[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. | “ 2SlSbro*i793 441 B. Adresse de la Société 'populaire A Oust (1). La Société populaire d'Oust, chef -lieu de canton, district de Saint-Girons, à la Convention natio¬ nale. « A Oust, le 13e frimaire, l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Citoyens représentants, « La tête de Louis Capet n’avait pas suffi à l’affermissement de notre liberté, celle d’Antoi¬ nette, de Philippe, de Brissot et de leurs vils Î>artisans devaient tomber sous le glaive popu-aire. Ce grand acte de justice a effrayé les enne¬ mis de la chose publique. « Vous avez beaucoup fait, citoyens repré¬ sentants, mais non pas assez. Exterminez tous ceux qui, par le fédéralisme ou autres projets liberticides ont tenté de faire crouler l’édifice de la Constitution. L’air de la liberté n’est pas pour eux; que tout plie devant la majesté du peuple et cède à son salut. Qu’aurait-il à redou¬ ter? le génie de Marat veille sur lui. Dirigez, citoyens représentants, le vaisseau de la Répu¬ blique jusqu’à ce qu’entièrement purgée des ennemis intérieurs, elle triomphe au dehors des tyrans et des esclaves. « Auzies neveu, président; Vidal, secré¬ taire; Dis, secrétaire; Maurette, secré¬ taire; Soüm, secrétaire. P. S. La Société ignore le sort d’une adresse d’adhésion qu’elle envoya à la Convention natio¬ nale sur les événements des 31 mai, 2 et 3 juin. C. Adresse de la commune de Yilliers-en-Des-sceuvre ( 2). La commune de YUliers-en-Lessœuwe, canton d' Ivry-la-Bataille, département de l'Eure, aux citoyens représentants du peuple à la Conven¬ tion nationale. « Citoyens, « Il est temps de déjouer les menées et la trame perfide des ennemis de la chose publique. La famine et la misère déplorables régnent parmi nous, et pour ainsi dire la guerre civile à nos portes, nous font craindre une explosion aussi terrible que prochaine, suite inévitable du mécontentement général de nos concitoyens. Nos halles, nullement garnies d’aucuns grains, deviennent de plus en plus le foyer de l’insur¬ rection; car à peine le père d’une nombreuse famille peut-il s’en procurer un boisseau. « Le prix du maximum qui ne fixe que la pre¬ mière et non la seconde ni la troisième qualité du grain en laissant aux cultivateurs et proprié¬ taires de grains l’arbitraire sur ces deux der-(1) Archives nationales, carton C 286, dossier 841. (2) Archives nationales, carton C 285, dossier 825. niers en est la première cause, et le prix exces¬ sif du maximum de l’avoine, grain le plus infé¬ rieur de tous, qui ne devrait valoir tout au plus que 8 livres le quintal, et qui est fixé au même prix que le froment de la première qualité, en est la seconde, et nos perfides ennemis en font jouer les ressorts, car on ne trouve point aujourd’hui dessous nos halles, ni 6eigle, ni orge, et très peu de méteil. Cela prouve qu’on le fait manger aux bestiaux, et on n’en peut point douter, car ü leur est plus profitable que l’avoine et moins cher, ce qui n’arriverait pas si l’avoine ne valait que 8 livres le quintal. C’était autrefois le seigle, le méteil et l’orge qui étaient l’aliment et la subsistance de la majeure partie de nos concitoyens des campagnes; aujourd’hui tout est disparu, que deviennent -ils? « Nos perfides ennemis espèrent triompher par ces moyens odieux et pouvoir soulever un peuple manquant de tout, et, par là, saper les fondements de la République. « Mais non, citoyens représentants, écoutez le langage de la vérité. Mieux qu’à vous l’expé¬ rience nous la fait voir dans son plus beau jour. Nous vous le disons avec franchise, éooutez-nous, l’abondance et la tranquillité renaîtront au milieu de nous; écoutez-nous, les ressorts de la malveillance seront déjoués et la Répu¬ blique sera sauvée. « Nous vous demandons, citoyens représen¬ tants : « 1° Que vous ajoutiez au décret du 11 sep¬ tembre dernier, sur le maximum du prix des grains, un décroissement tous les mois, tel qu’il était prescrit par le sage et salutaire décret du 4 mai dernier; « 2° Que le maximum des seconde et troi¬ sième qualités de chaque espèce de grain soit taxé par toute la République et par le moyen du décroissement mois par mois. Le cultivateur s’empressera de garnir les halles, et aucun citoyen n’aura intérêt de s’approvisionner d’avance, ainsi les halles se trouveront garnies et les citoyens abondamment fournis; « 3° Que vous décrétiez un maximum géné¬ ral par toute la République pour le prix des denrées et autres marchandises de première nécessité, qui décroisse aussi tous les mois jus¬ qu’au premier mois de l’an III de la Répu¬ blique; car la disproportion du maximum réglé par les différents districts a produit jusqu’à ce jour un très mauvais effet par sa non-exécution, les accapareurs, aujourd’hui plus que jamais, font agir les ressorts de leurs perfides manœu¬ vres, de manière que tout renchérit de jour à autre et même tout disparaît, le peuple va manquer de tout si on n’y apporte pas promp¬ tement un remède efficace; « 4° Qu’il soit accordé aux marchands débi¬ tants un profit commercial pour la circulation, pris en dedans du maximum, car s’il était pris en dehors, les marchands en gros profiteraient deux fois, car ils vendent aussi en détail; « 5° Que la vente des biens domaniaux et des émigrés, ainsi que ceux de la ci-devant liste civile soit entièrement effectuée par toute la République dans quatre mois au plus tard, et qu’ils soient divisés par lots de 3 ou 4 arpents au plus, conformément aux précédents décrets qui l’ordonnaient ainsi; par ce moyen, les ci¬ toyens de la classe moins fortunée seront à portée d’en acquérir, soit à rente ou autrement, ce qui produira infailliblement un merveilleux effet, et fera toute la force de la République, car