392 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 8 La société populaire de Dole, département du Jura, écrit [à] la Convention nationale : « A peine expiroit l’exécrable monstre du fanatisme, frappé de la foudre nationale, que de vils détracteurs prirent prétexte de ce triomphe pour calomnier la France chez les autres nations, en la travestissant à leurs yeux en un peuple d’athées... Mais les athées eux-mêmes, que diront-ils à présent ? Leur projet de nous rendre odieux à l’étranger, est échoué; leur système de corruption est détruit ; votre auguste décret du 18 floréal va forcer à la vénération l’Europe entière ». Cette société termine par renouveler le serment de se conformer aux lois qui émanent de la sagesse de la Convention, et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (1). [Dole, s.d.] (2). «Honneur au Sénat français ! Il vient de s’acquérir une gloire immortelle. A peine expiroit l’exécrable monstre du fanatisme frappé de la foudre nationale, que de vils détracteurs prirent texte de ce triomphe pour calomnier la France chez les autres nations, en la travestissant à leurs yeux en peuple athé. Mais les athés eux-mêmes, que diront-ils à présent ? Leur projet de vous rendre odieux à l’étranger est échoué; leur système de corruption dans l’intérieur est détruit... Votre auguste décret du 18 floréal va forcer à la vénération l’Europe entière. C’est une nouvelle victoire remportée sur nos ennemis qui ne coûtera pas une goûte de sang à la République. Par elle est déjouée la plus dangereuse des conspirations, qui caressant perfidement le cœur de l’homme ne tendoit à rien moins qu’à effacer de son esprit toute idée de l’Etre Suprême, pour l’entraîner dans les plus grands crimes sans remords... Si le Français dégagé des préjugés fanatiques, libre comme aux premiers jours de la nature, rend à son auteur un hommage digne de lui, si nos armées triomphent, si la tête des conspirateurs tombe, si nos ennemis intérieurs sont mis hors d’état de nuire, si le gouvernement révolutionnaire soutient dans la carrière de la gloire sa marche imposante et prospère, c’est à vous, législateurs, c’est à vos comités que nous devons tant de succès, tant de bienfaits. C’est à vous, en un mot, que la France heureuse et libre payera dans tous les tems le tribut de reconnaissance qu’elle vous doit à si juste titre. Pleins d’admiration et pénétrés des mêmes sentimens, les Républicains Dolois s’empresseront dans toutes les circonstances de vous rendre leurs hommages. Us renouvellent aujourd’hui leur serment de se conformer aux lois que votre sagesse dicte du haut de la Montagne où vous siégez. (1) P.V., XXXIX, 82. (2) D XXXVni, 5, doss. LXVI. Nous joignons ici les vœux de notre tendre jeunesse, fruits de sa production, que nous vous invitons d’agréer. S. et F. » Jobard (vice-présid.) , Dargent fils ( secrét .), Rouxel (secrét.). [ Couplets adressés à la Conv. par la jeunesse républicaine de Dole]. « De jeunes cœurs nés patriotes, O vertueux Représentans, Qui veulent mourir Sans-culotes Vous écouterés les accens :(bis) Réjouis de voir leur enfance Entre les mains de la Raison, De la patrie les rejettons Vous vouent toute leur existence, (bis) Plus de calotins, plus de moines, Et meilleure religion; On n’entend plus ces gras chanoines Nazoner leur sote oraison. A la vertu nos tendres âmes Seront formées dès le berceau; Les despotes sacerdotaus Devant vous, mettent bas les armes De Jésus-Christ, le grand vicaire, Son illustre représentant, Menace en vain de son tonerre Et des foudres du Vatican : Le dieu qui nous a donné l’Etre, Nous dit de fuir les imposteurs; Qu’il règne à jamais sur nos cœurs ! Nous le servirons mieux sans prêtre. Dans nos contrées le fanatisme, Grâce à vos glorieux travaus, Vient de suivre le royalisme Que vous avés mis au Tombeau : Nous ne craignons donc plus de maître, En atterant les opresseurs La Montagne est notre sauveur; Nous lui devons un nouvel être ! » 9 La Société populaire de Cressy, département de la Somme, félicite la Convention nationale sur l’anéantissement de la conjuration et des conjurés, applaudit à son énergie, et l’invite à rester à son poste, jusqu’à ce qu’elle ait conduit au port le vaisseau de la révolution, et qu’il soit à l’abri des orages. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Cressy , s.d.] (2). « Citoyens représentans, Grâces immortelles vous soient rendues : les conspirations sont déjouées et les conspirateurs anéantis. Conserve ton énergie intrépide, Montagne, c’est toi qui as lancé le vaisseau de la révolution, c’est à toi de le guider d’une main ferme au milieu des tempêtes; ne quitte point ton poste qu’il ne soit entré dans le port et à l’abri des orages. » Fombiel, Bidou, Francheville (secrét.) . (1) P.V., XXXIX, 82. (2) C 306, pl. 1162, p. S. 392 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 8 La société populaire de Dole, département du Jura, écrit [à] la Convention nationale : « A peine expiroit l’exécrable monstre du fanatisme, frappé de la foudre nationale, que de vils détracteurs prirent prétexte de ce triomphe pour calomnier la France chez les autres nations, en la travestissant à leurs yeux en un peuple d’athées... Mais les athées eux-mêmes, que diront-ils à présent ? Leur projet de nous rendre odieux à l’étranger, est échoué; leur système de corruption est détruit ; votre auguste décret du 18 floréal va forcer à la vénération l’Europe entière ». Cette société termine par renouveler le serment de se conformer aux lois qui émanent de la sagesse de la Convention, et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (1). [Dole, s.d.] (2). «Honneur au Sénat français ! Il vient de s’acquérir une gloire immortelle. A peine expiroit l’exécrable monstre du fanatisme frappé de la foudre nationale, que de vils détracteurs prirent texte de ce triomphe pour calomnier la France chez les autres nations, en la travestissant à leurs yeux en peuple athé. Mais les athés eux-mêmes, que diront-ils à présent ? Leur projet de vous rendre odieux à l’étranger est échoué; leur système de corruption dans l’intérieur est détruit... Votre auguste décret du 18 floréal va forcer à la vénération l’Europe entière. C’est une nouvelle victoire remportée sur nos ennemis qui ne coûtera pas une goûte de sang à la République. Par elle est déjouée la plus dangereuse des conspirations, qui caressant perfidement le cœur de l’homme ne tendoit à rien moins qu’à effacer de son esprit toute idée de l’Etre Suprême, pour l’entraîner dans les plus grands crimes sans remords... Si le Français dégagé des préjugés fanatiques, libre comme aux premiers jours de la nature, rend à son auteur un hommage digne de lui, si nos armées triomphent, si la tête des conspirateurs tombe, si nos ennemis intérieurs sont mis hors d’état de nuire, si le gouvernement révolutionnaire soutient dans la carrière de la gloire sa marche imposante et prospère, c’est à vous, législateurs, c’est à vos comités que nous devons tant de succès, tant de bienfaits. C’est à vous, en un mot, que la France heureuse et libre payera dans tous les tems le tribut de reconnaissance qu’elle vous doit à si juste titre. Pleins d’admiration et pénétrés des mêmes sentimens, les Républicains Dolois s’empresseront dans toutes les circonstances de vous rendre leurs hommages. Us renouvellent aujourd’hui leur serment de se conformer aux lois que votre sagesse dicte du haut de la Montagne où vous siégez. (1) P.V., XXXIX, 82. (2) D XXXVni, 5, doss. LXVI. Nous joignons ici les vœux de notre tendre jeunesse, fruits de sa production, que nous vous invitons d’agréer. S. et F. » Jobard (vice-présid.) , Dargent fils ( secrét .), Rouxel (secrét.). [ Couplets adressés à la Conv. par la jeunesse républicaine de Dole]. « De jeunes cœurs nés patriotes, O vertueux Représentans, Qui veulent mourir Sans-culotes Vous écouterés les accens :(bis) Réjouis de voir leur enfance Entre les mains de la Raison, De la patrie les rejettons Vous vouent toute leur existence, (bis) Plus de calotins, plus de moines, Et meilleure religion; On n’entend plus ces gras chanoines Nazoner leur sote oraison. A la vertu nos tendres âmes Seront formées dès le berceau; Les despotes sacerdotaus Devant vous, mettent bas les armes De Jésus-Christ, le grand vicaire, Son illustre représentant, Menace en vain de son tonerre Et des foudres du Vatican : Le dieu qui nous a donné l’Etre, Nous dit de fuir les imposteurs; Qu’il règne à jamais sur nos cœurs ! Nous le servirons mieux sans prêtre. Dans nos contrées le fanatisme, Grâce à vos glorieux travaus, Vient de suivre le royalisme Que vous avés mis au Tombeau : Nous ne craignons donc plus de maître, En atterant les opresseurs La Montagne est notre sauveur; Nous lui devons un nouvel être ! » 9 La Société populaire de Cressy, département de la Somme, félicite la Convention nationale sur l’anéantissement de la conjuration et des conjurés, applaudit à son énergie, et l’invite à rester à son poste, jusqu’à ce qu’elle ait conduit au port le vaisseau de la révolution, et qu’il soit à l’abri des orages. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Cressy , s.d.] (2). « Citoyens représentans, Grâces immortelles vous soient rendues : les conspirations sont déjouées et les conspirateurs anéantis. Conserve ton énergie intrépide, Montagne, c’est toi qui as lancé le vaisseau de la révolution, c’est à toi de le guider d’une main ferme au milieu des tempêtes; ne quitte point ton poste qu’il ne soit entré dans le port et à l’abri des orages. » Fombiel, Bidou, Francheville (secrét.) . (1) P.V., XXXIX, 82. (2) C 306, pl. 1162, p. S.