14 ARCHIVES PARLEMENTAIRES CONVENTION NATIONALE 14 15 La Société populaire et les habitans de la commune d’Orse-le-Pierreux, district Excideuil, témoignent leur horreur sur les trames nouvellement découvertes : ils invitent la Convention nationale à rester à son poste, et annoncent qu’ils partagent leurs subsistances avec leurs braves frères des frontières, auxquels ils ont fait passer 17 chemises, 12 paires de souliers, et autres objets; qu’ils ont envoyé leurs cloches à la fonderie, l’argenterie à la monnoie et 12 liv. de salpêtre au district (1). [ Orse-le-Pierreux , 2 flor. Il] (2). « Citoyens représentants, La Société populaire et tous les habitants du canton d’Orse (cy-devant St-Orse), ont appris avec horreur les dernières trames que les ennemis du peuple avaient indignement ourdies contre la liberté; quoi ? Des hommes gorgés de nos bienfaits, et jouissant d’un bien mille fois plus précieux (la confiance de leurs concitoyens), ont eu la barbarie de vouloir leur redonner des fers, qu’ils apprennent ces traitres et tous ceux qui oseraient les imiter, que les français ont juré de vivre libres, ou de mourir, et qu’ils seront fidèles à leurs serments, que tous les yeux sont ouverts, et tous les bras levés pour exterminer les lâches qui voudraient traiter avec la tyrannie ! Législateurs, nous habitons un sol aride, un sol ingrat, et qui ne fournit de productions qu’à force de travail; vos lois l’ont rendu libre, et aucun sacrifice ne coûte à ses habitants pour conserver cette liberté; nos frères, nos enfants, repoussent l’ennemi sur les frontières, nous leur fournissons tous les moyens de vaincre qui sont à notre disposition; les premiers du district, nous avons renvoyé les ministres du culte, les cloches aux fonderies, et l’argenterie à la monnaie; nous avons fourni 17 chemises, 2 draps, 11 paires de souliers, et du vieux linge, pour la charpie; guidés par le seul amour de la liberté, nous avons extrait et envoyé au district, 12 livres de salpêtre, nous avons divisé par tête toutes les subsistances qui nous restaient, nos fortunes et nos bras sont à la patrie. Citoyens représentants, tous ces sacrifices seraient inutiles s’ils n’étaient guidés, et vous seuls en êtes capables; quels autres que vous connaissent les besoins et les ressources de la République, et le génie des républicains; restez donc à votre poste où notre confiance vous a placés, jusqu’à ce que la masse du peuple, guidée par vous, précipite dans la poussière les despotes, les fripons et les intrigants, encore plus dangereux; alors seulement, vous jouirez du bonheur et de la reconnaissance de vos bons amis, les habitants des campagnes. S. et F.; vive la République et l’auguste Montagne ». Lafaye (présid.), Vidal. Le conseil-général, le Comité de surveillance et tous les citoyens de la commune de Grand-champ, département des Ardennes, se réunissent pour féliciter et remercier la Convention nationale d’avoir, pour la troisième fois, sauvé la patrie : ils l’invitent à rester à son poste, et assurent qu’ils fournissent avec empressement les grains et fourrages pour l’armée (1). [ Grandchamp , s.d.] (2). « Citoyens représentans d’un peuple libre, Le Conseil général, le Comité de surveillance, les citoyens de la commune de Grandchamp, district de Rethel, département des Ardennes, se réunissent pour vous féliciter et vous remercier d’avoir, pour la troisième fois sauvé la patrie, maintenu la République, la liberté et l’égalité. C’est à votre énergie que nous devons la destruction des traîtres et des factieux de l’intérieur, c’est par vos mesures sages qu’au plus fort d’une guerre dispendieuse, nous jouissons d’une aisance acquise par le travail. Comme républicains nous avons de la sobriété et des mœurs; nos bras, ceux de nos femmes, de nos filles, remplacent nos enfans qui combattent tous pour la liberté; en cultivant la terre nous augmentons les moyens de défense et nous faisons avec empressement le sacrifice de nos grains, de nos fourrages pour l’approvisionnement des armes et des villes frontières. Le moment approche où les despotes coalisés renonceront à faire la guerre à un peuple généreux qui ne veut jouir des avantages de la paix qu’après avoir fait reconnaître sa souveraineté à l’Europe. Citoyens représentans, vous avez mis la justice et la probité à l’ordre du jour. Cette déclaration fera plus que la terreur, elle ralliera autour de la Convention tous les citoyens vertueux qui sont les seuls républicains. C’est sur eux et sur vous que repose le salut de la patrie; vous l’avez consolidé en supprimant le Conseil exécutif et en vous chargeant de l’ensemble du gouvernement. Nous vous conjurons de rester à votre poste; envahis de la confiance du peuple, vous en recevrez les bénédictions et cette récompense est la seule digne de vos glorieux travaux ». Lallement (présid.), Doyen, Benisseaux [et 30 signatures illisibles]. 16 Les administrateurs du district de Tarascon-sur-Rhône, annoncent qu’ils viennent de faire passer à Marseille, 557 marcs 6 onces 5 gros d’argenterie, 135 marcs 6 gros et demi en or, provenant des ci-devant églises des communes de leur arrondissement, qui ne connoissent (1) P.V., XXXVI, 291. Bln, 14 flor. et 16 flor. (suppl4), Saint-Orse, Dordogne. (1) P.V., XXXVI, 292. B