498 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Iaire de la commune de Varambon vous assurent qu’ils comptent sur vos soins et votre vigilance. Persuadés que vous ne voulez que le bonheur du peuple, ils vous invitent à rester à votre poste. Oui, citoyens représentants, ne descendez pas du sommet de la sainte Montagne; restez y pour le maintien de la République. Pour prix de vos travaux et de vos peines, nous vous offrons tous nos coeurs; ils sont remplis pour vous de la plus parfaite reconnaissance. Quant à nous, sentinelles vigilantes de la République dans la patrie que nous habitons, nous veillerons avec exactitude. Déjà depuis longtemps le fanatisme tremble devant nous : il n’en reste plus dans notre commune aucun vestige. Notre église, où depuis tant d’années des hommes trompeurs, prêchant des sophismes et des erreurs, abusaient de la crédulité de tous les habitants, va devenir le temple de la Raison. Le clocher est abattu; les ornements sacerdotaux en sont enlevés et le district a reçu 40 liv. d’argent et 4 liv. d’or dont se trouvaient composés les croix, les vases et tous les objets servant à l’ostentation d’un culte corrompu. Maintenant, nous nous occuperons d’apprendre à nos enfants le catéchisme républicain, les droits de l’homme et du citoyen et notre sage constitution. Nous leur dirons de haïr éternellement, l’esclavage et de ne soupirer que pour la liberté et l’égalité. Nous leur prouverons que les rois et les prêtres ont toujours opprimé l’humanité et ammené sur la terre le despotisme et la tyrannie. Enfin nous leur inspirerons l’amour de la patrie et nous saurons leur faire oublier tous intérêts particuliers pour s’occuper toujours de l’intérêt général. Vivre libres ou mourir, tel sera toujours leur seule envie et notre unique ambition. Vive la République, vive la Montagne, vivent tous les bons sans-culottes jacobins ». Vuitton. 8 Les citoyens composant la commune de Bé-ton-Bazoches, district de Provins, département de Seine-et-Marne, écrivent à la Convention nationale que chaque décadi est pour eux un jour de fête, qu’ils se réunissent dans le temple de la Raison pour entendre la lecture des lois, et applaudir à la sagesse qui les a dictées. Ils félicitent la Convention nationale sur la découverte et la punition des conspirateurs, qui, pour satisfaire à leur cupidité vouloient nous remettre sous l’esclavage, en relevant le trône du dernier tyran. Les conjurés, disent-ils, redoutaient votre vertu et votre énergie, aussi étiez-vous les premières victimes qu’ils a voient désignées; le sang des jacobins, ces fidèles amis de la liberté et de l’égalité, ne devoit pas plus être épargné que le vôtre. Ah ! qu’ils connoissent mal le peuple, dont vous êtes les dignes représentans : ne savent-ils pas que notre devise est de vivre libre ou mourir ?... Vos jours sont précieux à la patrie; que vos ennemis, qui sont tout à la fois les nôtres, apprennent qu’au moindre danger on nous verroit former autour de vous un boulevard impénétrable, et que votre sang ne pourront couler qu’autant qu’il ne nous en reste-roit plus une goutte dans les veines. Ils terminent par inviter la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Béton-Bazoches, s.d.] (2). « Citoyens représentans, Chaque décadi est pour nous un jour de fête, nous nous réunissons dans le temple de la Raison pour entendre la lecture des loix et nous applaudissons à votre sagesse qui les a dictées. Les expressions nous manquent, et jamais nous n’en pourrions trouver d’assez énergiques pour vous exprimer le vif intérêt que nous a inspiré la proclamation que vous avez adressée au peuple français. Déjà le rapport fait par St-Just et imprimé par votre ordre nous avait dénoncé les conspirateurs, ces vils intrigants, ces infâmes égoïstes qui pour satisfaire leur cupidité voulaient nous rendre à l’antique Carthage en relevant le trône du dernier tyran, après avoir immolé à leur ambition les plus intrépides défenseurs de la liberté. Grâces immortelles soient rendues au génie tutélaire de la République, c’est lui qui vous a inspirés, Citoyens représentans, vous avez suivi son impulsion lorsque vous avez décrété les mesures sages et vigoureuses qui préserveront à jamais notre liberté des traits meurtriers dont nos ennemis voudraient l’atteindre. Les conjurés redoutaient votre vertu et votre énergie; aussi chez vous les premières victimes qu’ils avaient désignées. Ce sang des jacobins, ces fidèles amis de la liberté et de l’égalité, ne devait pas être plus ménagé que le vôtre. Ah ! qu’ils connaissaient mal le peuple dont vous êtes les dignes représentants. [Résolus de vivre] libres ou de mourir, comment ont-ils pu oublier notre plein et entier acquiescement au jugement rendu contre le traître Capet, et la vengeance nationale que nous avions provoquée d’avance contre quiconque oseroit parler parmi nous de royauté à moins que ce ne fut pour en inspirer la plus vive horreur ! Citoyens représentans, vos jours sont précieux à la patrie, que vos ennemis, qui sont tout à la fois les nôtres, apprennent qu’au moindre danger qui vous menacerait, on nous verrait former autour de vous un boulevard impénétrable et que votre sang ne pourrait couler qu’autant qu’il ne nous en resterait plus une goutte dans les veines. Les glorieuses destinées de la France vous sont confiées, ne quittez votre poste que lorsque elles auront reçu leur accomplissement. Que la foudre lancée par vous porte la crainte et l’effroi dans le cœur de ceux qui seraient tentés de conspirer contre notre liberté. C’est pour la maintenir que nos enfans combattent au champ de l’honneur et de la victoire. Ils ne quitteront les armes et nous ne les recevrons parmi nous que lorsque tous les tyrans seront anéantis et que vous aurez reçu les hommages des différens peuples qui vous proclameront les bienfaiteurs de l’humanité et la cause première de leur liberté ». Ratier, Benoist, Mir, Campt (agent nat.), OzANNE, DeSHAYES, PüSAS. (1) P.V., XXXVIII, 16. (2) C 305, pl. 1142, p. 12. 498 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Iaire de la commune de Varambon vous assurent qu’ils comptent sur vos soins et votre vigilance. Persuadés que vous ne voulez que le bonheur du peuple, ils vous invitent à rester à votre poste. Oui, citoyens représentants, ne descendez pas du sommet de la sainte Montagne; restez y pour le maintien de la République. Pour prix de vos travaux et de vos peines, nous vous offrons tous nos coeurs; ils sont remplis pour vous de la plus parfaite reconnaissance. Quant à nous, sentinelles vigilantes de la République dans la patrie que nous habitons, nous veillerons avec exactitude. Déjà depuis longtemps le fanatisme tremble devant nous : il n’en reste plus dans notre commune aucun vestige. Notre église, où depuis tant d’années des hommes trompeurs, prêchant des sophismes et des erreurs, abusaient de la crédulité de tous les habitants, va devenir le temple de la Raison. Le clocher est abattu; les ornements sacerdotaux en sont enlevés et le district a reçu 40 liv. d’argent et 4 liv. d’or dont se trouvaient composés les croix, les vases et tous les objets servant à l’ostentation d’un culte corrompu. Maintenant, nous nous occuperons d’apprendre à nos enfants le catéchisme républicain, les droits de l’homme et du citoyen et notre sage constitution. Nous leur dirons de haïr éternellement, l’esclavage et de ne soupirer que pour la liberté et l’égalité. Nous leur prouverons que les rois et les prêtres ont toujours opprimé l’humanité et ammené sur la terre le despotisme et la tyrannie. Enfin nous leur inspirerons l’amour de la patrie et nous saurons leur faire oublier tous intérêts particuliers pour s’occuper toujours de l’intérêt général. Vivre libres ou mourir, tel sera toujours leur seule envie et notre unique ambition. Vive la République, vive la Montagne, vivent tous les bons sans-culottes jacobins ». Vuitton. 8 Les citoyens composant la commune de Bé-ton-Bazoches, district de Provins, département de Seine-et-Marne, écrivent à la Convention nationale que chaque décadi est pour eux un jour de fête, qu’ils se réunissent dans le temple de la Raison pour entendre la lecture des lois, et applaudir à la sagesse qui les a dictées. Ils félicitent la Convention nationale sur la découverte et la punition des conspirateurs, qui, pour satisfaire à leur cupidité vouloient nous remettre sous l’esclavage, en relevant le trône du dernier tyran. Les conjurés, disent-ils, redoutaient votre vertu et votre énergie, aussi étiez-vous les premières victimes qu’ils a voient désignées; le sang des jacobins, ces fidèles amis de la liberté et de l’égalité, ne devoit pas plus être épargné que le vôtre. Ah ! qu’ils connoissent mal le peuple, dont vous êtes les dignes représentans : ne savent-ils pas que notre devise est de vivre libre ou mourir ?... Vos jours sont précieux à la patrie; que vos ennemis, qui sont tout à la fois les nôtres, apprennent qu’au moindre danger on nous verroit former autour de vous un boulevard impénétrable, et que votre sang ne pourront couler qu’autant qu’il ne nous en reste-roit plus une goutte dans les veines. Ils terminent par inviter la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Béton-Bazoches, s.d.] (2). « Citoyens représentans, Chaque décadi est pour nous un jour de fête, nous nous réunissons dans le temple de la Raison pour entendre la lecture des loix et nous applaudissons à votre sagesse qui les a dictées. Les expressions nous manquent, et jamais nous n’en pourrions trouver d’assez énergiques pour vous exprimer le vif intérêt que nous a inspiré la proclamation que vous avez adressée au peuple français. Déjà le rapport fait par St-Just et imprimé par votre ordre nous avait dénoncé les conspirateurs, ces vils intrigants, ces infâmes égoïstes qui pour satisfaire leur cupidité voulaient nous rendre à l’antique Carthage en relevant le trône du dernier tyran, après avoir immolé à leur ambition les plus intrépides défenseurs de la liberté. Grâces immortelles soient rendues au génie tutélaire de la République, c’est lui qui vous a inspirés, Citoyens représentans, vous avez suivi son impulsion lorsque vous avez décrété les mesures sages et vigoureuses qui préserveront à jamais notre liberté des traits meurtriers dont nos ennemis voudraient l’atteindre. Les conjurés redoutaient votre vertu et votre énergie; aussi chez vous les premières victimes qu’ils avaient désignées. Ce sang des jacobins, ces fidèles amis de la liberté et de l’égalité, ne devait pas être plus ménagé que le vôtre. Ah ! qu’ils connaissaient mal le peuple dont vous êtes les dignes représentants. [Résolus de vivre] libres ou de mourir, comment ont-ils pu oublier notre plein et entier acquiescement au jugement rendu contre le traître Capet, et la vengeance nationale que nous avions provoquée d’avance contre quiconque oseroit parler parmi nous de royauté à moins que ce ne fut pour en inspirer la plus vive horreur ! Citoyens représentans, vos jours sont précieux à la patrie, que vos ennemis, qui sont tout à la fois les nôtres, apprennent qu’au moindre danger qui vous menacerait, on nous verrait former autour de vous un boulevard impénétrable et que votre sang ne pourrait couler qu’autant qu’il ne nous en resterait plus une goutte dans les veines. Les glorieuses destinées de la France vous sont confiées, ne quittez votre poste que lorsque elles auront reçu leur accomplissement. Que la foudre lancée par vous porte la crainte et l’effroi dans le cœur de ceux qui seraient tentés de conspirer contre notre liberté. C’est pour la maintenir que nos enfans combattent au champ de l’honneur et de la victoire. Ils ne quitteront les armes et nous ne les recevrons parmi nous que lorsque tous les tyrans seront anéantis et que vous aurez reçu les hommages des différens peuples qui vous proclameront les bienfaiteurs de l’humanité et la cause première de leur liberté ». Ratier, Benoist, Mir, Campt (agent nat.), OzANNE, DeSHAYES, PüSAS. (1) P.V., XXXVIII, 16. (2) C 305, pl. 1142, p. 12.