[Convention nationale.J ARCHIVES PARLEMENTAIRES. �maire an II 249 (9 décembre 1793 Un membre du comité de Salut public [Bà-rère (1)], donne lecture de diverses lettres. L’une est des représentants du peuple réunis à Angers, et datée du 16 de ce mois. Us annoncent que la cavalerie a poursuivi les fuyards et en a fait un grand carnage (2). Suit le texte de cette lettre d'après le Bulletin de la Convention (3). Lettre des représentants du peuple près l'armée de l'Ouest, datée d'Angers, le 16 frimaire, au comité de Salut public. « La cavalerie, comme nous vous l’avons marqué par notre lettre d’hier, s’est mise à la poursuite des ennemis sur la route de Baugé; elle a inquiété, harcelé et exterminé les traîneurs. Une canonnade se fait entendre dans ce moment, il paraît qu’il est aux prises ; les renseignements qui nous sont parvenus par les éclaireurs, nous ont appris que les brigands sont à Baugé, et qu’il e t à croire qu’ils n’y ont laissé qu’un poste, tandis que leur corps d’armée se portera à Saumur. Les dispositions viennent d’être prises en conséquence; l’armée marche sur deux co¬ lonnes, l’une par Baugé, route de la Flèche, l’autre sur Saumur. Ces deux colonnes doivent s’approcher à deux ou trois lieues de l’ennemi, le tenir en échec, prendre des positions telles qu’elles ne puissent être forcées au combat, et qu’elles puissent attaquer quand le moment favorable se présentera; la cavalerie se por¬ tera en avant avec de l’artillerie légère, harcel¬ lera sans cesse l’ennemi, les empêchera de se répandre dans les campagnes, pour piller et chercher des subsistances. Si le plan de cam¬ pagne est bien exécuté, nous espérons y trouver les moyens d’exterminer les brigands par le fer et par la famine. Turreau est parti pour Saumur, où nous avons envoyé mille hommes; il est en même temps chargé de veiller sur Tours, dont les ponts doivent être coupés au besoin. Levasseur est parti pour visiter les différents points à garder sur la Loire. « Nous restons aujourd’hui à Angers avec le général en chef pour attendre ce soir et dans la nuit prochaine, des nouvelles des éclaireurs qui seront envoyés à la tête de nos deux colonnes et déterminer, d’après cela, le point sur lequel nous nous porterons. « Parmi les brigands saisis hier, les armes à la main, s’est trouvée Mme l’abbesse de Nivrac, M. Malcombe, fils du lieutenant -général de la sénéchaussée d’Angers, M. Sourdeuil, ci-devant clerc de procureur, commandant de la cavale¬ rie, un prêtre déguisé en meunier, portant sur lui les instruments du fanatisme, et un grand nombre d’autres coquins dont la guillotine et la fusillade ont déjà fait et feront justice au peuple. « Nous avons visité hier les environs d’Angers, les fossés, les maisons, et les rues des faubourgs étaient jonchés des cadavres des brigands; nous nous sommes portés avec la cavalerie à (1) D’après les divers journaux de l’époque. (2) Procès-verbaux de la Convenlion, t. 27, p. 84. (3) Premier supplément au Bulletin de la Conven¬ tion du 20 frimaire an II (mardi 10 décembre 1793): Moniteur universel fn° 80 du 20 frimaire an II (mardi 10 décembre 1793), p. 324, col. 2]. deux et trois lieues sur la route de l’ennemi, et il était facile de le suivre à la trace de ses morts. D’après les renseignements que nous avons pris, il y a lieu de croire que d’Autichamp, l’un de leurs chefs, a été blessé à la cuisse. D’après les renseignements que nous nous sommes procurés, nous avons à regretter environ cinquante répu¬ blicains, morts martyrs de la liberté, parmi les¬ quels on compte Lebreton, officier municipal, le commandant d’un bataillon de la Somme, celui du bataillon de Saint-Amand et deux citoyennes qui ont été tuées en portant des rafraîchisse¬ ments aux soldats. « Nous ne vous avons pas encore marqué que les armées réunies, à la nouvelle de l’attaque d’Angers, avaient fait une marche de 18 lieues, jour et nuit, sans se reposer, quoique la plupart fussent sans souliers. Nous croyons qu’il y a une conspiration pour nous en priver; aidez-nous à la déjouer, en nous envoyant un grand nombre de souliers. « P. S. Le général Rossignol reçoit à l’ins¬ tant la nouvelle que la cavalerie est aux prises avec les brigands, auxquels elle a tué, à ce qu’on annonce, 1,200 à 1,500 brigands; l’infanterie marche à sa rencontre : Vive la République ! et ça ira! « Signé : Bourbotte, Francastel, Prieur (de la Marne), Esnu-Lavallé. » Une seconde, de Garnier {de Saintes ), donne les détails d’une affaire qui a eu lieu sous les murs de La Flèche et dans laquelle les troupes de la République ont remporté la victoire (1). Suit le texte de cette lettre d'après le Moniteur universel (2). Garnier (de Saintes), représentant du peuple , à la Convention nationale. « Foulletourte, le 17 frimaire, à minuit, l’an II de la République. « Sur les midi, un détachement de cavalerie des brigands s’est présenté sous les murs de la Flèche, où le pont avait été coupé dès la veille. Étonnés, ils ont été forcés de se replier, (1) Procès-verbaux de la Convenlion, t. 27, p. 84. (2) Moniteur universel (n° 81 du 21 frimaire an II (mercredi 11 décembre 1793), p. 326, col. 1]. A l’ap¬ pui de cette lettre, nous en donnons une seconde, écrite également par Garnier (de Saintes) et qui, d’après le Journal de Perlet (n° 444 du 20 frimaire an II, p. 74) aurait été lue dans la séance du 19 fri¬ maire. M. Aulard a retrouvé cette seconde lettre au ministère de la guerre ( Armée de l’Ouest, car¬ ton 5 /5, liasse 3) et l’a reproduite dans son Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salul public (t. 9, p. 128). La voici ï Garnier (de Saintes), représentant du peuple, actuel¬ lement dans le département de la Sarlhe , à la Con¬ vention nationale. « Au Mans, le 13 frimaire, l’an II de la République. « Depuis plusieurs jours, la ville du Mans a été menacée de l’irruption des brigands; leurs avant-postes sont venus bivouaquer jusqu’à 5 lieues de nos murs. J’ai vu�avec douleur que dans la nuit