu la tête de Capet malgré les menaces de tous les rois coalisés et les infernales manoeuvres des royalistes de l’interieur. Vous avez écrasé le monstre aux cent têtes qui devoit perdre la france en la divisant, vous avez résserré le faisceau de la republique une et indivisible, malgré les efforts centrifuges d’un très grand nombre de départemens et surtout de quelques grandes villes ambitieuses qui vouloient devenir capitales de quelques Etats fédératifs. Vous avez présenté au peuple français une constitution véritablement populaire qui fera sa gloire et son bonheur lorsque la révolution sera terminée. Vous avez immolé à la liberté française ce nouveau tyran qui ne travailla avec tant d’ardeur à la destruction de l’ancien trône royal que pour en élever un autre à sa propre ambition ; qui pour mieux le consolider le cimen-toit du sang des citoyens; qui pour arrêter la main des républicains dont il redoutoit le courage avoit mis la terreur à l’ordre du jour. Vous avez fait courber sous le glaive de la puissance nationale cette orgueilleuse municipalité qui trop souvent se crut en droit de s’elever au dessus de la nation entière et d’influencer les deliberations de ses representans. Vous avez lancé contre les tyrans coalisés des bataillons intrépides, ils ont purgé de leurs (14) C 324, pl. 1398, p. 3. F. de la Rép., n° 55, mention. satellites le sol de la liberté ; ils ont chassé bien loin de nos frontières leurs légions innombrables, les pyrénées, les alpes, le rhin, la moselle, la meuse, la sambre et l’escaut sont étonnés des exploits de nos républicains, jeûnais les français ne furent si grands, jamais peuple ne courut autant de dangers et n’acquit en si peu de temps autant de gloire. Le souverain vous delegua pour dégager sa liberté des entraves du despotisme royal et pour la consolider sur des bases à jamais inébranlables. Vous avez démontré que vous etiez capable de remplir les hautes destinées auxquelles il vous appella, qui mieux que vous seroient dignes de sa confiance, j’entends la fraction de ce peuple qui vit au pied de ces montagnes, aux sources de l’adour, je l’entends applaudir et j’applaudis avec elle à votre courageuse révolution de rester à votre poste jusqu’au moment ou la révolution sera consommée, jusqu’au moment où la république triomphante donnant la loi à tous ses ennemis pourra jouir sous la garantie de ses victoires des fruits d’une constitution aussi solide que la paix qu’elle aura dictée. Nous applaudissons aux grands et invariables principes de morale et de gouvernement que vous venez de proclamer ; les hommes vertueux seront honnorés et vivront sans terreur sous la protection des lois; eux seuls occuperont les emplois, le peuple n’a confiance qu’en eux, les méchans seront comprimés, les dilapi-dateurs de la fortune publique, poursuivis. Une fraction du peuple souverain quelle que soit sa force et sa position n’aura jamais impunément la téméraire audace d’influencer les délibérations de ses représentans. Votre adresse ranime le courage des citoyens, elle leur donne plus de fermeté et d’énergie que cent batailles gagnées. Vive la République. Dinac. I [Le comité révolutionnaire et de surveillance du district d’Aurillac à la Convention nationale, le 6 brumaire an III] (15) Liberté, Justice, Égalité. Vive la Convention nationale. Périssent les intrigans et les terroristes. Citoyens Représentans, Le comité en applaudissant avec tous les vrais républicains aux principes que vous aves si bien developés dans votre adresse au peuple, croit de son devoir de vous en témoigner sa reconnoissance particulière. Oui, Citoyens representans, ces sentiments etoient dans nos coeurs; et nous aimons à croire qu’ils etoient dans celui de tous les français, pourquoi n’étoit (15) C 324, pl. 1398, p. 2. F. de la Rép., n° 55, mention.