SÉANCE DU 2 BRUMAIRE AN III (23 OCTOBRE 1794) - N° 25 371 frappez donc sans pitié l’aristocratie et les factions ; frappez au coeur l’intrigue qui est depuis quatre ans la cause de tous nos maux. Que la représentation nationale soit une et respectée; que tout ce qui tendroit à l’outrager ou à la rivaliser, rentre aussitôt dans le néant. Que l’agriculture oubliée et le commerce partout avili, recouvrant enfin l’estime et tous les talens proscrits par la conjuration, absorbent, par une utile activité, de dangereux ressentiments; ils calmeront cette multitude d’esprits aigris par les malheurs et l’injustice; ils cou-courreront à l’envi à réparer nos maux, prépareront à la liberté des trésors inépuisables, et il ne restera d’autre passion que celle de sauver la République. Pour nous nous ne recon-noitrons d’autre centre que la Convention nationale, d’autre affiliation que celle que doivent avoir avec elle, et avec elle seule, les vrais amis de la liberté. Le Berre, président, Lebreton, Leleal, secrétaires. i [Le comité révolutionnaire du Havre-Marat, ci-devant Havre-de-Grâce, Seine-Inférieure, à la Convention nationale, du 12 vendémiaire an III] (73) Liberté Egalité Citoyens représentants, La vertu n’est plus un vain mot qui serve de masque aux scélérats; elle va fixer désormais les destinées de la France. La Convention nationale, longtems abusée, connoit les vrais amis de la liberté, et met en eux la confiance. Les intrigants peu à peu démasqués de toutes parts ne siégeront plus dans les places où le Peuple ne les conservoit que par la terreur. La vérité a déchiré le voile du crime... Qu’ils tremblent ceux qui voudroient encore se soutenir sur les débris de la renommée mensongère des Robespierre. Qu’ils tremblent ces soidisant patriotes qui se disent aujourd’hui opprimés, et cherchent encore à avilir la Convention nationale pour élever à sa place une tirannie cimentée dans le sang. La liberté, l’égalité sont sauvées. L’homme sera libre en obéissant aux loix; il verra ses égaux dans tous les français parceque les loix les favoriseront et les protégeront également. Tous les moyens destructeurs et insignifiants dont les Robespierre étoient les auteurs sont voués à l’exécration. C’est par l’encouragement des arts et des sciences, de l’agriculture, et du commerce que la République française va devenir impérissable. Tous les bons citoyens se rallieront sans cesse à la Convention nationale, nous nous plaisons à jurer à elle seulle et dans (73) C 323, pl. 1384, p. 23. son sein, notre obéissance à ses loix, et notre surveillance la plus active pour l’exécution du gouvernement révolutionnaire. Salut et fraternité. Christenat, président, Denouelle, secrétaire. j [Le tribunal criminel du département de la Nièvre à la Convention nationale, s. d.] (74) Représentai du Peuple, Justice, probité, union, fraternité, voilà les bases sur lesquelles doit être constamment assise la liberté. Vous venez de consacrer de nouveau ces principes étemels dans votre adresse aux français ; nous les partageons avec tous les républicains : comme eux, nous ne reconnoi-trons jamais que la Convention, nous serons entièrement soumis à ses décrets et nous détesterons toujours tous les partis, toutes les factions ! La République, une et indivisible, guerre à mort à tous les ennemis du Peuple, c’est notre profession de foi, nous n’en aurons pas d’autre. Guillier, président, Passot, accusateur public et six autres signatures. k [Le conseil général et l’agent national du district de Lisieux, département du Calvados, à la Convention nationale, du 26 vendémiaire an III] (75) Liberté, Egalité, Fraternité ou la Mort Nous avons lu avec enthousiasme le rapport de Lindet sur la situation de la République et l’adresse aux français que vous avez arrêtée et décrétée le 18 de ce mois. Les principes qu’elle contient mis en pratique, assurent tout à la fois les destinées de la fiance et le gouvernement républicains. La confiance sans bornes que les amis sincères de la liberté et de l’égalité, ont dans vos sublimes travaux, a toujours trompé les espérances criminelles des ennemis du bien public, en vain ont-ils semé la méfiance parmi les citoyens de notre commune et cherché à avilir les autorités constituées; en vain ont-ils tenté de nous diviser et de nous abreuver de dégoûts en nous calomniant avec autant d’impudeur que d’achamement. (74) C 323, pl. 1384, p. 29. (75) C 323, pl. 1384, p. 14. Moniteur, XXII, 302; Bull., 7 brum. ; Débats, n" 759, 447 ; C. Eg., n° 802. M. XJ., XLV, 21.